Johnny Cash - Unearthed

Je ne pouvais pas passer sous silence la sortie de ce coffret consacré aux derniers enregistrements de Johnny Cash. Surtout n'allez pas croire que "Unearthed" soit une simple et dégueulasse opération mercantile déclenchée par le décès du Man in Black. Non. Pas du tout.

Explications. Back to 1993 : Johnny Cash, 61 ans, végète dans son coin chez Mercury, émergeant de l'oubli pour une participation sur l'album "Zooropa" de U2. Rick Rubin producteur émérite et touche à tout (des Beastie Boys, en passant par les Red Hot jusqu'aux Four Horsemen) estime que ce géant de la country est

Par Edouard

   
   

bien mal employé. Germe alors dans son esprit l'idée d'enregistrer Johnny Cash, seul, en acoustique, sans aucun artifice. La rencontre se fait, le courant passe entre les deux hommes. L'histoire des "American Recordings" commence et sera riche de quatre albums "American", "Unchained", "Solitary Man", et "The man comes around" en 2003. Tous de grandes réussites. Composés de reprises, de traditionnels ou des propres compositions de Johnny Cash. Dépouillement est le mot qui caractérise le mieux ces enregistrements ; Rick Rubin préférant fréquemment publier les maquettes de travail...

Pour célébrer 10 ans de collaboration, l'idée d'un coffret regroupant toutes les chansons enregistrées mais non publiées prend forme. C'est ainsi que "Unearthed" voit le jour, 5 CD, 78 chansons, 63 inédits. Un vrai miracle. Habillage du coffret en tissu noir (ça va de soi). Deux petits livrets à l'intérieur, les textes d'un coté, les disques de l'autre. Le premier intitulé "Who's gonna cry" est un recueil de titres plutôt country, des vieux morceaux de Johnny Cash réinterprétés ("Flesh and blood"), mais aussi des reprises de Kris Kristofferson, Jimmie Rodgers (Jimmie avec un "e" et pas un "y", l'autre c'est qui vous savez). Les seconds et troisièmes volets "Trouble in mind" et "Redemption songs" offrent un panachage de reprises diverses Neil Young (formidable "Heart of gold" avec les Red Hot), Bob Marley, Chuck Berry ou Cat Stevens mais l'esprit, le son et l'âme de Johnny Cash y sont partout omniprésents. Qu'il réinterprète "Devil's right hand" de Steve Earle ou "Bird on a wire" de Leonard Cohen, ces chansons deviennent siennes. Inexorablement. Le quatrième volet "My mother's hymn book" est particulièrement touchant. Il s'agit des chansons, gospels ou traditionnels, que lui chantait sa maman. Enfin le coffret se clôt sur le CD compilation des meilleurs morceaux des 4 albums précédents "Best of Cash on American". On y retrouve son "Delia's gone" ou le célèbre "One" de U2.

Alors aucune hésitation, on achète. Ce sera le début de votre collec'. Ensuite "Live at Folsom Prison" est tout aussi indispensable, puis après il
vous faut...

Johnny Cash - Unearthed - 2004 American