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Nancy
Jazz Pulsations
9 au 23 octobre 2004
Par
Vince. Photos promotionnelles. |
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Retrouvez
ici le compte rendu complet du NJP 2004. En effet l'occasion
nous étant donnée d'assister à la quasi
totalité des concerts, nous ne pouvions nous contenter
de nous focaliser sur les seules soirées blues. Voici
donc les concerts que nous avons vus. Nous avons malheureusement
raté la soirée funk avec Amp Fiddler, Roy Ayers
et Maceo Parker, qui se poursuivait au Magic Mirror avec Sugarman
3 et Lee Fields, la soirée au Vertigo en compagnie
de Lobi Traoré et Laïka Fatien, ou les concerts
du chur gospel : Sjuwana Byers and The Children of God.
Ce sera pour la prochaine fois. En attendant... |
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Rachid
Taha 16 octobre
2004 - Chapiteau de la pépinière
Excellente surprise ! Je connaissais Rachid Taha pour son
groupe Carte de Séjour (d'un autre temps) ou pour différents
extraits qui avaient peu marqué mes oreilles, mais
il faut dire que cette prestation est loin de m'avoir laissé
indifférent. Pour faire simple, la musique de Taha
est un mix entre rythmiques " rock ", complétées
par des instruments traditionnels (luth, oud, derbouka
),
avec en fond quelques boucles synthétiques plutôt
bienvenues. Le résultat est captivant, enivrant à
souhait, voire hypnotique ! On est entre la musique couscous,
la variet' camembert ou le rock ketchup ! C'est très
bon. |
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Emir
Kusturica and The No Smoking Orchestra 16
octobre 2004 - Chapiteau de la pépinière
Dans la famille "looser", ou plutôt "modeste",
suite des événements. Ne voyez pas là
une critique, mais la cohésion du groupe de Taha ne
laissait déjà peu de place à son leader
relégué à son rang de "simple"
chanteur, pour Kusturica, rebellote, notre Emir n'a qu'un
trône " prête-nom " !
En effet, le No Smoking Orchestra pourrait très bien
se passer de son meneur reconnu à juste titre pour
son talent de réalisateur (Underground, Chat noir/Chat
blanc, La vie est un miracle
), mais dont les qualités
de guitariste restent plus marginales. |
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On
découvre encore cette fois un groupe soudé, cohérent,
mêlant musique traditionnelle yougoslave, à un
néo ska-punk efficace, dansant : le "unza unza"!
Dr Nelle, le chanteur et leadeur officieux, n'a rien à
envier à n'importe quel chanteur de hard rock, il saute
partout, cherche le public, tient son rôle avec conviction
et un anglais-balkanique charmant, si ce n'est quelques kilos
disgracieux qui cassent un peu le mythe du chanteur une fois
torse nu ! Attention à la potée lorraine !
Les musiciens s'éclatent, le public aussi, c'est la fête
sur scène et dans le chapiteau. Que dire de plus ? Chaude
ambiance et une découverte
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La
Pépinière en fête
17 octobre 2004 - Chapiteau
et Magic Mirror
Cet après midi est en général destiné
à promouvoir la scène locale et régionale,
et permet aussi de faire passer des artistes " découvertes
". Malgré un temps pourri (pluie et froid), on
a pu profiter de quelques beaux concerts. Tout d'abord le
groupe de chanson/swing-musette/amusante Ravid'vour'voir
présentait son nouvel opus. C'est vraiment bon. Tinariwen
était annoncé comme un groupe de blues touareg
en provenance du sahara. Pour le blues on repassera, mais
coté intérêt musical, ça vaut le
coup d'oreille. Imaginez de la musique touareg avec de la
guitare électrique, des voix sublimes, et tout le monde
habillé en en prêt à porter désertique
! Avec une température de 45 degrés, on s'y
serait cru ; dommage il faisait 10 à tout casser !
Aux plaisirs de la musique se sont joints la beauté
de Cibelle : ex-top model (ça se voit), celle
-ci se reconvertit dans la bossa nova electro ! Soit belle
et chante
On a pu aussi apercevoir Brisa Roché
ou Lucas. |
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Paris
Combo 18 octobre
2004 - Chapiteau de la pépinière
De la chanson jazz ! Si vous les connaissez sur disque, vous
ne serrez pas déçu pas la scène. Fort
de 4 albums, notre quintet multiculturel livre un show tout
en douceur, intimiste aux inspirations diverses. On regrette
presque le manque de convivialité qu'offre la salle.
Les musiciens sont simplement excellents : guitare manouche,
basse " jazzy " monstrueuse (et quelle voix ce Mano
Razanajato
), ou encore la belle et gracieuse chanteuse
Belle du Berry, un brin provoc ! C'est original, plaisant
et bien fait. Et en plus ils jouent " living room "
en rappel. Mention Très Bien. |
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Miossec
18 octobre 2004
- Chapiteau de la pépinière
Alors là, non ! Les génies alcooliques on en
connaît, des écorchés vifs aussi, mais
tout le monde n'a pas le talent d'un Gainsbourg ou d'un Brel
! Et pour couronner le tout, le niveau sonore est à
la limite de l'insupportable. C'est sans intérêt
et une bonne partie du chapiteau filant aussi sec, confirme
ma pensée. Heureusement qu'y a la buvette ! |
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Sex
Mob 19 octobre
2004 - Chapiteau de la pépinière
"Fuck George Bush" ! Le message est clair et provient
de Steven Bernstein, trompettiste, et anti-W à ses
heures. Ce groupe est très difficile à décrire.
Tout d'abord parce que les Sex Mob ne font pas à proprement
parlé quelque chose de musical : d'harmonique pour
ne froisser personne. C'est parfois déroutant, soudainement
intéressant, puis chiant. Un groupe à contraste
variable ! Mais y'a pas à dire, ces quatre types sont
débordants d'énergie, pris de folie musicale.
Reste à le faire partager sur la longueur.
Un conseil pour les débutants, appréhendez les
Sex Mob par leur dernier album Sex Mob Does Bond plus orienté
à nos oreilles de mécréants
Steve Coleman and Five Elements
19 octobre 2004 - Chapiteau
de la pépinière
Je l'aime un peu, beaucoup, a la folie, pas du tout ! C'est
une question de goût et uniquement de goût, car
au niveau musical, rien à dire ça joue. Le groupe
paraît tout jeune, genre 25 ans toutes ses dents, mais
chaque membre connaît son biniou. Une chanteuse enrichit
le tout, ça frôle l'expérimental, ah non,
ç'en est ! Steve est là, à l'aise dans
ses baskets au milieu de ses Five Elements (plutôt Six
ce soir). Un premier morceau de 25 minutes, un deuxième
d'au moins 17, le troisième m'est fatal. J'abdique. |
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Richard
Galliano 20 octobre
2004 - Chapiteau de la pépinière
Un quintet de cordes, un piano, Galliano et il fait chaud
! Dingue pour un mois d'octobre. Galliano passe de l'accordéon
(et j'vous assure qu'on est loin d'Yvette Horner le samedi
après midi à la télé), au bandonéon,
avec le groupe ou seul en scène. On apprécie
des morceaux qui ne font pas 15 plombes (Cf la veille), plutôt
mélodieux, bien arrangé, et soutenu par des
musiciens de qualité. Tout se passe bien, en douceur.
Le concert se termine par un hommage à Nougaro (ça
change de Ray Charles), et le groupe, ovationné, est
rappelé encore une fois. Pris de court, les techniciens
ont déjà coupé la sono, le groupe s'en
rend compte et termine au bord de la scène, "
unplugged ". C'est encore meilleur. Ovation à
nouveau, bravo Galliano.
McCoy Tyner Trio
20 octobre 2004 - Chapiteau
de la pépinière
Attention là on sort du gros calibre, genre papy du
jazz qui a fait ses gammes au coté d'un certain John
Coltrane. Ca place ses touches ! En format trio (basse/batterie),
notre pianiste distille son jazz sans se poser la moindre
question. La qualité est une fois de plus au rendez
vous et l'orage qui s'abat sur le chapiteau ne perturbe en
rien le bon déroulement de la soirée. On en
profite au bar. |
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Little
Freddie King 21
octobre 2004 - Blue Note
On avait vu pour la première fois notre homme en 2000.
Sa musique reste tout aussi brut de décoffrage, c'est
du blues électrique du fin fond de la Louisiane, joué
sans concession. Little Freddie King est entouré d'un
groupe solide, attentionné (le même qu'il y a
4 ans), soutenant sa guitare parfois hésitante ou limitée
(vous avez dit Freddie King ?).
L'occasion nous est donnée de rencontrer ce bluesman
peu connu, élevé au Muddy Waters, à l'Elmore
James et bien entendu au Freddie King, capable d'attirer plus
de 120 curieux dans les caves du Blue Note nancéen
!
Mécanicien à ses heures, celui-ci passe en effet
son temps à réparer des moteurs ! Le type est
loin de se prendre pour une star, son humilité est
totale, et sa seule prétention est sans doute de vouloir
partager sa passion. Le genre de personne avec qui l'on adhère
forcément. |
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Little
Freddie King (Par Peiff) 21
octobre 2004 - Blue Note
Le Blue Note, sans ou
sous l'égide de NJP part sous son propre nom et ca
en vaut la peine. La note bleue peut attirer du monde ! D'ailleurs
le public, dense, l'était un peu trop. Mais bon, s'agissant
d'un des derniers Bluesman à encore distiller à
son âge une musique traditionnelle en voie de disparition,
l'affiche valait le déplacement.
Au démarrage du show l'excès de reverb dans
la sonorisation de la voix est vite corrigé et on est
tout de suite dans l'ambiance car il est vrai que, devant
nous c'est une page d'histoire qui s'exprime. De " Little
" on ne retiendra que l'association qui peut être
faite avec un petit monsieur, chétif au demeurant.
De " Freddy ", eh oui si on cherche bien il y a
une petite ressemblance avec le héros du film culte.
" King " pas de problème, ils sont maintenant
quatre peut on dire. Car enfin sa musique a du corps et un
caractère bien personnel, qui sent bon le blues roots
électrique, sans fioritures, celui de la Louisianne
et du delta du Mississippi. Enchaînant des traditionnels
aux parfums Cajuns, Blues ruraux teintés d'un soupçon
d'urbanisme, voire de Chicago Blues, slow Blues, une énergie
alliée à une présence scénique
où les clins d'oeils de sa gestuelle de rocker pourraient
en remontrer à plus d'un. Déjà vu lors
d'une soirée il y a une bonne douzaine d'années,
son spectacle ne présentait pas à l'époque
le même feeling ni le même caractère, ceci
étant certainement du au fait qu'il ne s'était
pas produit comme ce soir là avec son propre groupe,
de bons musiciens apportant une homogénéité
musicale supplémentaire à la maestria de l'ensemble.
Une expérience comme il a du en faire quelques unes
dans sa longue carrière que je méconnais, mais
dont je sais pertinemment qu'elle forge des personnalités,
musicales y compris, encore un peu plus renforcées
par un visage buriné, laissant entrevoir en filigrane
une vie qui, à l'instar de celle de ses ancêtres
ou même de ses contemporains, n'a pas du être
rose tous les jours. Du coup, outre notre plaisir personnel
à son écoute, on est encore plus heureux de
constater, que visiblement, Little Freddy King jouit d'une
reconnaissance qui, même si elle semble un peu tardive
est complètement méritée. |
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Jesus
Volt and DJ Cook 22
octobre 2004 - L'Austrasique
Jesus Volt est un groupe français qui a su trouver
une sauce très efficace pour accompagner son blues
rock pas vraiment tendre, genre AC/DC version 666 ! Leur album
" Electric Button Funky Co " a déjà
trouvé amateur dans notre équipe, restait à
voir cette tournée au titre ambitieux et pas vraiment
rassurant : " blues damnation meets electronic redemption
".
Alors on vous rassure, pas besoin d'emmener de l'ail, un crucifix
ou un pieux au cas ou. Jesus Volt est le groupe qui fait le
lien entre Son House, Sonny Boy Williamson (jusque là
ça va) et les platines et samples de DJ ! Le projet
est plus à rapprocher d'un groupe comme Little Axe
que d'un Blues Band standard. Les mots platines, DJ, samples
étant lâchés, les puristes sautent déjà
au plafond, criant au scandale, comment ose-t-on reprendre
John The Revelator avec une tonne de sons synthétiques
et une grosse guitare électrique ? Et ben pourquoi
pas ? Ca sonne, c'est intéressant, parfois surprenant
alors
le reste n'est que question de goût. Franchement,
Jesus Volt est un groupe original qui sort des sentiers battus,
n'hésitant pas à enchaîner reprise d'un
classique jesusvolté avec des titres à la limite
du hard rock sur-jesusvolté. Quant à la prestation
scénique en elle même, on remarquera une belle
présence du chanteur sorte de clone de Mick Jagger
et d'Iggy Pop. |
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Jesus
Volt and DJ Cook (par Peiff) 22
octobre 2004 - L'Austrasique
Je peux bien reconnaître ca à cette édition
de NJP. Elle m'a intéressé comme cela n'avait
pas été le cas depuis longtemps ! De la à
dire que c'était une bonne édition ne le pensez
pas nécessairement car en définitive je n'en
sais rien, mais c'est celle ou j'aurais volontiers vu plus
de concert que je n'ai pu en voir.
Allant même jusqu'à me faire découvrir
l'Austrasique pour revoir avec plaisir ces musiciens, découverts
bien heureusement à Cognac en 2001. Franchement attiré
par ces groupes qui allient un sens de la référence
inventif, ici le blues, couplé à un rock alternatif
pris au sens de multiples références, pourtant,
c'est bien particulier. Comprenez ! Et DJ Cook en est une
démonstration supplémentaire. Belle et subtile
association que la réunion de ces 2 genres.
Subtil, c'est net car il m'a fallu plus musicien que moi pour
me faire tilter l'évidence d'un mariage réussi.
Doublant la batterie ou la basse, apportant des suggestions
sonores sur fond de Blues-Rock ou en interface entre 2 morceaux,
la platine s'est immiscée avec force et douceur dans
l'ambiance musicale. Ensuite, Mister Clit Tao et " Mouth
" Lenny Schon, souriez, sont incontestablement la proue
du navire. Le premier a pour lui autant de personnalité
que le second. Alliant à une guitare agressive mais
accoustique autant de riffs que possible, il apporte la charnière
mélodique sur amplis Fender + Marschall en même
temps. Le chanteur ce qui fait qu'un vocaliste utilise sa
voie comme un instrument, avec la présence. Voilà
vous avez devant vous le prix de la culture, de la haute qualité
à prix réduit et vous pouvez aller faire la
fête avec eux après le concert, vous êtes
invités, simples et disponibles à la fois. La
convivialité que l'on peut conférer au Blues
! ? Leur musique parle pour eux ! Sonny Boy Williamson 1er
aurait certainement apprécié écouter
sa musique se perpétuer ainsi . L'intemporalité
du blues ? comme a voulu, je crois, le montrer Wim Wenders
dans " Soul of a Man ", en montrant un satellite
emporter aux confins du temps et de l'espace, une carte postale
numérique de l'humanité incluant le Blues !
J'y ai apporté ma contribution au Canada en 2001.
Always drunk, never sad -
Outside Records - 2000.
Electro button funky coXXX - Nocturne / hometown Blues - 2004. |
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Eric
Bibb Band
23 octobre 2004
- Chapiteau de la pépinière
Eric Bibb ne nous avait guère enthousiasmé cet
été à Cognac, et ben il a remis ça.
Tout d'abord en solo, puis accompagné d'un groupe (basse,
guitare, batterie), Eric Bibb nous a refait le coup du folk-blues
gentil ! D'accord c'est beau et cela peut donc se suffire
en soi, d'ailleurs personne n'y trouve rien à redire
dans l'assistance, car il n'y a rien à dire. Et c'est
sans doute là qu'est le problème. Pour être
plus positif, disons qu'on passe un bon moment, surtout depuis
le bar. Eric Bibb reste cependant très abordable, il
est venu faire un séance de dédicaces à
l'issue de son concert, puis s'est plié au jeu des
interviews sans rechigner. En fait Eric Bibb est un gars sympa
qui fait de la musique sympa. Point. |
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Janice
Harrington and Kenn Lending Blues Band 23
octobre 2004 - Chapiteau de la pépinière
Personne ne doit s'en souvenir mais Janice Harrington était
venue en Lorraine il y'a quelques années en compagnie
d'un groupe de Gospel à l'occasion de ce même
NJP. Cette fois ci, elle se présentait en compagnie
de Kenn Lending, bluesman danois. Il est clair que le groupe
est loin de casser la baraque. Ce n'est pas non plus la n-ième
merveille du monde, mais il assume son rôle. C'est un
blues propre, policé, qui ne peut pas déplaire
car passe partout, auquel il manque de l'originalité
et de l'audace. On ne peut pas renier prendre un certain plaisir
à l'écoute du concert, rien que par le fait
de quelques reprises bien menées (Let the Good Times
Roll par exemple). |
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Popa
Chubby
23 octobre 2004 - Chapiteau
de la pépinière
Popa Chubby est le genre de gars qui résisterait à
un Boeing 747 ! New Yorkais, Américain et fier de l'être,
ancien punk, amateur de burger à coup sûr : vous
l'aurez compris, ce type semble indestructible ! Même
une guitare paraît ridiculement petite dans ses mains.
Et ben sa musique, c'est la même chose. Ca vous colle
au corps et au mur, on ne ressort pas indemne de cette avalanche
sonore, ça c'est sûr, gare au KO par Chubby !
Popa nous a déjà habitué à quelques
frasques bien à lui lors de précédents
concerts, et pourtant ce soir, rien à dire. Bon si
d'accord, il a planté un lapin à notre confrère
de Radio Choucroute (émission " Sur la route 66
", radio RDL à Colmar), David Baerst, pour son
interview, mais cela n'est rien (c'est toujours mieux que
de se prendre une droite de Popa). |
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A
la question ç'en est ou ç'en est pas (qui semble
être le cheval de bataille de tout bon puriste de blues),
une chose est sure, si ç'en est, y'a du rock, de l'énergie
et des décibels dedans ! De quoi refroidir tout bon
intégriste ! Et pourtant la majorité du public
était bien là pour lui ! C'est aussi grâce
à lui que la soirée affichait " soldout
". Alors si à métablues on n'aime ni Popa
Chubby ni sa musique (ça semble trivial mais cela peut
s'argumenter), il faut lui reconnaître une certaine
aura, un rôle de porte étendard du blues new
yorkais, un agitateur de la scène de cette même
grosse pomme, et donc peut être un moyen de découvrir
par ses activités un blues plus " conventionnel
". Et lors de cette soirée Popa Chubby a répondu
présent au plus grand plaisir de son public. C'est
l'essentiel. |
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Eric
Bibb Band, Kenn Lending Blues Band et Janice Harrington, Popa
Chubby (par Peiff) 23
octobre 2004 - Chapiteau de la pépinière
On s'attendait de la part d'Eric Bibb, après
l'avoir entendu à Cognac cette même année,
à une prestation, comment dire ? convenue ! Ce ne fut
pourtant pas le cas, comme quoi il ne faut pas mettre la charrue
avant les bufs comme on dit
Car effectivement
ce fut une bonne surprise. Après quelques mois de tournée
en Europe, le spectacle avait indéniablement gagné
en dynamisme, peut-être sous l'effet de l'adjonction
d'un " band " plus proche d'Eric Bibb et impliquant
certainement une autre démarche artistique. La configuration,
tout en restant très soft, guitare acoustique toujours
en premier plan, était nettement plus péchue.
Et du coup le spectacle s'en est trouvé considérablement
amélioré, entendez par la moins monotone. La
recette marche ainsi. Les ballades vous font taper du pied
et de temps à autre le tempo s'envole sur un fond plus
électrique mais toujours dans cette ambiance ouatée
de folk blues légèrement teintée pop
rock propre à Eric Bibb.
Si on s'attendait à
une bonne surprise dans cette soirée Blues, elle concernait
Kenn Lending et Janice Harrington. Illustres inconnus
à mes yeux et mes oreilles, ca n'est pas faute d'avoir
essayé de me procurer préalablement l'une des
uvres du premier. Désolé Miss mais j'ai
une attirance première pour les guitaristes. Cela m'a
toutefois permis de constater que le bonhomme avait collaboré
sur deux albums avec Champion Jack Dupree, très bonne
référence en soi. En effet donc, nous ne fûmes
pas déçus. Oublions ses origines de la froide
Europe du Nord pour se laisser bercer par le bon vieux son
du Chicago Blues, feeling à l'appui, ca réchauffe
mais en est il besoin ? Le gaillard, plus tout jeune, a été
à bonne école et ca se sent dans les morceaux
qui précèdent l'arrivée de la Lady. C'est
de bon aloi et le groupe est complètement dans la mouvance.
Enfin elle arrive et je dois dire que le plaisir, sans être
diminué, n'est pas dépassé par les évènements.
Madame Harrington chante très bien, est dotée
d'un charisme indéniable mais me bouleverse à
peine. Je dirais même que j'aurais presque autant préféré
rester dans la tonalité du début du show car
on passe alors sur un registre plus Rhythm'n Blues voir Soul.
Néanmoins on se balance, on éructe, ca le fait.
Troisième et dernière,
on attend le gros morceau de la soirée. Facile et pas
très bienséant
Pour ma part il s'agissait
plutôt des deux premiers groupes mais le public Nancéen,
fin connaisseur, piaffe d'impatience comme jamais dans cette
soirée
Il faut dire que celui qu'on attend dispose
d'un sacré curriculum vitae et ne serait-ce que s'agissant
du New York City Blues Revue, qui sous la coupe de Poppa
Chubby contribue au blues revival et à la connaissance
de cette fourmilière artistique que constitue Big Apple,
il mérite le respect. On attend au bar. Quand soudain
un morceau de musique disco tout droit sorti d'un série
Américaine des années soixante-dix retenti et
instille une impatience supplémentaire. Il faut que
j'aille voir pour ne pas rater l'entrée en scène
qui paraît originale. Eh ben c'est raté, oserais
je dire que ca fait un bide ? en tout cas l'effet escompté,
si tant est qu'il eut été prévu, passe
à l'as. Pas grave si l'enchaînement est tombé
à l'eau, il suffit de voir apparaître "
big man " en débardeur avec sa " strat "
pour balayer tout ca d'un coup avec quelques accords de guitare.
C'est là que ca dérange certains, pas moi, mais
c'est plutôt un répertoire accès sur du
rock tendance son saturé à mort avec flopées
de notes à la minute, virtuose en est il, que j'ai,
allez, le plaisir d'entendre. Mais le Blues il est ou la dedans
? Cherchez aux niveaux des racines en définitive. Mais
qu'est ce que le public néophyte retiendra de cette
soirée Blues ? Je ne préfère pas deviner.
Ca ne doit pas nous enlever le sentiment d'avoir passé
une bonne soirée grâce à NJP. |
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Pour
conclure
NJP
2004 confirmation d'un succès grandissant du succès
? 2003 avait déjà battu un record en terme de
fréquentation, 2004 s'annonce encore meilleur. 34000
personnes drainées sur le festival, alors qu'on était
à un peu plus de 30000 l'an dernier, cette édition
bat aussi le record de fréquentation sous le chapiteau
avec 19000 personnes en 10 jours. Bref, ça se résume
peut être à une série de chiffres, mais
ceux ci traduisent une réussite affichée. Toutes
les soirées " chapiteau " affichaient quasiment
" complet ", il y aurait eu une ou deux soirée
avec un peu moins d'affluence. Les salles " périphériques
" auraient elles aussi bien marché, quoique nous
étions à peine 40 à l'Austrasique pour
le concert de Jesus Volt (staff inclus !). Bref une santé
en fréquentation qui doit se traduire par une santé
économique et donc (pourquoi pas) de beaux projets
pour les années à venir ? Car si l'on peut se
permettre quelques reproches, entendus ça et là
dans les allées de la pépinière en discutant
avec le festivalier moyen, ce qu'il manque à NJP est
sans doute un peu de renouveau. Certes le succès est
là. Mais entre 2000 et 2004, combien d'artistes sont
venus 2 voire 3 fois à Nancy ? Ces vedettes servent
en effet de " têtes de gondole " au festival
permettant d'inviter d'autres artistes moins populaires, mais
quand même, c'est un peu léger. OK on arrête
là la critique car on l'a dit, on a passé un
excellent festival, mais ces quelques remarques pourraient
servir à des réflexions pour l'avenir. Le festival
de Cognac qui vient tout juste de s'équilibrer, ne
se pose-t'il pas la question de l'avenir pour se diversifier
un peu plus et gagner un nouveau public ?
Allez, on se retrouve en 2005 du 8 au 22 octobre. |
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L'équipe
du cinéma Caméo nous a aussi donné l'occasion
de se faire, comme tous les ans,
une soirée cinéma/concert avec les films Motown
et Red White and Blues. L'intermède étant
assuré par DJ Dogba (sans commentaire autre). |
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Motown
de Paul Justman
Titre original : Standing in the Shadows of Motown
Ce documentaire est sorti
dans les salles françaises en 2003. Autant être
clair, ce film a permis de nous faire découvrir une
scène que l'on connaissait peu, et de tordre ainsi
le coup à plus d'un préjugé sur ce label.
En effet pour moi Motown c'était Lionel Richie, les
Jackson Five ou Mickael Jackson à ses débuts.
Exit toute cette période de 1959 à 1971, ou
le label, sous l'impulsion de son créateur Berry Gordy,
et d'un groupe de studio aux capacités de composition,
d'arrangements rarement égalées, les Funk Brothers,
a agité la scène rhythm and blues et soul avec
des artistes comme Smokey Robinson, Diana Ross and the Supremes,
Stevie Wonder ou Marvin Gaye, tous soutenus par ces Funk Brothers.
Ce film est en fait prétexte
à nous faire découvrir ce véritable groupe
d'exception, à l'origine d'innombrables tubes : on
dit que les Funk Brothers auraient joué sur plus de
numéros un que les Beatles, les Beach Boys, les Rolling
Stones ou Elvis Presley sans que personne ne connaisse le
moindre nom d'un de ses membres ! Le studio motown est par
ailleurs très rapidement rebaptisé Hitsville
! Ca veut tout dire ! |
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A
la façon de Wim Wenders qui nous avait replongé
dans le passé d'anciennes vedettes de musique cubaine
dans Buena Vista Social Club, Paul Justman nous fait revivre
l'histoire des débuts de Motown jusqu'à son déménagement
à Los Angeles en 1971, au travers des Funk Brothers,
à qui il rend la reconnaissance qu'ils méritent.
Ces personnes maintenant un peu moins jeunes qu'en 1959 à
la création du label, replongent dans leurs souvenirs,
nous gratifient de quelques anecdotes sur ce qui a pu se passer
dans cette maison de deux étages qui servaient de studio
d'enregistrement. Le ton est plus du type " souvenirs d
'anciens combattants, tu te rappelles ce qu'on leur a mis
", que d'une pure réalité historique, mais
qu'importe, on perçoit dans le discours de ces personnes
un réel plaisir dans ce qu'ils ont accompli, de l'émotion,
une certaine nostalgie. Alors on apprend que untel était
alcoolique notoire, machin écumait tous les clubs de
Détroit etc
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L'occasion
est aussi donnée de retrouver Ike Turner (pas forcement
très tendre) ou Stevie Wonder. Et quand il s'agit de
se remettre à jouer, tout revient aussitôt, rien
n'est perdu !
Evidemment, histoire de faire
jeune, le réalisateur n'a pu s'empêcher de faire
le coup de l'invité surprise. Si certains trouvent
une place plus ou moins légitime (Bootsy Colins), on
retrouve un Ben Harper chargé de massacrer I Heard
It Through The Grapevine, LE tube du label et de Marvin Gaye
de l'année 1968.
Ce film est fort intéressant
et mérite d'y prêter attention. Il est également
disponible en DVD. |
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Red,
White and Blues de Mike
Figgis (par
Edouard, dans le cadre de la série The
Blues)
Titre original : Red, White and Blues
Que dire sur ce nouveau volet
de la série "The Blues" proposée par
Martin Scorsese ? Ben tout simplement que c'est bien et qu'on
prend du plaisir à le regarder. C'est un bon début,
non ?
D'abord le sujet change un
peu... On s'éloigne du blues rural d'avant guerre qui
dominait largement les opus précédents pour
s'orienter vers des artistes beaucoup plus contemporains.
Ouf, on respire un peu; le grand public sera certainement
plus sensible au parcours d'Eric Clapton plutôt que
d'évoquer pour une cinquième fois Son House
(avec tout le respect et l'admiration que l'on peut lui porter).
Nous aussi.
Artistes plus contemporains
et anglais! Il s'agit tout de même de le rappeler !
Puisque l'anglais Mike Figgis nous propose de découvrir
le cheminement des musiciens anglais qui, partis du jazz et
du skiffle, sont arrivés au milieu des années
60 avec ce qu'il est convenu d'appeler le British Blues Boom.
On découvre ainsi l'origine de ce mouvement avec ses
grands mentors que furent Alexis Korner ou John Mayall, la
myriade de groupes qui passèrent pour une bonne part
ensuite à la postérité (Yarbirds, Animals,
Cream, Stones, Them...), les musiciens qui animèrent
cette scène pendant une petite dizaine d'années
(Jeff Beck, Steve Winwood, Lonnie Donnegan, Peter Green).
Au travers de courtes interviews croisés, chacun exprime
son point de vue sur les origines et l'évolution de
ce mouvement : qui jouait avec qui, à quel endroit,
le pourquoi du comment il s'est barré pour aller joué
avec machin, etc... On assisterait presque à certains
moments à quelques règlements de compte... Autre
aspect du film, Mike Figgis a réuni quelques Bluesmen
anglais dans les studios mythiques d'Abbey Road pour taper
le buf sur quelques standards. Jon Cleary au piano,
Jeff Beck à la guitare, Van Morrison au chant (qui
postillonne grave, ouvrez vos parapluies) et quelques autres.
On notera au passage la présence incongrue et inexpliquée
de Tom "Sex Bomb" Jones qui devait passer par là?
Ben non, il y était aussi au début! Depuis y
mange des petites culottes pour avoir la voix d'Howlin Wolf!
Chacun sa technique, ça lui réussit plutôt
bien car il se révèle être un chanteur
inspiré. Caméra unique sur l'épaule,
Mike Figgis filme serré et en gros plan les musiciens
: on a l'impression d'y être un peu plus.
Au final, on a l'obligatoire
et mérité passage sur "Merci, parce que
sans vous autres, je ne crois pas que je serais là
aujourd'hui, en train de vous parler" servi sur un plateau
d'argent par BB King himself. Tout ceci pour démontrer
l'influence indéniable du British Blues Boom dans la
reconnaissance majeure et populaire d'immenses artistes tombés
en désuétude dans leur propre pays. Muddy Waters
et les Stones ensemble sur scène et à l'écran.
Depuis cette époque,
les groupes et les musiciens ont continué leur bout
de chemin en restant soit fidèle à leur attachement
au Blues (Van Morrison), soit en s'éloignant franchement
(Fleetwood Mac), en inventant un nouveau genre musical (Cream
et son Hard Rock), en étant des touches à tout
géniaux ou navrants (Jeff Beck suivant ses disques)
ou en devenant tout simplement le plus grand groupe de Rock'N'Roll
de tous les temps (qui c'est?)!
C'était bien, oui vraiment
bien, même si, je viens de le réaliser, putain,
y'a pas une seule interview du Mick!
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On
en rigole
Ca se passait le 16 octobre aux alentours de
minuit au Magic Mirror : Erika Stucky + Christy Doran + Fredy
Studer + Kim Clarke play Hendrix ! Et revoilà la traditionnelle
soirée hommage à Jimi Hendrix
(Cf les autres
années).
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