Jackie Payne & Steve Edmonson – "Partners in the Blues"

Houlala, je vous entends déjà!!
"Quoi!? Ces demi-portions disque du mois chez Metablues! C'est du second choix après la tirade du mois dernier et gnagna…Z'avaient vraiment rien de mieux à proposer!"

Et ben oui! Assumons!!

Par Edouard

   
   

 

   
   

Certes, à la première écoute, il n'y a rien de fracassant, de renversant ou de neuf. Je n'ai pas poussé des beuglements de plaisir à la Bobby Blue Bland, je vous le concède.
Mais après plusieurs écoutes, quelle heureuse découverte! Quel enthousiasme!
Il y a des disques comme ça… (J'ai même une théorie très sérieuse et non encore déposée à l'INPI sur le sujet. Il y a des disques qui vous atomisent dés la première note et puis qui font pfuuiiittt comme un pétard mouillé quand on les réécoute avec du recul. C'est ceux qu'on échange avec les vieux potes : "tu verras, il est michto". Il y a aussi beaucoup de disques qui sont à chier dés le départ. Il faut que les choses soient dites. Il y a aussi des disques qui sont bons et qui le demeurent. Ma collection de CDs par exemple. Et puis il y a ceux qui, mine de rien, font leur trou et s'imposent ensuite comme des évidences.)

"Partners in the Blues" est à ranger dans cette dernière catégorie (j'aime coller des étiquettes).
Découvert absolument par hasard lors du dernier "Spring Blues Festival" d'Ecaussinnes, je redoutais un vieux poussiéreux sur le retour (Jackie Payne – 15 ans lead singer chez Johnny Otis) et un jeune pédant pyrotechnique (Steve Edmonson – guitariste de son état). Et ce fut tout l'inverse. Un show formidable si bien que je me ruais sur le CD en vente à la fin du concert (17 Eur). Et comme dit au début de cette chronique, je ne fus pas renversé lors de ma première écoute. Mais maintenant je me régale tous les jours. Matin, midi et soir. Je n'écoute même plus "On refait le match", c'est dire.

Il s'agit là d'un album réalisé par deux maîtres artisans du Rhythm&Blues. Tout est taillé, ciselé amoureusement et doré à l'or fin. Steve Edmosnon se révèle être un guitariste fin, précis et économe. Il n'en met pas partout, balance des solos ou des phrases concises. Ecoutez ses interventions impeccables sur "Close to you".
Jackie Payne est un formidable chanteur, reprenant allégrement "That how strong my love is" ou faisant passer Aaron Neville pour un débutant sur "Tell it like it is" (et Don Johnson pour un gros Mickey oui mais avec un gros flingue). Du velours.
Soutenus par un orchestre complet (cuivres, piano) et Rusty Zinn aux claquettes (ou aux maracas je ne sais plus), ils abordent un répertoire Soul et Blues varié et qui a l'énorme avantage de ne pas être hyper rabattu. J'apprécie tout particulièrement l'enchaînement du rapide "The devil's hand" et du déprimant "Monday morning comin' down" et son leitmotiv "I need an another shot of whisky"…

Enfin je vous laisse découvrir le tout. Et vous verrez au fil des écoutes, comme un bon alcool, il va se bonifier.
C'est pas comme le dernier… (Allez, je débine… Buddy Guy? Non?).

JACKIE PAYNE & STEVE EDMONSON – "Partners in the Blues" – 2003 - Burnside Records