Jimmy Burns "Back to the Delta" - Delmark

Jimmy Burns, frangin d'Eddy Burns, débute sa carrière dans la Soul et le Doo-Wop, puis s'oriente vers le blues. Il enregistre quelques trucs durant les 70's mais sa carrière Blues s'affirme réellement depuis la parution en 1996 de "Leaving Here Walking" sur le toujours excellent label de Bob Koester : Delmark. Grande réussite dans un exercice de style pur Chicago Blues, saluée par un "Pied" dans Soul Bag, ce fut une véritable et formidable découverte. Le second album "Night Time Again" fut résolument différent. Marqué par les diverses influences de Jimmy Burns, il abordait la soul et le funk (reprise de Curtis Mayfield), et rendait hommage à son amour d'enfance le Doo-Wop. Sa guitare se faisait plus grasse et le son prenait beaucoup plus d'effet jusqu'à évoquer Hendrix sur certains passages. Changement radical mais excellent disque également.

Par Edouard.

   
   

 

   
   

Pour son troisième opus à l'age de 61 ans, notre ami Jimmy retourne au source du Blues comme l'indique le titre de ce superbe CD "Retour au Delta" en français dans le texte. Il abandonne la diversité de l'album précédent et revient à un Chicago Blues pur jus qui semble tout droit sorti des fifties dés le premier morceau éponyme. Cet album fait également appel au Blues rural (qui une fois électrifié donna naissance au Chicago Blues tel que nous le connaissons) et contient une part de titres autobiographiques comme "Stranded in Clarksdale" ou "Country Boy in the City". Le second morceau "Stop the train", titre chaloupé en mid-tempo, nous permet de retrouver le son saturé et caractéristique de son second album. Les morceaux sont souvent rapides et entraînants comme l'irrésistible "Red Hot Mama" et "Nice and Easy" avec son cortège de vibratos et son solo final de guitare aux notes aiguës. Jimmy Burns rend également hommage aux figures tutélaires de Chicago en revisitant totalement deux classiques "I Feel Like Going Home" de Muddy Waters et "How Many More Years" du Wolf. Légère pause avec deux titres acoustiques (on se rappelle du superbe "Gipsy Woman" sur "Leaving Here Walking") où les racines rurales ressurgissent "All About My Woman" et "Yonder Come Miss Rosey" (encore des histoires de gonzesse). Chaque titre s'inscrit dans la lignée des productions Chess, mais Jimmy Burns y insufle un souffle de nouveauté et de modernité qui redonne toute sa fraîcheur à ce style. Jamais on a l'impression d'avoir entendu tel ou tel morceau 15 fois auparavant. Rare. Le tout dure plus de 60 minutes sans fausse note, avec une production soignée (comme toujours chez Delmark, on l'a déjà dit).

Renouvellement dans la tradition. Chapeau bas Mister Burns.