Retrouvez
près de 15 ans de concerts, et de festivals afin
de se rappeler quelques bons (ou mauvais) souvenirs. Le
classement est chronologique, il reste toutefois la possibilité
de rejoindre directement les festivals.
15 décembre 2005
- Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
L'habituelle tournée hivernale du Chicago Blues Festival
version 2005 m'excitait particulièrement par la présence
de Mister "Another Cow's Dead" Eddie King. Il
était accompagné en tête d'affiche par
l'inusable Jimmy Johnson, Mary Lane jouait le rôle
de la traditionnelle chanteuse. Dans une moindre mesure
on pouvait noter que la jeune génération de
guitaristes prolifiques était représentée
en la personne de Chico Banks.
Le groupe commence en solo
sur quelques morceaux. Que du classique, puis arrive Eddie
King, l'icône tant attendu. Premier morceau bof, second
morceau c'est son "Kitty Kat" qui attaque normalement
sévère et là rien du tout. D'ailleurs
Eddie King tient sa guitare mais c'est à peine s'il
frotte les cordes avec son médiator. Pas un son.
Rien. Niveau chant, là aussi, Eddie King est absent,
se reculant presque de son micro. Deux chansons supplémentaires
"Losin' Boy" et "If loving you is wrong"
(absolument irrésistibles sur CD) viennent confirmer
le triste constat d'impuissance d'Eddie King. Au total sur
les deux sets, seulement 4 chansons, et nous entendrons
une seule fois le son de sa guitare sur un solo décharné
de "Losin' Boy".
Mais que se passe t-il? Mon incompréhension est totale.
Après une telle déception,
la prestation de Jimmy Johnson fut très professionnelle.
Jamais de fausse note, mais jamais de surprise non plus.
Tâtant de l'orgue Hammond au début, puis revenant
à la guitare, j'aurais quand même aimé
entendre un répertoire un peu plus personnel de sa
part. D'autant plus que le backing band surprend (désagréablement
pour moi) par la modernité des effets et du jeu de
guitare de Chico Banks. On ne peut pas dire que le gaillard
soit avare d'effets ou économe de ses notes. C'est
un style. Je n'accroche pas des masses.
Dans ce tableau pour l'instant
pas formidable, Mary Lane aurait pu tout changer et tout
renverser sur son passage. Mais il n'est pas donné
à tout le monde d'avoir le caractère d'une
Deitra Farr et Mary Lane, sans jamais démériter,
n'a pas changé la donne de la soirée. Encore
une fois, le répertoire bateau et convenu y a été
pour beaucoup. Honnête mais légèrement
insipide.
Une soirée plutôt
à oublier poliment sauf si on souhaite creuser le
pourquoi du comment de la méforme d'Eddie King.
ALEX
SCHULTZ BAND & FINIS TASBY (par Vince)
9 décembre
2005 – Sang A Klang – Luxembourg
La comparaison est évidente des lors que l’on
aperçoit sur scène les différents protagonistes,
on ne peut s’empêcher de penser à Anson
Funderburgh et Sam Myers, qui, eux aussi, se rassemblent
sous la forme « un guitariste blanc et un chanteur
noir ». De plus, nous avons vu ces artistes sur cette
même scène, alors vous pensez bien…
Néanmoins, nous ne
pourrons pas aller plus loin dans la symétrie, car
le concert auquel nous avons assisté était
bien loin des attentes que nous pouvions avoir. La mise
en route, assurée par le groupe moins Finis Tasby,
a certes très bien commencé par un funk instrumental
un peu longuet mais bien cadencé, laissant entrevoir
les capacités musicales de chacun des solistes (à
savoir Alex Schultz et son camarade organiste), mais une
bonne demi heure après, on tournait encore en rond
sans grandes subtilités. L’arrivée de
Finis Tasby, qui devait relancer la machine, ne créa
pas pour autant l’évènement. Le gaillard
chante bien, sa voix est caractéristique et bien
placée, mais Finis Tasby manque cruellement de charisme
et de contact avec le public. Entre blues et funk, Alex
Schultz exhibe sa virtuosité guitaristique par quelques
envolées jazzy bien consenties, laissant percevoir
un style, à mon goût, un poil trop intellectualisé,
laissant regretter de l’émotion et plus de
laisser-aller dans l’improvisation.
CANDYE KANE(par Vince)
24 novembre 2005 -
Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Avec des chaînes, en traîneau, à ski
ou en raquette, tous les moyens auraient été
bons pour ne pas rater un show de Candye Kane chez Paulette
! Les premières chutes de neige qui se sont abattues
sur la région ce soir là ont sans doute effrayé
une grande partie du public restée au chaud, au détriment
de la foule abondante qu’aurait méritée
cette soirée. Bref, les personnes présentes
à ce concert ont pu profiter de l’avalanche
Candye et de ses giboulées provoc’ pour un
show qui attisera, comme à l’accoutumée,
les ardeurs du plus grand nombre. Le groupe, en formation
restreinte (guitare, basse, et le fiston à la batterie),
damnera la piste du blues-swing que l’on attendait,
pour slalomer sans concession dans un blues rock essentiellement
composé de ses deux derniers albums (White Trash
Girl et Whole Lotta Love).
Candye est
un véritable roc que rien n’ébranle,
prompte à chauffer les esprits à l’aide
de poses un brin salace, au message engagé, clair,
féministe et anti-W, dont les conseils vantant les
mérites de la masturbation ne nuiraient sans doute
pas à notre société ! Même si
certains pourront trouver que notre diva est un zeste «
too much » frôlant le mauvais goût, nul
ne pourra contester son talent vocal et musical. Candye
Kane et son groupe auront la délicatesse d’inviter
sur scène notre ami Pierrot, harmoniciste à
ses heures et pour l’occasion des Barakarock (qui
ouvraient le spectacle), pour un « chuss » final
en fin de soirée. En bas de piste, il était
temps de rentrer en chasse neige, sans aucun regret d’avoir
bravé les caprices du temps, et avec encore une très
bonne soirée dans les jambes.
JIMMY
D. LANE(par Edouard)
4
novembre 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Jimmy D. Lane est le fils du grand guitariste de Chicago
Jimmy Rodgers. Il est donc tout naturel de le voir jouer
de la guitare. Ce qui est plus surprenant c'est de voir
les influences principales qu'il revendique. On pourrait
s'attendre à son papa ou à Muddy Waters naturellement.
Non. Il faut chercher du coté plus électrique
de la force, du coté de Jimi Hendrix.
Bien qu'il soit capable
de jouer du Chicago Blues traditionnel, ou du Blues acoustique
très roots (sur l'album "Sho'Nuff" de Wild
Chid Butler c'est lui!), ses disques solos flirtent généralement
avec le Blues-Rock à grosse artillerie de wah-wah
et de larsen.
Qu'allions
nous donc entendre?
Du traditionnel, de l'acoustique ou du Blues-Rock électrique?
Le groupe en s'installant donna un début de réponse
: un power trio, tout comme Jimi.
Et Jimmy allait envoyer la sauce dés le premier morceau.
C'était parti pour 2 heures de gratt stratocastérisée
et stratosphérique. Pas un titre sans un solo de
5 minutes minimum. L'effet est saisissant au début.
L'avalanche de notes, le gros son et les effets ça
scotche.
Puis, l'absence d'intérêt de Jimmy D. Lane
pour le chant (malgré une bonne grosse voix bien
râpeuse), les solos en série, les morceaux
de 2 plombent font que le soufflé retombe.
L'ennui pointe son nez au milieu du concert malgré
les éclairs de flamboyance à la guitare.
Donc c'est selon. Soit vous
êtes un apprenti guitariste abonné à
"Guitares et claviers" et vous avez absolument
adoré. Soit vous êtes un bon vieux beuh beuh
abonné à "La bonne cuisine" et vous
avez eu envie de rentrer vous coucher car demain beau-papa
et belle-maman viennent déjeuner à midi et
votre bœuf bourguignon n'est pas encore prêt.
Moi pendant "Catfish blues", je me demandais si
j'avais mis assez de clous de girofle dans ma marinade.
PS : A noter qu'en première
partie de Jimmy D. Lane notre grand pote Charles Després
a donné un concert tout à fait excellent.
Et de l'avis général du public (de connaisseurs
et pas de mangeurs de saucisses) il s'agissait d'une des
meilleures, si ce n'est la meilleure, première partie
au Sang A Klang. Chapeau Charles!
Rusty Zinn
LITTLE
CHARLIE & THE NIGHTCATS(par Edouard)
28 octobre 2005 - Sang A
Klang – Luxembourg
Grand rendez-vous Blues annoncé pour tous les amateurs
au Sang A Klang du Luxembourg.
Little Charlie, les Nightcats, et l'excellent guitariste
Rusty Zinn.
Mais quelques semaines avant
le concert, la venue de Little Charlie himself était
de moins en moins probable à cause de problèmes
familiaux. Et ce fut une fois sur place que nous eûmes
la confirmation de l'absence de Charlie Baty. Désolé
pour lui.
C'est donc avec en quatuor
classique emmené par le chanteur harmoniciste Rick
Estrin, cheveux gominé, sourire utra-brite, costard
rouge et énormes boutons de manchettes dorés,
que les Nightcats se produisirent.
Rusty
Zinn fut bien plus qu'un simple remplaçant de Little
Charlie. Barbu et portant un bonnet en fils tressés,
il fit montre de tout son talent et ceci dans tous les styles.
La classe. Le duo basse/batterie est assurément un
des plus swing qui joue actuellement. Pas besoin de trucs,
de cartonner dans tous les sens ou de slaper sur 4 cordes
à la fois. Il suffit juste d'être précis
et concis. Et c'est là toute la difficulté.
Avec une telle section rythmique et un Rusty Zinn déchaîné,
il ne reste plus qu'à Mister Estrin d'enchaîner
les couplets, les solos d'harmonica, les sourires complices
et les anecdotes…
Les morceaux défilent durant deux heures, chacun apportant
son lot de virtuosité tant à l'harmonica qu'à
la guitare.
Les Nightcats semblent heureux d'être là.
Nous aussi.
Soulignons également leur
disponibilité et leur gentillesse à la fin
du show. Même que Rick aurait dévoilé
quelques uns de ses secrets …mais cela reste entre
nous.
07 octobre 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
J'attendais avec impatience ce nouveau rendez vous au Sang
A Klang de Luxembourg pour découvrir sur scène
un artiste dont le disque "From Austin with Soul"
m'avait enchanté.
Disque qui avait également reçu un "pied"
dans Soul Bag. Mélange savant de Bues et de Soul
qui faisait la part belle à la voix de WC Clark.
Et je dois maintenant vous
avouer que j'ai été assez déçu.
Non pas que ce ne fut pas bien, mais il a manqué
tout au long du concert ce je ne sais quoi qui fait la différence…
Quelques ébauches d'explications plausibles :
Un groupe de tournée pas forcément tip top
et au niveau de leader.
Un seul cuivre (saxophone) alternant avec son harmonica.
Un manque global de puissance.
WC Clark jouant beaucoup de guitare au détriment
du chant.
Un répertoire plus axé "blues" que
"soul".
Des blues lents sur lesquels je ne l'ai pas trouvé
convainquant.
Oui, il n'a pas ménagé
ces efforts.
Oui, il était visiblement content d'être là.
Oui, j'ai tapé du pied et bougé la tête
quelque fois.
Mais vraiment pas assez souvent pour pouvoir dire "c'était
bien et j'y étais".
16 septembre 2005
- Chez Paulette - Pagney derrière Barine
A Metablues, on a tous encore 15 ans (et 12 ans dans nos
têtes) c'est pour ça qu'on aime encore bien
(et dans cet ordre, je vous en prie) :
1) la bière,
2) les gonzesses,
3) le hard-rock.
Alors Cruxified Barbara
chez la Pau, on y court comme des rats…
Il y a eu de la bière. Oui.
Il y a eu des Suédoises à peine sorties de
l'adolescence sur scène. Oui.
Il y a eu du hard-rock joué par des Suédoises
à peine sorties de l'adolescence. Oui.
Ben même si la musique
manquait un peu de testostérone, on a bien rigolé.
BLUES
& JAZZ RALLYE 2005 (par Edouard)
16 juillet 2005 - Luxembourg
2005 : année à marquer d'une pierre blanche
pour ma première participation au Blues & Jazz
Rallye de Luxembourg. Fête de la musique entièrement
gratuite et consacrée au Blues et au Jazz. Des dizaines
de scènes un peu partout, une cinquantaine de concerts
si ce n'est plus, de la bière, des saucisses comme
il se doit et surtout une affluence monstrueuse… Difficile
de circuler entre les scènes, il faut se faire son
programme d'autant plus que le timing entre les concerts
est des plus serrés.
Mon programme :
Quelques morceaux de Sharrie
Williams. Elle a changé de guitariste et
les premiers morceaux qui d'habitude me mettent KO ne m'ont
rien fait. L'habitude?
Direction Ellis Hooks. Un gars bien énervé
mais néanmoins très convainquant dans un répertoire
soul-rock très moderne. J'aime. J'aurais aimé
quelques morceaux supplémentaires. Mudcat et sa slide mette l'ambiance et
chauffe les dames du premier rang. C'est sur, mais je frôle
l'ennui sur certaines tirades un peu longues.
Celui qui décroche la palme et pour lequel je suis
resté c'est Big Bill Morganfield.
C'est du traditionnel. Du bon vieux Chicago Blues. Extrêmement
bien joué, bien ficelé. J'adore. Y'a pas à
chier : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures
soupes.
Pascal Fouquet est venu renforcer à la guitare Ze
Bluetones : toujours aussi péchu et dans
l'esprit.
Un autre qui a su garder l'esprit intact du Rock'N'Roll
c'est Rock Bottom James and The Detonators.
Rouflaquettes, bananes et riffs, riffs, riffs. J'ai usé
mes godasses à danser comme un taré sur leur
musique. Rock'N'Roll. Plein gaz Rock Bottom James.
Les Uggly Buggy Boys sont toujours accoutrés
de leur salopette et nous proposent toujours leur blues
mâtiné de bonne humeur et de Massey Fegurson.
Quelques notes des T99 me font regretter
de ne pas les avoir entendu plus longtemps. Flutte, la faute
aux Uggly…
Soirée fort réussie
où on en vient presque à regretter de l'abondance
de concerts : on aimerait tout voir. Alors promis l'an prochain
T99 j'irai les écouter.
ROBERT
CRAY(par Edouard)
13 juillet 2005 - Le Garage - Sarrebruck
Retrouver le délicat Robert Cray en
concert me donnait l'eau à la bouche tant il m'avait
charmé en 2001 à Cognac... Et comme à
Cognac le seul bémol que je peux faire à mon
cher Robert concerne la durée de son concert. 1h30
tout ficelé, y compris les changements de guitare
à chaque morceau. C'est un peu jeune surtout quand
on aime la musique du bonhomme. Car avec Robert Cray,
on parle d'abord de musique, d'ambiance, de feeling... Il
n'est pas ce que l'on appelle un showman accompli ou un
entertainer. Pas grave, c'est sa musique qui doit vous toucher.
Et Robert Cray me touche quasi systématiquement avec
sa voix. Voix suave et plaintive à la fois. Comme
sur le superbe "Poor Johnny" du dernier album
"Twenty", second morceau du concert et déjà
l'apothéose. J'adore ses ballades en mid tempo lorgnant
sur une soul contemporaine. J'aurais aimé qu'il me
joue "That wasn't me" ou "Survivor"
mes préférées des précédents
albums. Pas grave, il m'a joué "My last regret",
"Right next door", pas mal de morceaux du petit
dernier qui n'est pas le vingtième (non, non) mais
aussi quelques uns de ses "standards" comme "Bad
Influence" ou "Smoking Gun". Il sait
également se faire menaçant mon cher Robert.
Mais là c'est avec sa guitare qu'il s'y colle. Délaissant
ses interventions cristallines et subtiles, il enfile les
vibratos vombrissants avec maestria, supportés avec
efficacité par son groupe. Formation réduite
(basse, batterie, clavier), les cuivres et les choeurs sont
restés à la maison. Et c'est exclusivement
le brillant Jim Pugh qui assure le restant des solos avec
son orgue Hammond. Fortiche le gars. Son nickel,
salle nickel (le gobelet de bière est consigné
50 centimes d'euros en Allemagne, ça calme, non?),
groupe nickel, concert, concert? concert? Concert nickel,
bien sur.
FIVE
SISTERS (par Peiff)
1er
juillet 2005 - Temple protestant - Nancy
Yes ! C'est comme ca parfois. Vous avez envie
de faire un truc en pensant à autre chose. Là,
je voulais mater un petit movie en pensant qu'un bon concert
de Blues me ferait plus de bien. Les voies du seigneur sont
impénétrables. Il n'y a qu'à y croire,
inconsciemment. En l'occurrence, j'avais une heure d'attente
lorsque quelques notes de musiques parvinrent à mes
oreilles.
Elles parvenaient du temple protestant de Nancy. Je m'y
hasarde et questionne les deux « Blacks » préposés
à la vente des billets. Il est vrai que ce que j'entends
me paraît un peu amateur, dans le genre la vie est
un long fleuve tranquille, « Jésus reviens,
Jéésus reviens », avec moins d'emphase
et une sono plus pourrie, au moins au début. Avant
qu'une jolie jeune fille, décidément, vienne
prendre sa place au clavier pour supplanter avec sa belle
voie les guitares et le chant un peu en reste, tolérance
= indifférence altruiste. Ca le faisait. Harmonies
impeccables, chant en Anglais, le thème ne change
pas, tant mieux. Ne me demandez pas leur nom, je ne le connais
pas. Il m'avait dit que le groupe qui suivrait était
plus pro. Ben c'était vrai. Welcome to the «
Five Sisters ». Un joli combo de Black's Girls, toutes
immaculées de blanc, à la sauce Jackson's
Five, façon Gospel, sans qu'elles soient de la même
famille même si elles ont les mêmes origines.
Eh ouais, à Strasbourg on ne parle pas que la langue
de Freud... car on chante aussi dans la langue de Shakespeare.
Et pour cause, dans le quartier de Haute Pierre, dont elles
sont toutes originaires, on ne fait pas que cramer les voitures,
c'est elles , non lui le producteur, enfin c'est pareil,
qui le dit. Issues de la chorale des « High Rock Gospel
Singers », elles reprennent quelques titres de l'unique
CD, celui de la chorale, qu'elles n'ont donc pas produit
sous leur propre nom, et pour cause, aucun. En y incluant
d'autres morceaux. S'agit il de compositions ou bien de
reprises ? Peu importe, on tape dans le « roots »
les Man, Umbaya, Sweet Lord, Deep River, etc... Ouais franchement,
rien à envier à Mother USA, on est dans le
choeur d'une église. De temps en temps on nous explique
que tel morceau, « Glory Glory » par exemple,
était repris en choeur par les esclaves noirs pour
célébrer les convois qui allaient les emmener
du Sud esclavagiste vers le Nord salvateur. Bordel on s'y
croit. On est, on y est !... c'est comme ca. Prenez 5 filles
aux fréquences vocales, aux timbres bien différents,
complémentaires, qui chantent et bougent comme c'est
permis, à Cappella, à l'ancienne, même
les « Blind Boys of Alabama » se sont mis à
l'électrique, pas elles ! Et c'est ainsi que nous
parvient la magie, compassionnelle, est ce permis ? oui
! toute droite issue de la grandeur spirituelle que nous
avons tous dans nos coeurs, espèces de Boudhas !
On termine par un traditionnel, « Happy's Days »,
on y croit. God Bless You !
BB
KING (par Vince)
28
juin 2005 – Forest National - Bruxelles (Belgique)
Avant toute chose, cette tournée devait célébrer
la retraite du roi du blues : nous vous rassurons, selon
l’intéressé, si la vie lui en laisse
encore la possibilité, il reviendra ! Et c’est
sans doute ce caractère volontaire qui donne à
BB King une longévité inébranlable,
assurant concert sur concert tous les 2 ou 3 jours, avec
toujours le même plaisir à promouvoir la musique
qui le fait vivre depuis plus de 80 balais ! Car si l’on
peut être sure d’une chose concernant BB King,
c’est bien que la musique : le blues, est sa seule
raison de vivre et son seul moteur. Pourquoi un tel artiste
dont les rentes et la fortune sont assurées, artiste
qui a fait le tour du monde dans tous les sens après
avoir foulé chaque centimètre carré
du territoire américain, continue de se produire
chaque soir, si ce n’est par pure passion ?
Car à la différence
de certains de ces collègues usés par la musique
et surtout le show biz’, BB reste les pieds sur terre,
les doigts sur la guitares et la bouche au micro, il n’y
a guère que son postérieur qui doit désormais
se contenter d’une chaise ! Et pourtant le BB King
Orchestra est une énorme machine réglée
avec précision et huilée dans les moindres
clapets de saxophone.
Alors évidemment
quand BB King se déplace en Europe, ça fait
du bruit et bon nombre de fans n’ont pas peur de faire
le déplacement. Plus de 6000 spectateurs (jeunes
et moins jeunes voire beaucoup moins jeunes) s’étaient
donnés rendez-vous pour cette première des
quatorze dates européennes. On passera sur la première
partie dont le nom nous a échappé et qui,
malgré tous les efforts que ce groupe a pu faire,
n’est resté que dans le rôle ingrat et
traditionnel du simple encas. Cet encas était relativement
digeste puisque pratiquement aseptique…
Quant au concert du King
(pas le type à la banane), il a une fois de plus
prouvé que BB reste le plus grand. Ce succès,
BB le doit au respect dans lequel il tient le public. Tout
d’abord, il tourne avec un orchestre régulier,
fidèle et précis, chargé d’ouvrir
les festivités et de préparer le terrain.
Le spectacle est quant à lui condensé et sans
temps mort ou autres solos à rallonge juste bons
à caler une armoire, avec près de 15 titres
enchaînés sur une heure et demi ! Chaque intermède
est aussi l’occasion pour BB de se raconter ou de
raconter ce qu’il chante, avec humour, un zeste de
provocation, un brin de malice et ce charme irrésistible
du papy que l’on écoute. C’est la classe
et il n’y a rien d’autre à faire si ce
n’est vivre en live ce moment intense !
Passé le tour de
chauffe jazzy de l’orchestre, BB King se pointe sur
scène et malgré quelques débuts laborieux
qui font craindre le poids des années sur la suite
(peu de solos, voix qui accroche), le concert prend son
rythme ! Le répertoire propose un vaste voyage qui
passe par les immanquables Thrill is gone, How blue can
you get, ou encore Please accept my love, Nobody loves me
but my mother, Why I sing the blues, Key to the highway,
Rock me baby, sans oublier le plus récent When loves
come in town qui enflamme la salle !
Le coup de grâce de
ce concert est sans doute quand BB se retrouve au milieu
de sa section rythmique, proposant un Blues Boys Tune à
faire hérisser tous les moindres poils tant Lucille
calme définitivement ses admirateurs.
BB King est loin d’être
enterré et il y a fort à parier qu’il
finira sa vie sur scène. Que Dieu le garde encore
un peu…
BONEY
FIELDS & THE BONE'S PROJECT (par Edouard)
18 juin 2005 - Gondreville
Après une soirée qui avait vu défiler
sur scène les Baraka Rock, Impact, les régionaux
de l'étape : Ravid 'Vour 'Voir, l'équipe de
Station Rock proposait en apothéose finale le funky
trompettiste Dan "Boney" Fields.
Dire que Boney Fields est
une pointure en matière de trompette est un euphémisme,
tellement il a bourlingué et soufflé pour
les plus grands. Résidant depuis quelques temps à
Paris, il est le trompettiste de Blues (et plus) de la capitale.
Jouant sous son propre nom, comme accompagnateur ou tapant
le bœuf avec tous les artiste de passage sur n'importe
quelle scène parisienne.
Impossible de le louper,
toujours tiré à 4 épingles avec son
habituel chapeau melon sur la tête.
Seules les couleurs du costard ou du chapeau changent. Il
doit avoir une sapré collec…
Coté musique, Boney
et son groupe "The Bone's Project" sont explosifs
jouant un funky blues tonique et dansant.
Funk, c'est le maître mot pour définir sa musique
: funky blues donc, funky soul ou funky funk. Il y a du
groove et de la trompette dans tous les morceaux. Pas question
de rester les deux pieds collés au sol avec Boney.
Des reprises et des compos tirées de son album "Red
Wolf" pour aller jusqu'au bout de la nuit à
Gondreville.
Une grande réussite.
SONNY
RHODES (par
Edouard)
10 juin 2005 - Sang A Klang
– Luxembourg
Sonny Rhodes au Sang A Klang, ce fut un concert exceptionnel.
Tout y était.
Commençons d'abord
par évoquer ce diable de batteur pour bien mettre
les points sur les i.
Dés le premier morceau, il tape fort sur sa minuscule
batterie et se lève pour frapper encore plus fort
et marquer le tempo crescendo.
Deuxième morceau, à force de taper comme un
sourd, il explose littéralement une baguette dont
quelques éclats vont voler dans le public.
Troisième morceau, il est complètement en
vrac; la chemise en dehors du falzar, trempé de sueur
et sa casquette lui a glissé sur les yeux. Il ne
la remettra correctement sur sa tête qu'à la
fin du concert.
STICKS, c'est le surnom du gaillard qui fit un malheur tout
du long de la soirée.
Mais
il ne fut pas le seul à se donner corps et âme.
Mr Brian Templeton (ex leader des RadioKings) avec son harmonica
baveux avait ouvert puissamment les hostilités (soutenu
par le fameux Sticks). Et au son de ce premier morceau,
le Sang A Klang avait compris que ce soir le groupe allait
mettre le feu et balancer la purée. Même si
la salle n'était pas copieusement garnie, la fougue
et le talent du groupe allait immédiatement combler
ce vide et l'ambiance était au rendez-vous.
Donc sur les trois premiers
morceaux Brian Templeton assénait un blues puissant
et énergique. Arrivait ensuite Sonny Rhodes, costard
blanc, chapeau rouge vif et peut être craignait on
que l'ambiance ne retombe un peu.
Que nenni, d'abord debout avec une gratte traditionnelle,
puis assis à la lap-steel guitare, il fit un show
extra. Guitariste original, chef d'orchestre et showman
accompli. L'intensité ne baissait pas. Les blues
lents ou rapides s'enchaînaient de main de maître
: Brian et Sonny se renvoyant la balle lors de solos effrénés
ou entremêlant les notes de leur instrument lors de
longues dérives bluesy. Le pied.
Mais Sonny Rhodes me fit
véritablement craqué au chant. Quel chanteur
incroyable!!
Il n'hésita pas à délaisser sa guitare
pour se transformer en crooner. Il interprèta magistralement
ballades et autres chansons d'amour en se promenant parmi
le public. Une ou deux dames l'embrassèrent à
son passage et s'est en triomphateur qu'il rejoignit la
scène.
Magistral Sonny Rhodes.
Après deux heures
de concert acharné, arriva la traditionnelle présentation
des musiciens : tous furent acclamés comme ils le
méritaient mais l'ovation se fut pour Sticks. Lui
aussi fit son petit tour dans le public et baguettes à
la main il tapa sur tout ce qu'il trouvait : pieds de micro,
enceintes, tables, sol…Le délire.
Bon dieu, quel concert.
DON Mc MINN & MOJO
BUFORD (par Edouard)
27 mai 2005 - Sang A Klang
– Luxembourg
Don "Popa" McMinn, guitariste chanteur emblématique
de Beale Street à Memphis, se présentait
en trio avec ses deux rejetons respectivement à
la basse et à la batterie.
C'est son disque "Painkiller Blues" sorti en
1996 sur Icehouse qui m'a convaincu de faire le déplacement
au Luxembourg. J'espérais retrouver sur scène
quelques bons moments comme "Memphis in May"
titre emblématique de Popa McMinn.
Mais déception, oui quelques blues mais aussi et
presque surtout des morceaux sans consistance, forts éloignés
du Blues, pop ou flirtant avec la ballade variét',
d'autres carrément reggae…
Pourquoi pas. Mais je n'étais pas venu pour ça.
Mojo
Buford rejoint Don McMinn sur scène et là,
le changement de style est radical. Popa et ses fistons
assurent un Chicago Blues pur jus et sans surprise à
l'ancien harmoniciste de Muddy Waters.
Souriant et détendu, Mojo Buford, casquette blanche
"Memphis" sur la tête, nous propose un répertoire
hyper rabattu : imaginez tous les standards de Chicago Blues
(je ne les cite pas mais on les a tous eus) joués
par un groupe honnête mais sans génie.
C'est un peu comme à la fête de la musique,
quoi…
D'autant plus que le manque d'imagination est tel que ils
nous servent deux fois (2 x) "Sweet Home Chicago"
et "Got my Mojo Workin".
Bon, on repassera
une autre fois. Et tiens, si on allait écouter un
autre groupe?
MIGUEL
M BLUES BAND (par Vince)
1er
mai 2005 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
En cette fête du travail, qu’y avait-il de mieux
à faire que justement ne rien faire ? Fort d’une
cagnotte réalisée sur les clochettes blanches
de mai, ce dimanche printanier ne pouvait que bien s’annoncer
! D’autant que l’on attendait, non sans une
certaine curiosité, voire impatience, le retour de
Miguel sur la scène lorraine incontournable à
l’occasion de la sortie de son nouvel et réel
premier album studio « A new day » ! Tout d’abord,
soyons honnête, les précédentes prestations
de Miguel m’ont toujours plu, tant par la qualité
du blues joué, que par l’implication de chaque
musicien au service du leader et showman Miguel. La démo
5 titres sortie en ce début de millénaire
avait confirmé cet enthousiasme, inscrivant Miguel
et son groupe dans le haut de l’affiche du blues hexagonal.
Ainsi, de retour en Lorraine,
nous avons pu voir Miguel défendre A new day sur
scène. Ce concert confirme le talent de Miguel et
ses capacités de showman. Le groupe était
renforcé pour l’occasion d’une section
cuivre, mais aussi d’invités de qualité
de retour du Bay Car Blues Festival (Gladys Amoros et Michel
Foizon), et aussi Fred Chapelier et Eric Starczan dans ses
murs ! Les critiques seront les mêmes que pour l’album
: musicalement, on tape dans le haut niveau, quant au style
musical, le tournant amorcé déçoit
par rapport aux précédents concerts. Mais
globalement le public adhère. C’est le but
en même temps…
JAMES
HARMAN & KID RAMOS & GORDON "SAX" BEADLE
(par Edouard)
29 avril 2005 - Sang
A Klang – Luxembourg
Intitulée "West Coast All Stars", cette
soirée nous mettait incontestablement l'eau à
la bouche.
James Harman, chanteur harmoniciste, était précédé
de la bonne réputation de son dernier CD "Lonesome
Moon Trance".
Kid Ramos, le guitariste à gros bras, avait un
paquet d'émules et d'admirateurs dans la salle.
Enfin nous avions vu l'an dernier dans cette même
salle Sax Gordon Beadle et nous savions la qualité
du bonhomme quand il se met à souffler dans son
instrument.
Et bonne surprise de taille,
qui accompagnait tout ce beau monde? Pas moins que le
surdoué gratteux belge Tee et son batteur attitré
; la basse était tenue, je vous le donne en mille
par, Sleepy Vince des Bo Weavil ; et au piano officiait
un impassible berlinois dont j'ai oublié le nom.
Ca
commence avec cette seule formation où Tee, pendant
3-4 morceaux, joue à merveille les leaders, tant
au chant qu'à la guitare. Ils sont vites rejoints
par Gordon Beadle qui n'usurpe pas son surnom de "SAX"
tant il maîtrise son instrument. Il nous gratifie
d'un morceau de bravoure formidable mi-parlé, mi-soufflé
façon Honker sur une charmante fille dans un vieux
bouge.
Kid Ramos entre tranquillement en scène, pose son
cuir, accorde sa gratte pendant 5 minutes et puis c'est
parti! D'abord un instrumental rapide, puis les quelques
morceaux qui suivent seront les meilleurs du concert : Kid
Ramos et Tee se répondant lors d'échanges
de solos vraiment pas dégueus. L'un sonne, l'autre
cingle. Pif, paf.
Sax Gordon et le reste de l'équipe (dont notre impassible
berlinois) assure un parfait écrin aux prestations
des deux solistes en envoyant eux aussi à tour de
rôle de belles envolées.
Les rôles sont bien distribués. Tout roule.
Puis vient le tour du barbu
mystique.
Passablement bourré et continuant à picoler,
il réussit, disons le franchement, à pourrir
la soirée qui avait si bien commencée. James
Harman est carrément faiblard aussi bien au chant
qu'à l'harmonica. Les morceaux s'étirent inlassablement
en longueur, et il s'improvise chef d'orchestre attribuant
à chacun d'un geste de la main fébrile ou
d'un regard son droit de passage pour interpréter
son solo. Tout cela est bien décousu et le sentiment
(général) est que l'on assiste à un
long bœuf improvisé.
Où sont passés les morceaux?
L'ennui me guette malgré le talent de chacun et quelques
trop rares bons moments.
Kid débranche sa
gratte. Fin du show.
Mais non! Notre ami berlinois reste et ravive la flamme
une dernière fois obligeant ses compères à
revenir sur scène pour un excellent dernier morceau
sur lequel James Harman chante correctement. C'est possible!
Et pourquoi tout n'a pas été
comme le dernier morceau?
Hein?
MAXINE
BROWN & SAM TAYLOR (par Edouard)
25 mars 2005 - Sang A Klang
– Luxembourg
Que vous dire sur cette soirée? Le Sang A Klang accueillait
deux seconds couteaux.
Dans un registre Blues Sam Taylor, qui après une
longue absence a repris les chemins des circuits Blues en
1994, débutait le concert. Ensuite Maxine Brown,
qui a connu son heure de gloire dans les années soixante
en solo ou avec Chuck Jackson, reprenait le flambeau dans
une veine franchement soul.
Et
sans faire la fine bouche ou le méchant, nous avons
eu droit à un concert de seconds couteaux.
Le plus décevant des deux fut sans conteste Sam Taylor.
Rien de tangible ou de très concret à porter
à son discrédit, mais un manque général
de personnalité, un jeu de guitare insipide où
il n'a pas pris un seul solo de la soirée, et un chant
peu affirmé.
L'arrivée sur scène de Maxine Brown change un
peu la donne. Le train train routinier est rompu, le saxophoniste
retrouve du souffle et Maxine impose sa présence scénique.
Sam Taylor dans un rôle d'accompagnateur trouve sa juste
place.
Mais bon, le répertoire de Maxine Brown a beau être
composé de vieux tubes soul ("Hold on I'm coming",
"Something you got"), tout cela s'essouffle malgré
le charme (les charmes) incontestable de la diva.
On reste sur notre faim.
CHUCK
BERRY (par Vince)
20
mars 2005 – Zénith - Nancy
Y’a-t-il un âge pour raccrocher sa guitare ?
C’est la question que je me pose encore après
ce concert de Chuck Berry. Franchement, que dire d’une
légende vivante du Rock n’roll, star reconnue
qui a fait le rock dans les années 50 puis 60 bien
avant les Beatles ou les Rolling Stones, à peine
capable de regrouper 1500 personnes en Lorraine pour 49
minutes et 35 secondes de concert, le tout pour 58 euros
TTC (hors consommation) ?
A vrai dire
ce concert, on ne le sentait pas. Tout d’abord prévu
en janvier, puis reporté au 14 mars, puis de nouveau
reporté au 20 mars, ça sentait le roussi !
Pour la petite histoire, le concert a même failli
être annulé l’après midi même.
La raison : une panne d’ampli ! Mais pas n’importe
pas quel ampli ! Celui de Mister Berry ! Sûrement
atteint de surdité, notre homme joue en stéréo
sur 2 amplis Fender des années 60, s’il vous
plait ! Alors évidemment en sonnant le ramdam dans
la région, tout a pu rentrer dans l’ordre…
ouf on l’a échappé ! Ou dommage…
Bref, on ne reviendra pas sur la première
partie, plutôt chargée d’amortir le prix
du billet que de mettre le public en réelle condition…
Tiens d’ailleurs, on m’avait dit que le Rock
n’ roll ça se dansait, ça bougeait,
c’était un brin sexuel, bref c’était
pas 1500 personnes assises dans un Zénith un dimanche
après midi en train de digérer la choucroute
du midi…
Nous en étions donc à la première
partie syndicale, bien au demeurant, mais totalement inappropriée
compte tenu du plat de résistance annoncé.
Quand enfin le Chuck Berry himself se pointe
sur scène, un brin de flamme illumine mes yeux. Putain
le vieux, il assure ! Et en plus c’est quand même
Chuck Berry sur scène bordel ! Mais rapidement cette
flamme s’amenuise. Au bout du second morceau, ça
tourne en rond… et plus rien par la suite ne sauvera
musicalement le concert.
Alors mon esprit critique s’oblige
à voir ce concert sous un autre œil. On a sur
scène un gars de 78 balais, qui a tout fait dans
sa vie, qui ne reniera sûrement pas la trilogie usée
« sex, drug and rock n’roll » et qui malgré
ça continue de se présenter avec sa guitare,
debout et vaillant, prêt à enflammer le public
sur un simple riff de guitare qui laisse espérer
LE Johnny be goode attendu (qui ne viendra point d’ailleurs).
Chuck Berry semble s’amuser, OK pas forcement prendre
son pied, mais on croit y voir un plaisir à être
là. On est peut être parfois à la limite
de la caricature mais quand même. Alors on prend du
plaisir à l’entendre massacrer Carole, Roll
over Beethoven, You never can tell et je ne sais quoi encore
! La guitare ne sonne pas, la voix est fatiguée…
Evidemment le dernier morceau semble long, très long,
comme si ce dernier titre ne servait qu’à prolonger
le concert au-delà des 45 minutes réglementaires
et fixées par le contrat !
Histoire de mettre un peu d’huile
sur le feu, ce concert devait voir Chuck Berry accompagné
de Friends. Et ben raté ! Seul le groupe devait être
les friends, et peut être les filles de l’assistance
invitées sur scène… Et quand on parle
du groupe, on ne peut pas être de nouveau très
élogieux. Recruté sur place, ce groupe n’avait
à priori jamais tourné de manière régulière
avec Chuck Berry, à voir les gestes du maître
pour annoncer la tonalité, le début, la fin
des morceaux... Seul le bassiste venait des States…
quand au piano, là ou on attendait Jimmy Bock, c’est
son fils Manu Bock (n’en déplaise à
M Germonville de L’Est Républicain) qui officiait.
Le batteur était aussi français.
Bref pas de quoi s’enflammer, ce concert
ne sera pas le concert d’une vie, mais il viendra
prendre place à coté de celui de James Brown
dans la rubrique légende vivante usée en sursis
!
ANA
POPOVIC, SUE FOLEY, CANDYE KANE – Blues Cravan (par
Peiff)
12 mars
2005 - La Laiterie - Strasbourg
Le Blues est par définition une musique migratoire.
S'il avait fallu faire autant de bornes pour 3 mecs, je
ne l'aurais peut être pas fait. Mais pour ces 3 femmes,
c'est plus pareil. Let me introduce you to the three most
sexy lady's of the Blues !... Ils respectent les horaires
à La Laiterie, et du coup je rate le premier acte
de la soirée, comme par hasard c'était Sue
Foley. Pas grave, je l'ai déjà vue 2 fois
et le programme est chargé, il y a de quoi se rattraper
avec de pures news !
Direct vers le deuxième
épisode avec la plus effilée et la moins habillée
des trois : la charmante slave Ana Popovic. Je découvre
une artiste emprunte d'humilité, doutant un peu,
semble-t-il et si l'on en croit ses commentaires, de ses
qualités musicales. Il n'y a pas lieu que ce soit
le cas. Même si je n'accroche pas à 100 %,
il y a indéniablement quelque chose que je rapprocherai
de la virtuosité chez cette musicienne. Elle alterne
entre des titres blues, et des morceaux plus « rock-FM
», ce son restant le dénominateur commun, qui,
quoique interprété avec qualité, ne
me font pas chavirer. Toutefois, à son écoute
on reconnaît quelques influences : Stevie Ray Vaughan
en est une. Je suis époustouflé d'entendre
comme elle a tout compris sur un blues lent instrumental
largement inspiré du maître(Lenny) sans tomber
dans la copie, ou même le phrasé se rapproche
de l'influence, reprenant les thèmes essentiels en
les développant, de manière inspirée
et personnelle, à très bon escient.
Passé le ¾
d'heure dévolu à chacune, place à celle
qui me parait être la plus déjantée,
au deuxième degré, miss Candye Kane. Vous
avez raté la canadienne Sue Foley, eh bien la voilà
qui arrive pour accompagner à la guitare lead notre
ex-vedette de film réservé aux adultes. Il
y a quelque chose d'antinomique entre ces deux ravissantes
créatures. Physiquement, d'une part, sur le plan
artistique d'autre part. L'une, filiforme, est discrètement
mais efficacement sur le devant de la scène, dictant
le rythme magistralement à la guitare sur son emblématique
Telecaster rose, avec laquelle elle excelle, mais s'efface
quand il s'agit de laisser s'exprimer la complètement
désinhibée et délicieusement ronde
Candye. Je dois dire qu'elle m'a donné l'impression
d'être une vraie douceur cette nana, si on peut dire.
Ce genre de bonbon à l'enveloppe sucrée qui
explose en bouche... Car sur ce plan, elle n'a pas son pareil
pour donner elle aussi le rythme, avec de la voix et du
coffre, ce n'est pas peu dire. Musicalement on en vient
a un répertoire bien cadencé, Chicago Blues,
Shuffle, Rhythm'n Blues, Rock, un cocktail d'énergie
qui permet à Candye Kane de s'exprimer tout à
son aise. Entre les titres, elle a des messages à
faire passer. Eh les « fat girls », plus de
complexe quand à vos kilos superflus, régalez
vous, et elle a bien raison ! Ou alors sur la pratique de
l'autosatisfaction sexuelle qui nous vaudra un blues au
titre évocateur, « masturbation Blues »,
tout un programme... Je prends tout, la bouée aussi.
Sur la fin, Ana Popovic
rejoint ses 2 comparses. Les 2 guitaristes encadrant la
chanteuse, yes ça le fait. Tour à tour elles
démontreront ce que représentent la pugnacité
et la solidarité féminine avec des différences
assumées, pour mettre en valeur leurs personnalités,
appuyées par celles des autres. Au final un spectacle
que je qualifierai d'anticonformiste, pour le moins original.
Grande idée la réunion de ces 3 blueswomen
pour une tournée à ne pas rater si l'occasion
vous en est donnée de prendre « blues caravan
» on tour. Avec elles pas besoin de célébrer,
messieurs et un jour officiel par an, l'avènement
de notre incontournable moitié. Ce sont elles les
vedettes !
JESUS
VOLT(par Peiff)
23
février 2005 - Casino d'Amnéville
Alors voilà, jamais deux sans trois dit-on. L'adage
est avéré une fois de plus. Sur ce coup là,
à bon escient ! Désolé mais j'interfère
positivement quand à ma position de spectateur féru
de blues même sous couvert d'une programmation «
nuit du rock ». Ah non pardon c'est l'inverse ou plutôt
les deux. Tant mieux ! Gérez vos contradictions,
moi je les assume. En ouverture de cette soirée on
a droit à la prestation du groupe « volume
11 ». Si j'ai un conseil à leur donner, changez
de nom, il sonne « baloche » et en ce qui me
concerne c'est, presque péjoratif, pour le reste
ne touchez à rien et continuez d'évoluer,
dans votre style, car vous avez beaucoup de qualité
et en tous cas ce groupe ne dénotait aucunement à
faire cette première partie. J'ai apprécié.
Mention spéciale à la chanteuse pour laquelle
je renverrai à mon article sur Danny Leigh car la
transposition, au type de musique prés, est complètement
valable. Ah les blondes ! Je préfère les brunes,
encore que.
Venons en au principal intéressé
visé par cet article, JV. Smile ! 2ème en
anglais cette fois... Je dois dire que je ne me lasse pas
de voir et revoir ce groupe sur lequel je pourrais ne pas
tarir d'éloge. Encore une fois ils ne m'ont pas déçus,
sans tomber dans le cirage de pompe. Mais sur ce coup là
c'est difficile. Ce soir, le groupe a évolué
dans sa config originelle, sans DJ, celle du concert de
Cognac, avec quelques années de plus. Retour aux
sources si on peut dire, celle d'un « garage band
», attention particulière au batteur et au
bassiste que j'avais occulté dans ma précédente
chronique : Lenine Mc Donald (basse) et Magic Doudous (batterie),
franchement, rien à redire ou tout, au contraire,
ça dépend de quel coté on se place
par rapport à l'idée qu'on s'en fait, ici
que de l'art ! Alors voilà, des faits : son impeccable,
prestation pro, péchue, quelques reprises dont La
Grange de ZZ Top, l'essentiel des titres est issu des 2
albums qu'on produit nos lascars, il y a toutefois plusieurs
nouveaux titres à venir peut être dans un troisième
album, la dessus rien à redire, l'inspiration est
là, ils sont prolifiques, on tape du pied, merde
je cire leurs pompes, j'arrête ! Prenez les mêmes
et on recommence. Le prix de la culture, allez faire la
fête avec eux après le concert vous êtes
très cordialement invité. J'ai pas osé,
manque de psychotropes ? J’hallucine sans ! C’est
mon naturel. Ils sont français, chantent et sonnent
Anglo Saxon, avec la « French Touch » en sus,
ça mérite d'être souligné. Mais
vous êtes plus que très cordialement invités
à aller les écouter. Only the devil les Man
! J'abuse à jeun. Consommez sans modération,
quand il s'agit de se transcender musicalement, ça
en vaut la peine, seulement dans ce cas. Yes !
EDDY
« The Chief » CLEARWATER et JIMMY JOHNSON (par
Peiff)
2 février
2005 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
La programmation du jazz club Lionel Hampton est toujours
prestigieuse, quelle qu'elle soit. Pour les amateurs de
blues parisiens, c'est une constante opportunité
qui leurs permet s'ils le veulent, de profiter d'un nouvel
artiste quasiment toutes les semaines. Le club accueillait
ce soir là deux ténors du Chicago Blues, tendance
« west side », et pas des moindres.
On arrive. C'est Jimmy Johnson
qui officie depuis quelques minutes avec la charge de chauffer
l'auditoire qui ne sera pas des plus exubérant, bien
que nombreux, plutôt très attentif à
l'écoute de la musique. On s'installe au bar, l'ouverture
est luxueuse. C'est le west side sound qu'on entend, ça
calme tout de suite, ou ça scotche, c'est comme on
veut, mais ça ne laisse pas indifférent !
D'emblée, je préfère largement la couleur
sonore de Jimmy Johnson en live, le son est sans fioriture,
plus mat que celui de ses albums qui sonnent parfois même
un peu plus funky. Rien de ce genre ce soir et son style
vibrant et expressif n'est pas du tout affecté. On
sent qu'il n'est pas très à l'aise au début,
mais au fur et à mesure des morceaux il se décrispe,
se laisse aller jusqu'à atteindre, modestement, la
quintessence de son art guitaristique. Construit en partie
à l'école des Jimmy Dawkins et Otis Rush,
ce qui prévaut aussi pour le suivant. Place à
Eddy Clearwater.
Comme de bien entendu, «the
chief », surnom qu'il doit au titre de l'un de ses
albums, monte sur scène en s'étant préalablement
paré de sa célèbre coiffe indienne.
Pas pour longtemps, lui préférant rapidement
un chapeau de cow-boy rouge vif, assorti à une tenue
d'un kitch à l'Américaine, aux couleurs flashys,
genre Bobby Rush. Rien à redire, le style man ! Qualifié
de « meilleur blues showman » du west side de
Chicago, influencé par le gospel et le rock, entre
autres, son jeu de guitare n'a d'opposé que sa propre
qualité. A deux faces toutefois, alternant blues
purs et autres genres sur ton « bluesy », sans
dépareiller, ni tomber dans le rock. Mais lorsque
qu'il joue du blues, alors là on fond littéralement,
tellement sa musique est roots, démentiellement bonne,
west side. Son répertoire inclut plusieurs reprises
d'Otis Rush interprétées à merveille,
notamment un « All your love » qui durera près
d'un quart d'heure. Je n'en crois pas mes oreilles, les
deux artistes se complètent à l'unisson de
deux styles pourtant différents.
C'est réellement
une chance que d'écouter ces deux talentueux Bluesmen
tant ça le fait. Tous les superlatifs qui pourraient
tenter de décrire cette soirée ne suffiraient
pas, c'est du Chicago Blues, basta ! La meilleure image
que je puisse encore en donner est de vous laisser imaginer
en train d'ouvrir au hasard la porte d'un club en Amérique
du Nord. Pour les autochtones, c'est juste normal ce qui
se passe sur la scène, le quotidien en buvant une
bière, en dansant, mais vous, vous tombez sur le
cul tellement la musique est bonne, tenant du folklore local,
doux pléonasme, exacerbée qualitativement,
culturellement. La différence d'appréciation
de cette musique entre le public Américain et Européen
tient en partie là dedans. On aura droit à
deux sets comme d'habitude au Méridien, presque trois
heures d'un spectacle homogène où on ne notera
aucun impair tellement on a évolué dans le
bon ton. Vers la fin, surprise du Chief, Amar Sundy, bluesman
Français, vient taper la conversation à la
guitare. De loin le meilleur concert de Blues qu'il m'ait
été donné de voir depuis longtemps
!
DANNY
LEIGH(par Peiff)
24
janvier 2005 - Casino d'Amnéville
Le casino d'Amnéville, tombé un peu en désuétude
par rapport à la fréquentation de nos salles
de concerts habituelles, depuis qu'ils ont décidés
de passer de la musique rock sous couvert de " nuits
du blues ", innove en ayant à coeur de nous
faire découvrir en live un genre musical rarement
usité par nos petites oreilles, la musique country.
Première constatation en arrivant, les tables et
les chaises ont été reléguées
au fond de la salle pour laisser devant la scène
un espace conséquent, les amateurs de danse sont
à l'honneur. Il n'y a pas de problèmes à
l'écoute des premières notes, le genre colle
bien à l'étiquette. On se surprendrait en
rêvant un peu à se croire en train de tracer
la route au coeur des canyons du désert de l'Arizona,
la FM à fond les gamelles. Direct live des USA, le
Band vient tout droit d'Austin, Texas, y compris pour ceux
d'entre eux qui vivent en Europe, le décors est planté.
Dans le groupe, immanquablement, on est tout de suite scotché
par la leader qui, loin de dénoter, joue au contraire
une partition parfaite avec ses petits doigts qui se baladent
sur sa dreadnought avec des décalcos partout. Le
Stetson solidement ancré sur sa jolie tête
à la longue chevelure blonde, le sourire large quand
elle ne nous abreuve pas de sa très jolie voie, légèrement
éraillée, tout en subtilité et puissance,
distillée à merveille pour cette musique et
dont on ne sait pas laquelle a choisi l'autre. Musicalement,
le groupe est excellent. On sent que les musiciens savent
tout jouer. Le fond restant toujours " western ",
est ce un mot adéquat ? Les mélodies savent
parfois se faire plus rock, le guitariste allant jusqu'à
prendre des accents Stoniens genre Keith Richard, ou même
carrément Blues sur 2 morceaux. Le groupe n'a visiblement
aucun mal à faire venir sur la piste tout une cohorte
de fondus, constituée il faut le dire, majoritairement
de femmes. Le public est ravi, Danny Leigh aussi en nous
gratifiant une énième fois d'un merci au pur
accent français. A quand la deuxième édition
?
BYTHER
SMITH(par Edouard)
14
janvier 2005 - Sang A Klang - Luxembourg
Byther Smith est l'un des plus talentueux artistes contemporains
de Blues. Pas un seul disque un tant soit peu faiblard,
pas une seule fausse note. Rien. A peine une réputation
de viel ours mal léché... Byther Smith est
un bon. Ca se sait, ça s'entend. Et nous avons pu
encore le vérifier à l'occasion de son passage
dans l'exceeellente salle luxembourgeoise du Sang A Klang.
Soutenu
par le groupe maison du label Black&Tan, Byther s'en est
donné à cur joie, si on peut dire... Car
la musique de Byther Smith est un Blues tendu et déchirant
où la bonne humeur, le good luck, happiness, et amour
rimant avec toujours n'ont pas cours. Byther, c'est d'abord
et surtout un chant pénétrant ou plutôt
une complainte qui vous file le bourdon, le Blues. C'est un
son de guitare aigu qui vous vrille les tympans. C'est enfin
un répertoire personnel, hors des sentiers archi-rabattus,
100 % Blues. Pas de concession à la Soul, d'incartade
vers le Rhythm&Blues ou de flirt avec le Rock'N'Roll.
Non ,c'est du pur, du dur. Les titres interprétés
ce soir là furent essentiellement tirés de "Thrown
away the Book" et de la réédition d'"Hold
that train" album paru à l'époque sur Grits.
Bien sur son caractère de type pas facile s'est manifesté
dés les premiers morceaux : "Hé, c'est
quoi tous ces appareils photos? Vous voulez que je rentre
chez moi?" mais s'est bien vite effacé derrière
son talent.
Sacré bonhomme ce Byther.
VANCE KELLY(par Edouard)
6
et 7 janvier 2005 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien
- Paris
Oui, deux soirs de suite car ce fut tellement bien Vance
Kelly... Carrément tip top. Avec un band du tonnerre.
Je n'avais jamais rien entendu
auparavant du sieur Vance Kelly, pas un disque, pas un morceau,
rien. Encore moins sur scène, bien entendu. Seule
sa réputation m'était parvenue par delà
l'atlantique. Et quelle réputation : surnommé
le "Juke Box", sachant tout faire du blues au
funk, entertainer de première, excellent chanteur
et tout le bazar. Il était annoncé avec Smilin'
Bobby, et là, pour le coup, c'était un illustre
inconnu.
Donc Smilin' Bobby, tout
sourire évidemment, ouvre le concert en reprenant
bon nombre de standards pendant une vingtaine de minutes.
Le manque de conviction, aussi bien dans le chant qu'à
la guitare, est patent. Bon ok. C'est pas grave, on attend.
Vance Kelly s'y colle et le contraste est saisissant; une
telle différence en est presque cruelle pour Smilin'
Bobby... Le premier soir (jeudi 6), il débute brillamment
par "Breaking up somebody's home" d'Albert King
et la suite du concert sera du même acabit. A savoir
très Blues, encore un autre morceau d'Albert King
"I'll play the blues for you", du BB King "Thrill
is gonne", etc... Tout est excellent, l'orchestre est
d'une cohésion, chapeau ! Les breaks souvent casse-gueule
sur "Breaking up ..." sont absolument impeccables
! Ca claque, TAC, TAC!! Le batteur (Charles Hancock), qui
ferait passer Georges Foreman pour un Mickey, a un jeu très
varié et tape bien fort juste quand il faut. Le bassiste
(Mark Miller), qui ferait passer Shaq O'Neal pour un Mickey,
est au diapason; discret et efficace. Le saxophoniste (Edward
Williams), qui ferait passer les Memphis Horns au grand
complet pour des Mickey, souffle à qui mieux mieux.
Le pianiste (John Walls), avec ses pirouettes derrière
le clavier, ferait passer Michael Jackson pour un Mi...Heu,
oui, un Mickey c'est bien ça. Bah Bah, qu'est ce
que c'est bien.
Le lendemain soir (vendredi
7), Smilin' Bobby déborde toujours autant d'enthousiasme
et Vance Kelly va changer presque complètement de
répertoire. Plus varié dans les styles et
les tempos, mais c'est toujours aussi bon. Moins de Blues,
même s'il nous gratifie d'une superbe version du Blues
lent "If loving you is wrong, I don't want to be right".
Et l'on constate une fois de plus quel excellent chanteur
il est. La Soul Music montre régulièrement
le bout de son nez avec notamment un medley des Temptations.
Au début du second set, il abandonne sa guitare pour
se consacrer au chant et à une imitation de Barry
White (oui, oui), puis se lance à faire du Sam Cooke.
Ah quel chanteur!! C'est vraiment pas un Mickey (c'est la
blague du jour, vous l'aurez compris). Il retourne à
sa guitare et démarre une série de morceaux
plus rapides flirtant avec le Funk. Et je m'aperçois
que je ne vous ai pas encore dit que Vance Kelly n'était
définitivement pas un manchot non plus à la
guitare. En solo ou en rythmique. A la demande expresse
d'une femme du public (une connaisseuse assurément),
il entame un morceau hilarant intitulé "Candy
Licker" (et c'est pas pour les Mickey) avec moult mouvements
suggestifs de langue. On se régale. Car en plus d'être
excellent chanteur et guitariste, Vance Kelly est également
un showman original, charismatique, et très expressif
au niveau des mimiques de son visage. De plus, il enchaîne
les morceaux souvent sans aucun temps mort et réattaque
le suivant alors que le précédent est encore
tout frais dans sa gorge, ses doigts et dans nos têtes...
Bah Bah, qu'est ce c'est bien.
Sur les morceaux finaux
Big "Sail on Blues" Dez, guitariste français
de son état, vient taper quelques solos bien juteux.
Excellent Big Dez. Boney Fields, l'incontournable trompettiste
des nuits parisiennes, puis Smilin' Bobby rejoignent également
tout ce beau monde sur scène pour quelques titres
en forme d'apothéose.
Quelles soirées!
Putain pourquoi, j'y suis pas allé tous les soirs
de la semaine, je suis vraiment qu'un pov' Mickey...
JODY
WILLIAMS, DEITRA FARR, ANDREW JONES
Chicago Blues Festival 2004 (par Edouard)
16 décembre 2004
- Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
L'annuelle tournée nous proposait au menu Andrew
Jones, Deitra Farr et Jody Williams. Andrew Jones m'était
parfaitement inconnu. Je me faisais une joie de revoir les
chapeaux de Deitra Farr. Et Jody Williams grande redécouverte
("Return of a Legend") se présentait en
vedette.
Andrew Jones guitariste
démonstratif fut une grande et bonne découverte
scénique. Il est la preuve que l'on peut jouer des
morceaux rapides ou puissants sans tomber dans le lourdingue,
la branlette sonore ou la cacophonie. Il s'est également
joliment essayé sur quelques Blues lents. Mais là
où il fut vraiment remarquable est, à mon
humble avis, en tant qu'accompagnateur de Deitra Farr. Impeccable
en soutien à la rythmique ou pour balancer des solos
pile-poil en dedans. Et surtout efficace et précis
pour placer au bon moment quelques notes tendues entre deux
couplets.
Deitra Farr fut fidèle
à sa réputation de puncheuse et de tornade
vivante et gouailleuse. Dans un Méridien copieusement
garni, elle fit merveille en invectivant continuellement
le public. Le sollicitant pour chanter, taper dans ses mains
ou se manifester bruyamment. N'oublions pas non plus que
ses chansons sont superbes et qu'elle chanta ce soir là
excellemment. Surtout sur les mid-tempo comme le sensible
"Je me souviens" (en français dans le texte),
"I refuse to loose" ou encore "Bad Company".
Un vrai régal de Chicago Blues, soutenu par l'excellent
Andrew Jones. Je l'ai trouvé bien meilleure que lors
de sa tournée avec Magic Slim dans ce même
lieu.
Le clou de la soirée
devait être Jody Williams. D'autant plus que Deitra
Farr lui avait brillamment préparé le terrain
en chauffant le public souvent endormi du Méridien.
Mais patatra... Jody Williams fut complètement à
coté de la plaque, alignant les pains à la
guitare et ne trouvant pas son micro pour chanter... On
en reste là. Réécoutons les superbes
"Return of a legend" et "You left me in the
Dark".
MIKE
ANDERSEN BAND (par Peiff)
10
décembre 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Il fallait être un peu courageux et aussi motivé
pour braver les mauvaises conditions météo,
pas si pires, et effectuer le trajet jusqu'au Blues Club
de Luxembourg. Pourtant cela n'explique pas pour autant
la relative désaffection du public pour le concert
de Mike Andersen. Il semblerait que la confiance aux organisateurs
ne soit pas entièrement de mise si la programmation
n'est pas labellisé " made in USA ". Ils
ont tort. Ce fut une découverte complète que
d'assister à la prestation de Mike Andersen. Les
découvertes font souvent très bien l'affaire
et ce fut le cas. Même si je dois dire cependant que
j'ai un peu de mal à classer sa musique ce qui n'enlève
rien à l'engouement né de cette surprise.
Lui même nous interpelle sur le sujet en lançant
" qu'est ce que le Blues ? un mélange de jazz,
de soul, ... ? " Il a du coup un peu résumé
sa musique, riche, mais ça reste néanmoins
restrictif car elle présente plus d'influences qu'il
n'en a en citées. Le jazz n'en est d'ailleurs peut-être
que la plus mineure sauf dans le coté musicalité
soft de l'ensemble, et certains arrangements, à mon
sens et rapport à sa musique. C'est un joli mix constitué
d'un égal mélange de personnalité et
d'emprunts mis à bonne contribution, les reprises
sont peu nombreuses et toujours avec bon goût tout
y passe : rock, rhythm' and blues compris, même une
petite touche de rap. L'ensemble est appuyé par une
solide section rythmique. Trompette, saxo, contrebasse/bass,
batterie, clavier et chant + guitare. Chaque musicien étant
impeccable, façon Danemark, Mike Andersen tenant
son rôle à merveille genre dandy/crooner ",
à la guitare SVP dans un style anti démonstratif
mais de grande qualité. Cool ça le faisait
vraiment, on a même droit a un concert entrecoupé
d'un entracte, ça se passe comme ça au States
...
MUDCAT
(Par Thierry)
24
novembre 2004 - Foyer International d'Accueil à Paris
- Paris.
Ce groupe venu d'Atlanta vivant entre la France et les States
ont joué dans un foyer international d'accueil à
Paris (une sorte d'hôtel international, dans le 14ème,
pour infos les chambres sont pas chères 50 euros
environ !). Bref ce groupe qui avait eu une très
bonne critique sur le dernier Blues Mag m'a donné
envie de les voir ! Ils sont 4 et sur scène vraiment
c'est pas des mickeys ! Ils sont capables de tout jouer,
marqués par de nombreuses influences : boogie, blues
roots, swing, Nouvelle Orléans etc... C' est un groupe
à voir sur scène, de plus, depuis peu, ils
ont un trombone (Little Joe) qui a joué dans les
années 70 avec BB King svp ! Le chanteur Danny Dudeck
se promène dans la foule en délire en jouant
sa gratte d'une main, faisant swinger une femme de l'autre
et des claquettes avec ses pieds, et pour finir il sort
de sa gratte un lapin ! Mais non je plaisante ce n'est pas
Rémi Bricka mais c'est super ! A voir !
PHIL
GUY (par Edouard)
05
novembre 2004 - Sang A Klang - Luxembourg
Le frangin au Sang A Klang. On y va. Look toujours aussi
improbable et bagouses. Too sexy. Accompagné par
un groupe Finlandais le Wentus Blues Band. Pourquoi pas.
D'entrée de jeu, attaque des cordes avec les doigts.
Albert Collins n'est pas loin. Alternance de morceaux rapides,
blues lents ou titres Funky. Ca dance.
"Money
that's what I want", "Things That I used too do",
"I've got the Blues in my shoes". Bon gratteux
et chanteur appliqué. Fortiche aussi le Phil en rythmique
sur les morceaux funky. A l'aise blaise les Finnois, surtout
le bassiste monté sur ressorts avec genoux hyperlax.
Et Pepe Ahlqvist. C'est le nom du leader/chanteur/guitariste/harmoniciste.
Talentueux le gaillard. Un léger bémol sur
le second guitariste un peu trop émule de SRV. Pas
grave. Enfin un bon concert d'un membre de la famille Guy.
Enlevé et entraînant ! Pas forcément
original mais on ne boude pas notre plaisir. D'autant que
le bonhomme est sympa. Il dédicacera tous les posters
qui lui seront tendus.
C'est souvent comme ça au Sang A Klang.
Ah quel Play Boy!
Hommage
à GENE VINCENT : ERVIN TRAVIS & THE VIRGINIANS
(Par Thierry)
29
octobre 2004 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
A l'occasion des 50 ans du rock'n roll, l'assoc Rock'n'Lor
a programmé au temple du rock'n roll "Chez Paulette"
une soirée hommage à Gene Vincent dit chez
nous "gegene", avec en première partie
les Barakarock et les Voodoo Doctors qui ont accompli dignement
leur mission : celle de nous plonger dans les antres du
rock'n roll !
Mais
c'était sans compter sur Mr Ervin Travis et ses Virginians
(Gene Vincent était originaire de virginie) qui, dés
son arrivée sur scène, nous a fait croire à
un mannequin en cire (du type musée Grévin)
à l effigie de Gene Vincent tant le mimétisme
était frappant ! Mais Ervin Travis et ses Virginians
bougent et pas qu'un peu mon neveu ! Tout est bien réel,
c'est génial, le groupe reprend des innombrables standards
de gegene durant 2h30 avec trois rappels !J'en redemande,
le groupe est super sympa et vraiment si ce groupe passe dans
votre région allez y! avant faites un saut sur le site
qui est très bien fait....
19
octobre 2004 - Casino d'Amnéville
Le Casino d'Amneville a organisé plusieurs soirées
blues, blues rock sur toute l'année, entre autres
j'ai pu revoir Arthur Neilson (pour la troisième
fois) et là, chapeau Arthur !!! Super concert, pêchu
et rock, très incisif, bonne formation (surtout mon
pote à la basse: Francis Campello), très bon
guitariste (un p'tit nouveau dans le groupe) et vraiment
le batteur m' a impressionné ! On ne s'ennuie pas,
tout le monde s'éclate, le public accroche, super,
c'est top !
DR
FEELGOOD et EDDIE AND THE HOT ROADS (Par Thierry)
1er octobre 2004 - Chez
Paulette - Pagney derrière Barine
Il y avait ce soir là une super soirée rock
proposée par Prodige Music qui nous offrait pour
le prix de 15.20 euros, deux groupes de légende de
Pub-rock 70's ! Sincèrement j'ai pas trop accroché
sur Eddie and the hot roads car c'était plutôt
punk rock, mais par contre, il mouille la chemise le gaillard,
et le groupe a fait tout de même une très bonne
prestation. Sinon on ne présente plus les Dr Feelgood
!
OK y'a plus
personne d'origine, et pis alors ? Cela ne m'a pas empêché
de les voir pour la 12 ou 13 fois ! Hé oui ! De plus
les Dr Feelgood c'est un classique Chez Paulette : cette salle
serait presque faite pour eux ! Le groupe est tellement bien
rodé, Robert Kane (remplaçant de Pete Cage)
qui depuis 99 totalise plus de 700 concerts avec le groupe,
est en phase avec les trois anciens qui eux même jouent
dans ce groupe depuis 18 et 22 ans ! Quand même pas
mal pour des types qui ne font pas partie du groupe d'origine
! Les Dr Feelgood c'est plus qu'un groupe c'est un ETAT D
ESPRIT ! Donc, encore une fois Mr Steve Walwyn m'a scotché
! Ce mec a un jeu très efficace, ça pulse, il
n'en fait pas des tonnes, c'est précis, c'est rock,
j'adore !Et surtout, coup de chapeau pour Mr Steve car, pour
moi, c'est un des artistes les plus disponible et humble que
j'ai pu rencontré jusque maintenant ! Merci pour le
spectacle !
MAMA'S
BOYS(Par Thierry)
17
septembre 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Pas de grand souvenir de ce groupe américain qui
ne m'a pas marqué tant par la surpuissance sonore
et par l' absence de complicité entre le groupe et
le public ! Dommage d'autant plus que le Blues Club nous
a habitué à une programmation très
pointue et de qualité, mais je pense que c'est tout
simplement dû au volume sonore qui était extrêmement
fort au point d'en gâcher la prestation de ce groupe
! Toutefois cela m' a permis de revoir notre ami Charles
Desprès et ses fabuleux Midnight Creepers qui assurait
la première partie (avec un réglage son juste
comme il faut). Et bien très bonne surprise, c'est
propre ,très pro, de très bonnes reprises
très bien interprétées de nos vieux
bluesman préférés (Muddy Waters, BB
King, Robert Johnson...), sans oublier des compositions
maisons, et de plus Charles appelle dans le public notre
ami Pierrot pour l'accompagner à l'harmonica : c'est
l'esprit blues ! Super moment, en plus le groupe ne se prend
pas la tête et Charles se lâche ! Cool ,c'est
pour bientôt le grand écart ?
5
juillet 2004 - Zénith - Paris
C'est en néophyte mais néanmoins en amateur
de Rock'N'Roll que j'allais découvrir sur scène
Brian Setzer et ses copains. J'avais déjà
eu l'occasion d'écouter et de voir (aussi ou surtout?)
Lee Rocker en trio et j'en gardais un excellent souvenir.
Le public était nombreux et apprêté
comme pour un bal du samedi soir, tiags ou creepers pour
les garçons et chemisiers léopard pour les
filles. La prestation des Chats se devait donc d'être
à la hauteur, d'autant plus que nous avions droit
à la formation originale avec Slim Jim Phantom à
la batterie.
Le trio investissait la
scène sous les acclamations d'un public déjà
conquis et démarrait le concert par "Rumble
in Brighton". Le filiforme et bien nommé Slim
Jim martelait debout son unique caisse claire ; Lee Rocker
et ses lunettes de soleil frappait à tout va sur
sa contrebasse ; Brian Setzer et sa petite gueule d'amour
nous la jouait décontracté, je change de Gretsch
pas trop souvent, et j'envoie mes solos confortablement.
Et une reprise de Gene Vincent "Double Talkin Baby",
les classiques "Rock this Town", "Runaway
Boys" ou "18 Miles to Memphis". Ca tourne
à l'aise, les titres s'enchaînent rapidement
et c'est surprenant ce que Slim Jim arrive à faire
avec une grosse caisse et une simple caisse claire. Y'a
des batteurs qui devraient prendre des cours... On continue
par une chanson hommage à Eddie Cochran et Gene Vincent
"Teenage Rock'N'Roll" (si je ne m'abuse), puis
encore des classiques "Stray Cats Strut", "Sexy
and 17" ou bien "I won't stand in your way".
Ca file, ça file à 100 à l'heure. Y
parait que c'est toujours comme ça le Rock'N'Roll.
Pis au bout d'1h10, rideau, fini. Non mais ça va
pas ou koi ? C'est la pause ? Brian, est-il parti s'éclaircir
la gorge avec une petite verveine/mélisse? Ils reviennent.
Z'ont changé de frusques et Lee Rocker rejoue les
équilibristes sur sa contrebasse ou les gros bras
(c'est selon) sur quelques morceaux. Un petit hommage à
Elvis avec "That's all right Mama" et "Blue
Moon of Kentucky" pour fêter les 50 balais du
Rock. Et pis ce coup-ci, terminé, rideau définitif,
on ferme. 1h20 montre en main... C'est un peu jeune... ça
doit être l'age, non? Expliquez-moi, non mais! Quand
c'est aussi bien, on ne peut qu'être frustré!
On est bien décidé
à avoir des explications, non mais, alors direction
l'arrière du Zénith avec une vingtaine de
fans pour attendre les Stray Cats. Armés du marqueur
indélébile à encre "or",
on attend pochettes à la main des explications. Z'ont
intérêt à avoir un alibi solide, non
mais, quand débarquent et passent devant nous 3 berlines
allemandes les unes à la suite des autres. Pas d'arrêts,
pas de photos, pas de signatures, pas de "Go Cat Go!!!"
Y parait que c'est toujours comme ça le Rock'N'Roll.
LIL' ED WILLIAMS(Par Edouard)
24
juin 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien
- Paris
Le cousin de JB Hutto se présentait avec ses Blues
Imperials au Méridien !! L'homme qui, avec Willie
Kent, avait enregistré un des meilleurs albums de
blues de l'année 1998 "Who's been Talking"
sur Earwig !! Ce spécialiste de slide nous promettait
un show dynamique et joyeux !! Son dernier album "Heads
Up" était plein d'énergie, de swing et
bien sur de slide !! Slide, il y a eu. Show dynamique, il
y a eu. Et surtout grosse fatigue de la part du chroniqueur,
il y a eu ... Alors si Lil' Ed passe à proximité
de chez vous, réveillez moi, je vous accompagnerai
bien volontiers.
SANDRA
HALL (par Thierry)
11
juin 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Le Sang A Klang a encore frappé fort ce vendredi
4 juin ! Malgré l'annulation du concert d'Otis Rush
prévu le 09 juillet pour raison de santé,
et le décès du Genius la même semaine,
il fallait décompresser, et c'était sans compter
sur la torride et émoustillante Sandra Hall que nous
avons rempli notre contrat
Pour la première partie, désolé nous
sommes arrivés après leur prestation. Mais
revenons a l'héroïne de la soirée. Avant
toute chose, sincèrement, on ne connaissait pas grand
chose de Sandra Hall, à part qu'elle avait une cinquantaine
d'année, qu'elle était une ancienne strip-teaseuse
au tour de poitrine a en faire pâlir Pamela Anderson.
Pour nous, Charles, Lolo et moi même cela nous suffisait
comme arguments, on savait que ça allait assurer
un max !
On pouvait aisément
comparer Sandra Hall à la fameuse Candy Kane... Et
bien finalement la comparaison s'arrête là.
Car même si elles sont très BONNES chanteuses
toutes les deux, leur répertoire est différent..
Candy (dans son pays, et oui car au pays de Candy... ahahaha )
a un répertoire plutôt swing alors que Sandra
Hall tire plutôt...(ah bon elle tire plutôt
???) sur un répertoire carrément rhythm n'
blues et soul...D'ailleurs pour exceller dans ce style,
elle est venue avec une formation italienne : le Gnola Blues
Band, que des blancs : basse, batterie, guitare, clavier,
trompette et trombone, la classe quoi !!!! Sincèrement
j'ai cru un moment que c'était les musicos de Roland
Chopinez, mais dés la première note j'ai compris
que j'avais à faire à des vrais bluesmen.
Donc comme pour Candy Kane ou Sharrie Williams, la formation
italienne débute sans la diva qui arrivera un quart
d'heure plus tard environ. C'est donc sans surprise de voir
le guitariste prendre les rennes et chanter des standards.
C'est propre. RAS. Mais tu sens qu'il manque quelqu'un et
c'est sans compter sur la diva Sandra Hall pour emmener
le public dés son entrée sur scène,
et c'est parti mon kiki.
Avec la première
chanson, elle charme tout le monde et nous montre qu'elle
a une voix très puissante et très rauque.
Elle demande au public quelque chose du style " you
want to touch me? ", cherche sa première proie
et appelle un gars sur scène. Mais je rêve
ou quoi ? Le type a les cheveux longs, châtains, il
est grand et fin, avec une moustache et porte un jeans avec
un tee-shirt d'un artiste de blues. Mais qui c'est ? On
donne sa langue au chat, ou je dirais même : on donne
sa langue au Charles !!! Hé oui, le type sur scène
c'est notre Charles national, Charles Desprès, bluesman
et pote de métablues ! Ce fût donc un moment
inoubliable : Sandra Hall s'approche de Charles , lui prend
la main pour la déposer sur son postérieur
et ensuite attrape la tête de notre Charly pour la
plonger dans sa poitrine ! Voilà pour la petite mise
en scène, et bien entendu après un truc comme
ça, Charles est devenu la star du Sang A Klang.
Revenons a nos moutons :
Sandra s'éclate comme Sharrie Williams, joue vachement
avec le public, le fait réagir c'est super ! Durant
le concert elle parle de Ray Charles et demande au public
de faire une minute de silence. Ensuite elle nous dit qu'elle
va interpréter un titre de l'un de ses amis : le
grand Otis Redding, et dit qu'elle pense qu'Otis a écrit
la chanson pour elle. Bref dans tous les cas Sandra s'attaque
à un grand standard de la soul : The dock of the
bay. Rien à dire, les cuivres sont magiques et Sandra
assure divinement, c'est top, j'en ai presque une érection
! A la fin, les morceaux sont plus vifs, ça balance,
on danse, on swing, bref on s'éclate. Super concert
! Merci à Sandra Hall et au Blues Club ces passionnés
de blues qui nous offrent toujours de grands spectacles.
Thanks a lot.
JUNIOR
WATSON, TONI LYNN WASHINGTON, SAX GORDON BEADLE (Par
Edouard)
14
mai 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Belle brochette au Sang A Klang proposée par le très
actif Blues Club de Luxembourg. C'était donc avec
le souvenir des remarquables concerts précédents
(Lurrie Bell, Sharrie Williams,...) que nous nous rendions
(non sans peine pourtant on devrait connaître...)
dans cette très belle salle.
Le guitariste Junior Watson
ouvrait les hostilités et nous proposait des premiers
morceaux Blues de haute volée où l'époustouflant
saxophoniste Sax Gordon Beadle rivalisait avec les prouesses
guitaristiques de Junior. Car ses deux petits gars touchent
leur canette, y'a pas à dire. Le premier, ancien
membre des Canned Heat, est souvent comparé au vénéré
Hollywood Fats (mais faut pas lui en parler, ça le
gonfle et ça se comprend) pour vous situer le niveau
du bonhomme ; et le second a soufflé dans son sax
derrière la crème de la crème des bluesmen
et soulmen... Ca partait fort...
Et petit à petit,
malheureusement, le show commence à perdre en intensité.
Junior Watson continue d'assurer à la guitare, Sax
Gordon souffle à qui mieux-mieux mais il y a un truc
qui ne va pas. D'abord le répertoire et le style
des morceaux qui s'éloignent du Blues pour s'orienter
vers le Funk ou vers des reprises incongrues ("The
Girls from Ipanema" réinterprétée
façon "les filles qui font de l'emphysème").
Et puis Junior Watson au chant.... bon, il se dépatouille
tant bien que mal... et il semble ne plus rien avoir à
prouver ce soir. Ensuite l'ensemble du groupe accompagnateur
n'est pas toujours à l'unisson lors des breaks ou
des prises de solos genre "c'est à qui le tour
maintenant?" et tout le monde de se lancer des regards
interrogateurs pendant que ça tourne à vide.
Après ce léger
passage à vide, nous attendions la venue sur scène
de Toni Lynn Washington pour regonfler à bloc tout
ce beau monde et que ça reparte à fond. L'effet
escompté est à demi atteint malgré
l'envie de la dame. Là encore les premiers morceaux
sont bons, blues, shuffles entraînants mais une nouvelle
fois les morceaux à tendance Funky deviennent majoritaires
au fur et à mesure du concert. Et je dois avouer
que le Funk n'est pas ma tasse de thé. Les amateurs,
eux, sont comblés. Sur la fin, le concert redevient
excitant avec des morceaux plus "rentre dedans"
mais notre impression générale restera assez
mitigée...
Le seul ayant véritablement
sorti le grand jeu et ne souffrant d'aucun reproche fut
Sax Gordon Beadle.
TOMMY CASTRO (Par
Vince)
5 mai 2004 - Casino d'Amnéville
Malgré un début difficile avec des titres
sans âme (Lucky in love etc ) ou d'autres morceaux
à la con dont on retient le refrain 5 minutes puis
s'en va, Tommy Castro nous donne toute la profondeur de
son blues (oui, oui, n'en déplaise à certains)
avec des reprises de It serves me right to suffer, ou I'm
a man. Ce type a décidément un brin de John
Lee Hooker remanié sauce Castro, une voix et un jeu
de guitare caractéristiques. Un p'tit shuffle et
ça repart !
Tommy Castro, c'est show, des pectos, de
la strato, et attention c'est pas de la musique de travelo
! Le groupe assure lui aussi chaussure (désolé
pour la rime), et l'on passe un excellent moment. Malheureusement,
c'est toujours la même rengaine dans cette salle du
Casino, quand est-ce qu'une large majorité du public
va enfin quitter son fauteuil de velours rouge pour se dandiner
sur la musique ? A suivre !!!
MAGIC
SLIM avec DEITRA FARR (Par
Edouard)
22 avril 2004 - Jazz Club
Lionel Hampton Le Méridien - Paris
Dans la droite lignée du concert de Willie Kent avec
Pat Scott, le Méridien proposait avec seulement un
mois d'écart une autre grande figure de Chicago.
La ressemblance ne s'arrêtant pas là, Magic
Slim se présente également avec une chanteuse
de Chicago. Deitra Farr a remplacé Patricia Scott.
Le style, du Chicago Blues
pur et dur, l'interprétation puissante et les formations
sont à peu de choses prêts identiques. Alors
il difficile de ne pas faire la comparaison entre les deux
concerts même inconsciemment. La prestation de Willie
Kent était en tout point remarquable pour ne pas
dire absolument parfaite. La barre était donc placée
très haut. Magic Slim et ses Teardrops nouvelle mouture,
sans aucunement démériter, n'ont pas réussi,
à mon souvenir, à tenir la dragée haute
à Willie Kent. Le concert fut bon mais pas aussi
intense que ce que j'avais pu entendre un mois auparavant.
Arrêtons là ce comparatif qui n'est guère
opportun ou pertinent... mais bon il m'est naturellement
venu à l'esprit au long du concert.
Bon concert au cours duquel
Magic Slim nous servit quelques standards de Chicago et
ses compositions personnelles. Je retiens surtout ses morceaux
rapides, shuffles ou boogies, joués très puissamment
et flirtant avec un blues-rock de bon aloi. Le show avait
commencé par les Teardrops en solo sur quelques morceaux,
puis accompagnés par Deitra Farr au chant. Celle-ci
se présente avec une élégance toute
british et son chapeau ne dépaillerait pas dans la
collection de la reine d'Angleterre. Sa voix est chaude
et elle fait le show mais elle n'atteint pas l'intensité
et l'énergie déployées par une Sharrie
Williams par exemple. Oh putain je recommence à faire
des comparaisons entre artistes ! Pardonnez moi Saint Robert
Johnson ! Deitra Farr cédant ensuite sa place pour
laisser la place à Magic Slim, et tout le monde de
se retrouver sur scène à chaque fin de set
pour le bouquet final. Exactement comme Willie Kent et Pat
Scott mais sans.... Oh putaing de cong! Aie Aie je vais
aller brûler dans toutes les flammes de l'enfer en
écoutant du Gary Moore à fond les bananes!
C'est ça, c'est ça,
à force de voir des concerts top niveau, dés
qu'on voit un "bon" concert (car il était
bon je vous l'assure, Magic Slim c'est quand même
pas de la gnognotte) on est presque déçu (le
"presque" a toute son importance car Magic Slim
c'est quand même pas de la roupie de sansonnet) et
on raconte n'importe quoi. Mais où va t-on?
KILIMANDJARO
(Par
Vince)
15
avril 2004 - Salle Poirel - Nancy - Dans le cadre du Festival
EMD.
Enfin ! Enfin un groupe de Blues ! Non pas qu'il nous soit
donné que rarement l'occasion de voir de bons groupes,
mais Kilimandjaro, merde, c'est autre chose. Là où
bon nombre de groupes se contentent de faire de la musique
(et si je le redis, bien faite pour la plupart), Abraham
et ses compères la vivent. Et forcément ça
respire.
Le groupe s'était
fait discret depuis plus de cinq ans dans la région
et ma " dernière fois " remontait à
un concert exceptionnel à l'étang de Favières
(54), pour les feux de St Jean 1998 ! Tout un programme
mais un concert d'une qualité exceptionnelle (j'ai
souvenir d'un batteur new-yorkais de passage ). Depuis,
silence radio. Abraham Yameogo, leader et guitariste chanteur
du groupe serait reparti en Afrique après un passage
par Paris. Bref, les tabloïds ne nous ont pas fait
suivre l'épopée mais l'essentiel est là,
un retour sur les planches nancéennes.
Que dire de ce cru 2004
? Avouons que le départ fut un peu bancal, voix hésitante,
stress légèrement perceptible, mais ce "
you will be my queen " de rodage passé, place
au blues, le vrai, celui qui sort des tripes.
Armé d'une section
rythmique énorme, qui s'éclate avant tout
(Denis Palatin et Jean Luc Déat) soutenue par cuivres/clavier/percussions,
Abraham s'approprie des standards : As the years go passing
by, Little by little, Hoochie Coochie Man, et assume ses
propres compositions : Triumphal wakening, Bleed the blue
blood pigs ou l'excellent Roller Skater Girl, pour un concert
bien mené. Ana Popovic viendra boeuffer sur 2 titres
à la fin. Mouais .
La guitare est toujours
bien présente, finesse, justesse et absence de branlage
de manche. Abraham a des choses à dire, des souffrances,
du bonheur, du blues quoi ! Ca semble si simple.
Kilimandjaro est le genre
de groupe que l'on aimerait voir plus souvent et qui n'a
sûrement pas sa véritable place sur la scène
blues hexagonale. Vivement la prochaine fois, en espérant
que ça ne soit pas dans 10 ans ! Merci au Label EMD
d'avoir organisé ce festival.
SHARRIE
WILLIAMS (Par Edouard)
26 mars 2004 - Sang a Klang
- Luxembourg
Sharrie Williams, depuis un peu plus d'un an maintenant,
fait couler beaucoup d'encre. Les articles présentant
ses prestations scéniques sont bien plus qu'élogieux,
carrément dithyrambiques. Les occasions pour aller
vérifier par nos propres oreilles furent nombreuses
mais à chaque fois un truc ne collait pas et jusqu'à
présent nous l'avions loupée. Sa venue au
Sang A Klang nous donnait l'occasion de combler cet impardonnable
manque. Bye Bye Nancy, welcome in Luxembourg et bonjour
la sacrée claque.
Quelle claque !! Sharrie
Williams Princesse du Rockin' Gospel Blues !! Oui c'est
exactement ça la musique de Sharrie. Et c'est plus
qu'une Princesse. Au vu de l'énergie déployée
et de l'émotion qu'elle fait passer dans chaque chanson
c'est une Reine. Elle explose tout sur son passage, brûle
les planches et irradie de charisme et de chaleur humaine.
Sharrie est heureuse sur scène : ça se voit,
ça se sent. Elle s'y libère complètement.
Autre aspect remarquable avec Miss Williams c'est son envie
faire participer le public et de partager avec lui ces moments.
Elle nous sollicite sans arrêt pour qu'on danse, qu'on
crie ou qu'on tape des mains. Elle même assure grandement
le show avec toutes sortes de postures, mimiques, pas de
danse et moult soulèvements de sourcils et écarquillements
d'yeux. C'est la tornade Sharrie Williams.
Que dire des Wiseguys le
groupe qui l'accompagne? Avec une telle chanteuse, ils sont
obligés d'assurer, ne serait ce que pour exister...
Et ils assurent sacrément ou plutôt ils bastonnent.
La formule est simple, une guitare, un clavier, une basse
et une batterie, mais bougrement efficace. Les deux premiers
morceaux sont des rocks où Sharrie Williams et ses
Wiseguys nous mettent d'emblée KO. Mais réduire
Sharrie Williams a une simple chanteuse qui balance serait
une lourde erreur. En effet elle est capable de chanter
de magnifiques blues lents où pointe constamment
son émotion. La ferveur du gospel est également
perceptible dans les morceaux finaux.
Rock, Blues et Gopsel, son
titre de Princesse du Rockin' Gospel n'est donc pas du tout
usurpée. Mais bon, moi je la couronnerais directement
Reine, allez hop, c'est comme ça avec Metablues.
WILLIE
KENT avec PATRICIA SCOTT (Par
Edouard)
11
mars 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien
- Paris
Un concert du célèbre bassiste de Chicago
Willie Kent est toujours un moment attendu. Très
attendu. Car avec Willie Kent, on sait qu'on passera toujours
un bon moment à écouter du Chicago Blues.
100% pur jus directement pressé depuis la windy city
et sans adjonction de sucre ou de conservateur pour le trajet...
Probité et sincérité
ne sont ni des mots ni des valeurs en l'air pour faire joli
chez Willie Kent. Il applique ses principes au pied de la
lettre et son groupe "The Gents" est totalement
en phase avec son leader. Les Gents sont emmenés
par un jeune guitariste Haguy King dont on peut dire qu'il
sait envoyer la sauce ou balancer la purée si vous
préférez... Il s'essaye également au
chant sur les morceaux d'ouverture sans démériter
mais sans le brio démontré avec sa guitare.
Pas grave. Dans un style beaucoup plus jazzy Jake Dawson
le seconde à la guitare. Ces deux là s'y entendent
pour alterner riffs et solos toujours très réussis.
Ken Barker, aux boots flashy, les accompagne aux claviers
et prend également de remarquables solos. Enfin la
section rythmique composé bien sur par Willie lui
même et par Harrison Jefferson ne peut qu'être
excellente ! Avec un tel bassiste !
Pour cette tournée,
Willie Kent avait invité la chanteuse Pat Scott (que
l'on retrouve notamment sur la compilation "Red Hot
Mamas" parue sur le label de Willie Kent : Blue Chicago).
Et la petite sait chanter et se comporte en vrai meneuse
de revue sur des morceaux comme "Something you got"
ou "Not that Kind of Girl". Wille Kent s'y colle
aussi et impose (facilement) sa présence et son chant
véhément et revendicatif sur de nombreux titres
tirés de l'album live "Comin' Alive" comme
"Born in the Delta" ou "Lonely Streets".
Il recevra d'ailleurs ce soir là des mains de Jacques
Perrin le prix du meilleur disque de blues de l'année
2002 décerné par les journalistes et par les
lecteurs de Soul Bag. C'est dire.
Alors un conseil, si un
jour vous devez faire découvrir le Blues à
vos amis, j'ai bien dit le Blues et pas .... (ce que vous
voulez), courrez leurs faire écouter Willie Kent
! Ca y'en a bon Blues mon pote.
DUKE
ROBILLARD(Par Edouard)
28 février 2004 -
Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Nos amis les Barakarock avaient l'honneur
d'ouvrir cette prestigieuse soirée. Et comme à
leur habitude, leur mélange de pêche, de bonne
humeur, et de Rock'N'Roll a encore fait mouche! Les quatre
larrons ne cessent de progresser et distillent avec moult
énergie et savoir faire des standards de Blues et
de Rock. Le répertoire oscille entre Tommy Castro
et Lynyrd Skynyrd. Que du bon quoi! Comme lors de la dernière
fête de la musique, ils sont rejoints sur scène
par le désormais "régional de l'étape"
Tony Coleman qui se colle aux futs et va marteler de son
talent "Sweet Home Chicago". Barakarock et Tony
Coleman ensembles, ça va devenir une habitude...
Barakarock (photo Marie
Hernandez)
Barakarock, un groupe qui compte sur la scène lorraine.
La preuve, ils devraient assurer au printemps la première
partie de... Tommy Castro.
Joli
coup réalisé par Gégé et Marcellin
de Station Rock. En effet Duke Robillard chez Paulette,
c'est tout simplement la seule et unique date provinciale
de ce génie de la six cordes. Félicitations,
d'autant que tous les afficionados de guitare vénèrent
le Duke et son talent multiple. Car ne pensez surtout pas
que Duke Robillard est un guitariste de Blues en plus dans
la cour archi-remplie des Guitar Heros de la mort au solo
qui tue! Que nenni! Duke Robillard, d'abord c'est la classe
décontractée. Ensuite il sait tout faire et
tout jouer avec feeling et sensibilité. Des Blues
bien sur, des morceaux plus musclés carrément
rock ("Real live wire"), des titres swing aux
accents très jazzy ou d'autres résolument
manouche pendant les solos. Et entre chaque morceau, une
petite lampée de Cognac. Quand on vous dit qu'il
a la classe ! Bon sang ! Comble du fortiche, Duke débranche
sa guitare et entame un blues lent (le juge de paix de chaque
concert) où il n'est que chanteur. Il s'en sort à
merveille dans cet exercice Ô combien casse gueule.
Surtout ne passons pas sous silence, l'excellent groupe
accompagnant de main de maître Monsieur Robillard
avec ses duettistes Matt McCabe au piano (très très
fort) et Doug James au saxo. Et pour les dernières
chansons, devinez qui vient tenir les baguettes? Le régional
de l'étape, Tony Coleman, of course qui improvisera
un petit truc bien jazzy pour soutenir le Duke. Enfin le
concert se termine par un excellent boogie à la John
Lee Hooker avec Duke Robillard uniquement soutenu par son
pianiste.
Une nouvelle fois la grande
classe a encore frappé.
PAUL
PERSONNE (par Peiff)
27
février 2004 - Espace Socio-Culturel - Seichamps
Si par hasard un jour il vous prenait l'envie d'aller voir
un concert de Paul Personne, nonobstant par la même
sa puérile classification " chanson Française
" alors je vous le dit, n'hésitez pas, foncez
! Simple, efficace et puissant, tels sont les qualificatifs
qui pour ce qui me concerne résument le mieux le
personnage.
Le
concert donné à Seichamps n'a pas dérogé
à la règle et commence par un set acoustique
solo avec en ouverture le fameux Barjoland, traditionnel
repris ordinairement à la fin du spectacle. C'est
trop cool, le ton est résolument blues pendant 5
à 6 morceaux, le temps de réunir le groupe
en faisant venir à chaque nouveau titre un musicien
supplémentaire. Là, on change de guitare et
destination rock. Le répertoire reprend pour l'essentiel
des titres extraits du dernier double album. Il faut reconnaître
que c'est très bien et c'est un excellent groupe,
la sonorisation est bonne, le son est puissant mais pas
trop, la voix est rauque à souhait mais sonorisée
clairement, elle est parfaitement audible ce qui nous permet
de prendre toute la mesure des textes de l'artiste. Et ca
en vaut la peine car il n'a pas son pareil pour accrocher
tout un chacun et dénoncer la connerie ambiante avec
un (gros) brin d'ironie. C'est sa force au man, à
la fois poète et romancier un peu éclaté,
sociologue égratignant nos dérives contemporaines,
virtuose réaliste. Car n'oublions pas que c'est un
musicien hors pair qui a tout compris des pentatoniques
et plus, d'Elmore James à Carlos Santana en passant
par les Doors. Si on l'écoute bien, c'est une véritable
encyclopédie musicale à lui seul, une synthèse
quintessente de la culture Bluesiesssssss stique et
Rock and Rollienne, à sa sauce. Avec le temps il
ne fait que progresser et l'inspiration ne tarit pas. Ses
textes - en Français - n'ont à mon avis jamais
eu autant de sens et s'imbriquent en une presque parfaite
osmose avec sa musique.
Mais voilà, c'est déjà la fin du concert,
le temps de sortir l'unique Fender sur laquelle on a aura
l'occasion de le voir jouer, vous savez, celle qui ressemble
à la " Firebird " de Gibson, pour conclure
la soirée sur une touche genre rock seventie's. Ca
a roulé ce soir. Heureusement c'était pas
samedi !
New
York City Blues Revue N°2 -
MATT SMITH, ARTHUR NEILSON, MASON CASEY (Par Vince)
3 février
2004 - Casino d'Amnéville
Bof, bof, bof ! D'accord je suis loin d'être un inconditionnel
du genre mais quand même
Sauvons donc ce qui peut l'être et passons sur ce
concert terriblement long (jusqu'à l'arrivée
d'un Mason Casey gonflé à bloc !) articulé
en 3 parties.
Matt Smith. Bon guitariste
qui débute son concert par 2 ballades acoustiques
fort bien jouées, avant de sombrer dans l'ennui profond
avec un set électrique mi blues mi raisin. Le garçon
possède cependant une très belle voix.
Arthur Neilson. Alors que
nous étions restés sur une prestation plutôt
bonne et honnête lors de son passage Chez Paulette
en décembre 2003, c'est à un set blues-rock-funk
qui tourna en rond aussi très rapidement auquel nous
avons du faire face. Plutôt surprenant et malheureusement
sans grand intérêt.
Quant à Mason Casey,
il resta fidèle à lui-même malgré
la présence encombrante de ses 2 collègues
(mais quand Matt Smith va-t-il arrêter de jouer ?).
Un concert qui releva sans aucune hésitation le niveau
de la soirée, de même que toute l'assemblée
présente ! Coup de casquette, car il est rare de
voir un artiste faire quitter de leurs fauteuils la population
du Casino !
Ce concert était
le premier de la tournée en France, alors disons
qu'il s'agissait sans doute d'une répétition
générale, en rodage avant la date parisienne
du lendemain.
RAB
MCCULLOUGH (par Thierry)
17 janvier 2004 - Chez Paulette
- Pagney derrière Barine
Coiffé d'une casquette comme sur la pochette de son
dernier album Belfast Beakdown, Rab McCullough débarque
sur la scène de Chez Paulette pour ce 1er concert
de l'année dans ce temple mythique du Rock n'Roll,
aux alentours de 22h30.
Originaire d'Irlande, ce
Rab McCullough pourrait nous rappeler le regretté
Rory Gallagher (avec qui il a d'ailleurs joué), mais
la comparaison s'arrête là aux dires de l'intéressé
lui-même : " si nos styles sont vraiment différents,
nous avons en commun ce dynamisme et cette envie de jouer
". Et ce show nous a confirmé le super feeling
du gaillard (qui, au passage, n'en fait pas des tonnes à
la guitare), sans parler de sa voix
Dans
un premier temps, Rab nous a servi un set blues, avant de
revenir après une pause avec des morceaux plus pêchus,
bien décidé à ne pas paraître pour
un simple figurant face à un public très réceptif,
et chaud à en demander 2 rappels !
Précisons
également que la formation qui accompagne Rab McCullough
est déjà connue par les habitués de
Chez Paulette (le temple des rillettes ?), car le batteur,
bassiste et guitariste sont déjà venus pour
Neal Black, Arthur Neilsen, et une fois de plus, cette formation
a vraiment assurée.
On retiendra de cette soirée,
un show propre avec un artiste humble, sincère et
d'une grande simplicité, prêt à faire
partager sa musique. Sincèrement, une affiche de
Rab McCullough ne doit que vous encourager à aller
le voir en concert, et si il ne croise votre route, procurez-vous
Belfast Breakdown.