Levon Helm – "Dirt Farmer"

Réfracteurs au son du crin-crin, passez votre chemin!
Amateurs de bouses de vache et de feux de camp, ce disque est pour vous!

Il se situe à la frontière des derniers disques de Steve Earle et de la country/folk d'un Will Oldham (le coté low-fi en moins). Il s'agit donc de prendre son temps et de ne pas s'énerver. Cela ne veut pas dire non plus que le disque est apathique. Loin de là.
Le premier morceau "False Hearted Lover Blues" est même plutôt rapide mais dés le second titre, le violon, la mandoline et l'accordéon prennent le dessus sur le mélancolique "Poor Old Dirt Farmer". Ce sera le ton général de l'album. "The Mountain" est une très ballade country traditionnelle empruntée à Steve Earle justement et qui fait la part belle au violon.

Par Edouard

 
   

 

   
   

L'émotion de la voix de Levon Helm (ancien batteur du Band de Bob Dylan, voilà pour le CV) et aussi sa simplicité d'interprétation rappellent les derniers enregistrements de Johnny Cash avec Rick Rubin. Son histoire et son combat contre la maladie rappellent également les derniers temps du Man in black : Levon Helm a été opéré en 1998 d'un cancer de la gorge et c'est, d'après lui, le pouvoir de la prière qui l'a fait rechanté (voilà pour le dossier médical).
Cette simplicité et cette rusticité s'entendent parfaitement sur tous les titres mais plus particulièrement sur "Little Birds" ou "Calvary" que j'affectionne plus particulièrement. Il est de plus très régulièrement accompagné au cœur par sa propre fille Amy Helm ce qui renforce le coté plaintif et cafardeux des chansons.
Le répertoire pioche abondamment dans les morceaux de la musique populaire américaine; ainsi quatre titres sont des "traditionnels" réarrangés par Levon Helm, mais sont surtout les premières chansons que Levon Helm a appris de son papa et sa maman ("Little Birds", "The girl I left behind" et "The Blind child").
Il y a également une surprenante reprise sur cet disque. Alors que la couleur de l'album est relativement sombre, la reprise du bluesman JB Lenoir "Feelin Good" apporte une note d'optimiste en fin de disque.

Ca ne peut pas faire de mal car ce disque, moult fois récompensé et qui fleure bon la campagne, est tout du long emprunt d'une nostalgie prenante voire d'une triste résignation.
La fin du bon temps à la ferme ou la fin de vie?

LEVON HELM – Dirt Farmer – 2007 – Vanguard