MISSISSIPI HEAT – "Glad you're mine"

Cela fait déjà quelques albums (Remenber "Handyman" et "Footprints on the ceiling") qu'à Metablues, je vous bassine régulièrement avec Mississipi Heat avec des trucs du genre : "meilleur groupe de Blues contemporain", "idéal pour faire découvrir le Blues à ses amis"…
Avec "Glad you're mine" (troisième opus chez Crosscut), ce groupe impeccable et à géométrie variable remet le couvert excellemment.

Par Edouard

   
   

 

   
   

Mississipi Heat, c'est un mélange de personnalités.
Autour de Pierre Lacocque gravite une pléiade de musiciens fidèles ou plus généralement de passage. La fidélité est incarnée par le batteur aux faux airs de Snoop Dogg : Kenny Smith. Après Deitra Farr ou Zora Young, c'est maintenant Inetta Visor qui assure le chant. Et Carl Weathersby apporte sa touche personnelle à la guitare depuis plusieurs albums.
Mais Mississipi Heat, c'est du solide car Pierre Lacocque en est la pierre angulaire, le ciment : à la fois leader, harmoniciste et compositeur.

Mississipi Heat, c'est un mélange des sonorités. A la fois modernes. A la fois traditionnelles.
La modernité est présente dès les premières notes du premier morceau ("Dirty Deal") où la guitare de Carl Weathersby cingle l'air. Si je ne suis pas fan de ses propres productions, en tant qu'accompagnateur il est parfait. Notes juste agressives ce qu'il faut.
Pierre Lacocque joue la majorité du temps de l'harmonica chromatique. Et ce n'est vraiment pas banal. A mille lieues des solos rabattus joués avec un harmonica diatonique. Quelle originalité ! Quelle inventivité ! Ecoutez ses interventions sur "Cool Twist"!
Le respect de la tradition du Chicago Sound (car Mississipi Heat est bel et bien un groupe de Chicago Blues) est incarné par le fiston de Willie aux grands yeux : Kenny Smith. La section rythmique basse/batterie est des plus justes et solides. "Give me you're strongest whiskey", une des 3 reprises sur 12 morceaux de l'album, en est la meilleure preuve.

Mississipi Heat, c'est un mélange de genres. Variété des styles dans le respect de la tradition.
Des ballades certes classiques mais sublimes ("Glad you're mine" dédicacé aux 55 ans de mariage de André et Claire Lacocque, le papa et la maman?), des blues lents bien trempés ("I'm a woman" ou "Love will play tricks") et puis quelques tempos rapides caractéristiques de la windy city dont "Give me you're strongest whiskey" ou un hommage à Magic Sam avec "Where were you". C'est donc bien du Chicago Blues.
Oui, mais au milieu de tout cela, notre ami Pierre Lacocque fait quelques feintes habituelles : il glisse ici ou là des morceaux originaux "Cool Twist"; revisite un gimmick de Peter Green sur "Take my hand" et se paye le luxe de faire un petit reggae avec "Jamaican Night". J'adore.

Toute l'essence de Mississipi Heat est dans ce morceau : c'est un reggae mais c'est également un blues. Le somptueux solo d'harmonica, où l'inventivité le dispute à l'élégance, cède place à la guitare puis à un solo d'orgue limite psychédélique façon Steve Winwood. Quelle classe.

Autre marque de fabrique de Mississipi Heat : les clappements de mains. A vous de les découvrir en vous procurant ce disque idéal pour faire découvrir le Blues à vos amis.
Je vais continuer à vous bassiner.


MISSISSIP HEAT – Glad you're mine – 2005 – Crosscut