Les concerts vus par l'équipe
Les festivals :
 
         
  C'est le rendez-vous de l'été ! Au delà d'un simple festival, c'est l'occasion de rencontrer tous les acteurs qui font vivre le blues en France (groupes, mélomanes, journalistes...). La programmation s'articule autour de 3 grands axes : des têtes d'affiche, des groupes français et européens, des découvertes.
6 jours éreintants et le Cognac n'arrange pas les choses !
  Lieu : Cognac (16)
Date : tous les ans le premier week end de juillet
Durée : 5 jours
Création : 1994
Renseignements : www.bluespassions.com
Observations : notre coup de coeur tant pour la qualité du festival que pour l'accueil. S'il n'y en a qu'un à faire...
 
         

par Edouard et par Vince
(Photos Thierry Pereira)

2004

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5 au 9 juillet 2011 (par Vince)

La seule programmation des tetes d’affiches du festival n’aurait jamais suffit à nous faire descendre à Cognac si nous n’avions pas connaissance du festival, de son ambiance, de son off ou de ses plaisirs locaux depuis maintenant plus de 10 ans. Une chose est sure, le festival a bien changé tant coté programmation que coté organisation (dans le Parc Francois Ier, cœur du festival ou dans les rues et places de Cognac) mais quelques bases demeurent incontournables et font à elles seules ce que nous apprécions dans ce festival.

 

Ces bases sont :
- Des groupes peu (voire pas) programmés en Europe (pour cette édition : Homemade Jamz Blues Band, Hosea Hargrove, The Relatives, Revenrend KM Williams et d’autres…)
- Une proximité avec ces seuls artistes, accessibles et toujours prêts à « boeuffer » si l’occasion se présente (les mêmes Homemade Jamz Blues Band, Hosea Hargrove ou le Reverend KM Williams)
- La présence du meilleur du blues hexagonal (on aura apprécié les Bo Weavil, prix Cognac Blues Passions 2011, les vosgiens de Roots Noise ou la diva Audrey et les Faces B)
- Des cocktails à base de Cognac toujours plus horribles les uns que les autres (Cognac Schwepps agrumes, Rayon Rouge, Summit) mais qui restent nos potions exclusives pour tenir le coup…

Bref, vous l’aurez compris, Morcheeba, Texas ou Moby n’auront pas eu raison de nous cette année et si ces artistes sont le prix à payer pour conserver une programmation de seconds couteaux de 1er choix, nous re-signons des à présent pour l’an prochain.

Retour sur cette édition 2011 sous forme d’un palmarès :

ZZ Top

 

Homemade Jamz Blues Band

 

Prix coup de cœur : Homemade Jamz Blues Band
Nous savions à l’écoute de leurs disques que ce « jeune » trio familial valait son pesant de cacahuète comme aurait dit mon collègue Edouard. Ce n’était pas sans compter sur leurs prestations scéniques ! Les Homemade Jamz Blues Band ont enflammé le public du parc Francois 1er à plusieurs reprises sur les 2 scènes « secondaires » du parc (Eden Blues et Tonic Day). Le public a largement apprécié leur blues, leur jeu de scène (et surtout les guitares qui fument !!!) et leur énergie débordante et ce, malgré leur âge compris entre 12 ans et 19 ans ! On en redemande encore !

Prix Blues Passions 2011 : Bo Weavil
Cela fait une dizaine d’année que nous avons l’occasion d’entendre régulièrement les Bo Weavil. A l’origine en duo et fortement inspiré par un blues rural, Bo Weavil était de retour à Cognac en trio et dans un style un peu plus électrique. Sans trahir leurs origines musicales, Bo Weavil a sans aucun doute gagné en maturité musicale et leur prestation n’en ai rendu que plus accessible et donc plus agréable. Bo Weavil reste une valeur sure du blues hexagonal.

 

 
   

Prix de la plus belle erreur de programmation et pourtant... : The Honeyman
L’idée de produire un artiste français en première partie de tête d’affiche est une très bonne idée et l’on se réjouit déjà de retrouver les Bo Weavil, Prix Cognac Blues Passions 2011, l’an prochain sur le Blues Paradise. L’idée est bonne et a déjà fait ses preuves, nous avons mémoire d’Awek en 1ere partie de BB King en 2009 qui avait très bien su se défendre dans cette position pas toujours évidente. L’histoire ne s’est pas vraiment répétée pour les Honeymen chargés d’ouvrir ZZ Top. En effet, vouloir entrainer 6500 personnes sur un blues des plus roots (guitare, harmo, batterie) n’est pas chose facile. A la fois pour eux, mais aussi pour le public, et compte tenu du style joué, une autre scène plus adéquate aurait permis d’apprécier plus largement ce concert qui à l’écoute de nombreux commentaires a plus été subi que vécu. Dommage, car dans leur style, The Honeymen atteignent un niveau tout a fait respectable.

Prix métablues de l’année : CW Stoneking
A l’unanimité des membres présents, cet artiste aura remporté notre enthousiasme. Programmé à un moment improbable (22h30 sur l’Eden Blues entre Sly Johnson et Moby), dans un style inimitable dit Jungle Blues (sorte de swing d’avant guerre aux limites du jazz, du blues et de la musique de la Nouvelle Orléans), provenant d’un pays inimaginable (l’Australie) et au look incomparable (droit comme un I ne laissant transparaitre aucune émotion, habillé en blanc et lui même au teint translucide), CW Stoneking nous a étonné puis conquis. Le tout peut paraître incongru mais pourtant nous passons un vrai bon moment de musique.

CW Stoneking

 
   

Prix Blues Paradise : ZZ Top, Moby, Morcheeba, Sly Johnson, Aloe Blacc, Jamie Cullum, Texas

ZZ Top
Tout le monde connaît les Stones pour leur langue bien pendue, AC/DC pour leurs cornes rouges (qui clignotent sur la tête de tout fan digne de ce nom en concert) et ZZ Top pour leurs barbes ! Alors oui, lors d’un concert de ZZ Top, même les plus imberbes revêtent une fausse barbe histoire de partager ce grand moment de blues rock, ca fait parti du folklore ! 23h30 tapantes, la cloche retentie ! le concert est lancé. Nos 3 barbes sont en pleine forme (les 2 vraies et Mr Beard) et l’on assiste une nouvelle fois a ce qu’il se fait de meilleur en matière de blues rock sudiste un brin machiste et plein de second degré ! Même si musicalement, on se lasse parfois par quelques longueurs (j’ai toujours autant de mal avec le style), le spectacle se passe sur scène (mouvements synchronisés, 2 superbes « girls » la poitrine bien avant et le derrière bien en arrière tout droit sortie d’un Tex Avery venant apporter un chapeau de cow boy a Billy Gibbons, des projections de clef à molette en fond de scène ou des meilleurs clips du groupe avec les guitares qui tournent, les guitares en moumoute etc etc…) et dans le public (bikers de sortie, faux barbus ou vrais barbus, perfectos, gilets d’indiens, bref, une caricature de l’Amérique profond divertissante à souhait !!!). Un grand moment de spectacle qui a su rassembler prés de 6500 personnes, un record dans l’amphithéâtre cognaçais pour vibrer sur les tubes du groupe : Sharp Dressed Man, Gimme All your lovin’, Tush, La Grange, Got me Under pressure etc… ! Musicalement rien à ajouter, le show est rodé et gonflé à la testostérone. A noter que l’on peut rester plutôt stupéfait d’un tel record d’affluence pour ZZ Top alors que d’autres artistes qui auraient pu paraître bien plus « grand public » au cours de ces 5 jours n’ont pas atteint ce chiffre de fréquentation. Le secret des grands ! En tout cas, on s’est bien marré…

Moby
A la limite du sans intérêt. Par contre le producteur de canard du Village Passions est plus que recommandable. On se régale des frites cuites à la graisse de canard, des tartines de foie gras, des rillons, rillettes et j’en passe. Un vrai concert de saveurs soutenues par un petit vin rouge charentais ! Et Moby ? ah non, je passe au voisin pour un petit morceau de chèvre frais…

Sly Johnson
C’est la curiosité qui nous a poussé a venir voir Sly Johnson (à ne pas confondre avec le bluesman Syl Johnson). Sly Johnson a commencé sa carrière au sein du Saian Supa Crew et a sorti un disque cette année (« 74 » chez Universal) très inspiré par la soul. La démarche est intéressante mais manque encore de maturité, les musiciens qui l’accompagnent sont d’excellents musiciens de studio mais manquent encore de cohésion sur scène. On retiendra un bon essai (Sly Johnson ne s’est pas vendu à la caricature musicale d’un Ben L’oncle Soul, mais propose une véritable démarche musicale) qui doit encore être transformé pour atteindre un meilleur niveau et d’avantage de feeling.

Morcheeba
A la scène comme sur disque. Le moment est agréable mais sans plus. On regrette le manque de vie, de feeling, d’improvisation qui font qu’un artiste est à voir aussi sur scène et non seulement à écouter sur disque. Pour Morcheeba, les disques se suffiront. A noter la descente impressionnante du guitariste Paul Godfrey et de la chanteuse Skye Edwards qui ont tournés sur scène à la Tequilla et à la bière de manière constante… L’histoire ne dit pas dans quel état ils ont remontés les marches des escaliers qui permettent de rejoindre la scène à leur bus…

Jamie Cullum
Pour le coup, le personnage est intéressant car ce jeune trentenaire multi instrumentiste est aussi un grand showman qui maitrise toutes les ficelles du spectacle, réussissant à faire chanter à 3 voix près de 5000 personnes, jouant d’une incroyable décontraction, et pourvu d’une énergie sans limite. J’ai plus de mal avec le style qui se voudrait être un jazz grand public à la limite de la variété, mais il faut reconnaître un certain talent à Jamie Cullum. Pas de quoi passer 1h30 de folie, mais suffisamment pour ne pas s’ennuyer pendant 1h30.

 

 

Aloe Blacc
On attendait peut être trop d’Aloe Blacc suite à la médiatisation dont il a profité au cours de cette dernière année. Il faut dire que son tube I Need A Dollar n’est pas passé inaperçu et sonne plutôt bien. Sur scène, le résultat est plutôt mitigé. Dire que le show nous a enthousiasmé serait largement excessif. On retiendra un concert bien mené et bien joué (y’a pas à dire, la classe américaine n’a pas d’égale en matière de musiciens) mais l’on reste sur notre faim, faute de vrais moments de musique emprunts d’émotions.

Texas
Premièrement : je n’ai jamais aimé la musique de Texas, question de gout. Deuxièmement : reconnaissons a Texas un show fort bien mené, bien joué et de qualité. Troisièmement : je n’aime toujours pas Texas mais…

Prix de la plus belle scène : 1715 avenue du Blues (Maison Martell) en compagnie de Little Willie Littlefield et Angel Anke
Le festival Blues Passions est aussi l’occasion pour les maisons de Cognac de se faire un peu de pub. La maison Camus a pendant quelques années accueillies dans ses murs un concert chaque jour aux alentours de 18h00. C’est désormais vers la maison Martell qu’il faut se tourner. Dans un cadre architectural des plus typiques de la région et des maisons de Cognac (bâtiments du 19ème siècle aux murs gris/noirs), Matrell a su organiser une scène très agréable dans un petit coin de verdure et dédiée au piano. Nous avons eu l’occasion de retrouver sur cette scène Little Willie Littlefield, 80 balais révolus et maitre du boogie woogie. Certes, le personnage joue plus de son statut que d’autre chose mais le moment est agréable tant Little Willie joue sur sa propre mise en scène un brin facétieuse (jeu avec le public, avec sa chaussure, avec une photographe etc…). Musicalement, notre attention sera retenue par Angel Anke le lendemain, qui seule à son piano enthousiasmera toute l’assemblée présente par son swing entrainant ponctué de reprises de quelques standards du genre. Un vrai bon moment de musique, reposant à souhait avant de reprendre la route du Blues Paradise.

Little Willie Littlefield

 

 

Hosea Hargrove

 

Prix d’honneur : Hosea Hargrove
Autre artiste de plus de 80 balais présent sur le festival (avec Little Willie Littlefield), Hosea Hargrove tient plus de la curiosité musicale que d’un réel grand intérêt. En effet, le style est des plus purs mais le poids des années se fait sentir dans les doigts de Hosea Hargrove. Alors certains diront que « la nuance est subtile », d’autres que « le toucher est délicat », je dirai que « papy est un brin fatigué » (surtout à 2h du mat’ au blues des Anges) et qu’il n’a plus le feeling qu’il a du avoir par le passé. Cela n’enlève rien au respect que l’on porte à cet artiste qui a influencé certains artistes plus contemporains.

Prix des Bars en Bleu : ex æquo : Audrey et les Faces B, Roots Noise, Blues Eaters, The Buttshakers
En bref :
- Audrey et les faces B : très bien, la mise en scène qui accompagne la musique est très agréable, tout converge pour nous faire passer une bonne pause musicale
- Roots Noise : ces bucherons, compatriotes originaires des Vosges, accompagnés par notre ami de radio Choucroute David Baerst, auraient pu jouer un blues inspiré par le Mulhouse Sound ou le Saverne East Coast… leur blues est plutôt largement inspiré de Chicago Blues ou de Blues rock et est musicalement très bien dosé. Nous demandons vraiment à revoir ces artistes dans de meilleures conditions car il nous semble qu’ils en vaillent le coup.
- Blues Eaters : autre groupe français, la encore inspiré par le blues de Chicago, est lui aussi très intéressant. Ce sera la même remarque que pour les précédents, a revoir dans de bien meilleures conditions.
- The Buttshakers : entre blues, soul et funk. Le groupe est accompagné de cuivres (rares ces derniers temps, peut être l’effet « crise » ?) et signe une bonne prestation. A suivre.

 
   

Prix "Lord have mercy !" : The Relatives
Encore un groupe de gospel masculin comme seule l’Amérique sait nous en donner à écouter ! Le niveau atteint n’a pas d’égal avec les Blind Boys of Alabama par exemple, mais le résultat est le même : « papys » en transe sur scène, « papys » se payant un bain de foule, « papys » implorant « Jesus »… le public est enchanté.
Que demander de plus ?

Prix des regrets : Skip Little Axe Mc Donald, Big Daddy Wilson
Pour le premier, l’heure de réveil demandée pour être présent à ses 2 concerts (11h30 ou 13h00) n’était pas acceptable… et l’on regrette de ne pas avoir eu la force d’en faire l’effort. Pour le second, l’heure de réveil était plus raisonnable (15h15) mais notre attention a été retenue par une cote de bœuf au barbecue précédée d’une douzaine d’huitres… et l’on regrette de ne pas avoir plus de conviction !!!

Prix des Révérends : Reverend KM Williams, The Reverend Peyton’s Bid Dawn Band
Tout semble opposer nos 2 révérends si ce n’est le nom. Le premier est texan, possède une certaine élégance (costard, chapeau), s’inspire de textes religieux pour fournir un blues hypnotique à la guitare, au dobro ou à la cigare box guitar (sorte de guitare à une ou 2 cordes constituée d’une boite métallique en guise de caisse de résonnance et d’un manche a balais) accompagné par un seul batteur. Le second possède le look d’un boucher reconverti (une barbe imposante, un quintal largement dépassé maintenu dans des bretelles) tout droit sorti de son Indiana natal (ambiance petite maison dans la prairie), se fait accompagner par madame au grattoir (la même chose en plus féminin, sans barbe bien entendu !) et par le fiston à la batterie. Le style est on ne peut plus rural oscillant entre la country et le blues. Ce trio a « envoyé du gros » au Blues des Anges le second soir.

Reverend KM Williams

 
   

Prix du Blues des Anges : Charles et ses droles de barmaid ! et Mr et Mme Tartines !
Il sera difficile de donner un prix a un artiste même si nous avons passé 2 bonnes soirées les 2 premiers soirs (Hosea Hargrove et Reverend Peyton). Un effort de programmation est sans doute encore à faire de ce coté pour donner une vraie bonne fin de soirée aux derniers noctambules du festival. Alors le prix sera remis à nos amis des buvettes et du stand « tartine » qui ont du subir nos blagues lourdes et nos négociations sur les doses de Cognac plusieurs fois par soir… Avec nos remerciements pour l’accueil !

Prix des concerts nuls : non attribué mais...
le prix est à se partager entre plusieurs gagnants, pas tous pour les mêmes raisons. Certains, juste parce qu’ils sont mauvais, d’autres juste parce qu’ils sont « pénibles » pour rester poli, d’autres parce qu’ils devraient commencer par accorder leur instrument… bref, il n’y aura pas de nom dans cette rubrique, mais pourtant il manque bien un certain nombre de concerts que nous avons vu.

Conclusion :
Le festival est en pleine mutation et vise clairement une position remarquée et médiatique au sein des festivals de l’été français (la comparaison avec Jazz à Vienne a été donnée par l’organisation). Le blues reste en bonne place même si il est désormais complètement écarté du Blues Paradise (scène principale). La recette semble fonctionner car le concert de ZZ Top était archi complet, il n’y avait plus de pass 5 jours à vendre avant même l’ouverture de la billetterie du festival et le succès est la : 26000 spectateurs sur 5 jours, c’est quasiment 6000 de plus que 2 ou 3 ans en arrière.

 
 

21 au 26 juillet 2009 (par Vince)

Je ne voudrais pas faire mon écolo de base, mais il faut quand même reconnaître que ce satané climat a du plomb dans l’air ! Imaginez vous à Cognac, en plein mois de juillet, paisiblement entrain de boire un Cognac Tonic. Jusque la tout, va bien. Le problème est que vous vêtu d’un Jeans, que vous appréhendez en bon gaulois que le ciel vous tombe sur la tête et que vous guettez chaque éclaircie pour sécher votre linge de la veille ! Bref un vrai temps de mer@#e dont on se serait bien passé ; les organisateurs en premier lieu car la soirée du mardi soir a du être annulée en partie pour cause de violents orages.
Passées ces considérations météorologiques, on pourra retenir de cette année 2009 une très belle édition du Blues Passions, où chacun a pu trouver son compte en terme de musique, avec un équilibre des genres bien plus respecté sur la scène Blues Paradise que l’an passé.

 
   

Mercredi 22 juillet
Alors les festivités se sont ouvertes pour nous à partir du mercredi par le concert de Mélissa Laveaux, jeune artiste de 23 ans dont le folk jazzy fort bien joué reste agréable à écouter. Nos différentes pérégrinations dans les bars de la ville (dont la programmation s’est renforcée en début de soirée) nous feront rater Susan Tedeschi, sans grand regret à entendre le retour des quelques personnes rencontrées à l’issue du concert. L’enthousiasme ne sera pas plus de mise avec le britannique Charlie Winston, très énergique sur scène, entouré de musiciens de bon calibre mais dont le style est loin d’être notre tasse de tonic préféré. La pluie s’invitera sur une bonne moitié du concert nous faisant reprendre son succès Like a Hobo en « Like an orage, like a gros orage ». L’humour lorrain se passe de commentaire ! Le point d’orgue de la soirée sera le concert de l’excellent Dwayne Dopsie & The Zydeco Hellraisers au Blues des Anges. Du zydeco à faire trembler une charentaise, mené par un Dwayne Dopsie à l’accordéon secondé par un gratteur de Washboard (Rodney Sam) qui a enflammé le public et le Blues des Anges pourtant bien refroidi par les trombes d’eau tombées du ciel ! Seule notre motivation pour rentrer à pied au camping fut quelque peu altérée…

Les réveils à Cognac étant toujours très difficiles, nous aurons raté tous les concerts matinaux et le groove au Château, à notre plus grand regret pour ce dernier tant la programmation dans ce lieu réserve toujours d’excellentes surprises dans des configurations minimalistes (souvent une voix et un instrument). Nous serons donc passés à coté de Theodis & Bubba Ealey, Jackie Payne, Lou Pride, et Darrell Nulisch… dommage !

Rodney Sam
(Dwayne Dopsie & The Zydeco Hellraisers)

 

 

BB King

 

Jeudi 23 juillet
Au programme ce jeudi soir : BB King. Nous reprenons donc une dose de cognac, quelques notes bleues au passage de l’apéro, un sandwich puis direction le 1er rang pour assister au concert d’Awek chargé d’ouvrir les festivités. Difficile tache que d’ouvrir pour un artiste comme BB King… Pourtant, nos compatriotes toulousains ne se sont pas démontés face au défi et ont assuré leur prestation avec conviction. Leur Chicago Blues est de bon niveau et expérimenté. L’arrivée du King en front de scène détournera bien des regards mais Awek restera imperturbable. On aurait sans doute encore plus apprécié ce concert dans un endroit plus intimiste… ce sera pour la prochaine fois !
Quant à BB King ? Vous prêchez un convaincu ! Le show est toujours aussi rodé. Notre ami Tony Coleman a remplacé Calep Emphrey derrière les futs donnant une énergie rythmique plutôt appréciable et bien plus canalisée que dans ces prestations sous son nom. BB ne peut plus cacher depuis maintenant quelques années ses rides musicales : le jeu de guitare est réduit, parfois un brin approximatif, se contentant de cocottes bien placées plutôt que de longs solos réservés désormais à ses musiciens. Par contre, la voix reste (presque) intacte et le charme malicieux de l’artiste continue de nous séduire… Seule la prestation du maire de la ville pour saluer BB en debut de concert reste encore une énigme… qu’est-il venu faire la et qu’a-t-il dit ?

 

Après ce fort bon moment de Blues, direction une fois encore le Blues des Anges pour le concert très attendu de Fillmore Slim. La prestation est de bon calibre, le blues est brute et reflète bien le personnage et il est difficile à croire que ce bonhomme a 70 ans révolus tant son implication scénique est remarquable. Franck Ash rejoindra la scène sur une partie du concert. En résumé, une excellente soirée couronnée par la découverte d’une navette qui nous ramène au camping ! Le must je vous disais…

Vendredi 24 juillet
La programmation du vendredi n’est pas celle qui retient le plus notre attention. On nous a rabâché toute la soirée de la veille que le Blues des Anges serait complet des 20h (donc il serait impossible d’y entrer à 1h) pour cause du concert de Gil Scott Heron. Il est sans doute temps que je quitte le fond de ma Normandie car je n’ai jamais entendu parler de ce type, et pourtant, selon certaines sources, il aurait pu jouer sur la grande scène et c’est une énorme star… dans son style surement ! Bref son style tant attendu a été d’annuler son concert pour notre plus grand plaisir car nous avons vu a sa place le concert de Tad Robinson accompagné par Alex Schultz, qui au passage, restera pour moi le meilleur concert du festival !

BB King

 
  
 

En effet les amis, ca faisait longtemps que je n’avais pas passé une aussi bonne soirée musicale. Tout y était : la présence scénique, la voix, l’énergie, le groove (de plus en plus dur à trouver…), et la musique !… bref un concert complet ou la fusion de l’harmonica de Tad Robinson et la guitare d’Alex Schultz s’est opérée tout au long du set sans longueur et sans bavardage inutile. Un vrai moment de plaisir ! Et il faut croire qu’il en fut de même pour les festivaliers présents, car le lendemain, plus un seul CD de Tad Robinson n’était disponible à la boutique !
Plus tôt dans la soirée, nous avions pu apprécier le blues swinguant de Cadijo sur la Place du Canton, puis nous avons siroté quelques cocktails au bar de la Renaissance à l’écoute de boogie woogie joué au piano à 1, puis 2, puis 3 puis 4 mains puis un harmo puis un bœuf quoi ! J’ai eu plus de mal à accrocher au concert de Theodis Ealey (président d’honneur 2009) et le comble de la soirée se pointa aux alentours de 23h avec le concert de Duffy, fade à souhait et plat au taquet. Sans commentaire.

< Fillmore Slim

 

Jackie Payne & Steve Edmonson

  Samedi 25 juillet
Autre grosse claque du festival, le concert de Jackie Payne et Steve Edmonson le samedi. Je sais que mon collègue Edouard est un inconditionnel du duo et je le rejoins sur ce point. Ce duo me rappelle Sam Myers et Anson Funderburgh dans sa composition mais il arbore dans ses rangs un bâton de dynamite supplémentaire : Jackie Payne. Vêtu d’un costard rouge vif avec le chapeau ad hoc dans le ton, notre homme montre une présence scénique et un dynamisme rarement égalés. Le rythme du concert est soutenu et j’adhère vraiment au style. Steve Edmonson reste impassible dans son coin se contentant du strict nécessaire pour montrer son efficacité pendant que son acolyte occupe la scène en digne héritier de James Brown. Les cuivres soutiennent le tout et nous font passer un vrai concert de Rhythm and Blues. Et en plus c’était notre ami Stéphane Colaingggggg qui annonçait le concert : « Stéphane on t’aime !!!!!! ».
Quant à Raphaël Saadiq chargé de poursuivre la soirée, on notera que le show est lui aussi très musclé : ce jeune chanteur et ses musiciens savent faire le show. La seule déception vient du répertoire sans doute un peu trop facile (grand public et sans originalité), mais sinon c’est impeccable et on passe un bon moment en mangeant des huitres et du foie gras…

 

 
   

Ce soir au Blues des Anges, il nous fallait absolument voir Dallas Frasca, coup de cœur du festival et de la plupart des critiques rencontrés. Ben franchement, non, ca ne vaut pas une cahuete ! Dallas est une sorte de Candye Kane pour le style (et la comparaison s’arrête la), qui veut jouer du blues hard et qui mise tout sur la provoc et rien sur la musique… c’est mon avis ! Heureusement la soirée finie bien avec le zydeco toujours aussi entrainant de Dwayne Dopsie & The Zydeco Hellraisers.
Dans la journée, nous avions pu passer un agréable moment en compagnie du Brass Band La planche à Laver dans le plus pur style New Orleans (merci les gars au passage pour nous avoir emmenés en ville…). Le concert de Walter Wolfman Washington avait lui aussi bien fort bien commencé avant que l’artiste s’effondre au bout de 30 min sur scène, victime sans doute d’un coup de chaud. A oui j’avais oublié, la journée du samedi a été météorologiquement parlant couronnée de succès ! Un cadeau des Dieux !

Derniers mots pour saluer notre désormais ami : le Bluesman de la Manche (le département bien sur) Patrick Cany, musicien dans toute sa splendeur possédé par sa musique, qui accompagnera toutes nos sorties du Blues Paradise au bar du Marché juste en face.

 

Walter Wolfman Washington

 
   

Cette édition 2009 aura été pour nous un beau succès. Coté cœur, on retiendra en place d’honneur le concert de BB King mais on saluera surtout les prestations de Tad Robinson et Alex Schultz puis Steve Edmonson et Jackie Payne. Coté foie, le Cognac reste numéro un !
Dernière remarque à l’attention de Michel Rolland et son équipe : surtout continuez le service Blues Lines car ne plus rentrer à patte jusqu’au camping est un luxe appréciable à 4h du mat’… sauf quand on rate la navette évidemment…

 
 

22 au 27 juillet 2008 (par Edouard)

Deux jours (24 & 25) seulement passées en terre charentaise du fait d'une programmation concentrant beaucoup trop d'artistes "non blues" sur la grande scène (voir coup de gueule "Blues Passions 2008: la déception"). Mais bon deux jours quand même à boire des Tonics et à rigoler, c'est bon à prendre.

 
   

Jeudi 24 Juillet

En traversant le parc les premières notes familières de Dawn Tyler Watson parviennent à nos oreilles. La belle est toujours aussi belle et son duo avec le guitariste Paul Deslauriers est fort agréable.

Au carré du Blues, nous retrouvons Bobby Rush. Auréolé de plusieurs récompenses pour son album acoustique, c'est dans une formule solo et on ne peut plus roots qu'il nous distille un Blues des plus originels. On a le droit de le trouver tout aussi chiant qu'en version soul/funk complète.

La place François 1er était tout occupée par une large scène où les spécialistes de steel guitares peuvent apprécier Freddy Roulette, Claude Langlois et Ken Anderson dans une formation intitulée Steel Guitar Trio. Ils sont accompagnés par les frenchies Thibaut Chopin et Simon "shuffle" Boyer. L'ensemble sonne plutôt bien et c'est sur les tempos enlevés que j'accroche le plus, mais on ne peut pas dire non plus que ça déménage.

Marie Knight, frêle dame de 83 ans, nous propose, accompagné par David Keyes au piano, des chansons gospel intemporelles. Malgré l'age le chant est parfaitement assuré et la voix est claire. Nous écoutons donc respectueusement l'honorable matriarche avec plaisir.

Puis Billy Jones, ses tresses et ses trucs, sont sur la grande scène et pas forcément pour un grand show. Si je peux apprécier quelques titres avec un son "moderne" et travaillé sur ses albums pour Black&Tan, en concert tout cela me laisse bien froid. Idem pour les blagues et autres artifices. Bon, c'est comme ça.

Vient enfin le temps de Willie King, le Bluesman pour lequel j'avais fait le déplacement depuis Nancy (l'avait loupé à Lucerne!) et ce malgré l'annulation d'Etta James. Tous mes espoirs étaient fondés sur ce chanteur guitariste révélé en 2000 par son disque "Freedom Creek" sur le label Rooster. Et je n'ai pas été déçu! Formidable show de Blues du Mississipi! A la fois dansant, hypnotique, et vous prenant aux tripes. Willie King vit intensément ses morceaux qu'il étire de longues minutes, en répétant les mêmes licks de guitare et en scandant les mêmes paroles. Il est le Blues. Il nous le transmet véritablement; allant même à se coucher par terre (et sans aucune forfanterie) pour continuer ses suppliques, le groupe assurant un groove magnétique et rugueux. Un mot pour qualifier le concert de Willie King : Hard-core!

Après ses émotions, le bordelais Anthony Stelmazack et les incontournables Thibaut Chopin et Simon "shuffle" Boyer avaient pour mission de clôturer la soirée aux Blues des Anges. Chose faite avec beaucoup de sincérité. Et cela accompagne parfaitement nos Tonics pour terminer la nuit…

 
 
   

Vendredi 25 Juillet

Début d'après-midi très dynamique avec la chanteuse accordéoniste Dona Angelle pour un concert revigorant de Zydeco. Bonne humeur et esprit festif sont présents. J'adore.

Greg Brown est seul à la guitare acoustique (encore un!) comme tout folk-blueseux qui se respecte. Le gars fait penser à Calvin Russel en moins déglingué. A écouter tranquille les fesses dans l'herbe.

Tom Riley & Bob Corritore sont en duo mais eux aussi jouent en acoustique! Je rêve d'un vieux band avec basse/batterie comme l'avait fait Big George Brock l'an dernier. Mais il paraît que c'est moins bien… J'apprécie quand même le son toujours aussi juteux de Bob Corritore à l'harmonica. Le duo avec Tom Riley fonctionne bien et ce dernier distille une pointe d'humour pendant le concert avec le gimmick "I don't know".

C'est sous une averse que se déroule le concert de Phoebe Killdeer. Et c'est bien dommage car le temps passé à nous protéger de la pluie nous a privé d'une artiste originale et d'un groupe hyper en place. L'écoute au sec des derniers morceaux confirme ces impressions : le guitariste est un mix entre Joe Santiago des Pixies et Hendrix, Phoebe Killdeer se démène au chant et le tout est emballé dans une sainte énergie rock.

Nos amis incontournables des Bluetones se produisent dans le off du festival. Après un démarrage poussif le temps des premiers morceaux, Thomas et les siens chauffent comme à leur habitude. Et c'est pas Pierrot chapeau, fan lorrain number one de Ze Bluetones, qui dira le contraire.

Rien à dire sur Joan Baez, le peu que j'ai entendu de loin m'a confirmé que je n'étais pas client. En revanche les Leningrad Cowboys, dont plus personne ne parle depuis 1994, sont un groupe assez quelconque. Certes ça tourne (ils sont quand même 14 sur scène), certes leur look burlesque est original, mais ils ne font que des reprises totalement éculées. Comme un bon groupe de MJC.

On peut passer son chemin pour entendre et danser au son d'une formation qui claque et qui a la pêche ! Big Dez avec son poteau "Sax" Gordon Beadle! Voila un groupe qui maîtrise son sujet : un funky Rhythm&Blues dansant. A chaque vision, Big Dez s'impose dans mon esprit comme le meilleur groupe français sur scène. C'est pas votre avis?

Au Blues des Anges Cadillac Jack envoie un Chicago Blues propret mais sans grande originalité. L'arrivée d'Elmore James Jr apporte une petit plus mais le show reste dans les sentiers battus du déjà vu.

En plus à 3 heures du mat', on entend : "Dernière tournée, fermeture du bar" et à 3h50 on est mis dehors : "A 4h, il faut que la place soit nette…".
Putain, mais on est où? A Cognac ou chez mémé?

 
 
   

COGNAC BLUES PASSIONS 2008 (par Vince)

Ah Cognac ! Pendant 7 ans la seule évocation de cette ville a été un prétexte à traverser la France au départ de notre bonne vieille Lorraine. En voiture (jusqu’à 15 heures de route en 2002 pris dans les bouchons) ou en train, pour 2 jours ou 7 jours, à 2 ou à 12, un bon été n’était pas concevable sans un passage par la Charente. Cela nous a permis d’ailleurs de tisser un modeste réseau de connaissances locales que l’on retrouve chaque année avec plaisir. Et le camping me direz-vous ? Une institution ! Pour rien au monde nous n’aurions raté une marinade au snack, un bain de 6 heures du mat’ dans la piscine (chut, il faut pas le dire !), le chargement des portables dans les douches etc… ni même d’ailleurs une séance de « Stop » pour monter sur le festival ou pour revenir du Blues des Anges à 5h ou 6h ou même 8h du mat’ ! Et la programmation ? La meilleure, sans aucun doute.

Et alors 2008 ? Ben, l’entrain n’est plus le même. La motivation à « descendre » a perdu quelques degrés. La faute à ? la programmation bien sur ! Et l’annulation du concert d’Etta James avant tout. Tout a été dit partout sur l’ouverture de la scène Blues Paradise à des artistes de talents mais sans aucun rapport avec le Blues, nous ne reviendrons pas dessus. Cognac prend la route que d’autres festivals « spécialisés au départ » ont déjà suivi (Montreux Jazz Festival, Nice Jazz Festival, Nancy Jazz Pulsations…) afin de « survivre ». Je ne suis pas convaincu que la survie du festival soit liée à une ouverture au grand public, je pense plutôt qu’il s’agit d’un souhait de voir ce festival prendre une place plus importante dans la saison estivale dans le but de promouvoir la région et surtout les enseignes de Cognac qui cherchent désespérément des clients en France (un comble, je sais !). Avis très personnel bien entendu.

Quoiqu’il en soit, nous sommes venus (4 jours, 2 de plus que mon ami Edouard), nous avons vu et nous avons bu. D’un point vue ambiance générale, la spontanéité et l’animation des rues a disparu (point amorcé l’an dernier et confirmé cette année). Toutes les scènes sont formalisées et il nous est même arrivé (le jeudi soir) de ne trouver aucun concert aux alentours de 19h entre la place François 1er et la place du Canton. Quant au Blues des Anges, il est maintenant formater, sécuriser, et dénuer de l’ambiance d’antan qui finissait à point d’heure à la bonne franquette (voir compte rendu d'Edouard ci-dessus) ! Et passé 4 heures ? la ville est morte. Pas un bœuf ni même un taxi !

 

 
 
   

Pour les concerts, voici un rapide tour d’horizon de ce que nous avons vu :
- Status Quo, gentils vétérans du rock, ni bons, ni mauvais,
- Friendship Blues : mais que diable Greg Szlapczynsy a été se fourrer dans pareille galère ? 1ere soirée au Blues des Anges, on est au maxi 50 personnes dans la salle, les musiciens sont tous des musiciens de qualité (dont Nono à la guitare, oui, celui de Trust) et pourtant rien. On a l’impression que le groupe a répété le set la veille, sur l’air « merde y’a concert demain, on a qu’a faire du blues, ca va le faire ! ». La prestation passe à coté de la soirée malgré les gros efforts de Greg à emmener le reste du groupe. Mais rien n’y fait.
- Willie King : rien à dire, un excellent concert
- Joan Baez : on a entendu Blowin’ in the wind et Nicolas & Bart en fin de concert. C’est bien joué et ca plait.
- Leningrad Cow Boy : amateur du bal de campagne du samedi soir, vous êtes servi ! Les LCB sont un excellent groupe de reprise, sympa pour animer vos soirées, rien de plus.
- Big Dez : la claque du festival. Si je n’avais qu’un seul concert à retenir de ce festival c’est cette prestation de notre ami Big Dez qui, renforcé d’une section cuivre explosive et d’une section rythmique énorme, a enflammé la place François 1er. Un funk Blues de haut niveau qui n’a laissé aucun temps mort. Chapeau les gars !
- Massive Attack : personnellement, j’aime bien Massive Attack. J’ai leurs CDs dans ma discothèque et je les écoute de temps en temps. J’avoue une certaine déception à l’issue de ce concert : le groupe est retranché dans un smog de fumée et un écran lumineux éblouissant, les titres sont joués comme sur le disque sans aucune place à l’improvisation. Une consolation ? Les prestations vocales des chanteurs et chanteuses.
- Donna Angelle & Zydeco Posse : superbe. Il s’agissait du dernier concert au Blues des Anges et le groupe a tenu la scène jusqu’à presque 3 heures du mat’ en mettant une ambiance de folie. Ah Zydeco quand tu nous tiens…

En conclusion, avec près de 20 000 entrées payantes sur les soirées du Blues Paradise, cette 15ème édition du Blues Passions est un franc succès populaire (on a vu une queue immense à l’entrée du parc le samedi soir, du jamais vu). Il est clair que le parti pris des concerts « grand public » sera reconduit dans le futur, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 6 000 personnes pour Status Quo mercredi et Joan Baez vendredi, 8 000 personnes pour la soirée de samedi avec Massive Attack et Keziah Jones, versus 3500 personnes pour la soirée du jeudi autour de Willie King. Le risque financier engagé pour de telles têtes d’affiche (1.5 millions d’euros cette année contre 1 millions les années précédentes) est couvert par pareille fréquentation et le président Joel Joanny entérine le sujet : « Nous sommes sur le bon format, maintenant, il faut le sécuriser », « Pour des raisons économiques, nous sommes obligés de programmer des grands noms, et en plus, ça nous fait plaisir. Demain, on peut très bien avoir du fado, qui est après tout une sorte de blues européen. L'important, c'est l'émotion, que l'on peut appeler le blues », tranche Michel Rolland. Michel, concernant cette dernière remarque, on en reparle l’an prochain autour d’un Cognac…

Coté bonne nouvelle, le théâtre du parc Francois 1er devrait rester le centre névralgique du festival et 80% de la programmation devrait continuer à tourner autour du Blues avec des concerts majoritairement gratuits.

La période de jeunesse du festival est terminée, nous pourrons nous enorgueillir d’avoir connu les fastes d’une programmation Blues sans équivalent en France. Aujourd’hui, la page se tourne. Alors irons-nous à Cognac l’été prochain ? sans doute, mais cette fois-ci, on se posera la question.

 
 

25 au 29 juillet 2007

Pour commencer, la version 2007 d'Edouard...

Après nos absences pour les éditions 2005 et 2006, l'équipe de Métablues a repris ses bonnes habitudes au camping et aux bars bien décidée à en profiter au maximum. Mais avouons le tout de suite les concerts des têtes d'affiches sur la grande scène nous ont laissés sur notre faim…

Dans l'ordre chronologique de mes souvenirs :

 
   

Mercredi 25 juillet
Première mise en bouche sur la scène du Carré du Blues avec Big George Brock dans un magnifique costume. Blues du Mississipi bien bien roots. J'apprécie. Mais nous restons juste le temps de démarrer avec un apéro léger comme il se doit.

Direction Rachel Warwick chanteuse anglaise bien mignonne mais proposant une country/pop beaucoup trop acidulée et fade pour être accrocheuse. Nous continuons donc notre léger apéritif.

Le groupe finlandais de Nicole Willis, The Soul Investigators, investissait la grande scène à 21 heures pétantes proposant des morceaux soul plutôt lourds et mal joués. Un comble pour des gens inspirés par le son Motown. Cartons rouges au bassiste vrombissant 1 note = 5 minutes de bourdonnement et au batteur monolithique. Les Finlandais swinguent autant qu'un iceberg… pourtant ils disposent d'une section de cuivres complète. La frêle Nicole essaie vainement de faire décoller le concert. Le potentiel est là, la dame chante bien, mais il lui manque encore un peu de charisme et d'assurance pour jouer les meneuses de revue.

Si c'était le groupe qui plombait le concert de Nicole Willis, on ne peut vraiment pas en dire autant des accompagnateurs d'Isaac Hayes. C'est carré, ça envoie, tout est en place au millimètre. Et pourtant on se croirait dans un showroom Yamaha ou Korg pas un cuivre mais 3 claviers en plus de celui d'Isaac Hayes. Malheureusement le Black Moses est loin d'être en forme. Visiblement malade, il a beaucoup de mal à se déplacer. Le concert s'en ressent énormément. Court, sans enthousiasme, et sans joie. Professionnel, oui. Avec au final une bonne version de Shaft sur laquelle Isaac Hayes s'arrache péniblement de sa chaise pour diriger l'orchestre.

 
 

 

Isaac Hayes

 

Après ces déceptions, place aux concerts de la nuit au Blues des Anges agrémentés de quelques légers tonics pendant la prestation des Scissormen que je suivrai de loin et très distraitement. Visiblement inspirés par RL Burnside période Fat Possum avec samples et mix, ce n'est pas franchement ma tasse de thé.

Changement radical avec Super Chickan, il communique avec sa musique festive un joyeux enthousiasme qui nous fait danser ! Des boogies interminables distillés par ses guitares métalliques bricolées maison. Ce n'est certes pas un guitariste inoubliable mais il marque par sa générosité, sa disponibilité et son humour. Cot Cot Cot !!! Je n'ai même pas eu le temps de boire un coup même léger pendant son concert, vache.

Superchikan

 
   

Jeudi 26 juillet
Réveil au camping tout en douceur au son des excellents Flyin' Saucers. Ensuite débute l'apéro jusqu'à 18 heures, c'est dire s'il a été léger.

Puis dans un carré du Blues bondé Ruthie Foster fait un tabac accompagné par Pat Boyack à la guitare. La jeune femme chante avec une incroyable force et conviction. Nous tenons là la révélation du festival. Impossible de rester insensible à son talent et à l'émotion qu'elle met dans son chant. Le texan Pat Boyack à la gratt acoustique n'est pas en reste et enjolive par ses solos finement touchés tous les morceaux.

Dans une formule identique, duo chant + guitare, Pura Fe ne m'a pas fait le même effet. Jouant sur une lap steel guitare acoustique, elle chante de manière éthéré, héritage de ses ancêtres indiens. C'est un style que j'apprécie 5 minutes avant d'aller prendre, tiens changement, une petite bière légère.

Steel guitars toujours mais dans un registre endiablé… avec les Campbell Brothers. Deux steel guitare plus une guitare électrique classique, deux chanteuses et un duo basse batterie, telle est la composition des Campbell Brothers. Ils vont faire monter la fièvre et la transe du gospel au sein du public grâce alors leurs solos interminables et enchevêtrés. Les morceaux sont le plus souvent rapides et les deux chanteuses se muent alors en danseuses frénétiques. Ils réussiront même à nous faire scander "Jésus ! Jésus !". Waooouuuh, quel pied!

 
   

Magic Slim

  Magic Slim, Big Time Sarah et Billy Branch, ces trois figures du Chicago Blues avaient les honneurs de la grande scène. Le show ne fut pas à la hauteur de la réputation de ces trois artistes. Ce fut du Chicago Blues traditionnel bien fait et bien mené mais le frisson n'est pas venu. La faute à un Magic Slim peu percutant et à un Billy Branch effacé. Flûte alors.

Aux Blues des Anges la venue de trois jolies blondes appelées The Slaptones nous redonne des couleurs et un peu de ferveur. Ces belles donzelles jouent avec variété du rockab' mationé de country. On a même droit à une excellente version de "Big River" de Johnny Cash. Plus d'un en sont tombés amoureux ce soir là…

Rachel Warwick leur succède, elle est très mignonne aussi mais sa musique est nettement moins intéressante. Retour à pied dans la fraîcheur de la nuit au camping et c'est plutôt long quand on zigague entre des barrières ou qu'on fait des allers/retours en avant en arrière…

Billy Branch

 
   

Vendredi 27 juillet
La journée débute à l'écoute des Pine Leaf Boys excellent groupe de musique cajun-zydeco. J'adore ce style de musique enjouée et qui ne se prend pas la tête. Du zydeco, j'en veux tout le temps, c'est comme l'apéro.

Je n'en dirai pas autant de Bebashish Bhattacharya bien que virtuose de la slide car sa musique est résolument ancrée dans la tradition indienne et que cela n'est tout simplement pas à mon goût.

Pendant la conférence de presse de Kim Wilson, quelques notes aigus nous proviennent du concert de Super Chickan. Et j'hésite à rester entre l'interview polie du leader des Fabulous Thunderbirds ou les cot cot caractéristiques. Je coupe la poire en deux.

Les français de Malted Milk, vainqueur du prix Conac Blues Passions 2006, avaient les honneurs de la grande scène. Accompagné par Mr Tchang, ils ont fait une bonne prestation et ont démontré que des frenchies étaient capables d'avoir du gros son.

Ils ont laissés leur place aux vedettes attendues des Fabulous Thurnderbirds emmenés par le leader chanteur/harmoniciste Kim Wilson et une paire de duettistes à la guitare Kirk Fletcher/Nick Curran qui mettait l'eau à la bouche de tous les aficionados. Malheureusement le duo n'a pas fait beaucoup d'étincelles… Un Nick Curran entièrement sur la retenue, bien dommage, le groupe étant donc soutenu par l'excellent mais discret Kirk Fletcher. La voix nasillarde de Kim Wilson et son harmonica m'ont, semble t-il, manqué un poil de puissance. C'est d'ailleurs l'impression générale qu'ils m'ont laissée. Je m'attendais à la grosse cavalcade qui renverse tout sur son passage avec gros son et toute l'artillerie. Donc une impression en demi-teinte.

Fink et Michael Messer terminaient la soirée aux Blues des Anges alors que nous terminions tout juste l'apéro. Nous sommes donc passés aux choses sérieuses, oui fini la légèreté, en écoutant de loin et distraitement ces deux artistes un peu trop moderne pour nous.

 
     

 

Big George Brock

 

Samedi 28 juillet
Je ne voulais pas manquer la prestation acoustique de Kim Wilson accompagné de Kirk Fletcher. Bel effort remarquable pour être opérationnel à 14h15 devant le château (apéro compris). "C'est complet" nous dit on. Sauf que Michel "Zorro" Rolland arrive et que la vingtaine de personnes sur le carreau profite de l'occasion pour rentrer dans la salle. Et cela aurait été fort dommage de rater la prestation du monsieur. Oh oui! C'était vraiment très bien.

Direction la place du marché pour découvrir la nouvelle formation des Bluetones avec leur nouvelle chanteuse suite au départ impromptu de Christophe Becker. Les musiciens sont toujours aussi bons et c'est maintenant l'harmoniciste Matthieu Troussier qui mène la danse. Le style est moins rock'n'roll que précédemment (comme ça, on usera moins nos godasses) mais la qualité est toujours là.

A 21h, Big George Brock met tout le monde d'accord avec son Blues terre à terre. Pour moi, le meilleur concert du festival. Encore sapé dans un magnifique costard, Big George assure et se roule par terre comme un gamin à 80 ans. Mr Tchang (encore lui!) aura l'honneur de partager la scène et les galipettes avec le vieux maestro. Certains n'apprécient pas le batteur et ses roulements incessants. Moi, j'adore!

 
     
    Comme chaque année, le festival dispose de sa vedette "grand public" qui permettra de faire monter l'affluence et de remplir les caisses. Si nous comprenons et souscrivons à la démarche, force est de constater que Zucchero nous a laissé de marbre. Devinez où nous étions?

Au bar de la place François 1er pardi! 1) Pour boire un coup, l'apéritif devenant un souvenir de plus en plus léger. 2) Pour apprécier les Slaptones, aussi bien d'un point de vue musical qu'esthétique.

Mike Sanchez a scotché tout le monde pendant 1h30. En solo au piano, il a réussi à faire groover et danser un Blues des Anges copieusement garni. Il s'est donné sans ménagement avec un plaisir évident et partagé avec le public. Aussi à l'aise dans des boogies woogies endiablés que dans des reprises de Fats Domino.

Les Jordan's Drive, formation hollandaise, ont continué de mettre le feu. Proposant avec brio et humour du Rhythm&Blues punchy inspiré, comme leur nom l'indique, du plus dansant de Louis Jordan. Quelle nuit!

Et puis à la sortix; l'apérox nous fait prononcex que des x à la finx de chaque motx. Incroyablex ! Tata Joelle, n'a même pas été effrayéex de nous ramenerx au campingx !

 
 
   

Dimanche 29 juillet
Journée de clôture du festival. Pas agréable au niveau du temps, froid et crachin breton. Mais, il faisait encore doux en milieu d'après-midi pour m'endormir (faut bien se reposer à un moment) en écoutant la guitare inspirée par Albert Collins de K-Led Bâ Sam.

Mike Sanchez se présentait avec sa formation complète mais sans les Extraordinaires. Et bien le groupe n'est pas à la hauteur de son leader. Breaks de batterie pas précis, morceaux terminés à la va comme je te pousse, cuivres "c'est à moi maintenant?" et un jeune guitariste de 16 ans peut être talentueux mais que l'on a entendu qu'une seule fois durant tout le concert.
Ben alors les gars?

Nous terminerons la soirée au globe où Mr Tchang et son nouveau groupe s'en donnent à cœur joie. Les bœufs s'improvisent avec les Malted Milk ou notre ami Stan Noubar Pacha. La place François 1er n'est pas en reste Ze Bluetones boeuffent carrément avec Mike Sanchez ou avec une incroyable gamine de 10 ans.

Et tout ça jusqu'au bout de la nuit bien sur.

 
   

Et maintenant, la version 2007 "selon Vince"...

Ah Cognac… la simple évocation de ce terme auprès d’un membre de l’équipe de métablues étendue à tous ses invités prêts à relever le défi de 5 jours charentais riches en actions et rebondissements conviviaux et musicaux… je disais donc, la simple évocation de ce terme met l’équipe de métablues en émoi pour les souvenirs de scènes vécues dans ce lieu rebaptisé le "paradis du blues" ! Alors pensez donc ma bonne dame, quand ca fait 2 ans que nos fiers lorrains n’ont pas posé leurs popotains dans les toilettes du camping municipal, l’affiche a de quoi tenir de grands engagements !

Arrêtons nous donc pour les métaphores nostalgiques des Cognac passés vieillis dans nos têtes de bois, et passons à cette édition 2007 qui, il faut dire, ne nous aura pas comblé autant que les précédentes éditions.

Lundi 23 juillet
Arrivée à Cognac à 18h00. C’est le calme plat. Pas le genre de calme à démonter la curiosité d’un lorrain en quête d’un brin de musique dans un rade local, et pourtant, il faudra s’y résoudre, il n’y a rien. Heureusement les vapeurs des douceurs du cru nous feront passer une agréable soirée…

Mardi 24 juillet
Au programme, visite de chais. C’est calme, mais c’est intellectuel donc ca fait bien. Mention particulière au bar La Bodega, à coup sur, le bar ou l’accueil est le plus sympathique à Cognac. La soirée est tout aussi calme. Heureusement nos pérégrinations nocturnes nous mènent à l’hôtel Héritage. Un pianiste accompagne la soirée de manière agréable. David Evans sirote un cognac. Nous ce sera une bière. Mais c’est calme, très calme. 01h00, extinction totale de la ville, bonne nuit et à demain. Et elles sont ou ces soirées de pré-festival d’antan ? Non pas que je fasse mon grincheux, mais des oreilles, ca se prépare, on ne peut pas attaquer 5 jours à froid sans un petit encas !

 

 

The Slaptones

 

Mercredi 25 juillet
Mercy nous réveille au camping. Ca y’est c’est parti !!! Et ça commence très bien. La soirée, elle, débute par Big George Brock, président d’Honneur de cette 14ème édition et fil rouge du festival. Le cadre du Carré Blues se prête fort bien au concert de fin d’après midi, la maison Camus tient ses engagements, et le 1er tonic officiel de 2007 complète ce concert estampillé d’une authenticité que nul ne reniera. Le style est électrique, Big George est habité par le blues du delta. L’écoute de ce genre d’artiste a ce paradoxe (tout à fait personnel mais qui fait son intérêt) de paraître bancal et pourtant plein de feeling, et finalement d’une richesse d’un autre temps. Je regretterai cependant un batteur à mon goût un peu trop dans le temps et aux breaks trop présents.

L’ouverture de la scène centrale est assurée par Nicole Willis & The Soul Investigators. Concernant The Soul Investigators, la critique va être peut être un peu cinglante mais je pense qu’ils peuvent continuer à « investiguer » sur ce qu’est la Soul, voire même la musique… on passera ça sur la jeunesse du groupe… Les commentaires sur Nicole Willis seront donc plus ardus car sans mise en valeur, il est difficile de pouvoir être objectif. Cette artiste semble cependant avoir un potentiel qu’il reste à épanouir au sein d’un vrai groupe.

 
   

La tête d’affiche attendue de la soirée estIsaac Hayes, légende de la musique, visiblement usée qui n’a plus l’éclat du passé. On passera sur le choix artistique des 7 claviers sur scène (un seul avec un bon Mac aurait fait l’affaire) pour ne retenir que quelques bons moments musicaux, empreints d’une expérience et d’un talent parcimonieux mais remarquables.

Cette soirée aura été l’occasion de rencontrer une autre figure au physique imposant, M. Thierry F., patron vinicole, délireur convaincu, qui passe en 3 jours du peignoir Marsupilami à l’Assemblée Nationale sans oublier le Tour de France, et qui peut s’enorgueillir du titre de stagiaire le plus déconneur des laiteries St Hubert de Ludres en 1982 ! Et oui, c’est ça aussi Cognac, des rencontres fortuites et inattendues !

Une bonne soirée charentaise se finit traditionnellement au Blues des Anges. Déroger à la règle est un péché, alors ce soir ce sera Scissormen (dans le style électro-dub-blues, on fait mieux) et la découverte de Super Chikan (deuxième fil rouge du festival). James « Super Chikan » Johnson est capable de mettre le feu à son auditoire sur quelques accords de guitare hypnotiques et électriques entre boogie et delta blues, le tout sans donner l’air de se prendre au sérieux. Ca fait plaisir de voir de vrais artistes dans toute leur simplicité.

 
 

 
Jeudi 26 juillet
Super, ce soir c’est Magic Slim sur la grande scène avec Big Time Sarah et Billy Branch, du vrai Chicago Blues au programme. Et pourtant, malgré cette affiche attractive, ce fut un peu déçu que je finis le concert au bar. Y’a pas à faire, le blues c’est comme la mayonnaise, quand ça prend pas et ben ça marche pas ! Heureusement l’ouverture de la soirée était assurée par les Campbell Brothers qui nous ont proposé un set de « Sacred steel » à la hauteur du concert vu au Sang A Klang un an plus tôt.

Fidèles au principe « une bonne soirée charentaise se finit au Blues des Anges », nous ne fûmes pas déçu des 45 minutes de marche à pied au retour ! The Slaptones, ce nom ne vous dit rien (ou alors vous êtes un amateur plus qu’averti !) : il s’agit d’un groupe suédois, féminin à 75%, branché rockabilly grand public, qui selon la présentation officielle « réveille les fourmis dans les jambes ». Ca s’écoute sans fin, c’est joué avec conviction et professionnalisme, on ne se lasse pas des Slaptones !

Mike Sanchez

 
   

Vendredi 27 juillet
Déjà le 3ème jour de festival et la fatigue est la ! Ceci expliquera peut être le costard taillé aux Fabulous Thunderbirds : très honnêtement, Les Fabulous Thunderbirds dans la version Cognac 2007, ça ne sonnait pas. On aurait dit un banal groupe de blues rock sans caractère. On distinguera cependant la présence de Kirk Fletcher qui réussit à placer ses talents de guitariste dans cette plaine musicale. Cette fois encore c’est la 1ere partie qui sauvera la soirée et Malted Milk profitera de la grande scène pour nous faire vivre un vrai moment musical à leur hauteur de « français de l’étape ». Et ben c’est souvent ca aussi Cognac, la surprise est la ou on ne l’attend pas !

Samedi 28 juillet
Aie ma tête !!! Et en plus c’est Zucchero ce soir, ça ne va pas aider. Bon comme on est la, on va quand même y rester un peu, plus curieux que vraiment intéressé ! La soirée commence bien avec Big George Brock. La suite est une sorte de fondue savoyarde à la Vache qui rit, un truc mou et insipide.

Dimanche 29 juillet
On est presque heureux que la journée soit light : 5 jours c’est dur ! Au programme K-Led Bâ Sam. C’est propre et ça passe bien. On dirait du Lucky Peterson. Quant à Mike Sanchez, petite déception sur le groupe qui l’entoure. Mais en tout cas il faut lui reconnaître une faculté indéniable à entraîner le public et faire le show. On ne s’ennuie pas un instant et on se délecte de cette fin de soirée swingante malgré les quelques gouttes de pluie.

Cognac 2007, c’est fini, une chose est sure, on y reviendra car même si il faut noter quelques déceptions cette année, on retiendra de vrais bons moments de musique « live » ! Rendez vous en 2008 pour les 15 ans sur 6 jours pour encore plus de « boogaloo night » !!!!

 
 
 

22 au 25 juillet 2004 (par Edouard)

Et puis voilà Blues Passions s'est terminé lundi au petit matin par un concert de Little Axe où la basse de Doug Wimbish a crevé quelques tympans…
Si cette année encore Blues Passions a été remarquable sur la qualité et la diversité de la programmation, il y en a pour tous les goûts et pas que les miens, l'équipe de Metablues a ressenti pour la première fois un léger essoufflement dans l'enthousiasme des festivaliers et dans l'aspect festif de la manifestation.

 
 
    Les années précédentes, les hostilités commençaient dès le mercredi soir au Globe ou au Kheops par des concerts endiablés.
Ce mercredi soir 2004, pas un chat, genre ambiance molle. Disparition du stand des jeunes producteurs (de pineau et autres douceurs) point de ralliement obligatoire des auvergnats et des lorrains. Peu de sympathiques bœufs au camping avec guitare en bidons, peu de solos de trompettes place François 1er à 3h du matin.
Et 50 personnes à tout casser au Blues des Anges (la salle de concerts de la nuit) le jeudi soir. Unbelievable ! Mais que se passe t-il? L'effet Clinton?

Avec 11 années d'existence, le festival entre dans sa phase de maturité et termine, semble t-il, sa crise d'adolescence…
Le succès populaire va croissant avec une hausse de 12% de fréquentation au 3ème jour par rapport à 2003. Les comptes sont équilibrés… On va pouvoir rembourser les excès du passé. Tant mieux. L'accueil est toujours aussi chaleureux; la preuve l'auto-stop à Cognac ça marche!
Et puis la folie et l'enthousiasme sont revenus, certes un peu tardivement à notre goût, avec des belges bien déjantés les Ugly Buggy Boys!!

Howard Tate

 
    Jeudi 22 juillet

Michael J. Browne
Le programme nous annonçait Kenny Brown… Ben non, c'est Michael J. Browne, petit monsieur tout timide qui s'excuse presque d'être là.
"Je ne suis pas Kenny Brown, je suis Michael J. Browne avec un E à la fin". En solo au banjo, guitare ou violon, pour un blues très roots, c'est très sympa.

Veronika Jackson
Guitariste chanteuse dans un style extrêmement folk et à mon sens un rien tristounet.
Je ne suis pas très réceptif.

Lurrie Bell & Keith Dunn
Impressionnant et excellent.
Impressionnant car ces deux là sont des grosses bêtes techniquement et maîtrisent parfaitement leur instrument.
Excellent car ils sont bourrés de feeling et leur Chicago Blues acoustique est de très haut niveau.

 
   

Robert Kane

  Dr Feelgood
On est des fans de Feelgood. Et pour la dixième fois, ils ne nous ont pas déçus. C'est rare ça, non?
Energie et conviction dans chaque morceau. C'est vrai que c'est fort, que ça fait Boom Boom et que ça envoie la sauce. C'est vrai aussi qu'il n'y a pas un seul membre de la formation originale et on s'en fout (même si on espérait la venue de Big Figure, le légendaire batteur résidant à 20 bornes de Cognac).
L'esprit Feelgood est bien vivant entretenu par Steve Walwyn and co. Et Robert Kane, ancien chanteur des Animals (petit nouveau depuis 5 ans qui n'a que 700 concerts au compteur) est un digne successeur de Lee Brillaux. On adore notre bon Dr.

Steve Walwyn

  Décidément ces bons docteurs non rien du médecin de ville banal : c'est en short, chemisette et tongues qu'ils se sont pointés à la conférence de presse, réclamant aux personnels de Hennessy, une ou deux bière histoire de se détendre un peu plus… Ce sera du Perrier, messieurs !
   
    Georges Clinton
N'étant pas très porté naturellement vers le Funk, je redoutais le concert de Georges Clinton et de toute la smala qui l'entoure.
Ils débarquent à Cognac à 50 (oui, oui cinquante gus) et sur scène, ils seront plus d'une trentaine (36 exactement?). C'est le bordel complet mais totalement organisé. On attend 20 minutes Georges Clinton. Arrivée sans surprise, moumoute flamboyante et lunettes de ski.
5, 7 voire 10 chanteurs en même temps; ça entre, ça sort de scène; ça se déssappe, ça se pavanne; dans tous les cas ça ondule son corps. Les morceaux durent ¼ d'heure pour le plus court. C'est Funk!
Bon pas de soucis, je n'ai pas aimé mais les inconditionnels ont été comblés par 2h30 de concert… et encore il a fallu le virer de scène car il était chaud pour continuer jusqu'à 3 plombes et demi.
On se doit de dire un mot sur la désaffection de plus de 50% du public pendant ce concert. Ce fut un flot continu direction la sortie avec remarques peu amènes pour la direction du festival… Il n'a pas vraiment fait l'unanimité le Georges.
Pas grave, keep on Michel, même si je n'ai tenu que 30 minutes.
 
   
    Mais où est donc George Clinton ? C'est la question que se sont posés les organisateurs du festival jusqu'à le voir débouler pénard en gare de Cognac à 21h30 !!!  
   
   

Big Dez
Sorti avant la fin de Georges Clinton (c'était pas très dur), j'ai pu apprécier Big Dez, formation française de bon aloi.
Ils confirment tout le bien que nous pensions de leur album "Sail on Blues". Big Dez c'est péchu et ça attaque.

Chicken Legs Weaver
Dans un Blues des Anges, vide à pleurer, on arrive à 5 personnes et le nombre de spectateurs fait un bon de 20%. La population se répartit alors comme suit : 50% de spectateurs et 50% de bénévoles. Sur cet ensemble, les buveurs de schtroumpfs écrasés représentent 33%.
Alors combien y a t-il de buveurs d'Alizée, boisson bleue au goût de bubble gum et qui tape?
Le premier à répondre gagne son poids en nèfles cueillis après les premières gelées!
Et le groupe? Ah oui, c'est une formation anglaise jouant du punk-blues. C'est aussi bon qu'un verre d'Alizée.

 
 
   

Vendredi 23 juillet

Raoul Ficel
Après un réveil pas encore trop difficile, on s'envoie une bonne salade au camping en passant du bon temps avec Raoul Ficel (parce que frites/sandwichs midi et soir pendant 4 jours, non merci. Je préfère un Paris-Brest). Thank you Raoul, ça annonçait une bonne journée.

 
     

métablues sur le trône de Solomon Burke !

 

Keith Dunn
Exercice difficile : il s'agit de jouer en solo à l'harmonica. C'est pas mince comme truc.
Battant la mesure avec ses talons sur l'estrade, Keith alterne légères phrases d'harmonica et chant. Et ça passe bien, il est fort le bougre.

The Ugly Buggy Boys
Des belges avec un nom à coucher dehors.
Si chaque année, le festival apporte son lot de révélations (on pense à Richard Johnston ou Dawn Tyler Watson), je décernerai bien volontiers ce prix aux Ugly Buggy Boys. Ce trio déjanté a un look de bons vieux fermiers de l'Oregon (ou de la Beauce), salopettes, chapeaux de paille et tétines en guise de boutonnières!
La musique électro-acoustique est résolument joyeuse, faite pour se marrer avec le public.
Mélange de blues, rockabilly et hillbilly avec yoddels caractéristiques et balques qui fusent avec l'accent belge. Le tout avec swing et fraîcheur. Ca marche! Le public est conquis, nous aussi.
Cerise sur le gâteau, ils terminent le concert pas un "Smoke on the water" hilarant.
Tiens, l'an prochain, on descend à Cognac depuis Nancy en John Deere! Chiche.

 
     
    Tony Joe White
Ce vieux bougon de Tony Joe. Paraît qu'il fait un concours avec JJ Cale pour savoir qui est le type le plus décontracté de la musique américaine.
Je vous dis ça, c'est juste pour camper le bonhomme. Y'a pas de stress dans le swamp de Tony Joe. Ni dans sa voix, chaude, grave et sensuelle. C'est la première chose qui marque quand on écoute Tony Joe White.
Tout de noir vêtu et lunettes de soleil campées sur la tête, il n'est accompagné que par un batteur. Sa guitare se fait câline, stridente ou remplit tout l'espace sonore sur ces célèbres morceaux comme "Polk Salad Annie", "Lake Placid Blues" ou "Closer to the Truth". Cette musique et cette voix sont inimitables. On sait instantanément qui on écoute.
Tony Joe. Le gars qui joue sans se prendre la tête.
Je l'ai écouté tranquille, peinard, assis dans l'herbe pour reposer mes guiboles, décontract' quoi! et c'était bien.

Lurrie Bell & Deitra Farr
Le souvenir de Lurrie Bell en novembre 2003 au Sang A Klang de Luxembourg étant tellement fort et vivace que je l'attendais avec grande impatience en formation électrique. Et ce fut le premier point culminant de cette édition 2004.
Le concert a débuté avec Deitra Farr au chant et c'était parti pour deux heures de Chicago Blues. Elle est à la tête d'un groupe phénoménal composé de : Kenny "Snoop Dog" Smith, batterie occupant la place de son père Willie "Big eye" Smith un an plus tôt, Vamp Samuels à la basse le charmeur de ses dames, Larry "local de l'étape" Skoller à la guitare et enfin Sidney James Wingfield au clavier, ancien de Luther Allison et Son Seals. Ajoutons à cela, Vincent Bucher à l'harmonica, pour dire que tout fut vraiment excellent.
Deitra Farr est particulièrement impliquée dans son chant et y met tout son caractère (que l'on sait bouillonnant depuis la conférence de presse. Elle n'a pas apprécié l'affiche du festival et l'a fait très vertement savoir). Et le meilleur était à venir avec Lurrie Bell.
Deitra cède la place, et Lurrie entame son set par "Crosscut Saw", puis il éblouit de toute sa classe et de son jeu de guitare si particulier toute l'assemblée.
Certes le répertoire ne brille pas par son originalité, que des standards, mais chaque interprétation est magnifique. Sa version de "I'll play the Blues for you" fut absolument sublime et prenait dans la bouche de Lurrie Bell tout son sens.
Keith Dunn viendra également pousser la chansonnette et jouer de l'harmonica. Puis tout le monde, Deitra, Vincent Bucher, se retrouve sur scène pour les morceaux finaux. Somptueux.
Blues Passions. Ce concert l'était assurément.

 
   

 

 
    La conférence de presse commune de Deitra Farr et Lurrie Bell a frôlé l'incident diplomatique, et les responsables de Rémy Martin ont dû rattraper la chose pour sauver leur pot organisé en l'honneur de ses deux artistes ! En effet, Deitra Farr, non contente de faire savoir qu'elle n'aimait pas l'affiche qu'elle trouvait raciste et dégradante pour tous les Noirs, s'en est pris aux dirigeants du festival (tous absents au demeurant, histoire de rajouter un peu de piquant) à qui elle demandait des excuses par ailleurs, car son nom figurait en tout petit sur le programme, et que l'on ne parlait d'elle nul part alors qu'elle arbore fièrement trente ans de carrière ! Une sacrée bonne femme cette Deitra Farr !  
   

 

 
   

Bluetones… & co
La scène française fourmille de bons groupes! Que cela soit claironné haut et fort!
TuuuTuuTuTu!!!
Cette année encore Rosebud Blue Sauce, Mr Tchang, Big dez, Harp Sliders, Stincky Lou and The Goon Mat ont enflames les bars et les scenes de Cognac.
Mais la palme revient incontestablement aux Bluetones qui ont mis le feu au bar du marché.
Ca bouge, ça pulse, c'est vivant. Ca envoie, ça pousse mémé…
Christophe Becker, sa Gretsch de droitier, ses grimaces, ses guys aux pompes bicolores!! Pfft, qu'est ce que c'est bien. Et pis dire que quasiment tous les morceaux sont des originaux…

     
    Avis de recherche ! On recherche une bande de débiles profonds s'agitant au premier rang sur les Bluetones vendredi soir… Accompagnés de leurs amis, on aurait décrit un texan à chemise à fleurs, un blondinet avec un rire idiot, et un grand machin répétant bêtement les gestes du premier texan…
Bluetones (Christophe Becker)
     
    The Inmates
C'est tellement bien les Bluetones qu'on en raterait presque le début des Inmates. Nos taulards préférés sont là. Les poses Rock'N'Roll ont laissé place à une bonne vieille brioche pour Bill Hurley et Peter Gunn ressemble de plus en plus à Mark Knopfler.
Mais la musique, du rock soyons clair tout de suite, est toujours efficace. Ils jouent fort et bien. J'aime leurs riffs de guitare gras et "stoniens".
"The Heat of the Night" est le titre d'un disque live enregistré au Plan. Chacun a pu le vérifier aux Blues des Anges qui, ce vendredi soir, était enfin rempli. Sur "Some kinda of wondeful", "Dirty Water" ou "The Walk", c'était vraiment chaud.
 
       
    Les Inmates voulaient qu'on le fasse savoir, alors on le dit : ne laissez pas vos progénitures écouter la soupe musicale servie par les grands médias ! Servez leurs de la musique qui sort des tripes, emmenez les au pub voir les Inmates par exemple…  
 
    Samedi 24 juillet

Little Axe
Voilà un groupe atypique.
Sur scène Skip McDonald guitariste chanteur, Doug Wimbish bassiste avec à ses pieds pas moins de 10 pédales d'effets, un batteur métronome et surtout 2 PC programmés pour servir des tonnes d'effets, de rythmiques ou de trucs bizarres.
Tout est traficoté, bricolé et passe par la moulinette numérique. Seule la batterie échappe à ce traitement. C'est un Blues déconstruit et restructuré par les machines que nous propose Little Axe. Avec un copieux volume sonore.
Sur la petite scène de l'Eden Blues, on avait l'habitude de voir des trucs tranquilles et acoustiques. C'est raté pour la routine. Mais je me laisse séduire par le coté hypnotique et tout à la fois percutant des morceaux. C'est plutôt pas mal.

 
       
    Un mauvais point adressé à tous nos confrères accrédités pour le festival : seulement 3 personnes s'étaient déplacées pour la conférence de presse de Little Axe ! Bon d'accord, nous n'y étions pas non plus ! Pour notre plus grand regret, car la maison Rémy Martin s'est plus que bien occupée de nos trois compères…  
     
  Lurrie Bell
En solo au château. C'est une nouvelle fois le triomphe pour Lurrie Bell aussi à l'aise en acoustique qu'en électrique.
Ce qui est également remarquable, c'est que l'homme renfrogné et taciturne que nous avions rencontré il y a 9 mois s'est complètement transformé. Lurrie est rigolard en permanence et son plaisir de jouer est évident.
 
     
Lurrie Bell et métablues
  Programmés depuis 2003, les concerts au Château permettent de voir les artistes dans une configuration acoustique souvent différente de leurs autres prestations, dans un cadre riche culturellement et frais ! A noter qu'un rafraîchissement à base de Cognac Ottard vous est offert à la fin du concert. Seul bémol, le tarif du spectacle qui se surajoute au coup du forfait…  
     
    Sharrie Williams & The Wiseguys
La tornade Sharrie Williams était attendue par de nombreux festivaliers. Les échos de ses prestations scéniques l'avaient précédés à Cognac.
Et la tornade Sharrie s'est abattue sur la foule consentante. Car le scénario est rodé.
Les Wiseguys débutent en solo, puis Sharrie Williams arrive pour 2 ou 3 titres Rock'N'Roll et rentre dedans dont son fameux "Hard Drivin Woman". Elle tape d'entrée de jeu.
Son jeu de scène charme le public et les morceaux plus intimistes font leur apparition. Sa seconde marque de fabrique est de faire monter la sauce crescendo sur les titres lents jusqu'à l'explosion finale. Avec Sharrie, tout passe à l'énergie.
Descente dans le public, vieille ficelle, mais Ô combien efficace. Je me régale.
Séance de danses loufoques, vieille ficelle, mais Ô combien efficace. Je me délecte.
D'aucuns lui reprochent son manque de finesse et le peu de subtilité des Wiseguys.
C'est exact mais prendre une bonne claque dans la gueule, c'est pour la circulation sanguine.
 
     
    Jacques Perrin (rédac' chef de Soul Bag) serait-il conquis par l'esprit métablues ? On se souvient l'avoir vu exhorter la foule à danser pendant le concert de Sharrie Williams, à priori sous l'emprise de la musique et d'une bonne dose de Cognac… Rebelote le dimanche soir, où en compagnie de son épouse, il déambulait place François 1er, dose de Cognac à la main et dans les poches, pendant le concert des Ugly Buggy Boys… Attention la tête et le foie…
     
    The Dixie Hummingbirds
Après l'énergique Sharrie Williams, les Dixie Hummingbirds ont fait un temps un peu pâle figure. D'autant qu'à l'inverse des Blind Boys of Alabama qui étaient accompagnés par Robert Randolph et son groupe, l'accompagnement est minimal.
Une guitare demi-caisse et une batterie. Mais leur gospel est simple et beau.
Les voix sont superbes. Les harmonies aussi. Le groupe existe depuis 1929, les premiers enregistrements datent de 1939. Ca calme un peu, non?
Les papys d'y entendent donc et me charment également mais d'une autre manière que Miss Williams. Pour finir, ils nous servent une chanson hommage au 11 septembre.
On est calmé.

The Dixie Hummingbirds

     
   

Chilly Willy
La veille, on avait usé nos semelles au même endroit pour les Bluetones.
Sans démériter aucunement, ce groupe belge ne nous a pas marqué.

Kenny Brown et Dave Keyes
Longtemps accompagnateur de R.L. Burnside (ce dernier l'appelle son "fils adoptif"), Kenny Brown produit un Blues rural du Mississipi brut de décoffrage.
Une batterie martèle un tempo binaire (on se croirait aux fonderies de Pont à Mousson) et le piano de Dave Keyes soutient l'ensemble.
Si on aime ce style, si cher au label Fat Possum, c'est dans la poche.
Moi je me réfugie au bar pour y retrouver l'esprit d'équipe si cher à Metablues.

 
 
    Humeur !
Il est vrai qu'en tant que gars du nord-est, nous avons bus notre première bière dans notre biberon, et que, de fait, nous aimons ce breuvage divin. Il a fallu attendre 10 ans pour voir débarquer des bières pressions sur le festival (pour notre plus grand plaisir). Le hic ? Personne n'avait l'air d'être vraiment formé pour tirer les bières. Conclusion, à 2€ le verre de mousse, autant prendre une cannette hollandaise… Dommage.

 
 
   

Dimanche 25 juillet

Sharrie Williams
En semi acoustique au château, elle est épaulée par son gratteux mais également Matthew Skoller à l'harmonica (en vacances chez son frangin).
Elle débute par "I'm ready"! Tip Top.

Keith Dunn
On retrouve l'excellent Keith Dunn accompagné par l'un des meilleurs backing band de Chicago Blues. Que dire de plus?
Kenny Smith est toujours impérial à la batterie. Vamp Samuels continue de faire des clins d'œil aux filles du premier rang. Larry Skoller tire de sa Gibson rouge des solos toujours justes et bien sentis. C'est de l'excellent Chicago Blues.

Eric Bibb & Friends
Le Blues policé, bien pensant et internationaliste d'Eric Bibb me laisse froid.
La présence à ses cotés de Mamadou Diabaté ne me réchauffe guère.
Je sens que je viens encore de me faire des copains.

 
   

 

 

 


Howard Tate
En conférence de presse, étonnante et émouvante par ailleurs, Howard Tate nous a conté sa douloureuse expérience de la vie et nous a affirmé qu'il était tout simplement le meilleur.
Vérification sur scène quelques heures après.
Et ce fut grandiose. Un final en apothéose, le point d'orgue du festival.
Il est venu avec une formation complète comportant pas moins de 4 cuivres. C'est donc du velours.
Comme sa voix avec son falsetto si caractéristique.
J'avoue ne pas connaître les anciennes faces d'Howard Tate, en revanche je connais bien les titres tirés de son dernier album "Rediscovered" (que j'use en écrivant ces lignes, tiens). De toute manière tout est bon; il n'y a vraiment rien à jeter dans cette soul sudiste.
Il joue mes préférées "Sorry, wrong number", "Either side of the same town" et son classique "Get it while you can".
 
     
    Sa soul sensuelle portée par un groupe irréprochable et sa voix intacte me font dresser les poils sur les bras…(et que sur les bras).
Magnifique Howard Tate qui méritait amplement son titre honorifique de Président d'Honneur du Festival.
Un grand Monsieur.
     
    Merci à Jean Pierre, médecin à Cognac rencontré au cours de nos pérégrinations diverses, qui a eu la lourde tâche de soigner Howard Tate pour une sciatique une heure avant son concert. On l'a échappé belle !

 

   

The Ugly Buggy Boys
On revoit la révélation de ce festival. On dance un peu. On manque de se casser la binette.
Hé les gars, le Blues ça peut être marrant! La preuve avec les Ugly.

Little Axe
Retour aux Blues des Anges, où un faux Bernard Laporte expose à Stéphane Colin les subtilités philosophiques du monde de l'ovalie.
A 6h du mat' un mec encore plus bourré que nous (!), nous ramène en caisse au camping, et dans un éclair de lucidité on s'agrippe aux portières.
Mais franchement Little Axe, j'ai oublié.


Ah, flûte, j'ai oublié de vous parler des chapeaux de Deitra Farr … et de tout le reste….

 
 
    Au rayon bonne nouvelle, le festival aurait trouvé son équilibre financier, le public est au rendez-vous, et l'heure est aux projets. Alors l'équipe du Blues Passions vous propose d'ores et déjà :
- un concert mensuel au Blues des Anges (à partir du 10 septembre)
- un dîner/concert trimestriel à l'hôtel Mercure de Cognac (à partir du 24 septembre).

A plus long terme, Michel Rolland aimerait laisser une place particulière aux Brass Band, mettre sur pieds un salon des musiques noirs-américaines alors que le festival a acquit une renommée européenne.

Rendez-vous l'an prochain du 28 au 31 juillet 2005 !

Remerciements :
A Michel Rolland et toute l'équipe du festival,
Au service Presse,
A Clairette et Frédérique Bord,
A Rémy Martin et notamment Tim Banks,
A la maison Hennessy,
A tous nos compagnons de concerts/soirées/et autres.

 
 
    Encore une chose : bière, cognac et autres boissons alcoolisées sont évidemment à consommer avec modération comme le dit la chanson... Une remarque qui prend tout son sens dans notre bouche !  
 

24 au 27 juillet 2003 (Par Edouard)

Encore une année avec beaucoup de péripéties avant de toucher au but. Metablues s'est fait une spécialité pour se pourrir la descente à Cognac depuis Nancy.
Pot de yaourt de location en 2000 faisant office de chambre d'hôtel,
Panne d'essence 500 m après le panneau Cognac en 2001,
Bouchons phénoménaux et temps de trajet multiplié par deux toujours en 2001,
En 2003 c'est l'embrayage de la caisse qui a lâché à 700 bornes de l'arrivée. Pas de quoi nous décourager...on attaque !

Pour faire le bilan la 10ème édition, je retiendrai deux grands moments :
The Extraordianires et Solomon Burke.
Au rayon des découvertes Richard Johnston et Red Benoit nous ont enchantés.
Et comme l'an dernier la soirée du dimanche soir ne nous a pas enthousiasmé, alors vivement l'année prochaine!

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 
   

BRASSHOPPERS

24 juillet 2003
Formation atypique 6 cuivres dont un tuba assurant les lignes de basse, un batteur et un percussionniste. Le tout jouant une musique festive et propre à la danse. Eux mêmes n'hésitent pas à nous gratifier de chorégraphies dignes des 2B3. Des rythmes latins, rhythm&blues, calypso, salsa, jazzy et blues bien sur. Tout y passe surtout la bonne humeur!

LITTLE BB KING

24 juillet 2003
Il s'agit en fait du leader du groupe Mr Tchang en solo (ou presque). Fallait être gonflé pour s'appeler ainsi... Pour le moment le "Little" n'est pas usurpé, but who knows...

RICHARD JOHNSTON

24 juillet 2003
Si la révélation des éditions précédentes était de la gent féminine (Dawn Tyler Watson, Gaye Agejesaisplus, ou Cankye Kane), Richard Johnston est la grande découvert de ce festival. Musicien de rue à Beale Street (Memphis), il se produit sous la forme d'un One Man Band. Jouant pieds nus sur sa batterie, utilisant la slide sur un instrument improbable (boite à cigares+manche à balais), chantant de manière ravageuse à l'encontre de l'establishment musical, Bush and Co, il dégage une intensité féroce. Chapeau.

COREY HARRIS et HENRY BUTLER

24 juillet 2003
Je ne suis pas un grand fan de Correy Harris. Je ne connaissais rien à Henry Butler. Mais un mot me vient à l'esprit en repensant à ce concert : synergie. Ces deux là étaient faits pour se rencontrer et ainsi se compléter. Leurs prestations solos respectives (quelques morceaux chacun) étaient certes de qualité mais rien de comparable avec ce qu'ils ont présentés en duo. Du blues acoustique entraînant et remarquable de justesse.

WILSON PICKETT

24 juillet 2003
La première star du festival ne se présentait pas au top de sa forme en conférence de presse. Mettant fin définitivement aux questions ("we stop it"), réclamant du sucre et des bonbons à son manager, reprenant son souffle assis sur une chaise dans le hall de dégustation de Hennessy et s'en allant en réclamant une nouvelle fois à manger. Léger malaise hypoglycémique qui nous inquiéta sur la suite des événements.

 
    Mais the Wicked Pickett avait retrouvé un semblant de forme pour le concert du soir. Evidemment ses mouvements et déplacements manquent de souplesse et de vigueur. Evidemment sa voix rocailleuse a perdu de sa superbe et de sa puissance. Evidemment c'est son groupe qui fait le gros du travail (avec un bassiste "Jelly Belly" qui envoie la sauce). Evidemment c'est un show attendu avec ses titres de gloire "Midnight Hour" ou "Mustang Sally". Mais je pense qu'il y a mis tout ce qu'il lui restait de conviction et d'énergie. Et puis le répertoire est fameux même les titres les plus récents comme l'excellent "Soul Survivor". Et puis notre équipe (trois petits gars de Nancy!) s'est retrouvée sur scène pour danser...Thierry entamant un rock endiablé avec une charmante espagnole. Il en piquerait presque la vedette à Wilson au vu de la couverture du Charente Libre le lendemain...

CUBAN EELS
Ces hollandais comme leur nom l'indique pratiquent un blues lorgnant vers le blues-rock sans grande personnalité. Pas mauvais mais je n'en retiens pas grand chose.

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 
 

GUY DAVIS

25 juillet 2003
Cette année la mode à Cognac était au guitariste solo : Richard Johnston, Harry Manx, le blues-rocker Aynsley Lister et ce dernier : Guy Davis. Il s'est produit également en trio avec un guitariste électrique supplémentaire. Guy Davis s'inscrit plus dans la tradition que ceux cités précédemment. Est ce pour cela que j'ai moins accroché? Va savoir... c'était de bonne facture, bien joué, bien chanté, gars sympathique et tout. Mais voila je ne sais pas pourquoi j'ai moins apprécié que le reste.

PRECIOUS BRYANT

25 juillet 2003
J'avais parié sur elle comme révélation 2003, son album "Fool me good" étant fort intéressant. Pari perdu, une prestation en demi teinte, un répertoire convenu, essentiellement des reprises. Peu ou pas d'enthousiasme, difficilement compréhensible à chacune de ses interventions. Dommage.

ANA POPOVIC

25 juillet 2003
Si Ana Popovic était un homme gros, moche, américain et jouant exactement de la même manière, je pense qu'on en aurait jamais entendu parler. Mais voila, elle a un beau petit cul!

 
       
   

THE EXTRAORDINAIRES

25 juillet 2003
Attention superlatifs à venir!! J'ai absolument adoré ce concert. Génial, génial et encore génial. Ces trois anglais ressuscitent littéralement un genre tombé dans l'oubli le plus profond depuis 50 ans! Le Doo Wop!! A la manière des Dells, des Oriolles, des Flamingos ou des Platters (les plus célèbres)!! Harmonies vocales à gogo, pléthore de chansons d'amour, orchestre jazzy à souhait (guitare, piano, saxophone, contrebasse, batterie). En plus je connaissais la moitié des titres par coeur ou en yaourt si vous préférez!! "Oh what a Night", "Life could be a dream", "Little darlin", "Sixty minute man" que des tubes Doo Wop des années 50. Ahhh l'extase!!! Et show garanti, car nos trois chanteurs enchaînent sur chaque titre chorégraphies et pas de danses faramineux, grands écarts dans tous les sens, plongeons, duck walk spectaculaires... Tout le registre des acrobaties est passé en revue. Spectaculaire. Ils n'avaient pas besoin de ça pour me convaincre. Mais j'en redemande encore et encore. Les grincheux (BOUUUUUHHHH) leur reprocheront une musique trop "légère" et "c'est pas du blues c'est un concours de gym". On s'en fout, c'était génial. Carrément number one des concerts de Cognac cette année dans mon palmarès. Prenez votre caisse et roulez 400 bornes pour les voir s'il le faut, vous ne serez pas déçu par ces showmen qui portent si bien leur nom : "The Extraordinaires", je le rappelle.

(Pssstt, à propos de Doo Wop pendant leur concert j'ai immédiatement pensé à un film sur les groupes vocaux noirs américains des 50's. Il s'agit de "The Five Heartbeats" de Robert Townsend datant de 1991, chopez le également.)

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 
 
   

SNOOKY PRYOR and HIS MISSISSIPI WRECKING CREW

25 juillet 2003
Les vétérans du festival. Snooky Pryor est accompagné par Mel Brown à la guitare, Bob Stroger à la basse et Willie "big eye" Smith à la batterie. Malheureusement Pinetop Perkins, le pianiste, est resté à la maison pour raison de santé. Ça fait toujours une belle brochette de légendes vivantes sur scène. Snooky nous indique en conférence de presse qu'il fut le premier a joué de l'harmonica amplifié, l'idée lui est venu car il était clairon dans l'armée américaine. Bob Stroger et Willie Smith constituaient la section rythmique de feu Muddy Waters. Quant à Mel Brown, il est bien connu des festivaliers après son passage il y a deux ans à Cognac. Tout présageait du meilleur concert de Chicago Blues depuis belle lurette!! Impression largement confirmée par les balances sur la grande scène sur les coups de 13 heures. Nos 4 papys proposent aux curieux un avant goût du concert du soir. Et quel avant goût mes enfants!! Une demi-douzaine de chansons interprétées en toute décontraction. Forcément génial. Le soir Jacques Perrin de Soul Bag leur remet "le pied", trophée

    couronnant leur album commun sorti sur Electro-Fi. La complicité et le feeling entre les papys sont évidents. Les interventions de Mel Brown sont toujours absolument opportunes et d'une classe incomparable. Le chant et le jeu d'harmonica du père Pryor sont parfois tangents mais Bob et Willie assurent et rassurent pour que tout rentre dans l'ordre. Tout roule, quoi!! Un peu trop peut être... je les sens un peu "en roue libre". Snooky nous avait assuré qu'il allait "tuer tout le monde" en conférence, ce n'est pas tout à fait le cas. Age avancé pour tous et grande scène expliquent peut être ce bémol... Je ne retrouve pas totalement l'impression du midi, ça aurait put être totalement formidable mais j'ai cette petite réserve qui me titille... Flûte alors!

RED BENOIT

25 juillet 2003
Zydeco en direct de Limoges!! Si nos guiboles avaient déjà chauffé pendant le concert des Extraordinaires, pendant celui de Red Benoit nous les avons fait fumées!!! et le plancher avec!!! Cavalcades dans tous les sens, démarches ridicules, sauts sur place ou latérals, pas chassés, tourniquets, culs en arrière et moulinets de bras... L'équipe de Métablues a mouillé sa chemise et s'est défoncé sur cette musique de danse si festive! Comme d'habitude les déjantés du premier rang c'est nous! Tout ça pour dire qu'on a adoré le concert de Red Benoit ! et que du Zydeco on en veut encore! Tous les ans, tiens! Pis du Doo Wop, aussi! Zydeco et Doo Wop!!

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 
 
   

RICHARD JOHNSTON

26 juillet 2003
La révélation du festival nous refait un effet boeuf. Il est de plus accompagné par une seconde guitare du cru, un certain Rémi. Je ne sais pas si ces deux là avaient répété ensemble mais ils réussissent à s'accorder harmonieusement. Ce Richard a la rage, ça se sent dans sa musique et dans ses interprétations! Espérons qu'il progresse encore loin dans cette veine, il a du talent.

HARRY MANX

26 juillet 2003
Autant la slide de Richard Johnston est ravageuse, autant celle d'Harry Manx est calme et posée. Mais on apprécie tout autant. Ici et là on entend des réminiscences de musique indienne forts agréables, mais partout on sent poindre la mélancolie et le vague à l'âme. Bref le blues... Un artiste que nous recroiserons souvent avec plaisir et qui a beaucoup plu au public. Le grand comme aux initiés.

ODETTA

26 juillet 2003
Elle se présentait en tant que présidente de cette 10ème édition. Je dois avouer ici mon inculture sur cette dame qui lutta au coté de Martin Luther King. Mais dès le début du concert, on sent que la musique n'est qu'une dimension de son art. Elle commence par nous lire un texte, puis entrecoupe chaque morceau par des citations ou ses propres reflexions sur la vie. Il faut reconnaitre que tout ceci est un peu sentencieux mais au fur et à mesure (pour ceux qui ont réussi à résister à l'appel du cognac tonic) la sauce commence à prendre et j'apprécie petit à petit. Seulement accompagné par un pianiste, un contrebassiste et un batteur, l'atmosphère et son style musical (du folk blues - beaucoup de reprises de Leadbelly) se prétaient davantage à un cadre intimiste plutôt qu'à la grande scène. Pas le grand frisson mais pas non plus le rejet catégorique comme certains de mes camarades.

 
       
   

SOLOMON BURKE

26 juillet 2003
Il revient!! The King of Rock'N'Soul se produit pour la troisième fois en France en moins d'un an. Après son incroyable show cet hiver à Bagnolet, j'étais impatient de revoir ce monstre sacré. D'autant plus que son dernier album "Don't give up on me" sorti en 2002 sur Fat Possum est véritablement formidable. Et le show fut lui aussi formidable et absolument grandiose. Car quand on va voir Solomon Burke, on voit plus qu'un concert, c'est un véritable show théatral où tout est mis en scène : la traditionnelle distribution de roses au public féminin, l'épongeage du front paternel par son fils, les interpellations divines, les levées de trône (Solomon a un trône, il pése environ 200 kg), la cinquantaine de danseurs venus du public sur le medley Rock'N'Roll, les appaels à la paix et à l'amour, le final sur "Everybody needs somebody"... Rappelons également que Solomon possède une voix extraordinaire à vous filer la chair de poule.

  Sur "Don't give up on me", ou "Soul searchin", son chant a eu un effet bœuf sur moi! Frissons garantis. Que dire également des ses reprises de "Dock of the Bay" ou de "Fafafafa", superbes rien d'autres. De ses tubes "Down in the valley", "Cry to me", "If you need me", ou encore "Can't get you out of my mind", tous magnifiques. Rappelons encore qu'un spectacle de Solomon Burke c'est sur scène : une batterie, une basse, un clavier, un piano, un guitariste, quatre cuivres, deux choristes, une harpiste (la belle Julia dont la harpe était audible cette fois). 12 personnes sur scène, et je ne parle pas d'Ana Popovic (oui, oui Ana Popovic) qui vient sur le dernier morceau prendre quelques solos hasardeux. King Solomon était bien présent ce soir là à Cognac. Il n'y a pas à tergiverser c'était fabuleux tout simplement.  
       
   

HOODOOMEN & Co

26 juillet 2003
L'un des meilleurs groupes français et Dieu sait que la concurrence est rude à Cognac entre tous les groupes qui jouent chaque soir dans les bars. Ils sont réellement tous bons, mettant le feu à chaque coin de rue : Rosebud Blue Sauce, Malted Milk, Mudzilla, Stincky Lou and the Goon Mat (avec ou sans Elmore D) et nos Hoodoomen avec la guitare de Pascal "west coast" Fouquet. Désolé pour Lenny Lafargue, Xavier Pillac et d'autres, pas pu tout voir, tout écouter. Mais rien que la foison de groupes jouant dans les bars mérite le déplacement à Cognac...alors si un soir la programmation de la grande scène ne vous convient pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Z'avez qu'à aller boire un coup.

JOHN CLEARY

26 juillet 2003
En cette fin de soirée très avancée, on jette une oreille discrète à John Cleary. On discute, on boit de la bière au cognac, on mange des ventrèches et on rediscute de Solomon Burke par exemple. Ah oui, John Cleary c'était comment? ben on attendra le lendemain...

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 
   

BRASSHOPPERS

27 juillet 2003
Encore une fois, ils nous régalent avec ce cocktail de cuivres punchy et rigolo. Le public de la scène Eden Blues est aux anges (elle est fine celle là), nous aussi. Le public de la scène Eden Blues participe avec joie aux chorégraphies orchestrées par les Brasshoppers, nous aussi.

GUY DAVIS

27 juillet 2003
J'apprécie un peu plus dans la formule en trio mais j'ai du mal à être emballé.

AYNSLEY LISTER

27 juillet 2003
Pendant la conférence de presse de fin de clôture du festival, quelques notes éparses me parviennent. Le gamin semble jouer électrique (on s'en doutait) et en solo. Tiens je reconnais "Mad Man Blues" de Dr Feelgood... c'est uniquement pour ça que je vous parle d'Aynsley Lister, parce que je peux pas en dire beaucoup plus.

JOHN CLEARY

27 juillet 2003
J'ai enfin écouté! et puis j'aime pas du tout! John Cleary est un pianiste/chanteur. Il est accompagné par un guitariste (le fils caché de Solomon vu sa corpulence) et par une section rythmique basse/batterie traditionnelle. Leur style est un mélange de blues et de funk très prononcé. Et j'aime pas la funk. 36 notes de basse à la minute, la guitare qui fait "shlink,shlink" la moitié du temps et les tempos saccadés, c'est vraiment pas mon truc.

 
   

 

 
   

WILLY DEVILLE

27 juillet 2003
Willy Deville est un artiste atypique et nombreux sont ceux qui s'interrogeaient sur le bien fondé de l'honneur qui lui était fait de clôturer le festival. Malheureusement ils ont eu en grande partie raison. Et pourtant je me rappelle d'un bon concert en 1992 avec un groupe plus étoffé par la présence de cuivres. Mais cette année Willy n'était pas au top de sa forme. Le public avait pourtant répondu présent, la pelouse devant la grande scène était bien remplie. Mais au fil de la prestation (trop légère en durée) et au vu du manque d'implication de Willy, il déserta au fur et à mesure. Son tube "Hey Joe" version Tex Mex ne sauva pas les meubles et les sifflets se firent entendre à la fin de son concert... Mauvaise soirée pour Mister Deville.

retrouvez les photos de cette édition 2003...

 

par Edouard et par Vince
(Photos Thierry Pereira)

2004