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Un
sale bruit comme un jack pourri qu'on branche sur une gratte
désaccordée puis 1, 2 accords et c'est parti
pour une première cavalcade Rock'N'Rollienne et Stonienne.
C'est "Rough justice". Les riffs, marque de fabrication
de la maison Richards, sont là, déposés
en couche, et vous accrochent l'oreille comme pas deux.
D'autant plus que quelques glissendo de slide surnagent
par-dessus les strates de télécaster. Entrée
en matière façon uppercut au menton. Les apprentis
rockeurs à guitare des années 2000 vont se
rhabiller.
Second morceau, aussi excellent,
les guitares sont toujours là. Ca joue simple mais
efficace. On apprécie le Mick nous chantant "Let
me down slow" (vous chanterez aussi les "Baby,
baby, let me…"). Puis arrive "It won't take
long (to forget you)". Désormais nouveau classique
hargneux à hisser aux cotés de "Brown
Sugar".
Après 3 morceaux rock, nos vieux brigands nous font
le coup dans l'ordre : 1) du bon vieux funk pour dance-floor
avec "Rain fall down"; 2) de la ballade qui tue
pour les radios avec "Streets of love"; 3) du
blues caution morale "Back of my hand". Tous très
bons.
Quelques titres plus loin, "Biggest mistake" est
un nouveau tube stonien qui ne dépaillerait pas sur
n'importe quel album de 1968, 1969 ou 1971 (au choix).
Après avoir balancé leurs vieilles copines
lors du troisième titre (Remenber : "ça
ne prendra pas longtemps pour t'oublier"), nos amis
essaient de recoller les morceaux avec une superbe ballade
romantique à guitares sèches "This place
is empty". C'est ce cœur d'artichaut de Keith
qui croasse superbement ces paroles : "cet endroit
est vide, si vide sans toi".
La cavalcade du début reprend
sur "Oh no not you again" et "Dangerous beauty".
Le très sombre "Laugh I nearly died" est
également un must. On ne rappellera jamais assez
que Mick Jagger est le plus grand chanteur de Rock que la
terre n'ait jamais porté. On peut le trouver insupportable,
pingre, imbécile, arrogant et tête à
claques. N'empêche qu'il n'a jamais aussi bien chanté.
Souffrance et Douleur sont palpables dans sa voix.
Sur "Sweet neo-con", Mick s'en prend directement
à George Bush, n'y va pas par quatre chemin ("I
Think that you're a crock of shit") et les Stones se
refont une conscience politique.
"Look what the cat dragged in" est encore une
belle réussite grâce à son rythme syncopé
et "Driving too fast" comme son titre l'indique
est bien speedé. Enfin une bizarrerie "Infamy"
chantée par Keith Richards clôture l'album.
Le sticker sur le CD indiquait "Meilleur
album depuis Some Girls" (Rock&Folk), "Eternels
Rolling Stones" (Le Monde), "Les Rolling Stones
demeurent la flamboyante incarnation d'un Rock'N'Roll qui
défie le temps" (Libération). Je propose
d'y ajouter une ligne :
"Je suis d'accord". (Edouard de Métablues).
THE ROLLING STONES – A
Bigger Bang – 2005 – Virgin
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