Retrouvez près de 15 ans de concerts, et de festivals afin de se rappeler quelques bons (ou mauvais) souvenirs. Le classement est chronologique, il reste toutefois la possibilité de rejoindre directement les festivals.

 
 
   
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Les festivals :
Du coté des hardeux...
 
         
 
 
(Photos Thierry Pereira - Edouard Lombard)
 
   

CHICAGO BLUES FESTIVAL 2005 (par Edouard)

15 décembre 2005 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
L'habituelle tournée hivernale du Chicago Blues Festival version 2005 m'excitait particulièrement par la présence de Mister "Another Cow's Dead" Eddie King. Il était accompagné en tête d'affiche par l'inusable Jimmy Johnson, Mary Lane jouait le rôle de la traditionnelle chanteuse. Dans une moindre mesure on pouvait noter que la jeune génération de guitaristes prolifiques était représentée en la personne de Chico Banks.

Le groupe commence en solo sur quelques morceaux. Que du classique, puis arrive Eddie King, l'icône tant attendu. Premier morceau bof, second morceau c'est son "Kitty Kat" qui attaque normalement sévère et là rien du tout. D'ailleurs Eddie King tient sa guitare mais c'est à peine s'il frotte les cordes avec son médiator. Pas un son. Rien. Niveau chant, là aussi, Eddie King est absent, se reculant presque de son micro. Deux chansons supplémentaires "Losin' Boy" et "If loving you is wrong" (absolument irrésistibles sur CD) viennent confirmer le triste constat d'impuissance d'Eddie King. Au total sur les deux sets, seulement 4 chansons, et nous entendrons une seule fois le son de sa guitare sur un solo décharné de "Losin' Boy".
Mais que se passe t-il? Mon incompréhension est totale.

Après une telle déception, la prestation de Jimmy Johnson fut très professionnelle. Jamais de fausse note, mais jamais de surprise non plus. Tâtant de l'orgue Hammond au début, puis revenant à la guitare, j'aurais quand même aimé entendre un répertoire un peu plus personnel de sa part. D'autant plus que le backing band surprend (désagréablement pour moi) par la modernité des effets et du jeu de guitare de Chico Banks. On ne peut pas dire que le gaillard soit avare d'effets ou économe de ses notes. C'est un style. Je n'accroche pas des masses.

Dans ce tableau pour l'instant pas formidable, Mary Lane aurait pu tout changer et tout renverser sur son passage. Mais il n'est pas donné à tout le monde d'avoir le caractère d'une Deitra Farr et Mary Lane, sans jamais démériter, n'a pas changé la donne de la soirée. Encore une fois, le répertoire bateau et convenu y a été pour beaucoup. Honnête mais légèrement insipide.

Une soirée plutôt à oublier poliment sauf si on souhaite creuser le pourquoi du comment de la méforme d'Eddie King.

 
    ALEX SCHULTZ BAND & FINIS TASBY (par Vince)

9 décembre 2005 – Sang A Klang – Luxembourg
La comparaison est évidente des lors que l’on aperçoit sur scène les différents protagonistes, on ne peut s’empêcher de penser à Anson Funderburgh et Sam Myers, qui, eux aussi, se rassemblent sous la forme « un guitariste blanc et un chanteur noir ». De plus, nous avons vu ces artistes sur cette même scène, alors vous pensez bien…

Néanmoins, nous ne pourrons pas aller plus loin dans la symétrie, car le concert auquel nous avons assisté était bien loin des attentes que nous pouvions avoir. La mise en route, assurée par le groupe moins Finis Tasby, a certes très bien commencé par un funk instrumental un peu longuet mais bien cadencé, laissant entrevoir les capacités musicales de chacun des solistes (à savoir Alex Schultz et son camarade organiste), mais une bonne demi heure après, on tournait encore en rond sans grandes subtilités. L’arrivée de Finis Tasby, qui devait relancer la machine, ne créa pas pour autant l’évènement. Le gaillard chante bien, sa voix est caractéristique et bien placée, mais Finis Tasby manque cruellement de charisme et de contact avec le public. Entre blues et funk, Alex Schultz exhibe sa virtuosité guitaristique par quelques envolées jazzy bien consenties, laissant percevoir un style, à mon goût, un poil trop intellectualisé, laissant regretter de l’émotion et plus de laisser-aller dans l’improvisation.

 
 
    CANDYE KANE (par Vince)

24 novembre 2005 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Avec des chaînes, en traîneau, à ski ou en raquette, tous les moyens auraient été bons pour ne pas rater un show de Candye Kane chez Paulette ! Les premières chutes de neige qui se sont abattues sur la région ce soir là ont sans doute effrayé une grande partie du public restée au chaud, au détriment de la foule abondante qu’aurait méritée cette soirée. Bref, les personnes présentes à ce concert ont pu profiter de l’avalanche Candye et de ses giboulées provoc’ pour un show qui attisera, comme à l’accoutumée, les ardeurs du plus grand nombre. Le groupe, en formation restreinte (guitare, basse, et le fiston à la batterie), damnera la piste du blues-swing que l’on attendait, pour slalomer sans concession dans un blues rock essentiellement composé de ses deux derniers albums (White Trash Girl et Whole Lotta Love).

     
   

Candye est un véritable roc que rien n’ébranle, prompte à chauffer les esprits à l’aide de poses un brin salace, au message engagé, clair, féministe et anti-W, dont les conseils vantant les mérites de la masturbation ne nuiraient sans doute pas à notre société ! Même si certains pourront trouver que notre diva est un zeste « too much » frôlant le mauvais goût, nul ne pourra contester son talent vocal et musical. Candye Kane et son groupe auront la délicatesse d’inviter sur scène notre ami Pierrot, harmoniciste à ses heures et pour l’occasion des Barakarock (qui ouvraient le spectacle), pour un « chuss » final en fin de soirée. En bas de piste, il était temps de rentrer en chasse neige, sans aucun regret d’avoir bravé les caprices du temps, et avec encore une très bonne soirée dans les jambes.

 
  JIMMY D. LANE (par Edouard)

4 novembre 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Jimmy D. Lane est le fils du grand guitariste de Chicago Jimmy Rodgers. Il est donc tout naturel de le voir jouer de la guitare. Ce qui est plus surprenant c'est de voir les influences principales qu'il revendique. On pourrait s'attendre à son papa ou à Muddy Waters naturellement. Non. Il faut chercher du coté plus électrique de la force, du coté de Jimi Hendrix.

Bien qu'il soit capable de jouer du Chicago Blues traditionnel, ou du Blues acoustique très roots (sur l'album "Sho'Nuff" de Wild Chid Butler c'est lui!), ses disques solos flirtent généralement avec le Blues-Rock à grosse artillerie de wah-wah et de larsen.

 
 
   

Qu'allions nous donc entendre?
Du traditionnel, de l'acoustique ou du Blues-Rock électrique?
Le groupe en s'installant donna un début de réponse : un power trio, tout comme Jimi.
Et Jimmy allait envoyer la sauce dés le premier morceau.
C'était parti pour 2 heures de gratt stratocastérisée et stratosphérique. Pas un titre sans un solo de 5 minutes minimum. L'effet est saisissant au début. L'avalanche de notes, le gros son et les effets ça scotche.
Puis, l'absence d'intérêt de Jimmy D. Lane pour le chant (malgré une bonne grosse voix bien râpeuse), les solos en série, les morceaux de 2 plombent font que le soufflé retombe.
L'ennui pointe son nez au milieu du concert malgré les éclairs de flamboyance à la guitare.

Donc c'est selon. Soit vous êtes un apprenti guitariste abonné à "Guitares et claviers" et vous avez absolument adoré. Soit vous êtes un bon vieux beuh beuh abonné à "La bonne cuisine" et vous avez eu envie de rentrer vous coucher car demain beau-papa et belle-maman viennent déjeuner à midi et votre bœuf bourguignon n'est pas encore prêt.
Moi pendant "Catfish blues", je me demandais si j'avais mis assez de clous de girofle dans ma marinade.

PS : A noter qu'en première partie de Jimmy D. Lane notre grand pote Charles Després a donné un concert tout à fait excellent. Et de l'avis général du public (de connaisseurs et pas de mangeurs de saucisses) il s'agissait d'une des meilleures, si ce n'est la meilleure, première partie au Sang A Klang. Chapeau Charles!

 
 
 

Rusty Zinn

LITTLE CHARLIE & THE NIGHTCATS (par Edouard)

28 octobre 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Grand rendez-vous Blues annoncé pour tous les amateurs au Sang A Klang du Luxembourg.
Little Charlie, les Nightcats, et l'excellent guitariste Rusty Zinn.

Mais quelques semaines avant le concert, la venue de Little Charlie himself était de moins en moins probable à cause de problèmes familiaux. Et ce fut une fois sur place que nous eûmes la confirmation de l'absence de Charlie Baty. Désolé pour lui.

C'est donc avec en quatuor classique emmené par le chanteur harmoniciste Rick Estrin, cheveux gominé, sourire utra-brite, costard rouge et énormes boutons de manchettes dorés, que les Nightcats se produisirent.

 
    Rusty Zinn fut bien plus qu'un simple remplaçant de Little Charlie. Barbu et portant un bonnet en fils tressés, il fit montre de tout son talent et ceci dans tous les styles. La classe. Le duo basse/batterie est assurément un des plus swing qui joue actuellement. Pas besoin de trucs, de cartonner dans tous les sens ou de slaper sur 4 cordes à la fois. Il suffit juste d'être précis et concis. Et c'est là toute la difficulté.
Avec une telle section rythmique et un Rusty Zinn déchaîné, il ne reste plus qu'à Mister Estrin d'enchaîner les couplets, les solos d'harmonica, les sourires complices et les anecdotes…
Les morceaux défilent durant deux heures, chacun apportant son lot de virtuosité tant à l'harmonica qu'à la guitare.
Les Nightcats semblent heureux d'être là.
Nous aussi.

Soulignons également leur disponibilité et leur gentillesse à la fin du show. Même que Rick aurait dévoilé quelques uns de ses secrets …mais cela reste entre nous.

Rick Estrin

 
 
 

NJP 2005

Mardi Gras Brass Band
Music Maker Blues Revue
Mike Andersen

 
 
    WC CLARK (par Edouard)

07 octobre 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
J'attendais avec impatience ce nouveau rendez vous au Sang A Klang de Luxembourg pour découvrir sur scène un artiste dont le disque "From Austin with Soul" m'avait enchanté.
Disque qui avait également reçu un "pied" dans Soul Bag. Mélange savant de Bues et de Soul qui faisait la part belle à la voix de WC Clark.

Et je dois maintenant vous avouer que j'ai été assez déçu.
Non pas que ce ne fut pas bien, mais il a manqué tout au long du concert ce je ne sais quoi qui fait la différence…
Quelques ébauches d'explications plausibles :
Un groupe de tournée pas forcément tip top et au niveau de leader.
Un seul cuivre (saxophone) alternant avec son harmonica.
Un manque global de puissance.
WC Clark jouant beaucoup de guitare au détriment du chant.
Un répertoire plus axé "blues" que "soul".
Des blues lents sur lesquels je ne l'ai pas trouvé convainquant.

Oui, il n'a pas ménagé ces efforts.
Oui, il était visiblement content d'être là.
Oui, j'ai tapé du pied et bougé la tête quelque fois.
Mais vraiment pas assez souvent pour pouvoir dire "c'était bien et j'y étais".

 
 

Vache de Blues 2005

Big Dave, Memo Gonzalez, Doug Jay,
Rosebud Blue Sauce, Byther Smith

 

    CRUXIFIED BARBARA (par Edouard)

16 septembre 2005 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
A Metablues, on a tous encore 15 ans (et 12 ans dans nos têtes) c'est pour ça qu'on aime encore bien (et dans cet ordre, je vous en prie) :

1) la bière,
2) les gonzesses,
3) le hard-rock.

Alors Cruxified Barbara chez la Pau, on y court comme des rats…
Il y a eu de la bière. Oui.
Il y a eu des Suédoises à peine sorties de l'adolescence sur scène. Oui.
Il y a eu du hard-rock joué par des Suédoises à peine sorties de l'adolescence. Oui.

Ben même si la musique manquait un peu de testostérone, on a bien rigolé.

 
 
    BLUES & JAZZ RALLYE 2005 (par Edouard)

16 juillet 2005 - Luxembourg
2005 : année à marquer d'une pierre blanche pour ma première participation au Blues & Jazz Rallye de Luxembourg. Fête de la musique entièrement gratuite et consacrée au Blues et au Jazz. Des dizaines de scènes un peu partout, une cinquantaine de concerts si ce n'est plus, de la bière, des saucisses comme il se doit et surtout une affluence monstrueuse… Difficile de circuler entre les scènes, il faut se faire son programme d'autant plus que le timing entre les concerts est des plus serrés.

Mon programme :

Quelques morceaux de Sharrie Williams. Elle a changé de guitariste et les premiers morceaux qui d'habitude me mettent KO ne m'ont rien fait. L'habitude?
Direction Ellis Hooks. Un gars bien énervé mais néanmoins très convainquant dans un répertoire soul-rock très moderne. J'aime. J'aurais aimé quelques morceaux supplémentaires.
Mudcat et sa slide mette l'ambiance et chauffe les dames du premier rang. C'est sur, mais je frôle l'ennui sur certaines tirades un peu longues.
Celui qui décroche la palme et pour lequel je suis resté c'est Big Bill Morganfield. C'est du traditionnel. Du bon vieux Chicago Blues. Extrêmement bien joué, bien ficelé. J'adore. Y'a pas à chier : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.
Pascal Fouquet est venu renforcer à la guitare Ze Bluetones : toujours aussi péchu et dans l'esprit.
Un autre qui a su garder l'esprit intact du Rock'N'Roll c'est Rock Bottom James and The Detonators. Rouflaquettes, bananes et riffs, riffs, riffs. J'ai usé mes godasses à danser comme un taré sur leur musique. Rock'N'Roll. Plein gaz Rock Bottom James.
Les Uggly Buggy Boys sont toujours accoutrés de leur salopette et nous proposent toujours leur blues mâtiné de bonne humeur et de Massey Fegurson.
Quelques notes des T99 me font regretter de ne pas les avoir entendu plus longtemps. Flutte, la faute aux Uggly…

Soirée fort réussie où on en vient presque à regretter de l'abondance de concerts : on aimerait tout voir. Alors promis l'an prochain T99 j'irai les écouter.

 
 
    ROBERT CRAY (par Edouard)

13 juillet 2005 - Le Garage - Sarrebruck
Retrouver le délicat Robert Cray en concert me donnait l'eau à la bouche tant il m'avait charmé en 2001 à Cognac... Et comme à Cognac le seul bémol que je peux faire à mon cher Robert concerne la durée de son concert. 1h30 tout ficelé, y compris les changements de guitare à chaque morceau. C'est un peu jeune surtout quand on aime la musique du bonhomme.   Car avec Robert Cray, on parle d'abord de musique, d'ambiance, de feeling... Il n'est pas ce que l'on appelle un showman accompli ou un entertainer. Pas grave, c'est sa musique qui doit vous toucher. Et Robert Cray me touche quasi systématiquement avec sa voix. Voix suave et plaintive à la fois. Comme sur le superbe "Poor Johnny" du dernier album "Twenty", second morceau du concert et déjà l'apothéose. J'adore ses ballades en mid tempo lorgnant sur une soul contemporaine. J'aurais aimé qu'il me joue "That wasn't me" ou "Survivor" mes préférées des précédents albums. Pas grave, il m'a joué "My last regret", "Right next door", pas mal de morceaux du petit dernier qui n'est pas le vingtième (non, non) mais aussi quelques uns de ses "standards" comme "Bad Influence" ou "Smoking Gun".   Il sait également se faire menaçant mon cher Robert. Mais là c'est avec sa guitare qu'il s'y colle. Délaissant ses interventions cristallines et subtiles, il enfile les vibratos vombrissants avec maestria, supportés avec efficacité par son groupe. Formation réduite (basse, batterie, clavier), les cuivres et les choeurs sont restés à la maison. Et c'est exclusivement le brillant Jim Pugh qui assure le restant des solos avec son orgue Hammond. Fortiche le gars.   Son nickel, salle nickel (le gobelet de bière est consigné 50 centimes d'euros en Allemagne, ça calme, non?), groupe nickel, concert, concert? concert? Concert nickel, bien sur.

 
 
    FIVE SISTERS (par Peiff)

1er juillet 2005 - Temple protestant - Nancy
Yes ! C'est comme ca parfois. Vous avez envie de faire un truc en pensant à autre chose. Là, je voulais mater un petit movie en pensant qu'un bon concert de Blues me ferait plus de bien. Les voies du seigneur sont impénétrables. Il n'y a qu'à y croire, inconsciemment. En l'occurrence, j'avais une heure d'attente lorsque quelques notes de musiques parvinrent à mes oreilles.
Elles parvenaient du temple protestant de Nancy. Je m'y hasarde et questionne les deux « Blacks » préposés à la vente des billets. Il est vrai que ce que j'entends me paraît un peu amateur, dans le genre la vie est un long fleuve tranquille, « Jésus reviens, Jéésus reviens », avec moins d'emphase et une sono plus pourrie, au moins au début. Avant qu'une jolie jeune fille, décidément, vienne prendre sa place au clavier pour supplanter avec sa belle voie les guitares et le chant un peu en reste, tolérance = indifférence altruiste. Ca le faisait. Harmonies impeccables, chant en Anglais, le thème ne change pas, tant mieux. Ne me demandez pas leur nom, je ne le connais pas. Il m'avait dit que le groupe qui suivrait était plus pro. Ben c'était vrai. Welcome to the « Five Sisters ». Un joli combo de Black's Girls, toutes immaculées de blanc, à la sauce Jackson's Five, façon Gospel, sans qu'elles soient de la même famille même si elles ont les mêmes origines. Eh ouais, à Strasbourg on ne parle pas que la langue de Freud... car on chante aussi dans la langue de Shakespeare. Et pour cause, dans le quartier de Haute Pierre, dont elles sont toutes originaires, on ne fait pas que cramer les voitures, c'est elles , non lui le producteur, enfin c'est pareil, qui le dit. Issues de la chorale des « High Rock Gospel Singers », elles reprennent quelques titres de l'unique CD, celui de la chorale, qu'elles n'ont donc pas produit sous leur propre nom, et pour cause, aucun. En y incluant d'autres morceaux. S'agit il de compositions ou bien de reprises ? Peu importe, on tape dans le « roots » les Man, Umbaya, Sweet Lord, Deep River, etc... Ouais franchement, rien à envier à Mother USA, on est dans le choeur d'une église. De temps en temps on nous explique que tel morceau, « Glory Glory » par exemple, était repris en choeur par les esclaves noirs pour célébrer les convois qui allaient les emmener du Sud esclavagiste vers le Nord salvateur. Bordel on s'y croit. On est, on y est !... c'est comme ca. Prenez 5 filles aux fréquences vocales, aux timbres bien différents, complémentaires, qui chantent et bougent comme c'est permis, à Cappella, à l'ancienne, même les « Blind Boys of Alabama » se sont mis à l'électrique, pas elles ! Et c'est ainsi que nous parvient la magie, compassionnelle, est ce permis ? oui ! toute droite issue de la grandeur spirituelle que nous avons tous dans nos coeurs, espèces de Boudhas ! On termine par un traditionnel, « Happy's Days », on y croit. God Bless You !

 
 
    BB KING (par Vince)

28 juin 2005 – Forest National - Bruxelles (Belgique)
Avant toute chose, cette tournée devait célébrer la retraite du roi du blues : nous vous rassurons, selon l’intéressé, si la vie lui en laisse encore la possibilité, il reviendra ! Et c’est sans doute ce caractère volontaire qui donne à BB King une longévité inébranlable, assurant concert sur concert tous les 2 ou 3 jours, avec toujours le même plaisir à promouvoir la musique qui le fait vivre depuis plus de 80 balais ! Car si l’on peut être sure d’une chose concernant BB King, c’est bien que la musique : le blues, est sa seule raison de vivre et son seul moteur. Pourquoi un tel artiste dont les rentes et la fortune sont assurées, artiste qui a fait le tour du monde dans tous les sens après avoir foulé chaque centimètre carré du territoire américain, continue de se produire chaque soir, si ce n’est par pure passion ?

Car à la différence de certains de ces collègues usés par la musique et surtout le show biz’, BB reste les pieds sur terre, les doigts sur la guitares et la bouche au micro, il n’y a guère que son postérieur qui doit désormais se contenter d’une chaise ! Et pourtant le BB King Orchestra est une énorme machine réglée avec précision et huilée dans les moindres clapets de saxophone.

Alors évidemment quand BB King se déplace en Europe, ça fait du bruit et bon nombre de fans n’ont pas peur de faire le déplacement. Plus de 6000 spectateurs (jeunes et moins jeunes voire beaucoup moins jeunes) s’étaient donnés rendez-vous pour cette première des quatorze dates européennes. On passera sur la première partie dont le nom nous a échappé et qui, malgré tous les efforts que ce groupe a pu faire, n’est resté que dans le rôle ingrat et traditionnel du simple encas. Cet encas était relativement digeste puisque pratiquement aseptique…

Quant au concert du King (pas le type à la banane), il a une fois de plus prouvé que BB reste le plus grand. Ce succès, BB le doit au respect dans lequel il tient le public. Tout d’abord, il tourne avec un orchestre régulier, fidèle et précis, chargé d’ouvrir les festivités et de préparer le terrain. Le spectacle est quant à lui condensé et sans temps mort ou autres solos à rallonge juste bons à caler une armoire, avec près de 15 titres enchaînés sur une heure et demi ! Chaque intermède est aussi l’occasion pour BB de se raconter ou de raconter ce qu’il chante, avec humour, un zeste de provocation, un brin de malice et ce charme irrésistible du papy que l’on écoute. C’est la classe et il n’y a rien d’autre à faire si ce n’est vivre en live ce moment intense !

Passé le tour de chauffe jazzy de l’orchestre, BB King se pointe sur scène et malgré quelques débuts laborieux qui font craindre le poids des années sur la suite (peu de solos, voix qui accroche), le concert prend son rythme ! Le répertoire propose un vaste voyage qui passe par les immanquables Thrill is gone, How blue can you get, ou encore Please accept my love, Nobody loves me but my mother, Why I sing the blues, Key to the highway, Rock me baby, sans oublier le plus récent When loves come in town qui enflamme la salle !

Le coup de grâce de ce concert est sans doute quand BB se retrouve au milieu de sa section rythmique, proposant un Blues Boys Tune à faire hérisser tous les moindres poils tant Lucille calme définitivement ses admirateurs.

BB King est loin d’être enterré et il y a fort à parier qu’il finira sa vie sur scène. Que Dieu le garde encore un peu…

 
 
    BONEY FIELDS & THE BONE'S PROJECT (par Edouard)

18 juin 2005 - Gondreville
Après une soirée qui avait vu défiler sur scène les Baraka Rock, Impact, les régionaux de l'étape : Ravid 'Vour 'Voir, l'équipe de Station Rock proposait en apothéose finale le funky trompettiste Dan "Boney" Fields.

Dire que Boney Fields est une pointure en matière de trompette est un euphémisme, tellement il a bourlingué et soufflé pour les plus grands. Résidant depuis quelques temps à Paris, il est le trompettiste de Blues (et plus) de la capitale. Jouant sous son propre nom, comme accompagnateur ou tapant le bœuf avec tous les artiste de passage sur n'importe quelle scène parisienne.

Impossible de le louper, toujours tiré à 4 épingles avec son habituel chapeau melon sur la tête.
Seules les couleurs du costard ou du chapeau changent. Il doit avoir une sapré collec…

Coté musique, Boney et son groupe "The Bone's Project" sont explosifs jouant un funky blues tonique et dansant.
Funk, c'est le maître mot pour définir sa musique : funky blues donc, funky soul ou funky funk. Il y a du groove et de la trompette dans tous les morceaux. Pas question de rester les deux pieds collés au sol avec Boney. Des reprises et des compos tirées de son album "Red Wolf" pour aller jusqu'au bout de la nuit à Gondreville.

Une grande réussite.

 
 
   

SONNY RHODES (par Edouard)

10 juin 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Sonny Rhodes au Sang A Klang, ce fut un concert exceptionnel. Tout y était.

Commençons d'abord par évoquer ce diable de batteur pour bien mettre les points sur les i.
Dés le premier morceau, il tape fort sur sa minuscule batterie et se lève pour frapper encore plus fort et marquer le tempo crescendo.
Deuxième morceau, à force de taper comme un sourd, il explose littéralement une baguette dont quelques éclats vont voler dans le public.
Troisième morceau, il est complètement en vrac; la chemise en dehors du falzar, trempé de sueur et sa casquette lui a glissé sur les yeux. Il ne la remettra correctement sur sa tête qu'à la fin du concert.
STICKS, c'est le surnom du gaillard qui fit un malheur tout du long de la soirée.

       
   

Mais il ne fut pas le seul à se donner corps et âme.
Mr Brian Templeton (ex leader des RadioKings) avec son harmonica baveux avait ouvert puissamment les hostilités (soutenu par le fameux Sticks). Et au son de ce premier morceau, le Sang A Klang avait compris que ce soir le groupe allait mettre le feu et balancer la purée. Même si la salle n'était pas copieusement garnie, la fougue et le talent du groupe allait immédiatement combler ce vide et l'ambiance était au rendez-vous.

Donc sur les trois premiers morceaux Brian Templeton assénait un blues puissant et énergique. Arrivait ensuite Sonny Rhodes, costard blanc, chapeau rouge vif et peut être craignait on que l'ambiance ne retombe un peu.
Que nenni, d'abord debout avec une gratte traditionnelle, puis assis à la lap-steel guitare, il fit un show extra. Guitariste original, chef d'orchestre et showman accompli. L'intensité ne baissait pas. Les blues lents ou rapides s'enchaînaient de main de maître : Brian et Sonny se renvoyant la balle lors de solos effrénés ou entremêlant les notes de leur instrument lors de longues dérives bluesy. Le pied.

Mais Sonny Rhodes me fit véritablement craqué au chant. Quel chanteur incroyable!!
Il n'hésita pas à délaisser sa guitare pour se transformer en crooner. Il interprèta magistralement ballades et autres chansons d'amour en se promenant parmi le public. Une ou deux dames l'embrassèrent à son passage et s'est en triomphateur qu'il rejoignit la scène.
Magistral Sonny Rhodes.

Après deux heures de concert acharné, arriva la traditionnelle présentation des musiciens : tous furent acclamés comme ils le méritaient mais l'ovation se fut pour Sticks. Lui aussi fit son petit tour dans le public et baguettes à la main il tapa sur tout ce qu'il trouvait : pieds de micro, enceintes, tables, sol…Le délire.

Bon dieu, quel concert.

 
 
 
 
 

DON Mc MINN & MOJO BUFORD (par Edouard)

27 mai 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Don "Popa" McMinn, guitariste chanteur emblématique de Beale Street à Memphis, se présentait en trio avec ses deux rejetons respectivement à la basse et à la batterie.
C'est son disque "Painkiller Blues" sorti en 1996 sur Icehouse qui m'a convaincu de faire le déplacement au Luxembourg. J'espérais retrouver sur scène quelques bons moments comme "Memphis in May" titre emblématique de Popa McMinn.
Mais déception, oui quelques blues mais aussi et presque surtout des morceaux sans consistance, forts éloignés du Blues, pop ou flirtant avec la ballade variét', d'autres carrément reggae…
Pourquoi pas. Mais je n'étais pas venu pour ça.

   
Mojo Buford rejoint Don McMinn sur scène et là, le changement de style est radical. Popa et ses fistons assurent un Chicago Blues pur jus et sans surprise à l'ancien harmoniciste de Muddy Waters.
Souriant et détendu, Mojo Buford, casquette blanche "Memphis" sur la tête, nous propose un répertoire hyper rabattu : imaginez tous les standards de Chicago Blues (je ne les cite pas mais on les a tous eus) joués par un groupe honnête mais sans génie.
C'est un peu comme à la fête de la musique, quoi…
D'autant plus que le manque d'imagination est tel que ils nous servent deux fois (2 x) "Sweet Home Chicago" et "Got my Mojo Workin".

Bon, on repassera une autre fois. Et tiens, si on allait écouter un autre groupe?

 
 
  MIGUEL M BLUES BAND (par Vince)

1er mai 2005 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
En cette fête du travail, qu’y avait-il de mieux à faire que justement ne rien faire ? Fort d’une cagnotte réalisée sur les clochettes blanches de mai, ce dimanche printanier ne pouvait que bien s’annoncer ! D’autant que l’on attendait, non sans une certaine curiosité, voire impatience, le retour de Miguel sur la scène lorraine incontournable à l’occasion de la sortie de son nouvel et réel premier album studio « A new day » ! Tout d’abord, soyons honnête, les précédentes prestations de Miguel m’ont toujours plu, tant par la qualité du blues joué, que par l’implication de chaque musicien au service du leader et showman Miguel. La démo 5 titres sortie en ce début de millénaire avait confirmé cet enthousiasme, inscrivant Miguel et son groupe dans le haut de l’affiche du blues hexagonal.

Ainsi, de retour en Lorraine, nous avons pu voir Miguel défendre A new day sur scène. Ce concert confirme le talent de Miguel et ses capacités de showman. Le groupe était renforcé pour l’occasion d’une section cuivre, mais aussi d’invités de qualité de retour du Bay Car Blues Festival (Gladys Amoros et Michel Foizon), et aussi Fred Chapelier et Eric Starczan dans ses murs ! Les critiques seront les mêmes que pour l’album : musicalement, on tape dans le haut niveau, quant au style musical, le tournant amorcé déçoit par rapport aux précédents concerts. Mais globalement le public adhère. C’est le but en même temps…

 
 
 
 
 
JAMES HARMAN & KID RAMOS & GORDON "SAX" BEADLE (par Edouard)

29 avril 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Intitulée "West Coast All Stars", cette soirée nous mettait incontestablement l'eau à la bouche.
James Harman, chanteur harmoniciste, était précédé de la bonne réputation de son dernier CD "Lonesome Moon Trance".
Kid Ramos, le guitariste à gros bras, avait un paquet d'émules et d'admirateurs dans la salle.
Enfin nous avions vu l'an dernier dans cette même salle Sax Gordon Beadle et nous savions la qualité du bonhomme quand il se met à souffler dans son instrument.

Et bonne surprise de taille, qui accompagnait tout ce beau monde? Pas moins que le surdoué gratteux belge Tee et son batteur attitré ; la basse était tenue, je vous le donne en mille par, Sleepy Vince des Bo Weavil ; et au piano officiait un impassible berlinois dont j'ai oublié le nom.

   

Ca commence avec cette seule formation où Tee, pendant 3-4 morceaux, joue à merveille les leaders, tant au chant qu'à la guitare. Ils sont vites rejoints par Gordon Beadle qui n'usurpe pas son surnom de "SAX" tant il maîtrise son instrument. Il nous gratifie d'un morceau de bravoure formidable mi-parlé, mi-soufflé façon Honker sur une charmante fille dans un vieux bouge.
Kid Ramos entre tranquillement en scène, pose son cuir, accorde sa gratte pendant 5 minutes et puis c'est parti! D'abord un instrumental rapide, puis les quelques morceaux qui suivent seront les meilleurs du concert : Kid Ramos et Tee se répondant lors d'échanges de solos vraiment pas dégueus. L'un sonne, l'autre cingle. Pif, paf.
Sax Gordon et le reste de l'équipe (dont notre impassible berlinois) assure un parfait écrin aux prestations des deux solistes en envoyant eux aussi à tour de rôle de belles envolées.
Les rôles sont bien distribués. Tout roule.

Puis vient le tour du barbu mystique.
Passablement bourré et continuant à picoler, il réussit, disons le franchement, à pourrir la soirée qui avait si bien commencée. James Harman est carrément faiblard aussi bien au chant qu'à l'harmonica. Les morceaux s'étirent inlassablement en longueur, et il s'improvise chef d'orchestre attribuant à chacun d'un geste de la main fébrile ou d'un regard son droit de passage pour interpréter son solo. Tout cela est bien décousu et le sentiment (général) est que l'on assiste à un long bœuf improvisé.
Où sont passés les morceaux?
L'ennui me guette malgré le talent de chacun et quelques trop rares bons moments.

Kid débranche sa gratte. Fin du show.
Mais non! Notre ami berlinois reste et ravive la flamme une dernière fois obligeant ses compères à revenir sur scène pour un excellent dernier morceau sur lequel James Harman chante correctement. C'est possible!

Et pourquoi tout n'a pas été comme le dernier morceau?
Hein?
 
 

MAXINE BROWN & SAM TAYLOR (par Edouard)

25 mars 2005 - Sang A Klang – Luxembourg
Que vous dire sur cette soirée? Le Sang A Klang accueillait deux seconds couteaux.
Dans un registre Blues Sam Taylor, qui après une longue absence a repris les chemins des circuits Blues en 1994, débutait le concert. Ensuite Maxine Brown, qui a connu son heure de gloire dans les années soixante en solo ou avec Chuck Jackson, reprenait le flambeau dans une veine franchement soul.

 
 
Et sans faire la fine bouche ou le méchant, nous avons eu droit à un concert de seconds couteaux.
Le plus décevant des deux fut sans conteste Sam Taylor. Rien de tangible ou de très concret à porter à son discrédit, mais un manque général de personnalité, un jeu de guitare insipide où il n'a pas pris un seul solo de la soirée, et un chant peu affirmé.
L'arrivée sur scène de Maxine Brown change un peu la donne. Le train train routinier est rompu, le saxophoniste retrouve du souffle et Maxine impose sa présence scénique. Sam Taylor dans un rôle d'accompagnateur trouve sa juste place.
Mais bon, le répertoire de Maxine Brown a beau être composé de vieux tubes soul ("Hold on I'm coming", "Something you got"), tout cela s'essouffle malgré le charme (les charmes) incontestable de la diva.

On reste sur notre faim.

 
 
    CHUCK BERRY (par Vince)

20 mars 2005 – Zénith - Nancy
Y’a-t-il un âge pour raccrocher sa guitare ? C’est la question que je me pose encore après ce concert de Chuck Berry. Franchement, que dire d’une légende vivante du Rock n’roll, star reconnue qui a fait le rock dans les années 50 puis 60 bien avant les Beatles ou les Rolling Stones, à peine capable de regrouper 1500 personnes en Lorraine pour 49 minutes et 35 secondes de concert, le tout pour 58 euros TTC (hors consommation) ?

   

A vrai dire ce concert, on ne le sentait pas. Tout d’abord prévu en janvier, puis reporté au 14 mars, puis de nouveau reporté au 20 mars, ça sentait le roussi ! Pour la petite histoire, le concert a même failli être annulé l’après midi même. La raison : une panne d’ampli ! Mais pas n’importe pas quel ampli ! Celui de Mister Berry ! Sûrement atteint de surdité, notre homme joue en stéréo sur 2 amplis Fender des années 60, s’il vous plait ! Alors évidemment en sonnant le ramdam dans la région, tout a pu rentrer dans l’ordre… ouf on l’a échappé ! Ou dommage…

Bref, on ne reviendra pas sur la première partie, plutôt chargée d’amortir le prix du billet que de mettre le public en réelle condition… Tiens d’ailleurs, on m’avait dit que le Rock n’ roll ça se dansait, ça bougeait, c’était un brin sexuel, bref c’était pas 1500 personnes assises dans un Zénith un dimanche après midi en train de digérer la choucroute du midi…

Nous en étions donc à la première partie syndicale, bien au demeurant, mais totalement inappropriée compte tenu du plat de résistance annoncé.

Quand enfin le Chuck Berry himself se pointe sur scène, un brin de flamme illumine mes yeux. Putain le vieux, il assure ! Et en plus c’est quand même Chuck Berry sur scène bordel ! Mais rapidement cette flamme s’amenuise. Au bout du second morceau, ça tourne en rond… et plus rien par la suite ne sauvera musicalement le concert.

Alors mon esprit critique s’oblige à voir ce concert sous un autre œil. On a sur scène un gars de 78 balais, qui a tout fait dans sa vie, qui ne reniera sûrement pas la trilogie usée « sex, drug and rock n’roll » et qui malgré ça continue de se présenter avec sa guitare, debout et vaillant, prêt à enflammer le public sur un simple riff de guitare qui laisse espérer LE Johnny be goode attendu (qui ne viendra point d’ailleurs). Chuck Berry semble s’amuser, OK pas forcement prendre son pied, mais on croit y voir un plaisir à être là. On est peut être parfois à la limite de la caricature mais quand même. Alors on prend du plaisir à l’entendre massacrer Carole, Roll over Beethoven, You never can tell et je ne sais quoi encore ! La guitare ne sonne pas, la voix est fatiguée… Evidemment le dernier morceau semble long, très long, comme si ce dernier titre ne servait qu’à prolonger le concert au-delà des 45 minutes réglementaires et fixées par le contrat !

Histoire de mettre un peu d’huile sur le feu, ce concert devait voir Chuck Berry accompagné de Friends. Et ben raté ! Seul le groupe devait être les friends, et peut être les filles de l’assistance invitées sur scène… Et quand on parle du groupe, on ne peut pas être de nouveau très élogieux. Recruté sur place, ce groupe n’avait à priori jamais tourné de manière régulière avec Chuck Berry, à voir les gestes du maître pour annoncer la tonalité, le début, la fin des morceaux... Seul le bassiste venait des States… quand au piano, là ou on attendait Jimmy Bock, c’est son fils Manu Bock (n’en déplaise à M Germonville de L’Est Républicain) qui officiait. Le batteur était aussi français.

Bref pas de quoi s’enflammer, ce concert ne sera pas le concert d’une vie, mais il viendra prendre place à coté de celui de James Brown dans la rubrique légende vivante usée en sursis !

 
    ANA POPOVIC, SUE FOLEY, CANDYE KANE – Blues Cravan (par Peiff)

12 mars 2005 - La Laiterie - Strasbourg
Le Blues est par définition une musique migratoire. S'il avait fallu faire autant de bornes pour 3 mecs, je ne l'aurais peut être pas fait. Mais pour ces 3 femmes, c'est plus pareil. Let me introduce you to the three most sexy lady's of the Blues !... Ils respectent les horaires à La Laiterie, et du coup je rate le premier acte de la soirée, comme par hasard c'était Sue Foley. Pas grave, je l'ai déjà vue 2 fois et le programme est chargé, il y a de quoi se rattraper avec de pures news !

Direct vers le deuxième épisode avec la plus effilée et la moins habillée des trois : la charmante slave Ana Popovic. Je découvre une artiste emprunte d'humilité, doutant un peu, semble-t-il et si l'on en croit ses commentaires, de ses qualités musicales. Il n'y a pas lieu que ce soit le cas. Même si je n'accroche pas à 100 %, il y a indéniablement quelque chose que je rapprocherai de la virtuosité chez cette musicienne. Elle alterne entre des titres blues, et des morceaux plus « rock-FM », ce son restant le dénominateur commun, qui, quoique interprété avec qualité, ne me font pas chavirer. Toutefois, à son écoute on reconnaît quelques influences : Stevie Ray Vaughan en est une. Je suis époustouflé d'entendre comme elle a tout compris sur un blues lent instrumental largement inspiré du maître(Lenny) sans tomber dans la copie, ou même le phrasé se rapproche de l'influence, reprenant les thèmes essentiels en les développant, de manière inspirée et personnelle, à très bon escient.

Passé le ¾ d'heure dévolu à chacune, place à celle qui me parait être la plus déjantée, au deuxième degré, miss Candye Kane. Vous avez raté la canadienne Sue Foley, eh bien la voilà qui arrive pour accompagner à la guitare lead notre ex-vedette de film réservé aux adultes. Il y a quelque chose d'antinomique entre ces deux ravissantes créatures. Physiquement, d'une part, sur le plan artistique d'autre part. L'une, filiforme, est discrètement mais efficacement sur le devant de la scène, dictant le rythme magistralement à la guitare sur son emblématique Telecaster rose, avec laquelle elle excelle, mais s'efface quand il s'agit de laisser s'exprimer la complètement désinhibée et délicieusement ronde Candye. Je dois dire qu'elle m'a donné l'impression d'être une vraie douceur cette nana, si on peut dire. Ce genre de bonbon à l'enveloppe sucrée qui explose en bouche... Car sur ce plan, elle n'a pas son pareil pour donner elle aussi le rythme, avec de la voix et du coffre, ce n'est pas peu dire. Musicalement on en vient a un répertoire bien cadencé, Chicago Blues, Shuffle, Rhythm'n Blues, Rock, un cocktail d'énergie qui permet à Candye Kane de s'exprimer tout à son aise. Entre les titres, elle a des messages à faire passer. Eh les « fat girls », plus de complexe quand à vos kilos superflus, régalez vous, et elle a bien raison ! Ou alors sur la pratique de l'autosatisfaction sexuelle qui nous vaudra un blues au titre évocateur, « masturbation Blues », tout un programme... Je prends tout, la bouée aussi.

Sur la fin, Ana Popovic rejoint ses 2 comparses. Les 2 guitaristes encadrant la chanteuse, yes ça le fait. Tour à tour elles démontreront ce que représentent la pugnacité et la solidarité féminine avec des différences assumées, pour mettre en valeur leurs personnalités, appuyées par celles des autres. Au final un spectacle que je qualifierai d'anticonformiste, pour le moins original. Grande idée la réunion de ces 3 blueswomen pour une tournée à ne pas rater si l'occasion vous en est donnée de prendre « blues caravan » on tour. Avec elles pas besoin de célébrer, messieurs et un jour officiel par an, l'avènement de notre incontournable moitié. Ce sont elles les vedettes !

 
 
    JESUS VOLT (par Peiff)

23 février 2005 - Casino d'Amnéville
Alors voilà, jamais deux sans trois dit-on. L'adage est avéré une fois de plus. Sur ce coup là, à bon escient ! Désolé mais j'interfère positivement quand à ma position de spectateur féru de blues même sous couvert d'une programmation « nuit du rock ». Ah non pardon c'est l'inverse ou plutôt les deux. Tant mieux ! Gérez vos contradictions, moi je les assume. En ouverture de cette soirée on a droit à la prestation du groupe « volume 11 ». Si j'ai un conseil à leur donner, changez de nom, il sonne « baloche » et en ce qui me concerne c'est, presque péjoratif, pour le reste ne touchez à rien et continuez d'évoluer, dans votre style, car vous avez beaucoup de qualité et en tous cas ce groupe ne dénotait aucunement à faire cette première partie. J'ai apprécié. Mention spéciale à la chanteuse pour laquelle je renverrai à mon article sur Danny Leigh car la transposition, au type de musique prés, est complètement valable. Ah les blondes ! Je préfère les brunes, encore que.

Venons en au principal intéressé visé par cet article, JV. Smile ! 2ème en anglais cette fois... Je dois dire que je ne me lasse pas de voir et revoir ce groupe sur lequel je pourrais ne pas tarir d'éloge. Encore une fois ils ne m'ont pas déçus, sans tomber dans le cirage de pompe. Mais sur ce coup là c'est difficile. Ce soir, le groupe a évolué dans sa config originelle, sans DJ, celle du concert de Cognac, avec quelques années de plus. Retour aux sources si on peut dire, celle d'un « garage band », attention particulière au batteur et au bassiste que j'avais occulté dans ma précédente chronique : Lenine Mc Donald (basse) et Magic Doudous (batterie), franchement, rien à redire ou tout, au contraire, ça dépend de quel coté on se place par rapport à l'idée qu'on s'en fait, ici que de l'art ! Alors voilà, des faits : son impeccable, prestation pro, péchue, quelques reprises dont La Grange de ZZ Top, l'essentiel des titres est issu des 2 albums qu'on produit nos lascars, il y a toutefois plusieurs nouveaux titres à venir peut être dans un troisième album, la dessus rien à redire, l'inspiration est là, ils sont prolifiques, on tape du pied, merde je cire leurs pompes, j'arrête ! Prenez les mêmes et on recommence. Le prix de la culture, allez faire la fête avec eux après le concert vous êtes très cordialement invité. J'ai pas osé, manque de psychotropes ? J’hallucine sans ! C’est mon naturel. Ils sont français, chantent et sonnent Anglo Saxon, avec la « French Touch » en sus, ça mérite d'être souligné. Mais vous êtes plus que très cordialement invités à aller les écouter. Only the devil les Man ! J'abuse à jeun. Consommez sans modération, quand il s'agit de se transcender musicalement, ça en vaut la peine, seulement dans ce cas. Yes !

 
 
  EDDY « The Chief » CLEARWATER et JIMMY JOHNSON (par Peiff)

2 février 2005 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
La programmation du jazz club Lionel Hampton est toujours prestigieuse, quelle qu'elle soit. Pour les amateurs de blues parisiens, c'est une constante opportunité qui leurs permet s'ils le veulent, de profiter d'un nouvel artiste quasiment toutes les semaines. Le club accueillait ce soir là deux ténors du Chicago Blues, tendance « west side », et pas des moindres.

On arrive. C'est Jimmy Johnson qui officie depuis quelques minutes avec la charge de chauffer l'auditoire qui ne sera pas des plus exubérant, bien que nombreux, plutôt très attentif à l'écoute de la musique. On s'installe au bar, l'ouverture est luxueuse. C'est le west side sound qu'on entend, ça calme tout de suite, ou ça scotche, c'est comme on veut, mais ça ne laisse pas indifférent ! D'emblée, je préfère largement la couleur sonore de Jimmy Johnson en live, le son est sans fioriture, plus mat que celui de ses albums qui sonnent parfois même un peu plus funky. Rien de ce genre ce soir et son style vibrant et expressif n'est pas du tout affecté. On sent qu'il n'est pas très à l'aise au début, mais au fur et à mesure des morceaux il se décrispe, se laisse aller jusqu'à atteindre, modestement, la quintessence de son art guitaristique. Construit en partie à l'école des Jimmy Dawkins et Otis Rush, ce qui prévaut aussi pour le suivant. Place à Eddy Clearwater.

Comme de bien entendu, «the chief », surnom qu'il doit au titre de l'un de ses albums, monte sur scène en s'étant préalablement paré de sa célèbre coiffe indienne. Pas pour longtemps, lui préférant rapidement un chapeau de cow-boy rouge vif, assorti à une tenue d'un kitch à l'Américaine, aux couleurs flashys, genre Bobby Rush. Rien à redire, le style man ! Qualifié de « meilleur blues showman » du west side de Chicago, influencé par le gospel et le rock, entre autres, son jeu de guitare n'a d'opposé que sa propre qualité. A deux faces toutefois, alternant blues purs et autres genres sur ton « bluesy », sans dépareiller, ni tomber dans le rock. Mais lorsque qu'il joue du blues, alors là on fond littéralement, tellement sa musique est roots, démentiellement bonne, west side. Son répertoire inclut plusieurs reprises d'Otis Rush interprétées à merveille, notamment un « All your love » qui durera près d'un quart d'heure. Je n'en crois pas mes oreilles, les deux artistes se complètent à l'unisson de deux styles pourtant différents.

C'est réellement une chance que d'écouter ces deux talentueux Bluesmen tant ça le fait. Tous les superlatifs qui pourraient tenter de décrire cette soirée ne suffiraient pas, c'est du Chicago Blues, basta ! La meilleure image que je puisse encore en donner est de vous laisser imaginer en train d'ouvrir au hasard la porte d'un club en Amérique du Nord. Pour les autochtones, c'est juste normal ce qui se passe sur la scène, le quotidien en buvant une bière, en dansant, mais vous, vous tombez sur le cul tellement la musique est bonne, tenant du folklore local, doux pléonasme, exacerbée qualitativement, culturellement. La différence d'appréciation de cette musique entre le public Américain et Européen tient en partie là dedans. On aura droit à deux sets comme d'habitude au Méridien, presque trois heures d'un spectacle homogène où on ne notera aucun impair tellement on a évolué dans le bon ton. Vers la fin, surprise du Chief, Amar Sundy, bluesman Français, vient taper la conversation à la guitare. De loin le meilleur concert de Blues qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps !

 
 
 

 

DANNY LEIGH (par Peiff)

24 janvier 2005 - Casino d'Amnéville
Le casino d'Amnéville, tombé un peu en désuétude par rapport à la fréquentation de nos salles de concerts habituelles, depuis qu'ils ont décidés de passer de la musique rock sous couvert de " nuits du blues ", innove en ayant à coeur de nous faire découvrir en live un genre musical rarement usité par nos petites oreilles, la musique country. Première constatation en arrivant, les tables et les chaises ont été reléguées au fond de la salle pour laisser devant la scène un espace conséquent, les amateurs de danse sont à l'honneur. Il n'y a pas de problèmes à l'écoute des premières notes, le genre colle bien à l'étiquette. On se surprendrait en rêvant un peu à se croire en train de tracer la route au coeur des canyons du désert de l'Arizona, la FM à fond les gamelles. Direct live des USA, le Band vient tout droit d'Austin, Texas, y compris pour ceux d'entre eux qui vivent en Europe, le décors est planté. Dans le groupe, immanquablement, on est tout de suite scotché par la leader qui, loin de dénoter, joue au contraire une partition parfaite avec ses petits doigts qui se baladent sur sa dreadnought avec des décalcos partout. Le Stetson solidement ancré sur sa jolie tête à la longue chevelure blonde, le sourire large quand elle ne nous abreuve pas de sa très jolie voie, légèrement éraillée, tout en subtilité et puissance, distillée à merveille pour cette musique et dont on ne sait pas laquelle a choisi l'autre. Musicalement, le groupe est excellent. On sent que les musiciens savent tout jouer. Le fond restant toujours " western ", est ce un mot adéquat ? Les mélodies savent parfois se faire plus rock, le guitariste allant jusqu'à prendre des accents Stoniens genre Keith Richard, ou même carrément Blues sur 2 morceaux. Le groupe n'a visiblement aucun mal à faire venir sur la piste tout une cohorte de fondus, constituée il faut le dire, majoritairement de femmes. Le public est ravi, Danny Leigh aussi en nous gratifiant une énième fois d'un merci au pur accent français. A quand la deuxième édition ?

 
 
 
BYTHER SMITH (par Edouard)

14 janvier 2005 - Sang A Klang - Luxembourg
Byther Smith est l'un des plus talentueux artistes contemporains de Blues. Pas un seul disque un tant soit peu faiblard, pas une seule fausse note. Rien. A peine une réputation de viel ours mal léché... Byther Smith est un bon. Ca se sait, ça s'entend. Et nous avons pu encore le vérifier à l'occasion de son passage dans l'exceeellente salle luxembourgeoise du Sang A Klang.

 
    Soutenu par le groupe maison du label Black&Tan, Byther s'en est donné à cœur joie, si on peut dire... Car la musique de Byther Smith est un Blues tendu et déchirant où la bonne humeur, le good luck, happiness, et amour rimant avec toujours n'ont pas cours. Byther, c'est d'abord et surtout un chant pénétrant ou plutôt une complainte qui vous file le bourdon, le Blues. C'est un son de guitare aigu qui vous vrille les tympans. C'est enfin un répertoire personnel, hors des sentiers archi-rabattus, 100 % Blues. Pas de concession à la Soul, d'incartade vers le Rhythm&Blues ou de flirt avec le Rock'N'Roll. Non ,c'est du pur, du dur. Les titres interprétés ce soir là furent essentiellement tirés de "Thrown away the Book" et de la réédition d'"Hold that train" album paru à l'époque sur Grits. Bien sur son caractère de type pas facile s'est manifesté dés les premiers morceaux : "Hé, c'est quoi tous ces appareils photos? Vous voulez que je rentre chez moi?" mais s'est bien vite effacé derrière son talent.
Sacré bonhomme ce Byther.
 
 
    VANCE KELLY (par Edouard)

6 et 7 janvier 2005 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
Oui, deux soirs de suite car ce fut tellement bien Vance Kelly... Carrément tip top. Avec un band du tonnerre.

Je n'avais jamais rien entendu auparavant du sieur Vance Kelly, pas un disque, pas un morceau, rien. Encore moins sur scène, bien entendu. Seule sa réputation m'était parvenue par delà l'atlantique. Et quelle réputation : surnommé le "Juke Box", sachant tout faire du blues au funk, entertainer de première, excellent chanteur et tout le bazar. Il était annoncé avec Smilin' Bobby, et là, pour le coup, c'était un illustre inconnu.

Donc Smilin' Bobby, tout sourire évidemment, ouvre le concert en reprenant bon nombre de standards pendant une vingtaine de minutes. Le manque de conviction, aussi bien dans le chant qu'à la guitare, est patent. Bon ok. C'est pas grave, on attend. Vance Kelly s'y colle et le contraste est saisissant; une telle différence en est presque cruelle pour Smilin' Bobby... Le premier soir (jeudi 6), il débute brillamment par "Breaking up somebody's home" d'Albert King et la suite du concert sera du même acabit. A savoir très Blues, encore un autre morceau d'Albert King "I'll play the blues for you", du BB King "Thrill is gonne", etc... Tout est excellent, l'orchestre est d'une cohésion, chapeau ! Les breaks souvent casse-gueule sur "Breaking up ..." sont absolument impeccables ! Ca claque, TAC, TAC!! Le batteur (Charles Hancock), qui ferait passer Georges Foreman pour un Mickey, a un jeu très varié et tape bien fort juste quand il faut. Le bassiste (Mark Miller), qui ferait passer Shaq O'Neal pour un Mickey, est au diapason; discret et efficace. Le saxophoniste (Edward Williams), qui ferait passer les Memphis Horns au grand complet pour des Mickey, souffle à qui mieux mieux. Le pianiste (John Walls), avec ses pirouettes derrière le clavier, ferait passer Michael Jackson pour un Mi...Heu, oui, un Mickey c'est bien ça. Bah Bah, qu'est ce que c'est bien.

Le lendemain soir (vendredi 7), Smilin' Bobby déborde toujours autant d'enthousiasme et Vance Kelly va changer presque complètement de répertoire. Plus varié dans les styles et les tempos, mais c'est toujours aussi bon. Moins de Blues, même s'il nous gratifie d'une superbe version du Blues lent "If loving you is wrong, I don't want to be right". Et l'on constate une fois de plus quel excellent chanteur il est. La Soul Music montre régulièrement le bout de son nez avec notamment un medley des Temptations. Au début du second set, il abandonne sa guitare pour se consacrer au chant et à une imitation de Barry White (oui, oui), puis se lance à faire du Sam Cooke. Ah quel chanteur!! C'est vraiment pas un Mickey (c'est la blague du jour, vous l'aurez compris). Il retourne à sa guitare et démarre une série de morceaux plus rapides flirtant avec le Funk. Et je m'aperçois que je ne vous ai pas encore dit que Vance Kelly n'était définitivement pas un manchot non plus à la guitare. En solo ou en rythmique. A la demande expresse d'une femme du public (une connaisseuse assurément), il entame un morceau hilarant intitulé "Candy Licker" (et c'est pas pour les Mickey) avec moult mouvements suggestifs de langue. On se régale. Car en plus d'être excellent chanteur et guitariste, Vance Kelly est également un showman original, charismatique, et très expressif au niveau des mimiques de son visage. De plus, il enchaîne les morceaux souvent sans aucun temps mort et réattaque le suivant alors que le précédent est encore tout frais dans sa gorge, ses doigts et dans nos têtes... Bah Bah, qu'est ce c'est bien.

Sur les morceaux finaux Big "Sail on Blues" Dez, guitariste français de son état, vient taper quelques solos bien juteux. Excellent Big Dez. Boney Fields, l'incontournable trompettiste des nuits parisiennes, puis Smilin' Bobby rejoignent également tout ce beau monde sur scène pour quelques titres en forme d'apothéose.

Quelles soirées! Putain pourquoi, j'y suis pas allé tous les soirs de la semaine, je suis vraiment qu'un pov' Mickey...

 
 
 

JODY WILLIAMS, DEITRA FARR, ANDREW JONES
Chicago Blues Festival 2004
(par Edouard)

16 décembre 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
L'annuelle tournée nous proposait au menu Andrew Jones, Deitra Farr et Jody Williams. Andrew Jones m'était parfaitement inconnu. Je me faisais une joie de revoir les chapeaux de Deitra Farr. Et Jody Williams grande redécouverte ("Return of a Legend") se présentait en vedette.

Andrew Jones guitariste démonstratif fut une grande et bonne découverte scénique. Il est la preuve que l'on peut jouer des morceaux rapides ou puissants sans tomber dans le lourdingue, la branlette sonore ou la cacophonie. Il s'est également joliment essayé sur quelques Blues lents. Mais là où il fut vraiment remarquable est, à mon humble avis, en tant qu'accompagnateur de Deitra Farr. Impeccable en soutien à la rythmique ou pour balancer des solos pile-poil en dedans. Et surtout efficace et précis pour placer au bon moment quelques notes tendues entre deux couplets.

Deitra Farr fut fidèle à sa réputation de puncheuse et de tornade vivante et gouailleuse. Dans un Méridien copieusement garni, elle fit merveille en invectivant continuellement le public. Le sollicitant pour chanter, taper dans ses mains ou se manifester bruyamment. N'oublions pas non plus que ses chansons sont superbes et qu'elle chanta ce soir là excellemment. Surtout sur les mid-tempo comme le sensible "Je me souviens" (en français dans le texte), "I refuse to loose" ou encore "Bad Company". Un vrai régal de Chicago Blues, soutenu par l'excellent Andrew Jones. Je l'ai trouvé bien meilleure que lors de sa tournée avec Magic Slim dans ce même lieu.

Le clou de la soirée devait être Jody Williams. D'autant plus que Deitra Farr lui avait brillamment préparé le terrain en chauffant le public souvent endormi du Méridien. Mais patatra... Jody Williams fut complètement à coté de la plaque, alignant les pains à la guitare et ne trouvant pas son micro pour chanter... On en reste là. Réécoutons les superbes "Return of a legend" et "You left me in the Dark".

 
 
  MIKE ANDERSEN BAND (par Peiff)

10 décembre 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Il fallait être un peu courageux et aussi motivé pour braver les mauvaises conditions météo, pas si pires, et effectuer le trajet jusqu'au Blues Club de Luxembourg. Pourtant cela n'explique pas pour autant la relative désaffection du public pour le concert de Mike Andersen. Il semblerait que la confiance aux organisateurs ne soit pas entièrement de mise si la programmation n'est pas labellisé " made in USA ". Ils ont tort. Ce fut une découverte complète que d'assister à la prestation de Mike Andersen. Les découvertes font souvent très bien l'affaire et ce fut le cas. Même si je dois dire cependant que j'ai un peu de mal à classer sa musique ce qui n'enlève rien à l'engouement né de cette surprise. Lui même nous interpelle sur le sujet en lançant " qu'est ce que le Blues ? un mélange de jazz, de soul, ... ? " Il a du coup un peu résumé sa musique, riche, mais ça reste néanmoins restrictif car elle présente plus d'influences qu'il n'en a en citées. Le jazz n'en est d'ailleurs peut-être que la plus mineure sauf dans le coté musicalité soft de l'ensemble, et certains arrangements, à mon sens et rapport à sa musique. C'est un joli mix constitué d'un égal mélange de personnalité et d'emprunts mis à bonne contribution, les reprises sont peu nombreuses et toujours avec bon goût tout y passe : rock, rhythm' and blues compris, même une petite touche de rap. L'ensemble est appuyé par une solide section rythmique. Trompette, saxo, contrebasse/bass, batterie, clavier et chant + guitare. Chaque musicien étant impeccable, façon Danemark, Mike Andersen tenant son rôle à merveille genre dandy/crooner ", à la guitare SVP dans un style anti démonstratif mais de grande qualité. Cool ça le faisait vraiment, on a même droit a un concert entrecoupé d'un entracte, ça se passe comme ça au States ...

 
 
MUDCAT (Par Thierry)

24 novembre 2004 - Foyer International d'Accueil à Paris - Paris.
Ce groupe venu d'Atlanta vivant entre la France et les States ont joué dans un foyer international d'accueil à Paris (une sorte d'hôtel international, dans le 14ème, pour infos les chambres sont pas chères 50 euros environ !). Bref ce groupe qui avait eu une très bonne critique sur le dernier Blues Mag m'a donné envie de les voir ! Ils sont 4 et sur scène vraiment c'est pas des mickeys ! Ils sont capables de tout jouer, marqués par de nombreuses influences : boogie, blues roots, swing, Nouvelle Orléans etc... C' est un groupe à voir sur scène, de plus, depuis peu, ils ont un trombone (Little Joe) qui a joué dans les années 70 avec BB King svp ! Le chanteur Danny Dudeck se promène dans la foule en délire en jouant sa gratte d'une main, faisant swinger une femme de l'autre et des claquettes avec ses pieds, et pour finir il sort de sa gratte un lapin ! Mais non je plaisante ce n'est pas Rémi Bricka mais c'est super ! A voir !

 
 
  PHIL GUY (par Edouard)

05 novembre 2004 - Sang A Klang - Luxembourg
Le frangin au Sang A Klang. On y va. Look toujours aussi improbable et bagouses. Too sexy. Accompagné par un groupe Finlandais le Wentus Blues Band. Pourquoi pas. D'entrée de jeu, attaque des cordes avec les doigts. Albert Collins n'est pas loin. Alternance de morceaux rapides, blues lents ou titres Funky. Ca dance.

 

"Money that's what I want", "Things That I used too do", "I've got the Blues in my shoes". Bon gratteux et chanteur appliqué. Fortiche aussi le Phil en rythmique sur les morceaux funky. A l'aise blaise les Finnois, surtout le bassiste monté sur ressorts avec genoux hyperlax. Et Pepe Ahlqvist. C'est le nom du leader/chanteur/guitariste/harmoniciste. Talentueux le gaillard. Un léger bémol sur le second guitariste un peu trop émule de SRV. Pas grave. Enfin un bon concert d'un membre de la famille Guy. Enlevé et entraînant ! Pas forcément original mais on ne boude pas notre plaisir. D'autant que le bonhomme est sympa. Il dédicacera tous les posters qui lui seront tendus.
C'est souvent comme ça au Sang A Klang.
Ah quel Play Boy!

 
 
Hommage à GENE VINCENT : ERVIN TRAVIS & THE VIRGINIANS (Par Thierry)

29 octobre 2004 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
A l'occasion des 50 ans du rock'n roll, l'assoc Rock'n'Lor a programmé au temple du rock'n roll "Chez Paulette" une soirée hommage à Gene Vincent dit chez nous "gegene", avec en première partie les Barakarock et les Voodoo Doctors qui ont accompli dignement leur mission : celle de nous plonger dans les antres du rock'n roll !

 
 
Mais c'était sans compter sur Mr Ervin Travis et ses Virginians (Gene Vincent était originaire de virginie) qui, dés son arrivée sur scène, nous a fait croire à un mannequin en cire (du type musée Grévin) à l effigie de Gene Vincent tant le mimétisme était frappant ! Mais Ervin Travis et ses Virginians bougent et pas qu'un peu mon neveu ! Tout est bien réel, c'est génial, le groupe reprend des innombrables standards de gegene durant 2h30 avec trois rappels !J'en redemande, le groupe est super sympa et vraiment si ce groupe passe dans votre région allez y! avant faites un saut sur le site qui est très bien fait....  
 
    ARTHUR NEILSON (par Thierry)

19 octobre 2004 - Casino d'Amnéville
Le Casino d'Amneville a organisé plusieurs soirées blues, blues rock sur toute l'année, entre autres j'ai pu revoir Arthur Neilson (pour la troisième fois) et là, chapeau Arthur !!! Super concert, pêchu et rock, très incisif, bonne formation (surtout mon pote à la basse: Francis Campello), très bon guitariste (un p'tit nouveau dans le groupe) et vraiment le batteur m' a impressionné ! On ne s'ennuie pas, tout le monde s'éclate, le public accroche, super, c'est top !

 
 
 
DR FEELGOOD et EDDIE AND THE HOT ROADS (Par Thierry)

1er octobre 2004 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Il y avait ce soir là une super soirée rock proposée par Prodige Music qui nous offrait pour le prix de 15.20 euros, deux groupes de légende de Pub-rock 70's ! Sincèrement j'ai pas trop accroché sur Eddie and the hot roads car c'était plutôt punk rock, mais par contre, il mouille la chemise le gaillard, et le groupe a fait tout de même une très bonne prestation. Sinon on ne présente plus les Dr Feelgood !

 
 
OK y'a plus personne d'origine, et pis alors ? Cela ne m'a pas empêché de les voir pour la 12 ou 13 fois ! Hé oui ! De plus les Dr Feelgood c'est un classique Chez Paulette : cette salle serait presque faite pour eux ! Le groupe est tellement bien rodé, Robert Kane (remplaçant de Pete Cage) qui depuis 99 totalise plus de 700 concerts avec le groupe, est en phase avec les trois anciens qui eux même jouent dans ce groupe depuis 18 et 22 ans ! Quand même pas mal pour des types qui ne font pas partie du groupe d'origine ! Les Dr Feelgood c'est plus qu'un groupe c'est un ETAT D ESPRIT ! Donc, encore une fois Mr Steve Walwyn m'a scotché ! Ce mec a un jeu très efficace, ça pulse, il n'en fait pas des tonnes, c'est précis, c'est rock, j'adore !Et surtout, coup de chapeau pour Mr Steve car, pour moi, c'est un des artistes les plus disponible et humble que j'ai pu rencontré jusque maintenant ! Merci pour le spectacle !  
 
    MAMA'S BOYS (Par Thierry)

17 septembre 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Pas de grand souvenir de ce groupe américain qui ne m'a pas marqué tant par la surpuissance sonore et par l' absence de complicité entre le groupe et le public ! Dommage d'autant plus que le Blues Club nous a habitué à une programmation très pointue et de qualité, mais je pense que c'est tout simplement dû au volume sonore qui était extrêmement fort au point d'en gâcher la prestation de ce groupe ! Toutefois cela m' a permis de revoir notre ami Charles Desprès et ses fabuleux Midnight Creepers qui assurait la première partie (avec un réglage son juste comme il faut). Et bien très bonne surprise, c'est propre ,très pro, de très bonnes reprises très bien interprétées de nos vieux bluesman préférés (Muddy Waters, BB King, Robert Johnson...), sans oublier des compositions maisons, et de plus Charles appelle dans le public notre ami Pierrot pour l'accompagner à l'harmonica : c'est l'esprit blues ! Super moment, en plus le groupe ne se prend pas la tête et Charles se lâche ! Cool ,c'est pour bientôt le grand écart ?

 
 
 

Vache de Blues 2004

The Ford Blues Band, Paul Lamb, Vidar Busk...

 

Cognac Blues Passions 2004

Howard Tate, Lurrie Bell, Dr Feelgood...

 
 
    STRAY CATS (Par Edouard)

5 juillet 2004 - Zénith - Paris
C'est en néophyte mais néanmoins en amateur de Rock'N'Roll que j'allais découvrir sur scène Brian Setzer et ses copains. J'avais déjà eu l'occasion d'écouter et de voir (aussi ou surtout?) Lee Rocker en trio et j'en gardais un excellent souvenir. Le public était nombreux et apprêté comme pour un bal du samedi soir, tiags ou creepers pour les garçons et chemisiers léopard pour les filles. La prestation des Chats se devait donc d'être à la hauteur, d'autant plus que nous avions droit à la formation originale avec Slim Jim Phantom à la batterie.

Le trio investissait la scène sous les acclamations d'un public déjà conquis et démarrait le concert par "Rumble in Brighton". Le filiforme et bien nommé Slim Jim martelait debout son unique caisse claire ; Lee Rocker et ses lunettes de soleil frappait à tout va sur sa contrebasse ; Brian Setzer et sa petite gueule d'amour nous la jouait décontracté, je change de Gretsch pas trop souvent, et j'envoie mes solos confortablement. Et une reprise de Gene Vincent "Double Talkin Baby", les classiques "Rock this Town", "Runaway Boys" ou "18 Miles to Memphis". Ca tourne à l'aise, les titres s'enchaînent rapidement et c'est surprenant ce que Slim Jim arrive à faire avec une grosse caisse et une simple caisse claire. Y'a des batteurs qui devraient prendre des cours... On continue par une chanson hommage à Eddie Cochran et Gene Vincent "Teenage Rock'N'Roll" (si je ne m'abuse), puis encore des classiques "Stray Cats Strut", "Sexy and 17" ou bien "I won't stand in your way". Ca file, ça file à 100 à l'heure. Y parait que c'est toujours comme ça le Rock'N'Roll. Pis au bout d'1h10, rideau, fini. Non mais ça va pas ou koi ? C'est la pause ? Brian, est-il parti s'éclaircir la gorge avec une petite verveine/mélisse? Ils reviennent. Z'ont changé de frusques et Lee Rocker rejoue les équilibristes sur sa contrebasse ou les gros bras (c'est selon) sur quelques morceaux. Un petit hommage à Elvis avec "That's all right Mama" et "Blue Moon of Kentucky" pour fêter les 50 balais du Rock. Et pis ce coup-ci, terminé, rideau définitif, on ferme. 1h20 montre en main... C'est un peu jeune... ça doit être l'age, non? Expliquez-moi, non mais! Quand c'est aussi bien, on ne peut qu'être frustré!

On est bien décidé à avoir des explications, non mais, alors direction l'arrière du Zénith avec une vingtaine de fans pour attendre les Stray Cats. Armés du marqueur indélébile à encre "or", on attend pochettes à la main des explications. Z'ont intérêt à avoir un alibi solide, non mais, quand débarquent et passent devant nous 3 berlines allemandes les unes à la suite des autres. Pas d'arrêts, pas de photos, pas de signatures, pas de "Go Cat Go!!!" Y parait que c'est toujours comme ça le Rock'N'Roll.

 
 
    LIL' ED WILLIAMS (Par Edouard)

24 juin 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
Le cousin de JB Hutto se présentait avec ses Blues Imperials au Méridien !! L'homme qui, avec Willie Kent, avait enregistré un des meilleurs albums de blues de l'année 1998 "Who's been Talking" sur Earwig !! Ce spécialiste de slide nous promettait un show dynamique et joyeux !! Son dernier album "Heads Up" était plein d'énergie, de swing et bien sur de slide !! Slide, il y a eu. Show dynamique, il y a eu. Et surtout grosse fatigue de la part du chroniqueur, il y a eu ... Alors si Lil' Ed passe à proximité de chez vous, réveillez moi, je vous accompagnerai bien volontiers.

 
 
 
SANDRA HALL (par Thierry)

11 juin 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Le Sang A Klang a encore frappé fort ce vendredi 4 juin ! Malgré l'annulation du concert d'Otis Rush prévu le 09 juillet pour raison de santé, et le décès du Genius la même semaine, il fallait décompresser, et c'était sans compter sur la torride et émoustillante Sandra Hall que nous avons rempli notre contrat

 
   

 

 
   

Pour la première partie, désolé nous sommes arrivés après leur prestation. Mais revenons a l'héroïne de la soirée. Avant toute chose, sincèrement, on ne connaissait pas grand chose de Sandra Hall, à part qu'elle avait une cinquantaine d'année, qu'elle était une ancienne strip-teaseuse au tour de poitrine a en faire pâlir Pamela Anderson. Pour nous, Charles, Lolo et moi même cela nous suffisait comme arguments, on savait que ça allait assurer un max !

On pouvait aisément comparer Sandra Hall à la fameuse Candy Kane... Et bien finalement la comparaison s'arrête là. Car même si elles sont très BONNES chanteuses toutes les deux, leur répertoire est différent.. Candy (dans son pays, et oui car au pays de Candy... ahahaha…) a un répertoire plutôt swing alors que Sandra Hall tire plutôt...(ah bon elle tire plutôt ???) sur un répertoire carrément rhythm n' blues et soul...D'ailleurs pour exceller dans ce style, elle est venue avec une formation italienne : le Gnola Blues Band, que des blancs : basse, batterie, guitare, clavier, trompette et trombone, la classe quoi !!!! Sincèrement j'ai cru un moment que c'était les musicos de Roland Chopinez, mais dés la première note j'ai compris que j'avais à faire à des vrais bluesmen. Donc comme pour Candy Kane ou Sharrie Williams, la formation italienne débute sans la diva qui arrivera un quart d'heure plus tard environ. C'est donc sans surprise de voir le guitariste prendre les rennes et chanter des standards. C'est propre. RAS. Mais tu sens qu'il manque quelqu'un et c'est sans compter sur la diva Sandra Hall pour emmener le public dés son entrée sur scène, et c'est parti mon kiki.

Avec la première chanson, elle charme tout le monde et nous montre qu'elle a une voix très puissante et très rauque. Elle demande au public quelque chose du style " you want to touch me? ", cherche sa première proie et appelle un gars sur scène. Mais je rêve ou quoi ? Le type a les cheveux longs, châtains, il est grand et fin, avec une moustache et porte un jeans avec un tee-shirt d'un artiste de blues. Mais qui c'est ? On donne sa langue au chat, ou je dirais même : on donne sa langue au Charles !!! Hé oui, le type sur scène c'est notre Charles national, Charles Desprès, bluesman et pote de métablues ! Ce fût donc un moment inoubliable : Sandra Hall s'approche de Charles , lui prend la main pour la déposer sur son postérieur et ensuite attrape la tête de notre Charly pour la plonger dans sa poitrine ! Voilà pour la petite mise en scène, et bien entendu après un truc comme ça, Charles est devenu la star du Sang A Klang.

Revenons a nos moutons : Sandra s'éclate comme Sharrie Williams, joue vachement avec le public, le fait réagir c'est super ! Durant le concert elle parle de Ray Charles et demande au public de faire une minute de silence. Ensuite elle nous dit qu'elle va interpréter un titre de l'un de ses amis : le grand Otis Redding, et dit qu'elle pense qu'Otis a écrit la chanson pour elle. Bref dans tous les cas Sandra s'attaque à un grand standard de la soul : The dock of the bay. Rien à dire, les cuivres sont magiques et Sandra assure divinement, c'est top, j'en ai presque une érection ! A la fin, les morceaux sont plus vifs, ça balance, on danse, on swing, bref on s'éclate. Super concert ! Merci à Sandra Hall et au Blues Club ces passionnés de blues qui nous offrent toujours de grands spectacles. Thanks a lot.

 
 
    JUNIOR WATSON, TONI LYNN WASHINGTON, SAX GORDON BEADLE (Par Edouard)

14 mai 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Belle brochette au Sang A Klang proposée par le très actif Blues Club de Luxembourg. C'était donc avec le souvenir des remarquables concerts précédents (Lurrie Bell, Sharrie Williams,...) que nous nous rendions (non sans peine pourtant on devrait connaître...) dans cette très belle salle.

Le guitariste Junior Watson ouvrait les hostilités et nous proposait des premiers morceaux Blues de haute volée où l'époustouflant saxophoniste Sax Gordon Beadle rivalisait avec les prouesses guitaristiques de Junior. Car ses deux petits gars touchent leur canette, y'a pas à dire. Le premier, ancien membre des Canned Heat, est souvent comparé au vénéré Hollywood Fats (mais faut pas lui en parler, ça le gonfle et ça se comprend) pour vous situer le niveau du bonhomme ; et le second a soufflé dans son sax derrière la crème de la crème des bluesmen et soulmen... Ca partait fort...

Et petit à petit, malheureusement, le show commence à perdre en intensité. Junior Watson continue d'assurer à la guitare, Sax Gordon souffle à qui mieux-mieux mais il y a un truc qui ne va pas. D'abord le répertoire et le style des morceaux qui s'éloignent du Blues pour s'orienter vers le Funk ou vers des reprises incongrues ("The Girls from Ipanema" réinterprétée façon "les filles qui font de l'emphysème"). Et puis Junior Watson au chant.... bon, il se dépatouille tant bien que mal... et il semble ne plus rien avoir à prouver ce soir. Ensuite l'ensemble du groupe accompagnateur n'est pas toujours à l'unisson lors des breaks ou des prises de solos genre "c'est à qui le tour maintenant?" et tout le monde de se lancer des regards interrogateurs pendant que ça tourne à vide.

Après ce léger passage à vide, nous attendions la venue sur scène de Toni Lynn Washington pour regonfler à bloc tout ce beau monde et que ça reparte à fond. L'effet escompté est à demi atteint malgré l'envie de la dame. Là encore les premiers morceaux sont bons, blues, shuffles entraînants mais une nouvelle fois les morceaux à tendance Funky deviennent majoritaires au fur et à mesure du concert. Et je dois avouer que le Funk n'est pas ma tasse de thé. Les amateurs, eux, sont comblés. Sur la fin, le concert redevient excitant avec des morceaux plus "rentre dedans" mais notre impression générale restera assez mitigée...

Le seul ayant véritablement sorti le grand jeu et ne souffrant d'aucun reproche fut Sax Gordon Beadle.

 
 
    TOMMY CASTRO (Par Vince)

5 mai 2004 - Casino d'Amnéville
Malgré un début difficile avec des titres sans âme (Lucky in love etc…) ou d'autres morceaux à la con dont on retient le refrain 5 minutes puis s'en va, Tommy Castro nous donne toute la profondeur de son blues (oui, oui, n'en déplaise à certains) avec des reprises de It serves me right to suffer, ou I'm a man. Ce type a décidément un brin de John Lee Hooker remanié sauce Castro, une voix et un jeu de guitare caractéristiques. Un p'tit shuffle et ça repart !

Tommy Castro, c'est show, des pectos, de la strato, et attention c'est pas de la musique de travelo ! Le groupe assure lui aussi chaussure (désolé pour la rime), et l'on passe un excellent moment. Malheureusement, c'est toujours la même rengaine dans cette salle du Casino, quand est-ce qu'une large majorité du public va enfin quitter son fauteuil de velours rouge pour se dandiner sur la musique ? A suivre !!!

 
 
    MAGIC SLIM avec DEITRA FARR (Par Edouard)

22 avril 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
Dans la droite lignée du concert de Willie Kent avec Pat Scott, le Méridien proposait avec seulement un mois d'écart une autre grande figure de Chicago. La ressemblance ne s'arrêtant pas là, Magic Slim se présente également avec une chanteuse de Chicago. Deitra Farr a remplacé Patricia Scott.

Le style, du Chicago Blues pur et dur, l'interprétation puissante et les formations sont à peu de choses prêts identiques. Alors il difficile de ne pas faire la comparaison entre les deux concerts même inconsciemment. La prestation de Willie Kent était en tout point remarquable pour ne pas dire absolument parfaite. La barre était donc placée très haut. Magic Slim et ses Teardrops nouvelle mouture, sans aucunement démériter, n'ont pas réussi, à mon souvenir, à tenir la dragée haute à Willie Kent. Le concert fut bon mais pas aussi intense que ce que j'avais pu entendre un mois auparavant. Arrêtons là ce comparatif qui n'est guère opportun ou pertinent... mais bon il m'est naturellement venu à l'esprit au long du concert.

Bon concert au cours duquel Magic Slim nous servit quelques standards de Chicago et ses compositions personnelles. Je retiens surtout ses morceaux rapides, shuffles ou boogies, joués très puissamment et flirtant avec un blues-rock de bon aloi. Le show avait commencé par les Teardrops en solo sur quelques morceaux, puis accompagnés par Deitra Farr au chant. Celle-ci se présente avec une élégance toute british et son chapeau ne dépaillerait pas dans la collection de la reine d'Angleterre. Sa voix est chaude et elle fait le show mais elle n'atteint pas l'intensité et l'énergie déployées par une Sharrie Williams par exemple. Oh putain je recommence à faire des comparaisons entre artistes ! Pardonnez moi Saint Robert Johnson ! Deitra Farr cédant ensuite sa place pour laisser la place à Magic Slim, et tout le monde de se retrouver sur scène à chaque fin de set pour le bouquet final. Exactement comme Willie Kent et Pat Scott mais sans.... Oh putaing de cong! Aie Aie je vais aller brûler dans toutes les flammes de l'enfer en écoutant du Gary Moore à fond les bananes!

C'est ça, c'est ça, à force de voir des concerts top niveau, dés qu'on voit un "bon" concert (car il était bon je vous l'assure, Magic Slim c'est quand même pas de la gnognotte) on est presque déçu (le "presque" a toute son importance car Magic Slim c'est quand même pas de la roupie de sansonnet) et on raconte n'importe quoi. Mais où va t-on?

 
 
    KILIMANDJARO (Par Vince)

15 avril 2004 - Salle Poirel - Nancy - Dans le cadre du Festival EMD.
Enfin ! Enfin un groupe de Blues ! Non pas qu'il nous soit donné que rarement l'occasion de voir de bons groupes, mais Kilimandjaro, merde, c'est autre chose. Là où bon nombre de groupes se contentent de faire de la musique (et si je le redis, bien faite pour la plupart), Abraham et ses compères la vivent. Et forcément ça respire.

Le groupe s'était fait discret depuis plus de cinq ans dans la région et ma " dernière fois " remontait à un concert exceptionnel à l'étang de Favières (54), pour les feux de St Jean 1998 ! Tout un programme mais un concert d'une qualité exceptionnelle (j'ai souvenir d'un batteur new-yorkais de passage…). Depuis, silence radio. Abraham Yameogo, leader et guitariste chanteur du groupe serait reparti en Afrique après un passage par Paris. Bref, les tabloïds ne nous ont pas fait suivre l'épopée mais l'essentiel est là, un retour sur les planches nancéennes.

Que dire de ce cru 2004 ? Avouons que le départ fut un peu bancal, voix hésitante, stress légèrement perceptible, mais ce " you will be my queen " de rodage passé, place au blues, le vrai, celui qui sort des tripes.

Armé d'une section rythmique énorme, qui s'éclate avant tout (Denis Palatin et Jean Luc Déat) soutenue par cuivres/clavier/percussions, Abraham s'approprie des standards : As the years go passing by, Little by little, Hoochie Coochie Man, et assume ses propres compositions : Triumphal wakening, Bleed the blue blood pigs ou l'excellent Roller Skater Girl, pour un concert bien mené. Ana Popovic viendra boeuffer sur 2 titres à la fin. Mouais….

La guitare est toujours bien présente, finesse, justesse et absence de branlage de manche. Abraham a des choses à dire, des souffrances, du bonheur, du blues quoi ! Ca semble si simple.

Kilimandjaro est le genre de groupe que l'on aimerait voir plus souvent et qui n'a sûrement pas sa véritable place sur la scène blues hexagonale. Vivement la prochaine fois, en espérant que ça ne soit pas dans 10 ans ! Merci au Label EMD d'avoir organisé ce festival.

 
 
    SHARRIE WILLIAMS (Par Edouard)

26 mars 2004 - Sang a Klang - Luxembourg
Sharrie Williams, depuis un peu plus d'un an maintenant, fait couler beaucoup d'encre. Les articles présentant ses prestations scéniques sont bien plus qu'élogieux, carrément dithyrambiques. Les occasions pour aller vérifier par nos propres oreilles furent nombreuses mais à chaque fois un truc ne collait pas et jusqu'à présent nous l'avions loupée. Sa venue au Sang A Klang nous donnait l'occasion de combler cet impardonnable manque. Bye Bye Nancy, welcome in Luxembourg et bonjour la sacrée claque.

Quelle claque !! Sharrie Williams Princesse du Rockin' Gospel Blues !! Oui c'est exactement ça la musique de Sharrie. Et c'est plus qu'une Princesse. Au vu de l'énergie déployée et de l'émotion qu'elle fait passer dans chaque chanson c'est une Reine. Elle explose tout sur son passage, brûle les planches et irradie de charisme et de chaleur humaine. Sharrie est heureuse sur scène : ça se voit, ça se sent. Elle s'y libère complètement. Autre aspect remarquable avec Miss Williams c'est son envie faire participer le public et de partager avec lui ces moments. Elle nous sollicite sans arrêt pour qu'on danse, qu'on crie ou qu'on tape des mains. Elle même assure grandement le show avec toutes sortes de postures, mimiques, pas de danse et moult soulèvements de sourcils et écarquillements d'yeux. C'est la tornade Sharrie Williams.

Que dire des Wiseguys le groupe qui l'accompagne? Avec une telle chanteuse, ils sont obligés d'assurer, ne serait ce que pour exister... Et ils assurent sacrément ou plutôt ils bastonnent. La formule est simple, une guitare, un clavier, une basse et une batterie, mais bougrement efficace. Les deux premiers morceaux sont des rocks où Sharrie Williams et ses Wiseguys nous mettent d'emblée KO. Mais réduire Sharrie Williams a une simple chanteuse qui balance serait une lourde erreur. En effet elle est capable de chanter de magnifiques blues lents où pointe constamment son émotion. La ferveur du gospel est également perceptible dans les morceaux finaux.

Rock, Blues et Gopsel, son titre de Princesse du Rockin' Gospel n'est donc pas du tout usurpée. Mais bon, moi je la couronnerais directement Reine, allez hop, c'est comme ça avec Metablues.

 
 
    WILLIE KENT avec PATRICIA SCOTT (Par Edouard)

11 mars 2004 - Jazz Club Lionel Hampton Le Méridien - Paris
Un concert du célèbre bassiste de Chicago Willie Kent est toujours un moment attendu. Très attendu. Car avec Willie Kent, on sait qu'on passera toujours un bon moment à écouter du Chicago Blues. 100% pur jus directement pressé depuis la windy city et sans adjonction de sucre ou de conservateur pour le trajet...

Probité et sincérité ne sont ni des mots ni des valeurs en l'air pour faire joli chez Willie Kent. Il applique ses principes au pied de la lettre et son groupe "The Gents" est totalement en phase avec son leader. Les Gents sont emmenés par un jeune guitariste Haguy King dont on peut dire qu'il sait envoyer la sauce ou balancer la purée si vous préférez... Il s'essaye également au chant sur les morceaux d'ouverture sans démériter mais sans le brio démontré avec sa guitare. Pas grave. Dans un style beaucoup plus jazzy Jake Dawson le seconde à la guitare. Ces deux là s'y entendent pour alterner riffs et solos toujours très réussis. Ken Barker, aux boots flashy, les accompagne aux claviers et prend également de remarquables solos. Enfin la section rythmique composé bien sur par Willie lui même et par Harrison Jefferson ne peut qu'être excellente ! Avec un tel bassiste !

Pour cette tournée, Willie Kent avait invité la chanteuse Pat Scott (que l'on retrouve notamment sur la compilation "Red Hot Mamas" parue sur le label de Willie Kent : Blue Chicago). Et la petite sait chanter et se comporte en vrai meneuse de revue sur des morceaux comme "Something you got" ou "Not that Kind of Girl". Wille Kent s'y colle aussi et impose (facilement) sa présence et son chant véhément et revendicatif sur de nombreux titres tirés de l'album live "Comin' Alive" comme "Born in the Delta" ou "Lonely Streets". Il recevra d'ailleurs ce soir là des mains de Jacques Perrin le prix du meilleur disque de blues de l'année 2002 décerné par les journalistes et par les lecteurs de Soul Bag. C'est dire.

Alors un conseil, si un jour vous devez faire découvrir le Blues à vos amis, j'ai bien dit le Blues et pas .... (ce que vous voulez), courrez leurs faire écouter Willie Kent ! Ca y'en a bon Blues mon pote.

 
 
    DUKE ROBILLARD (Par Edouard)

28 février 2004 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Nos amis les Barakarock avaient l'honneur d'ouvrir cette prestigieuse soirée. Et comme à leur habitude, leur mélange de pêche, de bonne humeur, et de Rock'N'Roll a encore fait mouche! Les quatre larrons ne cessent de progresser et distillent avec moult énergie et savoir faire des standards de Blues et de Rock. Le répertoire oscille entre Tommy Castro et Lynyrd Skynyrd. Que du bon quoi! Comme lors de la dernière fête de la musique, ils sont rejoints sur scène par le désormais "régional de l'étape" Tony Coleman qui se colle aux futs et va marteler de son talent "Sweet Home Chicago". Barakarock et Tony Coleman ensembles, ça va devenir une habitude...

Barakarock (photo Marie Hernandez)

 
    Barakarock, un groupe qui compte sur la scène lorraine. La preuve, ils devraient assurer au printemps la première partie de... Tommy Castro.

Joli coup réalisé par Gégé et Marcellin de Station Rock. En effet Duke Robillard chez Paulette, c'est tout simplement la seule et unique date provinciale de ce génie de la six cordes. Félicitations, d'autant que tous les afficionados de guitare vénèrent le Duke et son talent multiple. Car ne pensez surtout pas que Duke Robillard est un guitariste de Blues en plus dans la cour archi-remplie des Guitar Heros de la mort au solo qui tue! Que nenni! Duke Robillard, d'abord c'est la classe décontractée. Ensuite il sait tout faire et tout jouer avec feeling et sensibilité. Des Blues bien sur, des morceaux plus musclés carrément rock ("Real live wire"), des titres swing aux accents très jazzy ou d'autres résolument manouche pendant les solos. Et entre chaque morceau, une petite lampée de Cognac. Quand on vous dit qu'il a la classe ! Bon sang ! Comble du fortiche, Duke débranche sa guitare et entame un blues lent (le juge de paix de chaque concert) où il n'est que chanteur. Il s'en sort à merveille dans cet exercice Ô combien casse gueule. Surtout ne passons pas sous silence, l'excellent groupe accompagnant de main de maître Monsieur Robillard avec ses duettistes Matt McCabe au piano (très très fort) et Doug James au saxo. Et pour les dernières chansons, devinez qui vient tenir les baguettes? Le régional de l'étape, Tony Coleman, of course qui improvisera un petit truc bien jazzy pour soutenir le Duke. Enfin le concert se termine par un excellent boogie à la John Lee Hooker avec Duke Robillard uniquement soutenu par son pianiste.

Une nouvelle fois la grande classe a encore frappé.

 
 
 
PAUL PERSONNE (par Peiff)

27 février 2004 - Espace Socio-Culturel - Seichamps
Si par hasard un jour il vous prenait l'envie d'aller voir un concert de Paul Personne, nonobstant par la même sa puérile classification " chanson Française " alors je vous le dit, n'hésitez pas, foncez ! Simple, efficace et puissant, tels sont les qualificatifs qui pour ce qui me concerne résument le mieux le personnage.

 
   

Le concert donné à Seichamps n'a pas dérogé à la règle et commence par un set acoustique solo avec en ouverture le fameux Barjoland, traditionnel repris ordinairement à la fin du spectacle. C'est trop cool, le ton est résolument blues pendant 5 à 6 morceaux, le temps de réunir le groupe en faisant venir à chaque nouveau titre un musicien supplémentaire. Là, on change de guitare et destination rock. Le répertoire reprend pour l'essentiel des titres extraits du dernier double album. Il faut reconnaître que c'est très bien et c'est un excellent groupe, la sonorisation est bonne, le son est puissant mais pas trop, la voix est rauque à souhait mais sonorisée clairement, elle est parfaitement audible ce qui nous permet de prendre toute la mesure des textes de l'artiste. Et ca en vaut la peine car il n'a pas son pareil pour accrocher tout un chacun et dénoncer la connerie ambiante avec un (gros) brin d'ironie. C'est sa force au man, à la fois poète et romancier un peu éclaté, sociologue égratignant nos dérives contemporaines, virtuose réaliste. Car n'oublions pas que c'est un musicien hors pair qui a tout compris des pentatoniques et plus, d'Elmore James à Carlos Santana en passant par les Doors. Si on l'écoute bien, c'est une véritable encyclopédie musicale à lui seul, une synthèse quintessente de la culture Bluesiesssssss…stique et Rock and Rollienne, à sa sauce. Avec le temps il ne fait que progresser et l'inspiration ne tarit pas. Ses textes - en Français - n'ont à mon avis jamais eu autant de sens et s'imbriquent en une presque parfaite osmose avec sa musique.
Mais voilà, c'est déjà la fin du concert, le temps de sortir l'unique Fender sur laquelle on a aura l'occasion de le voir jouer, vous savez, celle qui ressemble à la " Firebird " de Gibson, pour conclure la soirée sur une touche genre rock seventie's. Ca a roulé ce soir. Heureusement c'était pas samedi !

 
 
    New York City Blues Revue N°2 -
MATT SMITH, ARTHUR NEILSON, MASON CASEY
(Par Vince)

3 février 2004 - Casino d'Amnéville
Bof, bof, bof ! D'accord je suis loin d'être un inconditionnel du genre mais quand même…
Sauvons donc ce qui peut l'être et passons sur ce concert terriblement long (jusqu'à l'arrivée d'un Mason Casey gonflé à bloc !) articulé en 3 parties.

Matt Smith. Bon guitariste qui débute son concert par 2 ballades acoustiques fort bien jouées, avant de sombrer dans l'ennui profond avec un set électrique mi blues mi raisin. Le garçon possède cependant une très belle voix.

Arthur Neilson. Alors que nous étions restés sur une prestation plutôt bonne et honnête lors de son passage Chez Paulette en décembre 2003, c'est à un set blues-rock-funk qui tourna en rond aussi très rapidement auquel nous avons du faire face. Plutôt surprenant et malheureusement sans grand intérêt.

Quant à Mason Casey, il resta fidèle à lui-même malgré la présence encombrante de ses 2 collègues (mais quand Matt Smith va-t-il arrêter de jouer ?). Un concert qui releva sans aucune hésitation le niveau de la soirée, de même que toute l'assemblée présente ! Coup de casquette, car il est rare de voir un artiste faire quitter de leurs fauteuils la population du Casino !

Ce concert était le premier de la tournée en France, alors disons qu'il s'agissait sans doute d'une répétition générale, en rodage avant la date parisienne du lendemain.

 
 
 
RAB MCCULLOUGH (par Thierry)

17 janvier 2004 - Chez Paulette - Pagney derrière Barine
Coiffé d'une casquette comme sur la pochette de son dernier album Belfast Beakdown, Rab McCullough débarque sur la scène de Chez Paulette pour ce 1er concert de l'année dans ce temple mythique du Rock n'Roll, aux alentours de 22h30.

Originaire d'Irlande, ce Rab McCullough pourrait nous rappeler le regretté Rory Gallagher (avec qui il a d'ailleurs joué), mais la comparaison s'arrête là aux dires de l'intéressé lui-même : " si nos styles sont vraiment différents, nous avons en commun ce dynamisme et cette envie de jouer ". Et ce show nous a confirmé le super feeling du gaillard (qui, au passage, n'en fait pas des tonnes à la guitare), sans parler de sa voix…

   

 

    Dans un premier temps, Rab nous a servi un set blues, avant de revenir après une pause avec des morceaux plus pêchus, bien décidé à ne pas paraître pour un simple figurant face à un public très réceptif, et chaud à en demander 2 rappels !

Précisons également que la formation qui accompagne Rab McCullough est déjà connue par les habitués de Chez Paulette (le temple des rillettes ?), car le batteur, bassiste et guitariste sont déjà venus pour Neal Black, Arthur Neilsen, et une fois de plus, cette formation a vraiment assurée.

On retiendra de cette soirée, un show propre avec un artiste humble, sincère et d'une grande simplicité, prêt à faire partager sa musique. Sincèrement, une affiche de Rab McCullough ne doit que vous encourager à aller le voir en concert, et si il ne croise votre route, procurez-vous Belfast Breakdown.