Mississipi
Heat, c'est un mélange de personnalités.
Autour de Pierre Lacocque gravite une pléiade de
musiciens fidèles ou plus généralement
de passage. La fidélité est incarnée
par le batteur aux faux airs de Snoop Dogg : Kenny Smith.
Après Deitra Farr ou Zora Young, c'est maintenant
Inetta Visor qui assure le chant. Et Carl Weathersby apporte
sa touche personnelle à la guitare depuis plusieurs
albums.
Mais Mississipi Heat, c'est du solide car Pierre Lacocque
en est la pierre angulaire, le ciment : à la fois
leader, harmoniciste et compositeur.
Mississipi Heat, c'est un mélange
des sonorités. A la fois modernes. A la fois traditionnelles.
La modernité est présente dès les premières
notes du premier morceau ("Dirty Deal") où
la guitare de Carl Weathersby cingle l'air. Si je ne suis
pas fan de ses propres productions, en tant qu'accompagnateur
il est parfait. Notes juste agressives ce qu'il faut.
Pierre Lacocque joue la majorité du temps de l'harmonica
chromatique. Et ce n'est vraiment pas banal. A mille lieues
des solos rabattus joués avec un harmonica diatonique.
Quelle originalité ! Quelle inventivité !
Ecoutez ses interventions sur "Cool Twist"!
Le respect de la tradition du Chicago Sound (car Mississipi
Heat est bel et bien un groupe de Chicago Blues) est incarné
par le fiston de Willie aux grands yeux : Kenny Smith. La
section rythmique basse/batterie est des plus justes et
solides. "Give me you're strongest whiskey", une
des 3 reprises sur 12 morceaux de l'album, en est la meilleure
preuve.
Mississipi Heat, c'est un mélange
de genres. Variété des styles dans le respect
de la tradition.
Des ballades certes classiques mais sublimes ("Glad
you're mine" dédicacé aux 55 ans de mariage
de André et Claire Lacocque, le papa et la maman?),
des blues lents bien trempés ("I'm a woman"
ou "Love will play tricks") et puis quelques tempos
rapides caractéristiques de la windy city dont "Give
me you're strongest whiskey" ou un hommage à
Magic Sam avec "Where were you". C'est donc bien
du Chicago Blues.
Oui, mais au milieu de tout cela, notre ami Pierre Lacocque
fait quelques feintes habituelles : il glisse ici ou là
des morceaux originaux "Cool Twist"; revisite
un gimmick de Peter Green sur "Take my hand" et
se paye le luxe de faire un petit reggae avec "Jamaican
Night". J'adore.
Toute l'essence de Mississipi Heat
est dans ce morceau : c'est un reggae mais c'est également
un blues. Le somptueux solo d'harmonica, où l'inventivité
le dispute à l'élégance, cède
place à la guitare puis à un solo d'orgue
limite psychédélique façon Steve Winwood.
Quelle classe.
Autre marque de fabrique de Mississipi
Heat : les clappements de mains. A vous de les découvrir
en vous procurant ce disque idéal pour faire découvrir
le Blues à vos amis.
Je vais continuer à vous bassiner.
MISSISSIP HEAT – Glad you're mine – 2005 –
Crosscut
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