|
|
Bon
et alors? C'est mon disquaire préféré
qui m'a convaincu avec une réponse : "Howard
Tate, Oh la la, pffouuuuuuu..." Et c'est effectivement
très réussi. Plaçons d'emblée
le genre de Soul d'Howard Tate. Il ne s'agit pas d'une Soul
rapide et dynamique à la Stax, ni funky à
violons façon Al Green mais d'une Soul sudiste lente
et fervente. On est beaucoup plus proche d'OV Wright que
d'Otis Redding.
"Rediscovered" ("Redécouvert"
puisque je vous dis que c'est un come back inespéré!)
est tout en mid tempo, climat feutré et intimiste.
L'influence gospel y est omniprésente. L'orchestration
à l'ancienne (montées de cuivres, clavier
faisant office de basse, et guitare en contre point) est
superbe. Ici pas de production moderne ou pourrie, pas d'effets,
pas de synthés, c'est du cousu main par le pianiste/producteur/compositeur
Jerry Ragovoy. Là encore, j'avoue mon ignorance Jerry
Ragovoy était le producteur attitré d'Howard
Tate dans les années 60. Il s'agit donc là
de la redécouverte d'une des grandes voix de la Soul
et de son mentor.
L'album commence par "Mama was
right" une superbe composition de Jerry Ragovoy. Introduction
au piano puis la voix de Howard Tate entame le premier couplet,
ponctuation par les cuivres, second couplet, cuivres et
guitare en soutien et sur le refrain on (re)découvre
une voix haut perchée à falsetto. Superbe.
Les titres, tous du même calibre croyez moi, et qu'une
seule reprise "Kiss" de Prince, s'enchaînent
magnifiquement. Je retiendrai plus particulièrement
"Sorry wrong number" où la tristesse d'Howard
Tate est palpable; "Don't compromise yourself"
ce qu'il a parfaitement réussi en ne cédant
pas aux sirènes de la facilité R&B (Areunbi),
ou encore le légèrement funky "she may
be white". Le disque se termine par un simplissime
duo voix/piano, Howard Tate/Jerry Ragovoy, intitulé
"Get it while you can".
Beau tout simplement.
Howard Tate "Rediscovered"
- Private Music / BMG - 2003 |
|
|