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Chaque
mois métablues donne son point de vue sur un sujet
qui lui tient à coeur. Cette page retrace ces différentes
prises de position...
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Janvier 2009 |
"Hard
Rock Toujours..." par
Vince. |
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Amis du Blues,
vous savez qu’il nous arrive de laisser de temps à
autre une oreille trainer du coté du Hard, pas forcement
dans ce qu’il a de plus brutal, mais du coté
d’un rock heavy bien lourd et bien gras qui accompagne
nos riches samedi après midi à bricoler des
carburateurs de scooter dans nos garages respectifs ! Non
je ne donnerai pas plus d’éléments sur
ce dernier point, mais, oui, on aime aussi le hard car ca
fait du bien par ou ca passe !
Alors qu’écoutez
vous en 2009 me direz vous ? quel est le groupe de Hard
« tendance » ? le disque à posséder
? vous savez l’album que l’on voit en promo
à la télé ou chroniqué dans
les toujours succulentes Femmes Actuelles (lecture indispensable
à tout amateur d’horoscope sérieux…)
? et ben ma bonne dame, au risque de vous surprendre, la
même chose que vous écoutiez il y a 10, 20
voire 30 ans ! Alors vous allez me dire, ca y est, revoilà
le flingueur de Vince, il nous a déjà fait
le coup en 2006 dans son coup de gueule Rock toujours…
Et pourtant, force est de constater que c’est la vérité.
Regardez vos écrans
de publicité (avant 20h00 désormais) : quelles
sont les pubs télés les plus récentes
pour des disques ? AC/DC et les Guns’n’Roses
! Incroyable ! Même Madonna qui a sorti un album au
cours de l’année 2008 n’a pas eu autant
d’écrans de pub pour la sortie de son album…
Et le pire, c’est que cela semble marcher. AC/DC non
content d’avoir rempli 2 Bercy pour Février
2009 vient de s’offrir un Stade de France dont la
totalité des billets a été vendue en
moins de 8 heures ! un record ! Il faut reconnaître
à nos australiens une persévérance
musicale assez rare pour un groupe qui a atteint cette renommée,
cependant, cette constance fait qu’il me parait difficile
de dire si leur dernier album (Black Ice, Columbia 2008)
est meilleur ou moins bon que le précédent.
On y reconnaît la touche AC/DC et c’est sans
doute ca que recherche tout amateur du groupe.
Autre sujet : les Guns !
LE groupe de mon adolescence ! 2008 accouche enfin de l’album
tant attendu (Chinese Democracy, Geffen 2008)… Selon
Axl Rose (seul rescapé du line up original au coté
de Dizzy Reed), cet album se veut être le meilleur
album de l’histoire du rock ! on connaît la
modestie d’Axl, mais il est clair que cet album est
qualifiable par bons nombres de superlatifs (le plus cher,
le plus long à produire…), et au final on ajoutera
: l’une des plus belles escroqueries musicales ! car
le fan de base que j’ai pu être attendait bien
mieux que cet album de rock tout bonnement banal !
Et les autres me direz-vous
? ben ils sont la aussi. A commencer par Metallica, qui
non content d’avoir sorti Death Magnetic (Mercury,
2008) en septembre 2008 produit par le talentueux Rick Rubin,
a placé son disque au top des ventes en France dés
la première semaine et a rempli également
2 dates à Bercy en avril et une date à Nîmes
dans les Arènes (ca vous rappelle quelque chose ?).
Les anglais de Judas Priest qui ont sorti Nostradamus (Columbia
2008) en juin 2008 se lance en tournée européenne
très prochainement, avec a leur coté Megadeth,
mené par Dave Mustain seul membre « historique
» du groupe.
2008 a aussi vu le retour
de Motörhead (album Motorizer, SPV 2008) et même
de Def Leppard dont l’album Songs from the Sparkle
Lounge (Mercury 2008) sorti fin avril 2008 n’a pas
trouvé un réel succès. Enfin, on peut
aussi faire état d’Iron Maiden qui cloture
une tournée mondiale et annonce un nouvel opus pour
2009/2010, d’Aerosmith qui donne environ les mêmes
délais pour leur nouveau cru, ou même encore
de Slayer qui annonce la sortie prochaine d’un Human
Genocide produit par le même Rick Rubin, et qui est
passé par Paris en novembre dernier.
La liste de tous ces groupes
de moins en moins chevelus est sans doute loin d’être
exhaustive, mais ces groupes sont toujours la, alors mon
collègue Edouard dira que c’est parce qu’il
n’y a toujours pas mieux, c’est sans doute vrai
! Enfin, si 2009 est l’année de la crise économique,
un seul placement net d’impôt à l’air
de tenir le cap : le Hard ! A bon entendeur… |
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Novembre - Décembre
2008 |
"Du
Jeunisme Bis : The Homemade Jamz Blues Band"
par Edouard. |
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Oui, si vous
êtes un fidèle vous vous rappelez sans doute
d'un précédent article intitulé "Du
jeunisme" traitant des sieurs Lang, Welch, Sheperd
& co et d'une jeune et fraîche adolescente Miss
Stone… Depuis ces jeunes ont fait leur petit bout
de chemin ou stagnés c'est selon.
Si dans le cas de
ces derniers, j'étais dubitatif sur leur avenir professionnel
en tant qu'artistes je le suis beaucoup moins sur le cas
qui nous occupe aujourd'hui. Des petits jeunes qui défrayent
la chronique bluesistique en 2008 : The Homemade Jamz Blues
Band..
Il s'agit là d'un groupe familial encore en age de
jouer aux playmobils comme on en trouve tant et tant dans
le rock : des Hanson à la dernière version
teutonne Tokyo Hotel.
A la différence que The Homemade Jamz Blues Band
fait preuve d'une réelle maturité et d'un
grand talent. Ils nous proposent un blues pur et dur. Pas
de traces de modernité ou d'autres influences; non
leur truc c'est le blues.
Emmené par
Ryan Perry, 15 ans, au chant et à la guitare où
l'on sent l'influence de BB King mais il ajoute une touche
de wah-wah. Kyle Perry est à la basse et enfin la
frangine de 9 ans Taya est à la batterie. C'est cette
dernière qui est la plus impressionnante. Du fait
de son plus jeune age mais aussi par son jeu de vieux routier
: d'un naturel confondant et pas une touche n'est identique
à la précédente!
Attention, tout n'est
pas encore parfait et leur disque "Pay me no mind"
n'est pas encore du calibre d'un "Disque du mois"
Métablues. Certains morceaux sont trop quelconque
et passe-partout, d'autres utilisent des ficelles un peu
faciles et grossières…Mais dans l'ensemble,
c'est carré, ça tient fermement la route et
le plaisir d'écoute est évident sur l'enchaînement
"Right Thang, Wrong Woman" / "Penny waiting
on a change".
Les compositions sont signés du papa Renaud Perry
qui joue également de l'harmonica sur l'album. Bien
belle famille, le papa peut être fier.
Pour ne pas rester
à coté de la hype "Homemande Jamz Blues
band", il ne vous reste plus qu'à les découvrir
en live lors de leur passage en Suisse au festival de Lucerne
ou écouter leur CD "Pay me no mind" paru
chez les canadiens de NorthernBlues.
En attendant le prochain qui devrait confirmer ce premier
essai.
THE HOMEMADE JMAZ BLUES BAND : CD : "Pay Me No Mind"
– 2008- NorthernBlues
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Aout - Septembre 2008
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"Les
oubliés de ma discothèque"
par Edouard. |
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C'est en
me grattant la tête pour trouver un sujet à
nos émissions thématiques de l'été
(vous vous souvenez, Métablues, c'est aussi et avant
tout une émission de radio!) que l'idée m'a
effleuré.
En général pour rechercher une idée,
je parcours de haut en bas et de gauche à droite
les diverses étagères où sont empilés
mes disques. Tout en bas à droite, c'est les "Z"
et pour sortir un des mes ZZ Top faut que je me mette à
quatre pattes…
Et là en parcourant les tranches des disques , je
cherchais un lien entre eux, un sujet. Oh non, pas encore
une spéciale Chicago, ni une énième
BB King…
Et puis quelques interrogations surgissent ; Chris Cobb?
qu'est ce que c'est que ce truc?
Greg Serrato, j'ai ça moi?
Al Garret, Al qui?
Tutu Jones, z'êtes sur?
Blue Louie, mais oui bien sur!
Tous ces noms, plus ou moins
obscurs, ces disques aux origines perdues, voilà
je le tenais mon sujet d'émission : "les oubliés
de ma discothèque!".
Ou "La revanche du retour du Bluesman de la mort"
si vous préférez.
L'idée m'a bien fait
marrer, et c'est avec beaucoup d'ironie que j'extrayais
ces supposés nanards des mes piles de CD. Et c'est
toujours avec le sourire au coin des lèvres que je
les installais par paquet de cinq dans mon chargeur à
CD.
D'où venaient ces
CD? Achetés en soldes ou pas. Offerts par une tatie
bien attentionnée. Ou plus simplement gravés
à partir d'une pile de disques empruntée à
un pote. Dans tous les cas, jamais écoutés
en entier (voire jamais écouté tout court)
et rangés en bas de la pile.
Je parvenais à identifier ainsi une trentaine de
CD non identifiés justement. Y'en a pas tellement
que ça au final. Première bonne nouvelle.
A leur écoute, ils
étaient quand même plutôt pas mal. Certains
franchement bons. Je remballe mon air narquois. Seconde
bonne nouvelle. Hé oui, si je les ai, c'est que y'a
une bonne raison, non? Je retrouve le sourire.
Surtout à l'écoute de gars comme Johnny Nicholas
ou Johnnie Marshall.
C'est même rudement bien.
En voilà une émission qu'elle sera bonne.
Sur que vous en avez aussi
des disques comme ça chez vous, alors un conseil
pour l'hiver : écoutez les, une bonne surprise vous
attend sûrement. |
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Juin - Juillet 2008 |
"Blues
Passions 2008 : la déception"
par Edouard. |
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En mai 2006,
nous avions déjà intitulé un article
"Points d'interrogations" à propos de ce
cher vieux festival de Cognac. Nous étions alors
pour le moins dubitatifs...
2008 nous laisse pantois, comme un frétillant goujon
sorti de l'eau, la gueule grande ouverte.
Nous soutenons le nécessaire
besoin de diversité artistique. Tous les genres se
doivent d'être représentés et pas seulement
les 12 mesures pour faire plaisir à quelques puristes
ronchonants.
Dans ce même ordre
d'idées, nous comprenons le fait de voir sur l'affiche
un ou deux noms pas franchement cœur de cible mais
ratissant large. Le souci est bel bien d'avoir un festival
rentable et donc durable dans le temps.
En revanche ce qui nous
déplait cette année, c'est le sentiment que
ces deux tendances, diversité et rentabilité,
prennent le pas sur les valeurs originelles du festival.
Quid même du nom du festival : "Blues Passions"?
Les têtes d'affiches résolument "Blues"
sont complètement noyées sur la grande scène
au milieu d'un grand bouillon musical ou alors carrément
absentes.
Ce qui nous déroute
en effet, c'est l'omniprésence d'un courant que nous
qualifierons de "mainstream" (sans remettre en
cause la qualité des artistes proposés) au
détriment du Blues. Ce sentiment n'est pas contrebalancé
par la programmation proposée sur les multiples petites
scènes du festival (on sait que c'est bien!) mais
c'est pour les "grands noms" de la "grande
scène" que nous descendons à Cognac…
Ajouter à cela un festival qui s'allonge d'année
en année et vous obtenez un bien bel éparpillement.
Bon, nous vous laissons
seuls juges de la programmation 2008.
Pour notre part, vous retrouverez nos têtes de goujons
le 24 juillet au soir et puis nous nous consolerons à
Lucerne en novembre…
Mercredi
23 juillet :
• Beverly Guitar Watkins
• Steve Luthaker
• Status Quo |
Jeudi 24
juillet :
• Marie Knight
• Willie King
• Billy Jones |
Vendredi
25 juillet :
• Pyeng Threadgill
• Joan Baez
• Leningrad Cowboys |
Samedi
26 juillet :
• Phoebe Killdeer
• Keziah Jones
• Massive Attack |
Blues Passions 2008
du 22 au 27 juillet à Cognac (Charente).
www.bluespassions.com
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Janvier - Février
2008 |
"Zucchero
reprend Johnny qui chante le Blues"
par Edouard. |
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A Metablues,
nous ne pouvions pas passer sous silence l'événement
discographique de l'hiver 2007-2008 : Johnny Halliday sort
un disque de Blues.
Pour parler franchement, on s'en tape complètement.
Pour ne pas dire plus.
Dans l'équipe,
et je crois comme beaucoup de monde, nous avons une certaine
tendresse pour ce vieux Jojo. Sa carrière, un bon
paquet de ses chansons, ses mariages, ses bourdes : respect
ou amusement.
Là où cela nous amuse moins, pour ne pas dire
plus, ce n'est pas l'association de Johnny avec le Blues
(tout le monde en a le droit, Johnny aurait même une
certaine légitimité) mais le fait maintenant
que pour les médias et le grand public Blues = dernier
disque de Johnny Halliday et basta. Le Blues est alors réduit
à une simple expression, une seule vision, celle
de Johnny. Et tous nos artistes chéris, qui ne sont
déjà pas très exposés médiatiquement,
le sont encore moins. Le Blues est réduit à
une caricature : la meilleure preuve dans la pub avec le
dit Johnny pour une marque de lunettes au nom has been.
Or nous savons bien
que le Blues c'est bien plus que cela, ou alors tout à
fait autre chose.
Dans le dernier SoulBag (N°189) Christophe Mourot nous
dit qu'il faudrait concevoir le terme "Blues"
comme un terme générique plutôt que
comme d'une désignation précise d'un genre
musical. Swing, Jump, Soul, Rhythm&Blues, Rock, Zydeco,
etc sont autant de genres qui peuvent ainsi se retrouver
sous la bannière Blues.
L'autre idée pourrait être que le terme "Blues"
définit bel et bien un style musical précis.
Cela semble plutôt être le sentiment du vénérable
Marin Poumérol qu'il exprime dans un court article
incendiaire sur la "discographie idéale du Blues
en 150 CD" émise par la FNAC (N°16 d'ABS
Magazine). C'est la fameuse étiquette qui nous permet
de ne pas prendre des vessies pour des lanternes.
Ces deux visions ne s'affrontent pas : elles se complètent
le Blues peut être un fourre-tout où Johnny
a sa place et en même temps Johnny n'a jamais fait
de Blues.
Pour ma part, je navigue
allégrement au besoin entre ces deux idées
en affirmant avec aplomb que "Johnny est au Blues ce
qu'est Mac Do à la gastronomie" ou que "Piaf
est une merveilleuse chanteuse de Blues".
Enfin bref, le dernier Johnny nous fait quand même
un bon sujet de poilade. Nous nous marrions en marchant
dans les rues de Cognac cet été en digressant
sur le prochain disque de Zucchero : "Zucchero reprend
Johnny qui chante le Blues".
Sur qu'on l'attend
de pied ferme. Pour ne pas dire plus. On attendra enfin
parler de Blues à la télé… |
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Novembre - Décembre
2007 |
"Dixiefrog
se fend" par
Edouard. |
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Oui, oui
le label français qui en 2006 a fêté
ses 20 ans se fend…Et à double titre.
Pendant longtemps, Dixiefrog
a surtout été connu pour être le promoteur
français de Popa Chubby. La musique du new-yorkais
n'a jamais été notre tasse de thé dans
l'équipe de Métablues. Et tous ses copains
de la Big Apple (Mason Casey, Big Ed Sullivan & Co)
ne nous faisaient pas plus d'effet. Il s'agit purement là
d'une affaire de goût.
Bien sur le label ne se limitait pas à eux et là
diversité discographique était là :
Shaver du coté de la country, Ken Mc Mahan plutôt
rock ou Duke Robillard pour le blues. Mais malgré
tout, Dixiefrog était irrémédiablement
lié au son de New York.
Or à force d'ouverture Dixiefrog est maintenant bien
plus que le VRP de Popa Chubby.
La marque visible de cette transition est, pour moi, l'arrivée
des artistes Music Maker au catalogue. (Qu'est ce? Une fondation
dirigée par Tim Duffy qui vient en aide aux artistes
de blues en difficulté. Et pas seulement d'un point
de vue artistique : aide aux soins, au logement, etc…).
En plus de Pura Fe ou de Beverly "Guitar" Watkins,
Dixiefrog nous propose actuellement le très bon disque
de Marie Knight, vieille de la vielle s'il en est, ou les
jeunots de Carolina Chocolate Drops qui appellent leur mélange
de blues/folk/ragtime/jug de l"Early American Music".
Du tout bon.
Alors même si pour les dirigeants de Dixiefrog cet
éclectisme ne date pas d'aujourd'hui, je tiens particulièrement
à le souligner car dans mon esprit cela n'a pas toujours
été le cas.
Enfin, Dixiefrog se fend
sur chacun de ses produits. Un mot résume l'état
d'esprit de la maison : soigné. Oui, le travail est
soigné. Les disques sont présentés
dans des digipacks cartonnés. Les photos sont belles
et ne ressemblent pas à des timbres poste. Les livrets
sont luxueux et souvent copieux. Enfin cerise sur le gâteau,
la majorité des albums contient une séquence
vidéo d'une dizaine de minutes nous présentant
soit les Carolina Chocolate Drops jouant dans une bibliothèque
familiale, soit une interview lunaire de l'incroyable Webb
Wilder.
Là encore, il faut rendre hommage à ce travail
remarquable.
Merci donc Philippe Langlois
pour sa persévérance et longue vie à
Dixiefrog.
Disponible actuellement
dans vos crémeries habituelles :
Carolina Chocolate Drops
"Heritage"
Beverly "Guitar" Watkins "Don't mess with
miss Watkins"
Webb Wilder "It's Webb Wilder Live Time"
Marie Knight "Let us get together"
Pura Fe "Hold the rain"
Mighty Mo Rodgers "Redneck Blues"
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Septembre - Octobre2007 |
"De
l'achat circonspect d'un CD..."
par Edouard. |
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Avec approximativement
1300 CD dans ma discothèque (une paille pour certains,
une montagne pour d'autres), mon acte d'achat d'un nouveau
disque se veut désormais mûrement réfléchi.
Outre les achats irraisonnés, impulsifs, ou nostalgiques
(que je regrette aussitôt la première écoute)
genre "Kings of Leon" (le soi disant renouveau
du rock, bonjour l'ennui) ou la énième compil'
de Southern Soul (en cherchant bien, j'ai déjà
50% des morceaux), je tiens à soupeser méticuleusement
tous les paramètres : Artistes, musiciens, producteur,
année de publication, maison de disques et chroniques
ou critiques diverses…
Je tiens en haute estime
les magazines "Soul Bag" de qui vous savez et
"d'ABS Mag" d'auvergnats pur porc. Et si les chroniques
de ces deux magazines sont convergentes (encore que je me
méfie comme de la peste de certains chroniqueurs
qui ont des goûts divergents des miens et que je m'interdis
de nommer car ils m'ont payer des coups), alors je consens
à réfléchir à, oui, pourquoi
pas celui-là, à acheter le dit CD.
Avec une telle rigueur bluesistique
(ou bluesuesque, voilà que je ne sais plus), j'ai
assuré le coup pour nos disques du mois et évité
pas mal d'écueil en n'achetant pas, tiens par exemple,
la réédition des "Wild Magnolias"
au grand désespoir de Stéphaaanne Collinngg.
Mais bing patatras, voilà que ma méthode,
quasi cnrsistique, fut prise en défaut. Deux fois
de suite. Re bing, re patatras. Non pas que ma collection
augmentasse de deux bouses (y'en a, y'en a), mais bon, je
m'attendais à mieux. Vraiment beaucoup mieux. Les
CDs incriminés?
"Going back home" de Charles Walker et "Standing
at the crossroads" de Frankie Lee.
Hé, Ho, du calme les gars, j'entends d'ici, ma lorraine
natale, vos cris d'orfraie. Ben c'est comme ça, j'suis
pas emballé, j'suis pas emballé, c'est tout.
Et pourtant, mea culpa,
c'est ma faute, ma très grande faute, j'aurais du
mieux écouter le CD sampler fourni avec Soul Bag
!!! Tout était dedans et à l'écoute
je m'étais dit : "ouais c'est pas mal sans plus"
mais je me suis laissé convaincre et j'ai plongé…Pfff
quelle banane, je suis.
Alors, grosso merdo je n'ai
qu'un seul conseil, les seuls juges en fin de partie étant
vos oreilles et vos pieds (s'ils bougent tout seul) : écoutez
avant d'acheter.
Pas con, non? |
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Juillet - Aout 2007 |
"L'été
des festivals" par
Edouard. |
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Embarras
du choix au mois de juillet en France et en Navarre. Et
pas si loin de chez nous, pour celui qui daigne prendre
sa voiture, faire quelques kilomètres, boire 2 bières
uniquement et rentrer…Je ne parlerai donc pas ici
de Cognac, Cahors, Vienne, Coutances, Nice ou Juan.
Mais bien de trucs prêt de chez nous ! Y'a pas que
dans le sud que la musique est bonne!
L'été est
propice aux grands rassemblements car le beau temps doit
être de la partie malheureusement depuis quelques
années le mois d'août à Audun le Tiche
était froid et pluvieux. Pour conjurer le sort les
organisateurs du VACHE DE BLUES ont décidé
d'avancer ce rendez vous du nord de la lorraine début
Juillet. Ainsi du 6 au 8 juillet 2007 sous un chapiteau
(on conjure le sort mais on est précautionneux tout
de même) défileront : Carl Wyatt, BooBoo
Davis et Sherman Robertson le vendredi. Le samedi,
très belle affiche, avec les chanteuses Gail
Muldrow et Sharrie Williams la tornade. Clôture
de toute beauté avec les toulousains d'Awek,
Big Dez et le chanteur vedette Sugar Ray Norcia ex-Roomfull
of Blues.
Juste un peu plus loin en
kilomètres et avec une programmation tout aussi alléchante
le BLUES'N'JAZZ RALLYE de Luxembourg aura lieu le 21 juillet
2007. Rappelons le principe de la manifestation : tout est
gratuit ! Hé oui, le BLUES'N'JAZZ RALLYE est une
immense fête de la musique dédiée exclusivement
au blues et au jazz dans le Gründ (bas de Luxembourg
ville). Plusieurs scènes, saucisses et Mousel à
volonté. Mais surtout de 20h jusqu'au petit matin
Sherman Robertson (encore lui!), The Bel Airs, Johnny
Maestro, Memo Gonzalez, JW Jones, BB & The Blue Shacks,
Mississipi Mudsharks, Stincky Lou & The Goon Mat,
j'en passe et des meilleurs.
Alors devant ses alléchants
programmes, pas d'hésitation, réservez vos
week-ends en lorraine! |
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Janvier - février
2007 |
"Talk
or not talk" par
Edouard. |
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L'excellente maison
de disques Delmark publie très régulièrement
des live du meilleur des acabits. Je pense particulièrement
au "Live at the Wise Folls " d'Otis Rush chroniqué
en tant que disque du mois sur ce site web.
Fort de cette réputation,
de ma propre appréciation, et d'autres critiques,
c'est les yeux fermés que je déboursais quelques
euros pour me procurer "Live at Vern's Friendly Lounge"
de Tail Dragger et "Live at Theresa's" de Junior
Wells.
Et mon enthousiasme fut refroidi par la présence
dans ces deux albums de "talk"; autrement dit
des jacasseries des artistes entre les morceaux…Pour
être franc, ces intermèdes parlés entre
les chansons ne sont pas systématiques et ne durent
pas non plus des plombes.
Mais je m'interroge sur leur utilité.
D'aucuns argueront que cela permet de se replacer dans le
contexte et l'ambiance du concert. Ainsi on ne tronque pas
la vérité d'un soir. Meilleure appréhension
de la personnalité de l'artiste. Compréhension
de la musique. Communion avec le public. Bref c'est un tout.
D'autres objecteront qu'une maîtrise de l'anglais
est obligatoire pour saisir tout ce qui ce dit. Que ces
commentaires n'apportent rien à la qualité
des compositions. Et que tout cela nuit à l'écoute
d'une traite d'un album.
Pour ma part, vous l'aurez compris,
je me range plutôt dans cette dernière catégorie.
Si un commentaire ou une blague de 30 secondes peuvent m'intéresser,
je reste dubitatif sur leur utilisation longue et systématique.
A titre d'exemple, sur le "Live at Theresa's"
de Junior Wells, les plages 7, 8 et 9 ne sont que du pauvre
remplissage. Plage 7 : 1 min de bla bla, suivi de 1 min
27 de happy birthday (plage 8) enchaîné avec
1 min 47 de parlotte idiote (plage 9).
En lieu et place de ces 4 minutes inutiles, Mr Koester de
Delmark aurait pu nous mettre un morceau supplémentaire
avec des vrais bouts d'harmonica et de guitare dedans…
Mais bon, l'intérêt
historique semble avoir primé sur l'unité
et la continuité du disque.
Est-ce le bon choix? Est-ce une nouvelle tendance?
A surveiller et à chacun de
se faire son opinion. Quant à moi je serrai plus
vigilant, c'est sur! |
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Décembre 2006 |
"Un
grand merci" par
Vince. |
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Cela fait plus de
10 rentrées de septembre que métablues revient
sur les ondes 93.7 à Nancy et 101.4 à Longwy
en FM. Ca a commencé sur Radio Jérico, puis
ça se poursuit aujourd’hui sur RCF Jérico.
Il est même désormais possible d’écouter
métablues en direct le samedi sur le net. Pour la
2de année, l’équipe de métablues
vous propose toujours Quart de Blues, 15 min pour faire
le point sur un disque, un événement…
en semaine. Malheureusement, nous ne pouvons chiffrer l’audience
de manière détaillée pour savoir qui
nous écoute. On sait cependant que l’audience
à été multipliée par 2 ou 3
de manière globale pour la radio lors des dernières
données du CSA… c’est déjà
ça.
Fin 2002, métablues revenait
sur le web. En novembre 2006, cela fait 4 ans que nous sommes
sur internet et l’on peut donner ces chiffres : 20000
visites en 4 ans, une fréquentation en constante
croissance entre décembre 2002 et mars 2005, une
baisse entre mars 2005 et décembre 2005, puis de
nouveau une forte croissance depuis mars de cette année
avec le maximum de visite en 4 ans en octobre dernier.
Alors que dire de ces chiffres, de
ces quelques indices : UN GRAND MERCI pour votre fidélité,
pour votre écoute, et vos visites sur ce site. Ces
résultats ne peuvent que nous faire plaisir et trouvent
une juste récompense pour le temps consacré
à ces projets. Ils nous encouragent aussi fortement
à continuer à faire vivre notre passion commune
dans le futur.
Pour aller plus loin en cette proche
période des vœux, nous vous souhaitons donc
à tous de très bonnes fêtes de fin d’année
et nous vous souhaitons tous nos meilleurs vœux pour
2007 et la musique en général.
Encore merci à tous et à
Manu, fidèle aux manettes de l’émission,
au nom de toute l’équipe de métablues
: Edouard, Thierry, Vince.
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Novembre 2006 |
"Lynyrd
le vaut bien" par
Edouard. |
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Depuis le lycée
et la découverte de l'hymne "Free Bird",
je suis un fan inconditionnel de ce groupe de rock sudiste
appelé Lynyrd Skynyrd.
Lynyrd Skynyrd, c'est un groupe formidable
gorgé de talents : un chanteur et chef nerveux Ronnie
Van Zandt; trois fabuleux guitaristes ferraillant à
qui mieux mieux ou à l'unisson Allen Collins, Gary
Rossington et Steve Gaines; un homme à tout faire
Ed King toujours utile à la basse ou pour empoigner
une quatrième guitare; un pianiste honky tonk qui
a toujours mis un point d'honneur à ne jouer que
sur des pianos et pas sur des "claviers"; un batteur
phénoménal à quatre bras et trois jambes
Artymus Pyle; et un bassiste stoïque comme il se doit
Leon Wilkenson.
Lynyrd Skynyrd, c'est une armée
en ordre de marche : renvoyant dans les cordes Neil Young
("Sweet Home Alabama"), passant au napalm dévastateur
une bluette tranquille de JJ Cale ("Call me the Breeze"),
s'attaquant frontalement à leur maison de disques
("Working for MCA") ou ridiculisant tous les groupes
pour lesquels ils officiaient en première partie
(Who?).
Lynyrd Skynyrd, c'est une palanquée
de tubes rock aux riffs telluriques "Saturday Night
Special", aux envolées stratosphériques
"That smell", ou aux titres sans détour
"The Needle and the Spoon", "Poison whiskey"
ou "Whiskey Rock-a-Roller".
Lynyrd Skynyrd, c'est également
un groupe ouvert et pas seulement bas du front pondant des
ballades somptueuses "Simple Man", "The Ballad
of Curtis Loew", sortant des pépites hallucinantes
"Mississipi kid", lorgnant vers le blues "Made
in the shade", et éclaboussant de sa fureur
des standards country "T for Texas" ou blues "Crossroads".
Lynyrd Skynyrd, c'est une histoire
comme seul le rock sait en inventer avec son quota de drames
: accident d'avion en 1977 dans lequel décèdent
Ronnie Van Zandt, Steve Gaines, la choriste Cassie Gaines
et le manager Dean Kilpatrick; en 1986 c'est Allen Collins
qui se plante en bagnole et qui restera paralysé
jusqu'à sa mort en 1990.
Lynyrd Skynyrd, c'est depuis leur
reformation en 1991 une constellation d'anciens rockeurs
sudistes, derniers défenseurs de cet étendard
: le frangin Johnny Van Zandt a pris la succession au chant;
Rickey Medlocke leader/tueur de Blackfoot tient une des
lead guitar et un ancien hors la loi Hughie Thomasson apporte
son phrasé country à la guitare.
En bref Lynyrd Skynyrd, c'est toute
la mythologie des péquenots sudistes américains
: teigneux (bagarreurs), déconneurs (alcoolos), travailleurs
(besogneux) et surtout fiers de leur racines (…).
Sauf qu'en 2006 Lynyrd Skynyrd, c'est
la musique pour "Belle color" de l'Oréal
ou une autre connerie du genre. Les godasses de sport Reebok
passe encore, mais une pétasse qui le vaut bien alors
là, j'en reste sur le cul…
Mais où va-t-on? PUTAIN! |
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Octobre 2006 |
"Rock
toujours... le retour" par
Edouard. |
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Je rebondis
sur les opinions exprimées par mon ami et collègue
Vince le flingeur le mois dernier sur nos amis papys rockeurs…
Si je rigole aux pitreries
du sieur Keith Richards et de son cocotier, en revanche
mon chauvinisme footballistique a été mis
à rude épreuve par les embrassades affligeantes
de Sir Mick et de Bad Boy Materasi.
Oui, les Rolling Stones étaient sous les feux de
la rampe cet été.
Libre à chacun d'en penser du bien ("Ah, ils
sont encore là!") ou du mal ("Ah, ils sont
encore là!") mais la question à se poser
est de savoir pourquoi les médias parlent encore
d'eux et de tous leurs acolytes, les papys du rock donc...
En réfléchissant
un peu, la réponse m'est apparue évidente
: il n'y a personne d'autre !
Oui depuis combien de temps n'y a-t-il pas eu un tube rock
imparable?
Un truc universel qui balaye tout, rentre dans vos têtes,
de celles de la ménagère de moins de 50 ans
et ne vous lâche pas.
Je parle de rock, d'un truc à grosses guitares, pas
d'une bluette pop…
Un truc à la "Satisfaction", quoi…
Allez à votre tour de chercher un peu.
Ben je vous donne ma réponse
: 1991.
Je me rappelle mes soirées de bachotage à
écouter l'inrockuptible Bernard Lenoir sur France
Inter. Un morceau mettait le feu partout sur son passage
: "Smells like teen spirit".
Force est de constater que depuis 15 ans, pas un morceau
n'est arrivé à la cheville du brûlot
de Nirvana. Pas un groupe n'a senti le souffre et déchaîné
les foules plus que le trio de Seattle.
Mais malheureusement le type s'est flingué.
Alors faute de remplaçant, on va encore continuer
à parler des Stones et des autres.
Moi, je m'en fous j'aime
bien. Mais ça fait chier mon pote Vince.
On peut toujours se rabattre sur Jenifer en attendant la
relève.
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Septembre 2006 |
"Rock
toujours " par
Vince. |
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C’est
en écoutant la radio que me sont venus ces quelques
réflexions…
D’accord j’étais
loin de faire parti du programme de cette terre dans les
années soixante, mais cinq mauvais garçons
de 40 ans mes aînés avaient déjà
fait parler d’eux. Ces rebelles asociaux obsédés
par le sexe (rock n’roll quoi !) avaient réussi
à se faire interdire de radio pour un titre aux paroles
jugées trop salaces, Satisfaction. A l’époque
les Rolling Stones sortaient des « 45 tours »
assez régulièrement, ponctués tout
aussi régulièrement d’albums devenus
classiques et incontournables aujourd’hui.
En 1967 les quatre petits
gars de Liverpool, un peu plus propres que les 5 précédents,
se font à leur tour interdire de BBC pour le morceau
A day in the life de l’album Sgt Pepper’s lonely
hearts club band. Comme pour leurs collègues, les
mœurs de l’époque ne peuvent encore accepter
des paroles faisant sous entendre des références
à des produits illicites. Cette année là
toujours, Claude François a déjà découvert
Monsieur 100000 Volts mais pas encore l’électricité
d’EDF, et quand Pink Floyd sort son premier single,
Arnold Layne (qui raconte l’histoire d’un travesti
volant des sous vêtements féminins), on ne
pas dire que les médias trouvent ça à
leur goût, et les radios publiques anglaises s’interdisent
de le diffuser. Les Cream sont l’un des évènements
majeurs de l’année 1967, avant de se saborder
en 1969 au moment où Led Zep pose les fondements
du futur hard rock avec son premier album.
Good times, bad times, tous
ces jeunes gens prennent de l’âge, se sortent
(ou pas) de leurs excès de jeunesse, et traversent
les ères du disco, du rap ou d’autres daubes
reflétant notre société de consommation
actuelle.
Au printemps 2005, la critique
s’enflamme pour le nouveau Robert Plant qui vient
de sortir. Guillaume Durand reçoit la belle crinière
blonde avec les honneurs d’une star mythique. Mais
ce n’est rien par rapport à ce qui arrive.
L’évènement de l’année
s’annonce être la nouvelle cuvée des
Stones. Avant même d’entendre le premier riff
de papy Keith, tous les médias ont déjà
parlé de cet album et de la tournée mondiale
qui l’accompagne. OK, Charlie se remet d’un
cancer de la gorge, et Ronnie sort d’une énième
cure de désintox alcoolique, mais ce sera bon, c’est
sur. Au bout d’un mois, tous les médias diffusent
la gentille balade tirée de Bigger Bang et les stades
se remplissent. Et la noblesse royale de sa Majesté
n’a pas tout dit ! Sir Paul McCartney revient en force.
Ses concerts dévoilés un par un sont complets
encore plus rapidement que ceux de U2. De nouveau, les radios,
les télés offrent du temps d’antenne
à notre petit scarabée. Mais soyons honnêtes,
tout comme le beaujolais nouveau, même si y’en
a parfois des bons, ça n’est quand même
pas un grand cru !
En 2006, Michel Drucker
fait toujours de la télé. Et après
? Et ben, suite à leurs concerts de juin 2005 qui
voyaient leur retour sur scène, les Cream se reformeraient
prochainement. Et c’est la même chose pour Pink
Floyd. Les 2 ennemis jurés, Roger Waters et David
Gilmour, seraient en contact pour envisager un retour du
Floyd suite à un concert qui leurs a remis les dollars
en face des yeux. Pink Floyd (sans Gilmour) passait dernièrement
par le Grand Prix de France à grand renfort de pub
et d’exclusivité. Début juillet, autre
retour anglais, celui des Who ! des qui ? des Who ! Ben
ouais pépé Townshend est un peu sourdingue
mais mouline toujours autant, et pas pour brasser que de
l’air… Cette rentrée se fait avec Dylan
qui, fort d'un nouvel album, se place déjà
en tête des charts aux States. Ca ne lui était
pas arrivé depuis 30 ans...
40 ans après, branchez
France Inter et fermez les yeux, éteignez la Star
Ac et ouvrez Télérama, vous verrez, on s’y
croirait. Ils sont toujours là et bien vivants. Est-ce
que ça veut dire qu’on se tapera encore Jenifer
dans 40 ans ? On verra. En attendant, place aux vieux !
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Juillet - Août 2006 |
"Earth
Wind and Fire : Arnaque à Cognac ?"
par Vince. |
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La programmation de
prochain Cognac Blues Passions soulève ça
et là quelques grincements de dents, reprochant,
qui l’absence de “vrai blues”, qui la
présence exacerbée de soul ou funk, le tout,
avec une certaine retenue, histoire de ne pas froisser l’organisation,
et pour certains, de ne pas nuire à l’obtention
du précieux sésame de presse.
A titre tout a fait personnel, cette
programmation me convient même si.... La présence
d’Otis Clay, des Neville Brothers (dont je vous recommande
chaudement le dernier album Walkin' in the shadow of life)
et d’Earth Wind and Fire (dont les prestations live
sont débordantes d’énergie et super
calées musicalement), m’aurait suffi amplement,
sachant que comme chaque année, les surprises viennent
des groupes « pas connus » ou présents
sur le off.
Ceci dit, alors que le festival s’approche
à grands pas, il est temps de remettre quelques pendules
à l’heure. Comme le rappelait mon cher camarade
Edouard le mois dernier dans cette même rubrique,
nous sommes lorrains, un brin gras et bouseux, et sauter
à deux pieds dans une flaque d’eau, ca nous
fait pas peur ! Non pas pour éclabousser par pur
plaisir, mais simplement pour dire les choses comme elles
sont.
Ainsi, en lisant entre les lignes
du programme, nous avons mis nos doigts boudinés
sur une sorte d’imposture, peu néfaste pour
le festival, mais entraînant une déception
obligatoire pour chaque fan (ou simple amateur comme moi)
d’Earth Wind and Fire (EWF).
Soyons clairs : le groupe qui jouera
ce samedi 29 juillet sur la scène de Cognac n’est
en rien EWF. Point de Maurice White, Philip Bailey, Verdine
White ou Ralph Johnson en Charentes. Et pour preuve, le
groupe jouera ce jour là à Memphis (aux States
!!!) ! (www.wireonfire.com/ewf/tourframebb.html)
D’ailleurs le programme est
clair, il s’agit du groupe Earth Wind and Fire Experience
feat. Al McKay. Une petite subtilité totalement camouflée
par un ensemble d’informations relatives au groupe
EWF, le vrai ! Le site internet de Cognac Blues Passions
renvoit vers le site officiel de EWF, donne les titres des
derniers albums de EWF etc…
Mais alors qui sera sur scène
à Cognac ? Guitariste-compositeur, Al McKay est à
l’origine de nombreux tubes du groupe EWF, mais il
a quitté ce dernier en 1981 ! Vous pouvez visiter
son site web : http://almckay.com.
Il tourne désormais avec ce groupe EWF Experience
afin de faire vivre « une grosse machine à
tubes », accompagné de Devere Duckett, Tim
Owens et Claude Woods au chant.
Notre message s’adresse donc
aux curieux qui rêvent d’entendre September,
Sing A Song ou Boogie Wonderland en live, soyez prévenus,
vous entendrez la musique d’EWF jouée par d’autres.
C’est pas pour ça que ce sera pas bien, mais
c’est mieux de le dire.
A bon entendeur, let’s groove
!
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Mai - Juin 2006 |
"Cognac
2006 : Points d'interrogation ?"
par Edouard. |
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Michel Rolland, le
directeur du Cognac Blues Passions, le répète
régulièrement le festival "Cognac
Blues Passions" n'est pas exclusivement centré
sur le Blues mais s'ouvre à toutes les musiques
noires ou afro-américaines.
Ainsi nous avons pu apprécier les années
passées du Doo-Wop, du Gopsel, du Funk, de la
Soul, du Rock et bien sur du bon vieux Blues…La
programmation a toujours visé large : pour tous
les goûts, pour tous les publics. Les
amateurs que nous sommes ont toujours trouvé
leur compte dans cette diversité.
Cette année 2006, le festival remet le couvert
dans le même esprit mais la soupe semble moins
alléchante que les années précédentes.
Où sont passés
les Bluesmen?
Il y en a certes, mais point de grands noms. Point
de grande soirée "Blues". Point de
Chicago Blues. Point de West Side Sound. Point de
Texas Style, de Jump Blues, de West Coast, ou de Swing…Regardons
un peu la programmation sur la grande scène
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Jeudi
27 juillet :
• Ze Bluetones
• Terry Evans
• Otis Clay |
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Vendredi
28 juillet :
• Davell Crawford
• Irma Thomas
• The Neville Brothers |
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Samedi 29 juillet
:
• James Blood Ulmer
• Bettye Lavette
• Earth Wind & Fire |
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Dimanche 30
juillet :
• Essie Mae Brooks
• Ilene Barnes
• Isaac Hayes |
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Si chaque artiste est
absolument légitime de passer au festival, la
concentration de vedettes "soul" ou "funk"
(et ne venez pas me dire que je colle des étiquettes)
semble trop importante.
Un problème de dosage dans les ingrédients?
Nous regrettons
publiquement ici l'absence d'une ou deux têtes
d'affiche "Blues".
La réponse
sera aisée et toute faite : le Blues, mon
cher Monsieur, ce sont tous ces artistes cités
ci-dessus qui le font vivre et le composent. C'est
vrai en partie.
Pour une autre partie (la partie puriste des bouseux
de lorrains existe un poil en cherchant nür
ein bischen), ça fait un peu chier. Faut
le dire, Michel.
Alors l'interrogation
porte sur le point suivant : Serons nous motivés
pour descendre à Cognac cet été?
Festival
"Cognac Blues Passions 2006" du 26 au
30 juillet à Cognac - Charente
www.bluespassions.com
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Mars - Avril 2006 |
"Walk
the line" par
Edouard. |
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Coup de cœur
pour ce film attachant retraçant une partie de la
vie de Monsieur Johnny Cash.
On part de ses 12 ans dans la ferme de ses parents en 1945
pour terminer à Nashville à la fin des années
60 après sa rédemption.
L'histoire du Man in Black
est somme toute assez banale galère, gloire, déchéance
et rédemption. Le film fait surtout la part belle
aux relations tumultueuses qu'entretenaient Johnny Cash
et June Carter. Il ne faut pas trop s'attarder sur la véracité
historique de certaines scènes (l'audition chez Sun
Records notamment…) mais plutôt se laisser porter
et charmer par l'histoire d'amour contrariée de Johnny
et June.
Et il est un fait remarquable pour un grosse production
américaine : le film ne sombre jamais dans la mièvrerie,
le sentimentalisme à deux cents et les clichés
faciles propres à ce genre de situation. On craint
un moment une scène de cet acabit lors d'une partie
de pêche, mais non, cela reste sobre et le trouble
des personnages est seulement évoqué. Ouf
(d'habitude on a droit au couché de soleil avec reflets
sur l'eau de la rivière et moult violons).
Autre point à souligner
ce sont les performances vocales des deux acteurs. En effet,
toutes les chansons du film ont été réinterprétées
par Joaquim Phoenix (Johnny Cash) et Reese Witherspoon (June
Carter). Aucun original dans le film. Et ils s'en tirent
tous les deux très bien. Joaquim Phoenix réussi
à trouver une voix de baryton crédible et
Reese Witherspoon imite à merveille les roulements
gutturaux de June Carter.
Nommés tous les deux aux Oscars 2006, c'est finalement
Reese Witherspoon qui décroche seule la timbale.
Normal, comment ne pas tomber tous amoureux de cette petite
tête de mule pendant le film?
Certes les fans de Johnny
Cash, regretterons l'absence de telle ou telle anecdote,
critiquerons certains raccourcis faciles mais le film est
bel et bien un beau succès accessible à tous.
On attend la suite de 1970 à 2003 car contrairement
à ce que le film laisse entendre sur la fin la vie
de Johnny Cash n'a pas été aussi régulière
et tranquille qu'un train lancer sur ses rails.
Et un conseil pour la route
: allez surtout le voir en VO.
Y'a pas photo comme on dit.
"Walk the Line" de James Mangold avec Joaquim
Phoenix et Reese Witherspoon.
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Février 2006 |
"Peer
to peer, licence globale et création…"
par Edouard. |
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Encore une
fois je vais m'énerver et je vais me répéter.
M'excuse pas humblement.
Mais font rien qu'à
m'énerver suite au Midem…
Z'ont parlé dans tous les sens de téléchargement,
de peer to peer, de mp3, de rémunération des
maisons de disques des artistes et tout ça…
Y'en a des pour la licence globale. Y'en a des contres.
Y'en a pour le paiement au fichier téléchargé.
Y'en a des contres.
Mais sont tous d'accord c'est pour protéger les artistes.
Sinon plus de création. Nib. Nada. Rien. Peau de
balles.
Plus rien à se mettre dans les feuilles qui z'ont
dit.
Et là je dis stop.
STOP.
Non mais quel toupet d'essayer de nous faire avaler des
couleuvres pareilles.
La création artistique ne sera jamais en cause.
Elle a existé de tout temps, elle existera encore.
Les grottes de Lascaux et Bézu.
La création artistique est aussi immortelle que la
connerie humaine (et avec la mienne...).
Ce qui est en cause : c'est
la promotion de l'artiste. Sa diffusion auprès du
public. Sa médiatisation. C'est aussi la perte de
contrôle des maisons de disques sur leurs poulains.
Il n'est même pas la peine d'évoquer le sujet
de la production ou de l'enregistrement. Tout est numérique.
N'importe qui peut faire son disque dans sa cuisine.
Il n'est donc question que de rentabilité pour les
maisons de disques.
Pour les artistes, reste
ce qui devrait être au cœur des débats
: leur payer des droits d'auteurs.
Sujet bien souvent écarté des discussions
mais remettre en cause la Sacem et son hégémonie
serait un premier pas dans la réflexion.
Enfin bref, il se trouve
que chez nos voisins anglais, un groupe qui s'appelle "Artic
Monkeys" fait bien son blé en ce moment. Et
ils se sont toujours débrouillés tout seul… |
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Janvier 2006 |
"Des
étiquettes " par
Edouard. |
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On
attend régulièrement tous médias confondus
"La France est le pays où on colle des étiquettes",
"J'aime pas qu'on me colle des étiquettes",
"On vous met dans une case", "On m'a collé
une étiquette et je n'arrive pas à la décoller…"
etc, etc… Vous
avez, je suis sur, déjà entendu ce type discours
dans la bouche d'artiste de tout genre (musicien, comédien,
cinéaste,…). Par là en général,
l'artiste se plaint qu'il n'est pas libre de faire ce qu'il
veut. Ce discours m'énerve. Alors j'aimerais quelques
explications.
Premièrement
je souhaite que les plaignants nous révèlent
qui est ce "on".
"On est un con" (maxime bien connue mais exprimée
différemment par tous les professeurs de français
dans les collèges) et par extension celui qui l'utilise.
Secondement je demande
en quoi leur liberté, leur créativité,
leur envie de repeindre leurs chaises de jardin ou de manger
de la choucroute est bridée.
Comment? Y a-il quelque chose qui les entrave?
Troisièmement,
interrogeons nous un peu sur l'origine d'un catalogage?
Et si tout ceci n'était que le reflet historique
et condensé de la carrière de l'artiste. L'étiquetage
ne serait alors qu'un outil de reconnaissance.
Quatrièmement
Est il obligé d'avoir une seul étiquette à
la fois ou peut-on avoir plusieurs étiquettes simultanément.
Comme autant de cordes à son arc ?
Cinquièmement
Est-ce qu'avoir une étiquette ou des étiquettes
c'est péjoratif ou dégradant?
Sixièmement
Et si c'était utile?
Et finalement si c'était
dans la nature humaine ? Personnellement,
j'aime bien avant d'acheter un poulet savoir s'il vient
de Loué, s'il a été élevé
au grain, s'il a pu gambader dans de vastes étendues
de 30 cm2 et si on lui a coupé les couilles. Pareil
avec le reste. M'en
vais tant coller des étiquettes ! |
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Décembre 2005 |
"Et
c'est déjà Noël !"
par Edouard. |
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Et
c'est déjà Noël, l'année 2005
a filé vitesse grand V charriant son lot de bonnes
(cherchons) et mauvaises (ramassons) nouvelles.
Je cherche les bonnes nouvelles…
Je me penche et je ramasse : la fermeture du magasin de
disques "Boogie" de Levallois Perret, la stagnation
de "La gazette de Greenwood", le dernier et faiblard
album de BB King, l'ouragan Katerina détruisant tout
sur son passage…
Je cherche encore de quoi nous réjouir alors que
part terre, abondance de sad news : décès
en série, Little Milton adoré, Clarence Gatemouth
Brown, ou RL Burnside… Et BB King a fêté
ses 80 piges. Est-ce la sinistrose ? Et je n'ai pas encore
parlé de la dette de la France qui s'élèverait
à 200 Milliards d'Euros. On est pas dans la merde.
Pour l'équipe de
Métablues ça ne va pas si mal. On l'a mauvaise
de n'être pas descendu à Cognac cette année
et on se dit que l'an prochain, y'a pas à chier,
on y va.
Et coté positif, une nouvelle émission "Quart
de Blues" a vu le jour. J'espère que vous avez
remarqué que nous sommes toujours aussi fort pour
trouver des titres à nos émissions. Ca dure
15 minutes, ça parle de Blues et c'est à l'heure
de l'apéro tous les mercredis à 12h15. Donc
ça s'appelle "Quart de Blues". Epatant
non?
Alors tant qu'on sera les
rois de la blague, on sera les rois de la blague.
C'est déjà ça. Et joyeux Noël
! |
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Novembre 2005 |
"Arvern
Blues Society" par
Edouard. |
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Au travers
de nos diverses pérégrinations en Aragon et
en Navarre, nous avons bien évidement fait des rencontres
(souvent éthyliques) avec des passionnés,
des amoureux du Blues qui se donnent sans compter pour promouvoir
cette musique.
Ainsi il y a quelques années
à Cognac (normal), nous avons été mis
minables au bar par une bande d'auvergnats bien gaillards
et bien sympathiques. Hubert et Jimmy, animateurs radios
et fameux zozos tous comme nous, le doc et photographe au
cheveux ras Marcel Bénédit, le grand Patrick
Veysset, et leur maître à tous le vénérable
et érudit Marin Poumérol.
Cette gentille bande étant accompagné par
quelques rugbymen de (Cler)Montferrand qui ne se font pas
prier pour vous faire une démonstration du plaquage
à la sauce Marcel Michelin à 2h du mat'. Tout
ce beau monde forme plus pou moins l'Arvern Blues Society.
Et cette association de
copains a lancée une revue consacrée à
nos musiques préférées : "Arvern
Blues Society Magazine" ou ABS Mag. Nous vous en avions
déjà parlé en 2004 dans une courte
news d'actualité lors de la sortie du N°4 et
je reviens à la charge pour vous en dire tout le
bien que j'en pense et vous vanter l'excellence de ce magazine.
Primo : si j'en parle c'est
parce que ce magazine est vraiment bien. Ce n'est pas parce
que ce sont des connaissances et que nous recevons gratos
le mag à la radio.
Secondo : alors que "Rollin'&'Tublin" vient
de disparaître, que le tout neuf "Blues Again"
a les défauts de sa jeunesse et que "Blues Mag"
ne reflète pas nos goûts, ABS Mag se présente
comme le seul magazine valable en complément de l'inoxydable
"Soul Bag".
Pourquoi?
Passons sur la forme qui
nous importe peu même si elle est absolument remarquable
(papier, typographie, lisibilité, photos, mise en
page) pour nous intéresser au fond.
Le magazine débute par un dossier sur un thème
précis et c'est là que se révèle
l'excellence du journal : qualité des informations,
facilité de lecture (même pour des abrutis
comme nous), et sujet d'intérêt. Ensuite des
zooms sur des artistes souvent méconnus au travers
d'articles (Tyronne Davis pour le dernier numéro
N°8) ou d'interviews (Zac Harmon N°8).
Je me rappelle d'un zoom sur un club de Chicago le "Lee's
Unleaded Blues" qui m'avait furieusement donné
l'envie de faire mes valises et de me casser aussi sec vers
la Windy City.
En général pour commencer ma lecture, je cherche
"Le petit guide d'achat pour débutants"
de Marin Poumérol où ce dernier nous conseille
précisément sur la discographie d'un artiste
(Solomon Burke N°8). Incontournable.
Viennent ensuite les traditionnelles rubriques consacrées
au news (état de santé de Willie Kent N°8,
festivals, etc…) et la sélection d'ABS Mag
des derniers CD parus. C'est encore un point où nous
nous retrouvons complètement : leur sélection
est loin du copinage franco/français, loin du Blues
Rock à la New Yorkaise, loin du CD gratos envoyé
par une maison disque… C'est des bons qu'on vous dit!
La preuve "Think of Me" de Little Milton est leur
album coup de foudre, comme nous ce mois ci.
Alors plus d'hésitation
si vous cherchez un magazine sérieux de Blues : ABS
Mag – 5 Euros le numéro – 3 numéros
par an. Toutes les infos sur www.absmag.fr
Fortiche la bande à Marcel (et il arrive même
que Stéphane Coling apporte sa plume et son inénarrable
"agcent"). |
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Septembre et Octobre 2005
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"BB
vs Star Ac" par
Edouard. |
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Alors qu'une
énième saison de la Star Ac' débute
sous nos mirettes éblouies, Mr BB King fête
ses 80 printemps et ses plus de 50 ans dans le bizness.
Deux extrêmes du monde musical dans lequel nous vivons.
D'un coté les champions
de la musique pré-fabriquée, calibrée
et marketée à mort : on ne connaît même
pas le nom complet des jeunes gars et des jolies filles.
Tous se fondant dans le moule made in TF1 pour faire corps
avec le groupe et ensuite s'auto éliminer lors des
fameux "prime". Au final, il n'en restera plus
qu'un comme dit le Higlander. Pas sur.
A mon avis, il en restera zéro.
De l'autre le Blues Boy,
né Riley prêt d'Indianola Mississipi. Noir
et pauvre dans l'Amérique d'après guerre.
Bouffe de la vache enragé, fait de la pub pour "Pep
Ti Kon" boisson pharmaceutique à 12% d'alcool.
Mais avec son immense talent et à force de ténacité,
il impose le Blues à l'échelle de la planète.
BB le bluesman universel.
Et entre ces deux extrêmes,
tous les compromis, styles, variétés, sous
genres, philosophies, personnages, génies ou imposteurs
existent.
L'amateur de musique, le mélomane, enfin bref le
consommateur quoi, ne se retrouve pas devant l'absence de
diversité et de choix, mais bel et bien devant le
trop de possibilités qui s'offrent devant lui.
C'est bien là que
réside un des problèmes actuels. Confronté
à cette opulence, on ne sait pas où donner
de la tête, ou que choisir. Pourquoi? La paresse,
mon capitaine.
On préfère s'en remettre aux médias
qui tous confondus vous orientent vers la Starc Ac'. Pourquoi?
Pour le blé, mon capitaine.
Et c'est vraiment dommage
car l'alternative existe. BB et tous copains sont là.
Les autres aussi. Reste à se donner la peine de les
découvrir, de chercher les disques, d'aller aux concerts,
de rencontrer des artistes émouvants.
Nous sommes là pour vous aider. Les amateurs, les
fanzines, les radios associatives, les disquaires spécialisés,
les webzines ou les forums de discussion. Nous sommes là
!
Alors faites nous confiance!
Etes vous capable de faire confiance à Métablues
?
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Eté 2005 |
"La
maison Black and Tan" par
Edouard. |
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Nom
: Black & Tan
Origine : Pays Bas
Boss: Jan Mittendorp
Particularité : Ne s'encroute jamais
Oui la maison Black &
Tan ne s'encroute jamais…comme le riz du vieil oncle
machin.
Car la philosophie de la maison est de faire du neuf avec
du vieux…
Le vieux, c'est évidemment
notre musique préférée le Blues.
Le neuf, c'est d'y insuffler de la nouveauté, de
la jeunesse, quitte à prendre à rebrousse-poil
les amateurs les plus endurcis, à susciter le débat
chez les fans.
Leur technique : promouvoir des artistes souvent inconnus,
jeunes, vieux, blancs, noirs, européens, américains…Peu
importe. Ensuite carte blanche.
Faites la musique que vous
voulez. Si les racines Blues sont évidentes, la forme
musicale est beaucoup plus éclectique : un mélange
country-folk intimiste pour Mr Ernie Payne; de la soul matinée
de R&B pour Mike Andersen; des inflexions rap et une
production hyper moderne chez Billy "Tha Blues"
Jones (même le lexique du rap est repris dans le titre
des morceaux) et le petit dernier Harrison Kennedy se présente
comme un troubadour Blues, le plus souvent seul à
la guitare.
Alors, oui, les disques
produits par Black & Tan font quasi systématiquement
preuve d'originalité dans le monde traditionaliste
des 12 mesures. On n'aime pas tout, loin de là.
Mais cette originalité n'est pas faite pour nous
déplaire.
Et puis, ils sont malins chez Black & Tan : ils se sont
gardés quelques vieux de la vieille pour assurer
le fond de commerce. Byther Smith ou Boo Boo Davis!
Bravo Jan, continuez les
gars!
Mike Andersen –"Tomorrow"
Billy Jones – "Tha' Bluez"
Harrison Kennedy – "Voice Story"
Ernie Payne – "Coercion Street"
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Printemps 2005 |
"Boogie,
c'est fini !" par
Edouard. |
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Et dire que
c'était LE magasin de disques spécialisés
en Blues sur Paris et donc, par extension, sur toute la
France... Pas d'exagération dans ces propos, juste
le (triste) constat d'une réalité où
en dehors de quelques lieux très spécialisés
parisiens et encore plus rares provinciaux, difficile de
trouver notre bonheur dans les étalages des disquaires.
Toujours le même blues-rocker new-yorkais et ses copaings
trustant les têtes de gondoles et la moitié
des bacs... En dehors de ce personnage, point de choix,
de diversité ou de découverte.
Alors Boogie, boutique de
la rue Louise Michèle à Levallois Perret,
c'était l'eldorado du fan de Blues et de Soul. Je
ne vais pas vous raconter l'historique de Boogie (je ne
la connais pas de toute façon), mais quelques courtes
bribes de souvenirs avec Jacques, Jean Pierre et Didier.
J'ai appris l'existence de cette boutique spécialisée
par l'intermédiaire de Soul Bag. Normal Jacques Perrin,
rédacteur en chef de Soul Bag, est aussi l'un des
piliers de Boogie. Depuis ma province, je commandais aussi
sec. Dans mes premiers cartons, je me souviens de "Journey"
de Mighty Sam McClain ou de "I was raised on the Blues
" de Johnny Jones.
Puis lors d'une montée
à Paris (on monte toujours à la capitale depuis
la province), je découvre de visu la boutique à
un angle avec sa devanture jaune. Je rencontre surtout,
Jean Pierre Arniac, chemisette diable de Tazmanie, crinière
et barbe blanches, fan de rugby, d'Howlin' Wolf et surtout
illustre photographe (les clichés de "L'encyclopédie
du Blues" de G. Herzhaft, c'est lui). Je ressors avec
6 ou 7 Cds en poche dont "Another cow's dead"
d'Eddie King en guise de Saint Graal.
Changement dans ma vie professionnelle,
direction Clichy, ville mitoyenne de Levallois Perret. Vraiment
pas de bol pour mon portefeuille. Moi chez Boogie. Ma femme
dans les nombreux magasins de Levallois. "Tu ne ressors
pas de la boutique tant que tu ne l'as pas acheté!",
c'est ainsi que me parla Jean Pierre du premier Willie King
"Freedom Creek". "Tu ne remets plus les pieds
ici!", me dit Jean Pierre alors que je brocardais Howlin'
Wolf et que je vantais Led Zeppelin. "J'ai besoin d'une
nouvelle paire de chaussures". Les bonnes blagues.
J'y allais régulièrement
"entre midi-deux" depuis le boulot avec un collègue,
fan de Zappa (y'en a). A cette heure là on était
accueilli par Didier, grand échalas incollable sur
James Brown, fan de funk et de Soul. Well known as DJ Père
NS. Et incroyable mais vrai, quel que soit le disque qu'il
me présentait, ben j'aimais pas. C'était du
100%. Mais bon, on rigolait bien à savoir qui avait
le plus des goûts de chiottes entre Zappa de mon pote,
ma soudaine passion pour Johnny Cash et la nu-soul de Didier.
J'ai mis les pieds la dernière
fois chez Boogie le vendredi 18 mars. Soldes à -50%.
Je ne suis pas ressorti les mains vides (suis je déjà
sorti les mains vides?). Un entrepreneur relevait des cotes
avec un mètre pour le transformer en magasin de lunettes.
Le rideau définitif est tombé le 19 mars 2005.
Pourquoi? Ben... un chiffre d'affaires défaillant
sur le tout venant et puis la retraite qui s'approche pour
Jean Pierre.... Alors voila.
Alors voila MERCI à
Jacques, Jean Pierre et Didier. MERCI. On va se démerder
pour trouver les disques que l'on aime. Paske j'ai mon intégrale
de BB King en 13 CD à compléter.
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collection automne hiver
2004 !!! |
"De
la création artistique"
par Edouard.
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Après
un printemps et un été pleurnichards (cf.
coup de gueule de juin 2004) des maisons de disques, essayons
d'aborder plus en profondeur le problème posé
par la copie, et le téléchargement.
Pour lutter contre ce phénomène,
l'argument massue dégainé par les maisons
de disques est que le téléchargement mettrait
en danger la création artistique.
Le raisonnement est le suivant : téléchargement
= moins de ventes = moins de bénéfices = moins
d'investissements = moins de création artistique
!! CQFD.
Encore une fois, les maisons
de disques se foutent bien de notre gueule.
Quelles se plaignent de perdre de l'argent, OK. Il n'y a
aucune honte à vouloir faire des bénéfices.
Mais qu'elles fassent systématiquement la corrélation
avec la mort de la création artistique, alors là
pas d'accord!
Est-ce que la diminution
des bénéfices d'Universal, va empêcher
Tony Joe White, ou Solomon Burke de composer tranquilles
sous le porche de leur maison ? Non.
Est-ce que la marge négative de la Warner (si jamais
ça arrive un jour), empêchera BB King de continuer
à gratouiller sa guitare? Non.
Est-ce que la dégringolade du cours en bourse d'Universal,
empêchera les futurs Dr Feelgood de répéter
dans un garage ? Empêchera un nouveau Stevie Ray Vaughan
de martyriser les cordes de sa gratte? Empêchera une
émule d'Aretha Franklin de chanter des gospels dans
son église de quartier? Non. Non. Non.
Le processus de création
artistique n'est pas lié à la richesse de
l'artiste ni de sa maison de disques. Les exemples pullulent
et pas uniquement en musique. La meilleure preuve est bien
évidemment notre musique préféré
: le Blues. Créé par des fils d'esclaves,
des musiciens itinérants sans le sous, des ramasseurs
de coton, des pauvres quoi!
L'argument "création artistique en danger"
est donc complètement fallacieux.
Les maisons de disques vont
alors répliquer et entamer les couplets : "production
et studios d'enregistrement", "design et packaging",
"promotion ", "diffusion du produit",
"suivi des artistes", et que tout cela à
un coût.
La réponse à leur faire est alors toute simple
: Qui en bénéficie?
Les excellents Bluetones? Bo Weavil? Mudzilla? Rosebud Blue
Sauce? pour ne parler que des Frenchies. Ben non, évidemment!!
C'est la Star Ac qui bouffe
tous les crédits
Notre musique préférée ne pourra, comme
toujours, que compter sur elle-même, sur ses passionnés
et sur le développement des modes diffusion alternatifs
(par Internet comme Prince, ou par les kiosques comme Manu
Chao, par exemple).
Et ne me dites pas que grâce
à la Star Ac des artistes comme Sanseverino ou Cali
sont sortis de l'ombre. Ah la putain de bonne blague! |
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juillet et aout 2004 |
"Défaite
de la musique"
par Vince.
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Certains
la voient romantique, d'autres comme une sortie exceptionnelle,
ou bien encore comme l'occasion d'une grande fête
populaire " all night long " comme le dit la chanson.
Finalement c'est un peu tout ça la fête de
la musique. Initié il y a 23 ans, celle-ci voulait
être une fête de toutes les musiques : bonnes
ou mauvaises, bien ou mal jouées, amateurs ou professionnelles.
En adaptant le discours, on pourrait dire qu'il s'agit d'une
espèce d'espace de liberté et de diversité
culturelle qui rappellent que la culture n'est pas une question
politique, mais qu'il s'agit d'une richesse que seule les
démocraties peuvent s'offrir !
Mais revenons à notre
fête qui permet ainsi la promotion de la musique vivante
au moins une fois par an. Même s'il y a beaucoup à
en dire, nous ne reviendrons pas sur la sous-culture musicale
proposée par les grands chaînes de télévision
chaque 21 juin
Ce sera pour une prochaine fois.
21 juin 2003. La fête
suit son cours à Nancy. On est samedi soir, le temps
est superbe, les rues sont noires de monde. Tout semble
parfait et pourtant. Une bande de " sauvageons sauvages
et très cons " s'emporte et plombe la soirée.
Du moins une partie. On a noté à l'époque
une pépinière saccagée (bien moins
que par la tempête de 99), des troubles sur la voie
publique (comme dans tout événement publique),
une concentration excessive de foule en vieille ville, sans
oublier 16000 € de frais de nettoyage (le prix de la
culture ?)
Compte tenu de l'ambiance actuelle, c'est décidé,
2004 sera placée sous le signe du " tout sécuritaire
", ou plutôt pour employer les termes officiels
: " Fête de la musique : dispositif de sécurité
renforcé ! ". Fini la rigolade, l'arrêté
municipal est clair : moins vous en faites, moins y'a de
risque. Et en plus, on ne mettra pas 240 heures pour tout
nettoyer
Alors on y va :
- Interdiction de vendre des boissons alcoolisées
sur le trottoir. " Vous avez loué une tireuse
à bière mon bon monsieur ? Et bien vendez
de la bière dans votre établissement. Mais
pas en extérieur. "
- Interdiction de toute activité commerciale sur
la voie publique : " vos 300 sandwichs, mettez vous
les où je pense ". Je ne savais pas que la saucisse
pouvait attiser les foules à ce point
- " Vous n'avez pas l'autorisation de terrasse qu'on
vous a remis en mains propres y'a 2 jours, mon brave homme
? Et bien, veuillez ranger tables et chaises immédiatement
". Dès fois que.
- Fermeture à 2 heures et pas possibilité
d'aller au delà.
Quand à la musique
me direz vous ? Fini la rigolade :
- Demande d'autorisation municipale préalable pour
tout groupe désirant se produire lors de la soirée,
- Limitation de l'activité musicale à certains
quartiers préétablis,
- Branchements " sauvages " chez le particulier
interdit,
- Fermeture à 17h du parc de la Pépinière,
parc central de Nancy où le buf s'installe
spontanément chaque année. Ce qui n'empêche
pas la mairie d'y programmer 2 concerts d'extérieur
(Eddy Mitchell et Stephan Eicher) au mois de juillet
Et pour couronner le tout,
on vous sort un défilé de képis comme
jamais vous en avez vus : du policier municipal, du national,
du gendarme, du CRS, et du civil
en attendant l'armée
?
Le prétexte est simple
" la sécurité ". Il faut absolument
éviter les " problèmes graves "
de l'an dernier, les pompiers et la police doivent intervenir
immédiatement. Finalement si y'avait rien ce serait
encore mieux.
Mais à part ça, tout va bien. La municipalité
et ses responsables pavoisent, les médias locaux
relatent les faits dans le meilleur des mondes. Et pourtant.
Prises cette année sans plus de remue-ménage,
ces mesures seront réintroduites l'an prochain de
manière légitime, puis à terme on supprimera
cette manifestation tout simplement. A mon sens, un brin
de liberté vient de disparaître. Aujourd'hui
ici et demain ? La sécurité est sans doute
un motif valable, mais il ne doit se suffire, sinon chacun
reste chez soi à s'abrutir devant la télévision.
Et encore, gare à l'implosion
PS : encore un coup de gueule
à destination des cafetiers ou autres tenanciers
de bars. N'avez-vous jamais remarqué par quel fait
du hasard, lors de ce genre de manifestations, la plupart
des WC des bars et cafés est indisponible momentanément,
bouchée ou en réparation ! Tout le monde sait
bien que bière et WC sont indissociables, et que
le client peut avoir le droit d'uriner. Evidemment, la foule
extérieure, qui a consommée de la bière,
peut elle-aussi avoir le droit d'uriner. Comme celle-ci
est civilisée (en partie), elle urine dans les bars
où elle n'a pas forcément consommée.
Mais évidemment cela suppose un nettoyage desdits
toilettes en fin de soirée. Avec le chiffre d'affaire
réalisé lors de cette soirée, cela
semble tout simplement impensable
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mai
et juin 2004 |
"Que
je pleurniche!!"
par Edouard.
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A chanter
sur l'air de "Que je t'aime" de notre Jojo national;
"Que je pleurniche, que je pleurniche, que je pleurniche,
que je pleurniche" semble être la nouvelle rengaine
des maisons de disque.
Pas un magazine qui n'ait
abordé le sujet, pas un journal de 20 heures sans
son reportage de 3 minutes. Suppression d'emplois, réduction
des dépenses, délocalisation, je quitte la
place de Vosges, sniff, pour, sniff, la porte de Clignancourt,
renégociation des contrats des artistes, etc
Baisse du salaire du PDG? Faut pas déconner, non
plus.
Toute la presse s'est fait l'écho des larmoiements
des majors. Insupportable. Je n'en peux plus.
Ceci n'est pas une tribune
qui va résoudre le problème de la chute de
la vente de disques, ou qui va en chercher les causes. Ce
sera l'occasion d'un autre coup de cur/coup de gueule.
Elle est là pour raviver les mémoires de ceux
ou celles qui l'ont un peu courte!
Pendant plus de cinquante
ans qui a exploiter et truander minutieusement les artistes?
Demandez donc au père Jagger et à ses potes
quels droits ils ont sur tous leurs albums de la période
Decca ; il en est devenu la rock'n'roll star la plus pingre
du show bizz.
Pendant plus de cinquante
ans qui a essayé de spolier systématiquement
les auteurs?
Demandez donc au père Jimmy Dawkins ce qu'il en pense,
lui qui créé une association pour le recouvrement
des droits d'auteur impayés.
Pendant plus de cinquante
ans qui a profité des décès d'artistes
(et des anniversaires de décès aussi) pour
inonder le marché de trucs plus ou moins foireux
et de compils débiles?
Demandez donc, s'ils le pouvaient, à Stevie Ray Vaughan,
Curt Cobain ou Jeff Buckley.
Pendant plus de cinquante
ans qui a spéculé sur les droits d'édition
et s'est assuré des rentes ad vitam æternam?
Demandez à Paul McCartney et à Michael Jackson
ce qu'ils en pensent; et qui veut maintenant récupérer
le catalogue des Beatles? Hein? Qui?
Pendant plus de cinquante
ans qui a profité de notre crédulité
de fan pour nous refiler au compte goutte inédit
sur inédit, version remixée, version live,
version japonaise, version repackagé, version remasterisée,
version SACD, version avec le bonus track, version anglaise
différente de l'américaine, version martienne
et tout ça sur le dos de l'artiste?
Demandez donc à la famille Hendrix.
Pendant plus de cinquante
ans, qui a produit, commercialisé et promu des chanteurs
ou groupes kleenex jetables au bout de la seconde utilisation
une fois s'être bien engraissé?
Demandez au 2B3.
Pendant plus de cinquante
ans qui a fait des chiffres d'affaires monstrueux avec des
marges bénéficiaires colossales?
Demandez le à mon portefeuille!!
Alors que la chanson s'arrête.
Je ne pleurnicherai pas avec vous, démerdez vous
tout seul. |
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mars
et avril 2004 |
"Du
Jeunisme"
par Edouard.
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Dans tous
les domaines, il est régulièrement de bon
ton d'encenser le petit nouveau ou de porter au pinacle
le dernier arrivé et qui n'a pas encore 18 ans, je
ne sais pas si vous vous rendez compte ma bonne dame, si
jeune et déjà tant de talent. Oh! mais oui
bien sur il est révolutionnaire, c'est quand même
autre chose que ces vieux machins!
Vous pouvez appliquer ce
genre de discours à ce que vous voulez; résultats
garantis surtout dans le monde culturel. Heureusement pendant
longtemps cette mode indémodable, de toujours préférer
les jeunes aux anciens, n'a que peu touché nos musiques
préférées.
Mais depuis quelques temps
le marketing a bien évidement repris le dessus et
on a vu éclore de nouvelles pousses... Milieu des
années 90, on se souvient du clone de Stevie Ray
Vaughan en la personne de Kenny Wayne Shepherd qui depuis
suit la piste du Guitar Hero qui tue de la mort... On se
souvient du feu de paille "Monster" Mike Welch
qui à 17 ans passa en direct dans feu "Nulle
Part Ailleurs", je ne sais pas si vous vous rendez
compte ma bonne dame... Plus proche de nous encore : Jonny
Lang, dont on fit une vedette internationale à 16
ans, accessible à la ménagère de moins
de 50 ans grâce à Lolo Boyer et son "Graines
de Star". Avec en prime sa belle petite frimousse sans
la moindre trace d'acné... N'oublions pas la France
avec Nawfel. Cocorico, nous aussi, on a des jeunes qui n'en
veulent.
Le phénomène
ayant pris à moitié (on ne la fait quand même
pas comme ça au public avertit du Blues), nos bonnes
amies des maisons de disques nous refont le coup avec la
Soul, musique remise au goût du jour par l'intermédiaire
du pourrave R&B (prononcez Areunebi). Le nouveau phénomène
s'appelle désormais Joss Stone. Anglaise, 16 ans,
toutes ses dents (cette normal à son age), blonde,
un premier album de reprises de classiques de Soul Music
sorti en février 2004 "The Soul Sessions".
Campagne marketing réussie : son nom et son joli
minois sur les murs de Paris, de Suisse et de Navarre, et
un passage dans le très tendance "En aparté"
sur canal, c'est vous dire ma bonne dame si elle est prometteuse...
Pourtant tout ce battage
médiatique est souvent bien peu justifié.
Tics techniques, trucs et effets de manche, influences beaucoup
trop évidentes, répertoire faible ou peu original,
voix faiblarde... Et surtout le péché mignon
: surproduction et standardisation. Pourquoi Joss Stone
et pas Candye Kane? Ben je vois pas! Ou plutôt je
ne vois que trop bien les grosses ficelles.
Je suis cependant loin de
dire que tous ces artistes ne valent pas un clou. Vraiment
très loin de là. Ils sont prometteurs. C'est
une évidence. Laissons leur simplement du temps.
Le temps de la maturité. Le temps de trouver leur
personnalité. Et de devenir des anciens. Des bons.
En attendant, tiens, je me remets un bon vieux BB, et ben
oui ma bonne dame, c'est comme ça. |
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janvier
et février 2004 |
"Soyons
exigeants !!" par
Edouard. |
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Oui tout
à fait!
Marre de la médiocrité ambiante, où
tout le monde semble se contenter du minimum, de l'à
peu prêt ou du presque bien.
Marre du formatage qui gomme toutes les singularités
de l'artiste, toute individualité, toute personnalité.
Marre de l'omniprésence de quelqu'uns qui squattent
toute la place médiatique et étouffent leurs
camarades.
Marre des maisons de disques qui nous prennent pour des
pompes à fric et qui maintenant viennent chialer
dans nos oreilles à cause du piratage.
Et ne croyez pas que ces maux ne touchent que le monde "commercial"
de la variété, du Rock ou de la Pop. Ils sont
présents dans le domaine du Blues, certes à
une moindre échelle, mais prenons garde à
ce qu'ils ne viennent pas ternir notre musique préférée.
Buddy Guy ou Lucky Peterson
peuvent être meilleurs; ils doivent être bien
meilleurs en concert disons le clairement! A force de vouloir
élargir leur audience au grand public, ils vont se
couper de leurs spectateurs de base et quand la mode sera
passée...pfuittt... Idem pour le très marketté
disque de BB King "Reflections" (et dieu sait
pourtant que je l'adore) ou le faiblard dernier album des
Blind Boys of Alabama. Que penser de tous ces disques blues-rock
produits par Jim Gaines ou de l'écurie de Popa Chubby?
Tous les deux ont un talent indéniable mais ils nous
servent la même recette et donc la même soupe
depuis plusieurs années. Disons le encore haut et
fort. Dans les festivals ou tout au long de l'année,
on voit souvent les mêmes noms programmés à
l'affiche. Avez vous pu échapper à Ana Popovic
cet été? Enfin le Blues n'échappe pas
à la tentation du tiroir-caisse. Le label Ace après
avoir publié un superbe coffret 4 CD des premiers
enregistrements de BB King ("The Vintage Years")
réédite en CD les 13 premiers albums du King.
Ou comment le fan mettra deux fois la main au porte monnaie.
Bravo!
La qualité et la
diversité existent; la preuve l'année 2003
a vu d'excellentes choses! Les concerts de Big George Jackson,
de Roomful of Blues ou Lurrie Bell étaient tout simplement
excellents. Buddy Guy est revenu à la vie sur disque,
Sam McClain également! De nouveaux venus apparaissent
(je pense à Richard Johnston) ou d'autres enfoncent
le clou et s'installent pour longtemps (Jimmy Burns et son
dernier album "Back to the delta" sur Delmark).
Et le Blues français continue de prendre de l'ampleur
et d'enflammer Cognac à chaque fin juillet.
Soyons exigeants! Demandons
la perfection à chaque fois! Et n'ayons pas peur
de nos opinions, il faut dire ce que nous pensons tout simplement
pour notre crédibilité. C'est nous rendre
service et rendre service au Blues. |
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novembre
et décembre 2003 |
"BB
King pardi "
par Edouard. |
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Bien sur
encore et toujours lui pour notre plus grand plaisir. Alors
que vient d'être publié son dernier album "Reflections"
(composé de reprises de standards variétés/pop
américains), est sortie quasiment en parallèle
une biographie consacrée au plus grand et plus célèbre
des Bluesmen. Enfin un livre tout en français, siouplait,
digne de ce nom, passionnant et bien écrit.
L'auteur n'est certes pas
un inconnu puisqu'il s'agit de Sébastian Danchin
; collaborateur à SoulBag et auquel on doit déjà
l'excellente "Encyclopédie du Rhythm&Blues"
sortie chez Fayard l'an dernier. Et Ô surprise on
apprend, dès la première page de l'avant-propos,
que Mr Danchin avait fait venir en son temps à notre
cher festival Nancy jazz Pulsations Otis Rush, Buddy Guy,
Junior Wells ou bien Son Seals... Puisqu'on vous dit que
c'est un bon !
En fait il revisite et complète
grandement une première version de la biographie
de BB King parue il y a une dizaine d'années de cela.
Tout la vie de BB y passe. De sa naissance dans une plantation
de coton dans le coin d'Indianola Mississipi, en passant
par Memphis, ville qui lui restera éternellement
associée, jusqu'à la sortie en 2003 de son
dernier disque ("Reflections", je le rappelle
pour ceux qui suivent pas). On y apprend l'origine du fameux
"B" de son véritable nom Riley B. King
(me demandez pas, je dirai rien dans cette chronique !),
l'origine de son jeu de guitare si caractéristique
(allez je sors de mon mutisme, j'vous l'dit : ben BB était
nul en slide !!!) alors il a développé une
technique pour imiter la slide avec ses doigts, si, si je
vous jure, c'est écrit dans le bouquin), l'influence
majeure sur sa carrière de son manager Sid Seidenberg
(tout est planifié depuis 1966, si, si je vous jure,
c'est écrit dans le bouquin) et enfin son idolation
pour des artistes comme Django Reinhardt, Lowell Fulson,
Charlie Christian, Nat King Cole, Louis Jordan et bien d'autres...
Evidemment les grands thèmes
de la vie de BB sont relatés rigoureusement avec
moult précisions : ses débuts en tant que
chanteur de gospel, puis sa montée à Memphis
en tant qu'animateur radio pour la WDIA, sa progression
dans les sphères du chiltin' circuit, les années
de doute pendant les 60's, la célèbre histoire
de sa guitare "Lucille" (qui lui a véritablement
sauvé la vie plusieurs fois, mais faut lire le bouquin)
et enfin l'accomplissement de tous ses efforts en devenant
Le Bluesman Universel.
Ce livre est non seulement
une source de renseignements intarissables mais Sebastian
Danchin se permet de développer quelques théories
intéressantes et surprenantes : on a rarement évoqué
le fait que BB King aurait pu mettre un terme à sa
carrière en 1966 pour ouvrir une station service/motel,
il n'a en effet continué ses tournées que
pour payer le FISC... intéressant, non?
Sebastian Danchin évoque également le fait
que BB King par son omnipotence et sa prédominance
sur le monde du Blues écrase un peu la créativité
de ses confrères... surprenant, non?
Alors pour tout fan qui
veut en savoir plus, ce livre est chaudement recommandé.
C'est une mine extrêmement documenté; chaque
citation de BB King (ou d'un autre) est datée, la
source est mentionnée et le propos est replacé
dans son contexte si nécessaire. De plus une discographie
"presque" exhaustive (j'attends de pied ferme
le gars qui dira être capable d'en pondre une) est
fournie en fin du bouquin : de "Miss Martha King"
(enregistrement Bullet 309 datant de septembre 1949) à
"A Christmas celebration of hope" (enregistrement
MCA 112 7536-2 de 2001). Manque "Reflections"
mais c'est pas bien grave.
Il s'agit donc bien là
de l'ouvrage de référence sans discussion
possible.
BB King - par Sebastian Danchin
- Fayard - 20 Euros |
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octobre
2003 |
"Disques
autoproduits" par Vince. |
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Pauvre industrie
du disque, les temps sont rudes ! La faute à qui
? Aux pirates, pardi ! Au moins pour une fois ce n'est pas
la faute aux Roms
Surtout que ces pirates sont bien
loin des Caraïbes et sommeillent en chacun de nous.
Qui n'a pas dans sa discothèque un CD gravé,
sauvagement piraté sur cette machine infernale appelée
ordinateur ? Oui je sais certains mettent un point d'honneur
à ne posséder que des disques originaux, mais
un dérapage arrive si vite, et une fois suffit !
Il en est de même de toutes ces bases d'échanges
internet qui permettent de télécharger gratuitement
(diable !) n'importe quel morceau de musique au format mp3.
Alors on nous annonce la
mort de l'industrie du disque ! Franchement, sincères
condoléances et puis voilà. Peut être
qu'avec un peu (beaucoup) plus de qualité, on leur
ferait encore confiance, mais là c'est une autre
histoire.
Plus sérieusement,
regardons comment se compose cette industrie. D'un coté
une fourmilière d'artistes, de créateurs,
qui vont de galères en galères avant que l'un
d'entre eux perce. De l'autre, une industrie surpuissante,
consensuelle, réduite à quelques grands groupes
universels qui n'attache guère d'importance à
la création tant que les dollars entrent. Ces 2 groupes
sont liés et ont besoin l'un de l'autre. Le premier
attendant plus ou moins patiemment que le second pioche
dans la masse ce qui lui semble rentable au meilleur rapport
qualité/prix.
Mais la technologie d'aujourd'hui
permet de s'affranchir de ce passage par la case "
Major " ! En effet si la duplication de CD chez soi
conduit à une mort de tout le système, soyons
objectif, tout travail mérite salaire (même
un travail artistique !), on peut imaginer avec le même
matériel que n'importe quel groupe auto produise
ses propres disques, le Home Studio (du simple PC au matos
professionnel) étant par ailleurs à la mode.
Les moyens informatiques permettent par derrière
de réaliser le travail graphique (jaquettes
),
et internet et toutes les formes de web communication d'assurer
promotion, diffusion et vente. Certes tout n'est pas si
évident, mais il est clair que le véritable
enjeu pour les grandes maisons de disques aujourd'hui est
de préserver leur marché jusque là
protégé car trop technique, face à
une auto production qui pourrait avec les moyens actuels
et plus encore futures, les shunter complètement.
Bien entendu, il faut relativiser,
la menace n'est pas si énorme mais elle existe. L'idée
est là et déjà certains se sont faits
connaître via internet
Alors comme on dit :
l'histoire nous le dira !
Tiens tant qu'on y est,
à quand la TVA à 5 .5% pour les disques ? |
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septembre
2003 |
"La
buf mode"
par Vince. |
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Rumsteck,
bavette, araignée, poire, entrecôte
amateur
de buf, vous êtes servis ! D'autant plus que
le tout est entièrement gratuit ! Pas mal.
Trêve de plaisanteries,
le buf en question est bien entendu (faut il le préciser)
ce qui est aussi connu sous le nom de jam sessions ou impros
entre copains
Et ce genre de raout festif est à
la mode. Servi à la sauce jazz, blues, rock ou chanson
française, c'est la dernière trouvaille des
patrons de bar. Vous l'aurez compris, alors qu'un groupe
de musique coûte non seulement en boissons, repas
ou défraiements, il représente aussi un coût
en salaires (et ouais, tout travail mérite salaire
!). Alors nos chers tenanciers au portefeuille si étroit
lorsqu'il s'agit d'animer leurs établissements, ont
bien compris qu'un buf est réalisable en offrant
quelques canettes aux différents intervenants. Point
barre.
L'inconvénient :
un buf est en général improvisé,
le tout peut donc être aléatoire, la musique
passer outre la soirée. Mais qu'importe puisque le
public est au rendez vous. Si la surprise est bonne, autant
être là. D'autant, que si l'on est malin, il
suffit de convier régulièrement les mêmes
intervenants, un répertoire prend forme petit à
petit, et le tout est plié : on obtient un groupe
construit et gratos ! Enfin, tant qu'on y est, ne pas oublier
de majorer les consommations, le public peut bien y mettre
du sien !
La question à se
poser est donc : faut-il ou non participer à ce genre
de soirées lorsque l'on est musicien ? Si l'évènement
est ponctuel ou se fait de manière spontanée,
un buf est toujours l'occasion de partage, rencontres
et confrontations musicales. Il peut même être
l'occasion de se présenter aux différents
bars et devenir un espoir d'engagement futur. D'autant plus
qu'un buf permet aussi à de jeunes musiciens
d'affronter un public, d'acquérir une expérience
autre que celle de son garage
Mais lorsque ces soirées
jams commencent à trouver une scène et un
rythme chronique, il s'agit tout simplement d'un attentat
aux professionnels de la musique. Et il devient alors nécessaire
d'encourager les différents musiciens à ne
pas se rendre à ce genre de requiem, non pas pour
les priver d'un plaisir à se retrouver mais afin
de stopper une tendance à la musique facile qui une
fois de plus ne sert qu'à enrichir encore un peu
les tiroirs caisses de bistrots à la morale inexistante
et à l'avarice exacerbée.
Chers musiciens, si vous
voulez encore manger du buf avec vos carottes, prenez
garde à la buf mode ! |
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été
2003 |
"métablues
sous les palmiers" par ni
Edouard, ni Vince, ni Thierry. |
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Imaginez métablues
sous les cocotiers, les doigts de pieds au bord de l'eau,
entouré de charmantes demoiselles en monokini (ou rien
du tout), et sirotant Cognac Tonic ou bière sur une
chaise longue, distrait par un bon vieux Buddy Guy ! Vous
comprenez alors pourquoi cet été 2003 ne fut
propice ni au coup de gueule ni au coup de coeur (quoiqu'en
repensant aux demoiselles...) mais plutôt au coup de
soleil ! (note pour l'été prochain : arrêter
la bière !) |
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juin
2003 |
"P'tain
y refait du Blues!!" par
Edouard. |
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Oui, exactement,
on en croit pas nos oreilles. "P'tain y refait du Blues!!"
qu'on se dit. Vu que ça fait quand même 12
ans bien tassés que le lascar n'avait rien fait de
correct...
Passons sur le très
controversé et opportuniste "Sweet Tea",
Mettons directement à la poubelle l'inaudible "Heavy
Love", Restons discrets sur les insipides "Feels
like Rain" et "Slippin' In", Rien à
sauver sur le mercantile "Buddy's Baddest", Encore
moins sur "Live! The Real Deal" si caractéristique
des errements du bonhomme, Soyons indulgents pour le soporifique
"Last Time Around - Live at Legend" avec Junior
Wells, Seul le marqueté "Danm Right I've got
the Blues" mérite notre attention; il avait
permis de relancer plus ou moins la vague du Blues en 1991.
Vous l'avez compris, nous
parlons ici évidemment de Buddy Guy, une des dernières
légendes vivantes du Blues après BB King...
Le Docteur Jekill et Mister Hyde du Blues, capable du pire
comme du meilleur.
Le pire sur disque nous venons de l'évoquer, le pire
également sur scène. Totalement inconstant,
incapable de terminer un morceau en moins de 15 minutes
(quand il le termine), attaquant 36 morceaux sans queue
ni tête, cabotinant en faisant son Hendrix, son John
Lee, son SRV, son Chuck Berry et tutti quanti, pédant
à la limite de l'orgueil, et au final ne jouant et
ne chantant que très peu de blues...Pour s'en convaincre,
il suffit de poser sur sa platine l'horrible live à
la pochette rouge "Live! The Real Deal" où
il transforme "My Time after awhile" ,perle de
3 min tout en rage contenue, en une énorme boursouflure
interminable et grossière.
"My Time after awhile"
tiré du meilleur de la période Chess ("His
complete Chess recordings") où Buddy, débutant,
accompagnait Muddy Waters. Le sommet de Buddy Guy reste
indiscutablement "A Man and the Blues" chef d'oeuvre
absolu tiré de sa période Vanguard pendant
laquelle il excella comme le prouve également "Hold
that plane" ou "This is Buddy Guy". N'oublions
pas également les années de vache maigre avec
son complice Junior Wells où ils gravèrent
ensemble quelques faces remarquables ("Buddy Guy and
Junior Wells play the Blues"). Quelques éclairs
encore pendant les années JSP puis la traversée
du désert et le retour médiatique des années
90 évoqué ci-dessus qui ne vaut pas tripette...jusqu'à
aujourd'hui.
Viens de sortir dans les
bacs tout beau (superbe pochette), tout chaud son nouvel
album "Blues Singer". On nous le promettait acoustique,
on était dubitatif...A tort. Fini l'esbroufe à
deux balles, le mur du son, la surproduction et tout le
tintouin. Il est revenu à des choses plus simples,
plus calmes et posées. "Blues Singer",
et Buddy chante effectivement le Blues. D'entrée
de jeu, on est conquis par sa voix sur "Hard time Killing
Floor". Puis immédiatement viens "Crawlin
Kingsnake" avec BB King et Eric Clapton se fondant
avec bonheur dans le tempo. Le Blues est bel et bien présent
partout et jusque dans le titre des morceaux : "Lucy
Mae Blues", "Black Cat Blues", "Bad
Life Blues" et encore "Lonesome Home Blues".
Alors on ne peut que s'écrier
à l'écoute de cet album "P'tain y refait
du Blues!!" Pas encore l'album de la décennie
mais il nous réconcilie haut la main avec Buddy Guy.
Le bougre est annoncé (exclu Métablues bien
sur) le 17 octobre 2003 dans le cadre du NJP. Espérons
simplement que sa prestation scénique soit du même
tonneau que ce dernier album...
Buddy Guy - "Blues
Singer" (Silverstone Records) |
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mai
2003 |
"Et
tes pilules Frank?" par
Edouard. |
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Dans le dernier
numéro de Blues Magazine (notre partenaire au demeurant),
N°28 avec Muddy Waters en couverture, on peut lire une
remarquable interview du guitariste français Frank
Ash (ça change de la déplorable interview
de Byther Smith dans le même numéro). Ce dernier,
surtout connu pour avoir été l'accompagnateur
de feu Screamin' Jay Hawkins, n'y va pas avec le dos de
main morte et balance ses vérités...
Extraits
choisis :
"Et je ne parlerai pas de certains qui font croire
(...) qu'ils sont les nouvelles figures emblématiques
et incontournables du Blues, le tout emballé dans
un discours emprunté de fausse philosophie et de
vraie bêtise (...)". Et pan dans les dents...
à Migthy Mo Rodgers? Sans aucun doute! et il continue
: "... et qui sont incapables de jouer correctement
leur album sur scène". Hum, hum, il est bien
sévère notre camarade Frank. Plus loin, on
découvre également : "Du coup le Blues
est atteint d'une maladie incurable qui s'appelle le purisme".
Et vas y d'un grand coup de pied dans la fourmilière
des blueseux!!!
Telle est l'opinion de Frank,
réduite au travers des quelques extraits que j'ai
sortis de l'interview, il s'agit donc de lire l'article
en entier pour juger de la pertinence des arguments de Frank
Ash. Mais Frank, en secouant le cocotier, nous fait nous
interroger sur nous même et sur notre musique préférée.
Merci Frank!
A Métablues, le fait
est que l'on ne peut vraiment pas nous taxer de puristes!
Avec le tel méli-mélo de genres et de musiques
que nous vos proposons (cf. notre sélection de disque
par exemple sur ce site), c'est souvent un beau bordel organisé.
Nous diffusons à l'antenne tout ce que nous aimons,
c'est pas dur... Du Blues donc, de la soul (beaucoup trop
pour certains de nos auditeurs), du rock (et dieu sait qu'on
aime ça aussi), de la country, du gospel, de la variété
française (hé oui, Mano Solo, Miossec sont
peut être des bluesmen made in France), de temps en
temps du jazz, du hard rock (je me rappelle d'une émission
que nous avions rebaptisée Métarock il y a
quelques années entièrement consacrée
aux bourrins Pantera "Fucking Hostile" and Co)
et toute musique fusionnant de près ou du loin tous
ces genres.
Blues fusion!! avec le Rap
de Chris Thomas, avec le psychédélisme de
Snowy White, le sudisme des Lynyrd, la soul de Mighty Sam,
le n'importe quoi de Little Axe, ou la guitare énervée
de Warren Hayes...et j'en oublie (notamment la prise de
tête de James Blood Ulmer).
Mais n'oublions pas non
plus que le Blues est notre fond de commerce et notre premier
amour. Alors gaffe quand même avec ce qu'on fait avec!
Toute ouverture ou évolution doit se faire dans le
sens d'une création artistique et non commerciale.
Les exemples de dérives dans d'autres genres sont
foison et attendent le Blues au coin du bois. Que penser
en effet d'André Rieu pour la musique classique,
des Gyspsi King pour le Flamenco, de la Star Ac' pour la
chanson française? Et tous les ersatz?
Le danger ne s'appelle pas
"purisme" mais "édulcoration",
"appauvrissement", "nivellement", "perte
du sens", ou bien encore "produit" et "rentabilité".
Que penser de Poppa Chubby?
Tiens je vais demander son avis à Frank Ash |
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avril
2003 |
Trophées
France Blues. par
Edouard. |
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A l'occasion
du concert d'Anson Funderburgh & Sam Myers au New Morning
de Paris le 24 mars 2003, s'est déroulée la
remise des trophées France Blues. Le grand manitou
Alain Rivet épaulé de not'René Malines
officiaient lors de la remise de ces récompenses.
Cette soirée, pourtant loin d'être désagréable,
est nimbée d'un énorme flou artistique (on
se croirait dans X-files) et suscite quelques interrogations
voire quelques reproches (Houlala).
Commençons par le
commencement et le fonctionnement de ces Trophées.
Personne ne sait comment ils fonctionnent...Not'René
lui même avouait dernièrement sur le forum
de la gazette de Greenwood, sa totale ignorance. Il reçoit
un coup de fil d'Alain Rivet, ils boivent une bière
(à Métablues, on en boirait plusieurs mais
bon), il lui file la liste des nommés et roule ma
poule c'est fini! Qui constitue le jury? Comment sont choisis
les nommés? Comment sont ils élus? Qui fait
la cuisine et kes kon mange? Rien, on ne sait rien. Seul
le grand mufti Alain Leadfoot Rivet détient le savoir
absolu et sait à quelle heure on mange...
Bon, passons sur cette opacité
et tachons d'analyser les résultats...ça y
est, j'ai dégoté mon microscope à balayage
électronique. Tout d'abord, nous remarquons une profusion
de catégories : France, Europe, International (et
la voie lactée?) et sous genres : guitare moderne,
guitare traditionnelle, guitare femme, guitare slide, guitare
acoustique...pas encore de guitare martienne mais ça
va viendre. Au total 37 trophées devaient être
décernés, 40 ont été donnés
en comptant les ex aequo. Un record! Presque un pour tout
le monde et un pour tata. Ajoutez à cela, des nominations
franchement bizarres : Dan Boney Fields ou Peter Nathanson
dans les catégories françaises (véridik!),
Peter Green ou Johnny Winter en tant que meilleurs guitaristes
alors qu'ils sont incapables de jouer (maintenant) plus
de trois notes... Pour augmenter la franche confusion, n'oublions
pas de dire que tout est à géométrie
variable, un coup c'est 3 nommés, un coup c'est 6.
Va t'en comprendre Charles. C'est de la bonne rigolade!
Trophée France Blues du plus grand Bluesman/Blagueur
: Alain Rivet (haut la main)
Mais ne jetons pas le bébé
avec l'eau du bain... Un peu de transparence et de discipline
ferait énormément de bien à ces trophées;
c'est à dire finalement peu de chose. Reste que l'on
passe une soirée agréable (pas l'extase non
plus, faut pas pousser mémé) à l'écoute
d'artistes talentueux. Hé oui, ceux qui remportent
les trophées c'est quand même pas les plus
mauvais. Y'a donc une certaine cohérence ma bonne
dame. OUF!!
Espérons que ces
critiques, qui sont partagées par une majorité
de la French Blues Community (Yeah), atteindront les oreilles
du grand précieux Leadfoot. Et surtout longue vie
aux trophées France Blues |
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mars
2003 |
So
long Johnny. par Edouard. |
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Blues, Blues
Rock, Rock tout court, Gospel, Soul ou bien Sudiste, les styles
de musique proposées par Métablues sont variés.
Point de purisme tatillonneux avec nous. Vaut mieux un bon
Led Zep qu'un mauvais Popa! C'est
pourquoi nous ouvrons l'antenne de temps en temps à
la Country... Pas n'importe laquelle, non plus. Pas celle
choucroutée de Dolly Parton, ni celle asceptisée
de cette saucisse de Garth Brooks. Mais une Country qui
va droit au coeur et vous prend par les tripes, celle de
Johnny Cash.
Johnny Cash à 71
ans nous propose le quatrième volet de sa saga American
Recordings : "The man comes around". Proposé
par Rick Rubin (producteur émérite d'un paquet
de Rock stars), le principe des "American Recordings"
est d'enregistrer Johnny en acoustique, avec un accompagnement
minimaliste, reprenant ses propres chansons ou des compositions
d'autres artistes.
Les trois premiers volets
étaient splendides, rencontrant un succès
critique unanime, la reconnaissance vis à vis du
grand public arrivant essentiellement avec le superbe troisième
opus "Solitary Man". "The man comes around"
est dans la même veine, faite de solitude et de tristesse.
La voix de Johnny Cash, toujours aussi profonde, est poignante
sur tous les titres. Qu'il reprenne Trent Reznor de Nine
Inch Nails avec "Hurt", les Eagles et leur "Desperado"
ou bien les inattendus Depeche Mode avec "Personnal
Jesus", il réussit à chaque fois le tour
de force de l'appropriation totale du morceau. Toutes les
chansons sont à lui et portent sa marque. L'accompagnement
est acoustique et discret, guitares sèches et orgue
principalement. Nick Cave ou Fiona Apple viennent prendre
un cours de chant avec lui. Il nous distille également
quelques anciens titres, à commencer par "The
man comes around" en ouverture, "Danny Bou"
ou le vindicatif "Sam Hall". L'ensemble forme
une Country dépouillée, sans autre artifice
que la voix de Johnny Cash, sublime et véritablement
émouvante.
Comble de l'émotion
sur le dernier titre "We"ll meet again".
On peut le prendre comme un adieu de Johnny Cash à
son public. Sorte de Te Deum aux paroles on ne peut plus
explicites : "We'll meet again, don't know where, don't
know when..." Johnny, pourtant moins malade et fatigué
que pour "Solitary Man", nous livre ici son testament...
A prendre le cur léger, puisqu'il part en chantant
"Tell every people I know, they 'll be happy to know,
that I've been singing a song..."
So long Johnny.
Johnny Cash "American
IV : The man comes around" - 2002 American Recordings
(Mercury)
Johnny Cash "American III : Solitary Man" - 2000
American Recordings (Mercury) |
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février
2003 |
Lettre
à Soul Bag suite au débat sur le show de Bobby
Rush à Cognac. par Edouard. |
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Nous sommes
(en bons lorrains) souvent les premiers à rire grassement
de blagues à deux francs, à être scatophiles
et à parler de cul. Nous n'avons donc pas été
choqués ou dérangés par le spectacle
de Bobby Rush mais insensibles à sa prestation. Voila
ce que j'ai écrit à son propos :
"Là encore je
ne suis pas un fan de son funk/soul/blues salace. Une danseuse
remuant son énorme popotin (magistralement certes)
constitue la principale attraction du concert. Coté
musique et chant c'est carrément pas terrible. Il
faut comprendre les paroles, les interventions et les commentaires
à caractère uniquement sexuel pour apprécier
le show. C'est tellement kitsch et lourdingue que l'on peut
aimer au second degré. Ce n'est pas mon cas."
La musique de Bobby Rush
ne nous a pas touché, ne nous pas fait danser ou
chanter, ne nous a pas donné de frissons le long
du dos ... ou tout simplement envie de l'applaudir. Qu'il
fasse son spectacle assis en salopette, au premier ou au
second degré, en le dissociant ou non du contexte
social et culturel, le résultat aurait été,
pour moi, kif kif. J'ai en souvenir :
- beaucoup de parlottes et pas beaucoup de chants,
- des interventions "cheap" à l'harmonica,
- une basse trop ronflante à mon goût (mais
c'est discutable),
- un groupe quelconque au son "variétés",
- un répertoire et des compositions peu émouvantes,
peu entraînantes et même pas marquantes.
Dans un style tout aussi
affriolant, le concert donné par Sandra Hall lors
de la dernière Bagneux Blues Night était d'un
tout autre tonneau. Pourtant les poses étaient également
suggestives, les roulements de fions et les balancements
de nichons omniprésents. Le public a largement participé
à son show (surtout un petit veinard) et a grandement
apprécié car la musique était au rendez-vous.
C'est ce qui fait pour moi la différence entre ses
deux concerts.
Alors interrogeons-nous
non pas sur la vulgarité du show, le contexte social
et culturel, ou "le sceau de la norme européenne
et de son Gold Standard" (kes?), mais bel et bien sur
la qualité de la prestation musicale! Vous me répondrez
sans doute que "Bobby Rush est un tout indissociable"...
je vous rétorquerai alors "Ben j'aime pô!!"
(la liberté d'appréciation est le minimum
syndical requis). |
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janvier
2003 |
Toujours
plus
par Vince.
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Bienvenue
dans l'univers du " plus " ! Alors que chacun
semble s'épanouir dans une société
qui évolue à la seconde (au passage je ne
sais pas comment on mesurera le " encore plus rapide
", avis aux scientifiques
), l'on nous pousse
au toujours " plus ". Il est vrai que la consommation
a toujours profité du petit truc, le geste commercial,
la remise exceptionnelle, la sympathie du vendeur d'aspirateur
ou je ne sais encore quel artifice
Mais à considérer
la multiplicité de l'offre proposée aujourd'hui,
et face aux exigences de consommateurs qui dans le tas cherchent
toujours à se faire " le moins arnaquer ",
les " gadgets en plus " se sont multipliés
à leur tour. Simple principe de l'offre et de la
demande (ou dans l'autre sens !)
Bref, en musique, cela s'appelle
le bonus track ! La lessive a son cadeau, le cinéma,
le making of, etc
Le CD a donc aussi profité
de ce geste généreux et s'est donc enrichi
de morceaux cachés, d'extraits vidéo, les
rééditions ou les " greatest hits "
de titres inédits... Petite astuce très maline
qui permet de revendre 2 fois la même chose afin de
compléter sa collection ! Ne vous inquiétez
pas, il existe aussi des best of d'inédits pour ceux
qui sont perdus. Parution : tous les ans pour Noël
! Une autre technique consiste au simple " remixage
" d'albums récents. La recette : un sample du
morceau à remixer collé sur un beat techno
(au moins 160 bpm !), le tout réalisé par
un DJ new yorkais (ou français).
La technologie avançant,
la bonne vieille VHS s'est vue remplacée par le DVD.
Pour ne pas faire de jaloux, fidéliser la clientèle
à la nouveauté, et peut-être justifier
le prix de l'objet, celui ci accueille donc des bonus !
Interview du réalisateur, facéties des comédiens,
le making of, la campagne de pub, les " teasers "
ou autre storyboard. Tout se vend, ou plutôt tout
fait vendre
pourquoi se priver ? Le Seigneurs des
Anneaux compte pas moins de 3 DVD d'inédits en plus
du film. Au total : prés de 8h d'images !
Si ce truc en plus peut
se justifier dans la consommation courante (et encore),
il n'en est pas moins dommageable pour les uvres artistiques
dignes de ce nom. Certes la Star Accademy peut s'enrichir
du dépucelage de Jenifer par un gorille, la soupe
ne tournera pas pour autant (de la merde, même enrichie,
reste de la merde !), mais une uvre doit se suffire
à elle-même, et ne doit en aucun cas se soumettre
à l'artifice publicitaire ! Car c'est bien de cela
dont il s'agit : de la publicité perverse mais bien
réelle, visant à faire de la promotion et
la différence si un choix s'impose. Cette publicité
ne contribue même pas à baisser le prix de
l'article (on aurait pu y croire), non, bien au contraire,
c'est l'inverse qui se produit ! En aucun cas l'uvre
ne doit être au service de la pub. Alors s'il vous
plait, producteurs, maisons de disques, publicitaires, STOP
à la pub , on en bouffe suffisamment ! |
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décembre
2002 |
Dans
l'air du temps ! par Vince.
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Gardons-nous
de tomber trop rapidement dans la critique gâteuse et
sectaire, qui par mégarde, nous conduirait à
réduire toutes les formes de musiques actuelles à
de la sous merde (sucrée ou salée, ça,
c'est selon les goûts), ressassant ainsi d'éternels
conflits de générations et de cultures. La question
n'est pas d'apprécier un style musical aux dépens
des autres (Rap et Techno ont par exemple des versants très
intéressants), mais de chercher un intérêt
artistique ou social au sein d'une uvre. Or
s'il est bien un courrant musical à la mode insipide
et sans saveur, c'est le R n' B ! Conçu par les labos
de production Universal and Co à l'aide de quelques
règles marketings simples, le R n'B voudrait trouver
ses racines dans le Rhythm and Blues ! Pourtant la ressemblance
s'arrête au nom, car qui, de Usher ou Cunnie Williams
(pastiche de Barry White, une référence !)
peut se revendiquer de Fats Domino ou James Brown ?
Même si certains producteurs ont fait fortune avec
le Rhythm and Blues, il reste néanmoins un genre
émanant d'une réalité sociale avec
un réel support musical et une influence qui n'est
plus à démontrer. Bien loin de tous ses artistes
" kleenex ", à qui on demande simplement
de se trémousser sur un playback.
Mais dans l'affaire n'oublions
pas les médias qui préfèrent acheter
un produit " clé en main ", à bénéfice
garanti au lieu de chercher de jeunes artistes de talents
(si, si, ça existe !). Le summum étant atteint
avec la production à la carte de nos chaînes
TV, qui, à grands renforts de Prime Time, répondent
au marché par de pales copies de modèles déjà
bien blêmes ! Exit même le terme " musique
", la mode est au " son ", le sacro-saint
tube de l'été étant désormais
remplacé par le son de l'été. En attendant
la " tête de gondole de l'été "
!
A ce rythme, cette musique
éprouvette, aseptisée, assurée sans
vache folle, ferait passer les Blues Brothers pour un orchestre
de variet', et Robert Johnson pour une animation de foire
! Alors comme dirait l'autre : méfiez vous des contrefaçons
! |
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